Abbaye Saint-Guénolé de Landévennec

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Édifice religieux

L'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec est une abbaye située à Landévennec, commune de la presqu’île de Crozon en Cornouaille.

Elle est réputée avoir été fondée par saint Guénolé, personnage religieux qui aurait vécu à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, ce qui en fait une des plus anciennes et plus importantes de Bretagne. L'historien Arthur de La Borderie la qualifie de « Cœur de la Bretagne ». Abandonnée en 1793 et en ruine dans les années 1810, elle est relevée par une nouvelle communauté monastique bénédictine en 1958, qui y construit de nouveaux bâtiments. Elle est affiliée à la congrégation de Subiaco Mont-Cassin.

Les vestiges de l'abbaye, à l'exclusion des bâtiments de commun, sont « classés » à l'inventaire des monuments historiques depuis le Modèle:Date-. Ces vestiges ainsi qu'un musée historique sont accessibles au public.

Étymologie

Landévennec, qui s'écrit en breton moderne Landevenneg, signifie : le « monastère de (saint) Gwenole », en référence à son fondateur.

Fichier:29 - Landévénec Abbaye.jpg
Ruine de la nef, en 2010.

Le premier élément du mot : Lan, procède de l'appellatif vieux-breton lann qui peut se traduire par :« monastère, lieu saint ». C'est le même sens qui s'est développé en celtique insulaire. Le mot vient du proto-celtique *landâ qui caractérise une étendue de terre à défricher. En français, l'usage a fait évoluer le vocable vers le mot lande<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le second élément du mot, vient de Tevenneg, que l'on peut décomposer en te+gwenn+eg, dérivé du vieux-breton to+uuinn+oc. Il s'agit d'un hypocoristique ajoutant, suivant l'usage de l'époque, un diminutif à un adjectif. La racine du mot : (u)uinn /win/ ; « blanc & saint, pur », a donné en breton moderne gwenn, et qui se retrouve également à la base de l'anthroponyme vieux breton Uuinualoe /winwaloi/ qui a donné, en breton moderne, Gwenole. Tevenneg renvoie donc à Gwenole, enrichi d'un diminutif affectueux par hypocoristique.

Cet usage des dérivations hypocoristiques à partir des racines anthroponymiques a pu amener à certaines confusions. En effet, tous les patronymes construits sur (u)uinn/gwenn peuvent se dériver en (to+)uuin(n)+oc ou (to)winok, avec ou sans le suffixe to/te. Ainsi les formes Tevenneg, Gwenneg, Venneg, Vennec, Winoc, etc. peuvent référer à différents personnages tels que : saint Gwenole (Guénolé), saint Winoc de Bergues, voire saint Ven(n)ec, forme locale moderne de Gwezhenneg, ou encore en français, saint Guéthénoc (du v. br Uuethennoc), lui-même frère de Saint Gwenole<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Localisation

L'abbaye est située sur une presqu'île isolée entre le dernier méandre de l'Aulne maritime et la Rade de Brest, où choisirent de s’installer quelques moines au tout début du Haut Moyen Âge.

Gurdisten, abbé de Landévennec au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est auteur d'une Vie de saint Guénolé, dans laquelle il écrit<ref name="AM cc645779">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> :

<poem>
Il est un lieu secret
Au creux de la clairière
Paradis qu'un rutilant soleil
Éclaire à son lever
Tout embaumé de parfum
De mille fleurs printanières
C'est là qu'avec ses compagnons
Se fixa saint Guénolé.

</poem>

Ancienne abbaye

L'histoire de l'abbaye a été étudiée au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par les chanoines Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron<ref name="catholique-quimper.cef.fr">Chanoines Abbé Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron, [Notices sur les paroisses] Landévennec, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Quimper, Modèle:17e 1917, Modèle:P., 161-170, 193-203, 225-236, Lire en ligne.</ref>.

Origine

Disciple de saint Budoc de Dol qui s'était fixé avec des moines dans l'île Lavrec, près de l'île de Bréhat, (aujourd'hui département des Côtes-d'Armor), Guénolé vint s'établir avec onze compagnons dans le site de l'estuaire de l'Aulne (Finistère), d'abord dans l'île de Tibidy en 482 et, trois ans plus tard, à Landévennec. Il gagna l'amitié de Gradlon, premier prince de Cornouaille, contemporain de saint Corentin que l'on considère comme le premier évêque de Quimper. Modèle:Citation bloc La vie du saint légendaire Guénolé nous a été rapportée par ses deux hagiographies, rédigées au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par l'abbé Gurdisten et le moine Clément dont le texte est repris par Gurdisten. Saint Guénolé prit une part considérable à l'évangélisation de la Cornouaille et l'abbaye de Landévennec devint la principale source des institutions monastiques en Bretagne.

Cette abbaye, créée si l'on en croit la tradition vers 485, suivait la règle des Scots<ref group="alpha">Le terme « Scot » désigne en fait l'Irlande dans le vocabulaire de l'époque.</ref>, dans la tradition du christianisme celtique. Les moines irlandais, ou scots, étaient vêtus d'une tunique souvent de couleur blanche et d'une coule (vêtement à capuchon) en grosse étoffe de laine, munie d'un capuchon.

Des historiens ont attribué au roi Gradlon la fondation du monastère : dans un texte fort peu connu, Jean-Marie Bachelot de La Pylaie a retrouvé à Plomodiern, c'est-à-dire sur les bords de l'ancienne palud, le souvenir d'un usage caractéristique en vigueur à la veille de la Révolution : Modèle:Citation<ref>Henri Queffélec, Tempête sur la ville d'Ys, 1962, Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Obéissance, pauvreté et chasteté étaient strictement pratiquées par les moines bretons. Modèle:Citation. Telles étaient les recommandations faites par Budoc, le maître de saint Guénolé. Selon la tradition, le successeur de saint Guénolé fut saint Gwenaël que l'abbé accueillit tout jeune au monastère. Le rayonnement de cette abbaye traversera les siècles.

Période carolingienne

Fichier:043 Les ruines de l'église abbatiale carolingienne de Landévennec 2.JPG
Les ruines de l'église abbatiale carolingienne, en 2012.
Fichier:029 Sarcophage en bois exhumé en 1985 à Landévennec.JPG
Musée de l'ancienne abbaye de Landévennec : sarcophage en bois trouvé en 1985 sous le porche de l'ancienne église abbatiale.

Les fouilles récentes, commencées en 1978, et effectuées notamment par Annie Bardel<ref>Voir www.brest.maville.com.</ref>, confirment la construction aux alentours de l'Modèle:Nobr d'un petit oratoire rectangulaire, situé à quelques dizaines de mètres d'un établissement gallo-romain, et entouré de tombes, dont peut-être celle de saint Guénolé<ref name="Landévennec, haut lieu de la spiritualité bretonne - Le blog de Erwan Chartier-Le Floch">Landévennec, haut lieu de la spiritualité bretonne - Le blog de Erwan Chartier-Le Floch.</ref>. L'oratoire est reconstruit et agrandi vers 700, transformé en un premier monastère construit donc à l'époque mérovingienne.

Fichier:214 Louis Le Pieux.jpg
L'édit de Louis Le Pieux (daté de 818) ordonnant l'abandon des "usages scotiques" et de les remplacer par la règle de saint Benoît.

En 818, venu soumettre Morvan, le chef des Bretons d'Armorique, l'empereur Louis le Pieux ou le Débonnaire, fils de Charlemagne, persuadé que son pouvoir venait de Dieu et désireux d'unifier les règles monastiques, demande à Matmonoc, l'abbé de Landévennec du moment, lors d'une entrevue à Priziac près de Gourin (Menez Du / Montagnes Noires), de renoncer à « ses usages scotiques » (la règle de saint Colomban) et d'adopter pour son monastère la règle de saint Benoît. Pour autant, cela n'abolit pas la spécificité bretonne comme en témoignent les enluminures des manuscrits du scriptorium. C'est à l'époque carolingienne, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle donc, que l'abbaye connaît pendant environ un siècle son « âge d'or ».

L'abbaye est reconstruite, sans doute à la suite de l'édit de Louis le Pieux : l'église est raccordée à l'oratoire et les bâtiments se rassemblent classiquement autour d'un cloître formé d'une galerie couverte avec des piliers maçonnés à la chaux selon une méthode gallo-romaine donnant sur une grande cour ; les toits sont couverts de tuiles, le sol de la nef recouvert de mortier de chaux. Les reliques de saint Guénolé sont transférées de l'église antérieure et déposées dans un tombeau dressé dans le chœur. Les traces d'un puits et d'un bas fourneau (ayant probablement servi à couler la cloche du monastère) ont été retrouvés. L'abbaye est aussi à cette époque entourée d'un mur d'enceinte. Tout cela indique une puissance et une richesse certaine. Trois sarcophages en bois, situés dans un caveau sous le porche de l'église, ont aussi été trouvés lors de ces fouilles, l'un d'entre eux est exposé dans le musée de l'abbaye. Le milieu humide conservant bien les éléments organiques, les fouilles ont permis de retrouver aussi des graines, des fruits utilisés à l'époque (des noix, des prunes, des pêches) et de prouver que la vigne était cultivée du {{#switch: au

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}}<ref name="Landévennec, haut lieu de la spiritualité bretonne - Le blog de Erwan Chartier-Le Floch"/>.

L'intégration au système carolingien vient de Nominoë fixant les sièges épiscopaux de Saint-Pol-de-Léon et de Quimper, les sièges de Tréguier et de Saint-Brieuc n'étant créés qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

La destruction par les Vikings

Fichier:515 Epée Viking, pointe de javelot et projectiles.jpg
Épée viking (trouvée à Nantes dans l'Île Beaulieu, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) , pointe de javelot et projectiles de fronde (trouvés à l'abbaye de Landévennec).
Fichier:044 Le jardin médiéval reconstitué de l'abbaye de Landévennec.JPG
Le jardin médiéval (jardin des simples) reconstitué, en 2012.
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Ruine de la nef, en 2006.

Le grand tournant vient avec les raids vikings qui visent principalement les monastères dès 884<ref>Annie Bardel, Les Vikings à Landévennec. Les traces du passage des Normands en 913, Chronique de Landévennec, no 85, Modèle:Date-.</ref>. En 913, Landévennec est pillé puis brûlé par les vikings<ref>Modèle:Lien web.</ref>(le but étant d'assainir et d'agrandir le sanctuaire ) . Les moines fuient et, emportant les reliques, notamment celles de Saint Guénolé, et leurs manuscrits et, après être passés par Le Mans et Château-du-Loir, se réfugient à Montreuil près du comte Helgaud où ils créent en 926 une nouvelle abbaye, l'abbaye Saint-Walloy<ref>Jacques Baudoin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, éditions Créer, 2006, [[[:Modèle:ISBN]]], (Lire en ligne).</ref> (nom attribué localement par déformation à saint Guénolé), sous l'invocation de saint Guénolé (dénommé aussi localement « saint Walois »)<ref>Annie Bardel, L'abbaye carolingienne de Landévennec, Chronique de Landévennec, no 62, avril 1990.</ref>.

L'archéologie permet de retrouver des traces du passage des Normands à Landévennec : sur une grande partie du site, une épaisse couche de cendres témoigne de l'incendie qui détruisit l'abbaye. Un calendrier conservé à Copenhague précise à la date de 913, en latin : Modèle:Citation<ref name="Landévennec, haut lieu de la spiritualité bretonne - Le blog de Erwan Chartier-Le Floch"/>.

Durant le règne scandinave, les échanges économiques, intellectuels et religieux s'effectuent par mer. La règle de saint Colomban fait son retour et c'est désormais dans la pierre que va s'opérer un syncrétisme culturel. De la Scandinavie à la Méditerranée, de Constantinople à la cité d'Alet, de Dublin à Brest, de Jaffa, Alexandrie, Oran, Cadix… à Nantes. La pensée Grecque contournant le monde Carolingien, amène scientifiques, architectes et médecins en Bretagne continentale<ref>Archives byzantines détruites en 1204 ; archives d'Al-Andalus détruites en 1492.</ref>Modèle:Référence insuffisante.

Les chefs du comté de Cornouaille fuient également, par exemple le comte Mathuedoï de Poher et son fils Alain Barbetorte, le futur duc de Bretagne Alain II de Bretagne, avec un grand nombre de Bretons, en Grande-Bretagne ou chez les Francs. C'en est fini de la royauté bretonne. En attendant la renaissance de l'effort démographique au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : le pouvoir se déplace vers la Haute-Bretagne, vers Rennes, puis Nantes. Le contact avec les Francs et l'apprentissage que les moines et chefs avaient fait de la langue romane durant l'exode, ont pour conséquence de réduire le breton à une langue d'échanges, une langue non-écrite. C'est aussi désormais à l'Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, ou ailleurs, en France ou en Grande-Bretagne, qu'il faut se rendre pour vénérer les saints bretons. La dépossession des corps saints a privé la Bretagne des richesses que représentaient les pèlerinages aux reliques. Les abbayes bretonnes sont privées de leurs manuscrits, et les écoles monastiques bretonnes qui enseignaient les sciences profanes aux enfants et aux jeunes gens près des abbayes, leur apportant une culture intellectuelle très appréciable, ne seront plus jamais de grandes écoles.

Fichier:031 Enfeu de Jehan du Vieux Chastel.JPG
L'enfeu de Jehan du Vieux-Chastel, dernier abbé régulier de Landévennec, mort en 1522 (Musée de l'ancienne abbaye de Landévennec).

Toutefois la libération de la Bretagne est préparée par le moine Jean, abbé de Landévennec, qui dirige la colonie bretonne réfugiée à Montreuil près du comte Herluin, successeur du comte Helgaud. Au cours d'un voyage à travers la Bretagne, Jean se rend compte que des Bretons restés sur le sol natal sont impatients de secouer le joug des Normands et que ceux-ci vivent dans une sécurité si profonde qu'ils peuvent être surpris et abattus facilement par une attaque à l'improviste. Jean trouve dans la personne du prince Alain, fils du comte de Poher Matuédoï, et petit-fils d'Alain Le Grand, celui qui, réfugié à la cour du roi d'Angleterre Æthelstan, accepte de prendre la tête du mouvement. Débarqué en Bretagne, Alain livre des combats heureux à Dol et à Saint-Brieuc en 936. Il réussit à s'emparer de Nantes, ce qui fait que les Normands abandonnent la Loire maritime. À la suite de ses victoires, Alain, à qui l'Histoire donne le surnom de « Barbe-Torte », est reconnu duc de Bretagne en 937. Il donne à l'abbaye la paroisse de Batz-sur-Mer, le monastère de Saint-Médard-de-Doulon situé près de Nantes, les églises Saint-Cyr et Sainte-Croix, situées aussi à Nantes. C'est le seul acte de donation fait par Alain Barbetorte en faveur d'un sanctuaire, ou du moins le seul qui soit parvenu jusqu'à nous<ref>Pierre Bauduin, Les Fondations scandinaves en Occident et les débuts du duché de Normandie, Colloque de Cérisy-la-Salle, Publications du CRAHM, Caen [[[:Modèle:ISBN]]].</ref>.

L'abbaye romane

Fichier:042 Les ruines de l'église abbatiale romane de Landévennec 1.JPG
Les ruines de l'église abbatiale romane, en 2012.

Modèle:Section à sourcer

Au vu de certains désordres de maçonneries englobés dans le sanctuaire roman et à la relecture des éléments architecturaux du dépôt lapidaire, il n'est pas improbable d'envisager l'antériorité de la construction romane au retour des moines bénédictins.

Curieusement, le plan de l'abbatiale n'est pas en forme de croix latine, mais à transept infléchi. Ce détail, ainsi que des ouvertures obturées donnant sur le cloître, indiquent un fonctionnement antérieur divergent de la règle de st Benoit : les fidèles n'ont plus accès au cloître. Le pignon occidental révèle par son austérité le retour d'un ordre sévère au tournant du onzième siècle. Tout le chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes, au milieu du onzième, l'intérieur du portail ouest, le transept sud indiquent une reconstruction et une surélévation au tournant du douzième siècle, dans un esprit néo-celtique. La première moitié du dixième siècle est enchâssée dans les reconstructions postérieures. Cette première phase se reconnaît dans le transept nord, le prolongement de la nef et ses chapiteaux les plus bruts de taille exposés dans le musée.

Les excroissances végétales s'étant développées à l'angle sud est du réfectoire correspondent à un laps de temps d'une quinzaine d'années, entre la fin de la période viking et le retour des Bénédictins<ref name=":0" group="IB" />.

Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les moines reviennent et rebâtissent le monastère, avec l'aide de Riwalen [Rivalon] Modèle:1er de Rosmadec, seigneur de Rosmadec et vicomte du Faou, la construction de l'église abbatiale de style roman commençant au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. C'est de cette époque également que date la compilation du cartulaire de Landévennec<ref>Quimper, bibliothèque municipale, ms.15.</ref>.

Fichier:Landévennec statue de saint Corentin dans les ruines de l'abbaye (1903).jpg
Statue de saint Guénolé dans les ruines de l'abbaye (vers 1903).
Fichier:045 Statue de saint Guénolé en kersanton réalisée en 1522 à la demande de l'abbé Jehan du Vieux-Chastel.JPG
Statue de saint Guénolé en kersanton réalisée en 1522 à la demande de l'abbé Jehan du Vieux-Chastel, en 2012.

L'édifice carolingien est conservé au cœur de la nouvelle église abbatiale agrandie, qui est dotée d'un transept et d'un chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes. La nef est prolongée vers l'ouest. La nef de la petite église carolingienne sert désormais de sacristie ; un mausolée est construit à l'angle sud-ouest de la croisée du transept, sans doute s'agit-il d'une sépulture seigneuriale que la tradition a attribuée au roi Gradlon. Les piles et les colonnes sont ornées de chapiteaux et de bases ornées de motifs traditionnels en Bretagne à l'époque : entrelacs, palmettes, fougères, etc. Quelques chapiteaux montrent un décor historié, mais très fruste.

L'abbaye attire alors des pèlerins parfois venus de loin (y compris de la Cornouailles anglaise et du nord de la France, comme l'attestent des monnaies retrouvées sur place), attirés par la renommée de saint Guénolé, que l'on venait invoquer, notamment contre la fièvre. Certains pèlerins traversaient la rade à partir de Camfrout où se trouvait un hôpital qui pouvait les héberger.

Fichier:523 Boulets de canon et de couleuvrine.jpg
Boulets de canon et de couleuvrine trouvés dans les ruines de l'ancienne abbaye de Landévennec (datant probablement du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).

L'abbaye est attaquée à maintes reprises par les Anglais ; si elle résiste parfois victorieusement, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'abbaye souffre de la guerre de Succession de Bretagne et de pillages anglais : elle est incendiée en 1355 par des Anglais, puis ravagée en 1387 par les soldats de Jean de Montfort et à nouveau en 1480 par des pillards.

À partir de 1524, l’abbaye de Landévennec devient une abbaye en commende, les abbés successifs profitant du bénéfice procuré par l'abbaye mais ne s'en occupant guère, d'où son déclin progressif. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'abbaye est pillée à plusieurs reprises par les Ligueurs. Elle est dans un triste état dans les premières années du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle sous la direction d'un abbé incapable, Pierre Largan. L'abbaye est restaurée par son successeur Jean Briant, qui reconstruit les bâtiments conventuels. Modèle:Citation bloc.

Fichier:525 Dom Noël Mars Histoire du monastère royal de Landévennec.jpg
Deux pages du livre Histoire du monastère royal de l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec écrit par dom Noël Mars (1612-1702).

Selon dom Noël Mars, auteur de l"Histoire de l'abbaye royale Saint-Guénolé de Landévennec", publiée en 1648, le régime de la commende était particulièrement néfaste, bien plus encore que les guerres : par exemple entre 1570 et 1606, Troilus de Mesgouez, marquis de La Roche<ref>En Saint-Thois</ref> dispose des revenus de l'abbaye en toute légalité grâce au régime de la commende ; il en confie l'administration à son frère René de Mesgouez, seigneur de Kermoalec<ref group="alpha">Kermoalec se trouvait dans la paroisse Saint-Thomas à Landerneau</ref>, qui en chassa tous les religieux. Modèle:Citation bloc Le Modèle:Date-, Vincent Le Grand, juge à Carhaix, recueille le témoignage des moines sur les abus commis par les frères Mesgouez : Modèle:Citation bloc

L'abbaye mauriste

Fichier:Abbaye de Landévennec gravure ancienne -Les Vies des saints dans l'ancienne Armorique par Albert le grand page 681-.jpg
L’abbaye au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, planche gravée du Monasticon Gallicanum.

Face à un relâchement de la discipline monastique, et à l'influence néfaste des abbés commendataires, l'abbaye qui était rattachée à la Société de Bretagne fut, comme ses autres membres, par un bref du pape Urbain VIII en date du Modèle:Date-, rattachée à la congrégation de Saint-Maur, le Modèle:Date-, ce qui est à l'origine d'un renouveau spirituel et intellectuel. Entre 1650 et 1655, les bâtiments abbatiaux sont rebâtis par un jeune moine architecte, le frère Robert Plouvier. Mais l'abbaye, critiquée par les Jansénistes, est à nouveau quasiment en ruine à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Lors de la reconstruction du cloître au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un accident survenu en rade de Brest en 1653 est ainsi relaté : Modèle:Citation bloc<ref>Mémorial de l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec, 1653 (traduit du latin).</ref>

Fichier:531Plan d'une partie des bois de l'abbaye de Landévennec.jpg
Plan d'une partie des bois appartenant à l'abbaye de Landévennec (dessin de 1751-1752)

Aux Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les bois appartenant à l'abbaye étaient une importante source de revenus, facilitée par la forte demande en bois d'œuvre de l'arsenal de Brest (par exemple en 1779 une coupe exceptionnelle rapporte plus de Modèle:Nombre) ; des "gardes des bois" sont nommés (par exemple Charles Quintric, Julien Le Faou, Jean-Guillaume le Poupon) et poursuivent, l'abbaye étant une seigneurie disposant des droits de police et de basse justice, les auteurs d'infractions qui, en pillant du bois, compromettent le reboisement ; par exemple le Modèle:Date les moines font interdire le port de faucilles, serpes et autres instruments, afin d'empêcher la coupe de « landes, genêts, épines et autres bois » dans le bois de Penforn<ref>Exposition "Pillards, Pèlerins.... quand le monastère attire les foules", Musée de l'abbaye de Landévennec, 2017</ref>.

Le Modèle:Date- un brevet du Roi « autorise l'évêque à engager en cour de Rome la procédure en vue d'extinction et d'union de l'abbaye », la mense abbatiale étant rattachée à l'évêché de Cornouaille et bénéficiant à son évêque Toussaint-François-Joseph Conen de Saint-Luc, qui devint aussi abbé commendataire de l'abbaye en 1785.

Le scriptorium de l'abbaye de Landévennec

L'abbaye de Landévennec fut au Moyen Âge un lieu important d'écriture de manuscrits, de parchemins et un atelier de copistes. À partir de la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les moines lettrés de l'abbaye forment, sous l'impulsion de l'abbé Gurdisten, une véritable école hagiographique puisant son inspiration pour partie dans la tradition celtique mais s'adaptant aux idées carolingiennes et aux nouveaux standards bénédictins, maîtrisant les techniques littéraires caractérisant la renaissance des Lettres de leur époque. C'est véritablement « l'âge d'or » de l'abbaye. Les moines de Landévennec bénéficient du soutien des rois et comtes de Cornouaille et des commandes de l'évêché de Léon, par exemple pour les Vitæ de saint Guénolé et de saint Pol<ref>Yves Morice, L’abbaye de Landévennec des origines au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à travers la production hagiographique de son scriptorium, thèse, Rennes 2, 2007, (résumé : Lire en ligne.</ref>. La renommée dépasse les frontières de la Bretagne, puisqu'une copie du manuscrit de la Vita de Saint Guénolé a été commandée par Lambertus et a probablement appartenu à l’église de Saint-Guénolé à Château-du-Loir (Sarthe), transformé en prieuré de l'abbaye de Marmoutier vers 1067-1068. Le volume est passé ensuite à la cathédrale Notre-Dame de Paris et à la Bibliothèque des Oratoriens de Paris, vers 1680. Le manuscrit entre à la Bibliothèque Royale vers 1740 et est aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale de France<ref name="AM cc645779" />. Modèle:Article connexe Cinq manuscrits de l'Évangéliaire de Landévennec provenant de ce scriptorium nous sont parvenus<ref>Danièle Conso, Nicole Fick-Michel, Bruno Poulle : Mélanges François Kerlouégan, 1994, (Lire en ligne).</ref>:

La décoration des manuscrits provenant de Landévennec a été méprisée par certains auteurs comme Modèle:Nobr<ref>Hubert J., Porcher J., Volbach W.F., L'Empire carolingien, page 199.</ref> qui reproche par exemple à l'Évangéliaire de Landévennec d'être décoré de portraits d'évangélistes zoocéphales en raison des représentations anthropozoomorphiques des quatre Évangélistes qu'il contient, y voyant une inspiration demi-païenne, ou encore Dom Leclercq qui y voit, comme dans les manuscrits irlandais, Modèle:Citation<ref>Dom Leclercq, Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, article Irlande.</ref>. René Crozet décrit les manuscrits du groupe de Landévennec comme Modèle:Citation<ref>René Crozet, Les représentations anthropozoomorphiques des évangélistes dans l'enluminure et dans la peinture murale aux époques carolingienne et romane, Cahiers de civilisation médiévale, 1958, volume 1, pages 182-187, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Au contraire Modèle:Nobr y voit une Modèle:Citation<ref>J.-C. Alexander, Landévennec et le monachisme breton dans le Haut Moyen Âge, Bannalec, 1986, pages 269-285.</ref>.

Par ailleurs, un manuscrit du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de l'abbé Gurdisten en latin, Vita et miracula sancti Winvaloei ("Vie et miracles de saint Guénolé"), se trouve à Paris à la Bibliothèque nationale de France<ref>Site de l'université de Nancy.</ref>.

Listes des abbés

L'abbé de Landévennec était « recteur primitif » ; il avait droit de nomination des recteurs) de Landévennec, Argol, Telgruc et Crozon jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Les abbés sont des abbés réguliers jusqu'en 1522, puis des abbés commendataires, c'est-à-dire sous le régime de la commende jusqu'en 1780<ref>F. Grégoire Ollivier, F. Marc Simon, « Les abbés de Landévennec », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CX, 1982.</ref>,<ref group="IB" name="abbés">Les abbés de Landévennec.</ref>,<ref group="IB">L'abbaye de Landévennec.</ref> Avant 1400, la liste des abbés reste très incertaine, des contradictions existant selon les sources.

Nom Période Nom latin dans le cartulaire Particularités
Saint Guénolé 490(?)-532 Sanctus Uuingualocus
saint Judulus (vers 520) Cité aussi comme abbé de Landévennec par Albert le Grand
Saint Gwenaël 532-590 Sanctus Guenhael Mourut dans le diocèse de Vannes
818 - ? Matmunuc C'est lui qui abandonne la règle de saint Colomban au profit de celle de saint Benoît
Segneu
Aelam Alanus
Gurdisten (Wrdisten) 880 - ? Gurdistin (Gurdestenus) Auteur du Cartulaire de Landévennec, y compris la Vie de saint Guénolé
Jean Iohan
Clemens Cité trois fois, mais il s'agit probablement du même abbé
Clemens Cité trois fois, mais il s'agit probablement du même abbé
Clemens Cité trois fois, mais il s'agit probablement du même abbé
Jean 931 - ? Iohan Mentionné dans le Cartulaire de Quimperlé ; aurait reçu Batz et Guérande
Justin
Benoît 954 - ? Benedict Aurait reçu l'église de Saint-Thois pour le compte de l'abbaye
Gurdilec (Gurdiler) Gurdilerius
Cadnou Cadiocus Témoin de la donation d'Edern par Budic Castellin
? - 1031 Blenvilet
Elisuc 1031-1045 Elisuc Décédé en 1045 selon le Cartulaire de Quimperlé
Kyllai 1046-1075 Kyllæ Décédé le Modèle:Date selon Dom Noël Mars<ref>Dom Noël Mars, Histoire du Royal monastère de Landévennec.</ref>
Justin Justinus Moine venu de l'Abbaye Saint-Sauveur de Redon ; il fit construire le prieuré de Notre-Dame de Camfrout
Guillaume ? - 1084 Guilhelmus Il reçut en don du duc Alain Fergent les moulins, écluses et pêcheries de Châteaulin
Lancelin Lancelinus
Orscand Orscandus
1128 (?) - 1142 Elimarius Moine venu de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé et probablement fils d'Hervé II de Léon
Gradlon (Graslon) Gradlonus ou Graslonus
Rivallon de Brouvérec ? - 1163 Riuuallonus
Gradlon II (Graslon II) Gradlonus de plebe Sancti Eneguorii de pago Cap Cavall Dit aussi de Saint-Enogat
Jacob (Jacques) Iacobus
Rivallon II avant 1224 - 1233 Rivalonus Originaire du Faou, mais moine venant de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé. Controverse avec l'évêque de Quimper dont il refuse la prééminence<ref group="IB" name="abbés" />
Tadic (Cadic) ? - 1240 Tadic
Rivallon III ? - 1254 Rivallonus de Ploemergat Originaire de Plumergat
Rivallon IV ? - 1256 Rivallonus de Treles Originaire du village de Trefflez en Briec
Bernard ? - 1271 Bernardus Originaire d'Edern. Décédé le Modèle:Date
Bernard ? - 1282 Bernardus Bernard de Kerlouré (ou de Kerlozrec), originaire de Ploudalmezeau
Rioc ? - 1283 Riocus Originaire de Plonéour-Cap Caval
Jean du Parc 1293 - 1308 Johannes dictus porcus Originaire de Rosnoën. Il fit rédiger le nécrologe de l'abbaye par Guillaume de Rennes en 1293
Guillaume 1308 - 1311 Guilhelmus Originaire de l'abbaye Saint-Melaine de Rennes ; décédé à Vienne
Yves (ou Eudes) Gormon 1311 - 1344 Eudo Gormon de Leon Fut un temps accusé d'hérésie par Yves de Boisboissel, évêque de Quimper
Alain Piezres Alanus Piezresii Mort à Avignon
Armel de Villeneuve ? - 1362 Armaelus de Villanova apud Languern Originaire de Lanvern
Alain de Daoulas ? - 1371 Alanus de Doulas Dernier abbé cité dans le Cartulaire de Landévennec
Bernard ? - 1380 Également prieur de Lanvern
Guillaume de Parthenay 1381 - 1399 Auparavant prieur de l'abbaye de Saint-Denis
Yves Poulmic 1400 - 1425 Originaire de Poulmic en Lanvéoc
Henri de Morillon 1425 - 1442 Originaire de Riec
Jacques de Villeblanche 1443 - 1490 Nommé abbé à l'âge de 21 ans ; chanoine de Luçon
Mathieu Hémery 1490 - 1496
Jehan du Vieux-Chastel 1496 - 1522 Originaire de Trébrivan ; prieur de Concarneau ; restaurateur de plusieurs prieurés dépendant de l'abbaye ; dernier abbé régulier
Thomas Le Roy 1522 -1524 Originaire de Messac ; envoyé à Rome où il résida entre 1512 et 1524 par Anne de Bretagne ; premier abbé commendataire ; décédé à Rome
Alain de Trégain 1524 - 1538
Louis de Kerguen 1530 - 1534 Originaire de Dirinon et archidiacre de Cornouaille
Maurice Briant 1534 - 1538
Arnoul Briand 1538 - 1542 Neveu de Maurice Briant, l'abbé précédent. Il était aussi doyen des chanoines de Notre-Dame-de-Cléry, bénéficier de Saint-Martin-de-Tours, recteur de la paroisse Saint-Martin à Cléon, etc.
Maurice Commacre 1542 - 1577 Neveu d'Arnoul Briand, l'abbé précédent. Il fut abbé à 19 ans.
Pierre Largan 1577 - 1608 Abbé considéré comme inapte à diriger l'abbaye, dirigée en fait par le seigneur de Kermoalec, René du Mescouez. Il démissionne en 1608
Jean Briant 1608 - 1630 Peut-être originaire de Corseul ; recteur de Crozon ; chanoine et grand archidiacre de Cornouaille. Il trouve l'abbaye dans un état déplorable, mais la restaure.
Pierre Tanguy 1630 - 1665 Parent de l'abbé précédent ; aussi recteur de Crozon
Jacques Tanguy 1665 - 1695 Neveu de l'abbé précédent ; laisse l'abbaye quasiment en ruines lors de son décès
Pierre Le Neboux de la Brosse 1695 - 1701 Évêque de Léon depuis 1701
Balhtasar Rousselet du Châteaurenault 1702 - 1712 Déjà abbé de l'abbaye de Fontaine-les-Blanches ; membre de la famille du maréchal de Châteaurenault, comte de Crozon et gouverneur de Brest
Charles-Marie Duplessis d'Argentré 1712 - 1713 Originaire d'Argentré (diocèse de Rennes)
Jacques-Philippe de Varennes 1713 - 1745 Originaire d'Auvergne
Jean-Baptiste-Marie Champion de Cicé 1746 - 1779 Originaire de Rennes ; devient abbé à 21 ans ; il fut aussi vicaire général de Bourges, évêque de Troyes puis évêque d'Auxerre ; dernier abbé commendataire
Toussaint Conen de Saint-Luc 1780 - 1790 La mense abbatiale est réunie à l'évêché de Cornouaille dont il est alors l'évêque de 1773 à 1790 ; il fut aussi abbé de l'abbaye de Langonnet entre 1767 et 1790

La Révolution française et ses conséquences pour l'abbaye

Fichier:Ruines de l'abbaye de Landévennec.jpg
Eugène Cicéri : Ruines de l'abbaye de Landévennec (dessin, 1867).

Dès le Modèle:Date-, la paroisse de Landévennec fait usage de l'église abbatiale « attendu qu'il ne s'y trouve plus de religieux ». En 1792, l'abbaye bénédictine de Landévennec où il ne restait que 4 moines fut abandonnée, la communauté monastique est dissoute, la bibliothèque dispersée et le monastère est vendu comme bien national à Joseph Richard-Duplessis<ref>http://abbaye-landevennec.cef.fr/histoire.htm.</ref> (les bâtiments abbatiaux le Modèle:Date-, l'église abbatiale en 1796). L'abbaye existait encore entière vers 1810 ou 1815, mais son acquéreur d'alors s'acharna à la détruire, il y établit un four à chaux et employa une grande partie des matériaux de l'église et de l'abbaye à cette industrie<ref name="catholique-quimper.cef.fr"/>. L'abbaye changea six fois de propriétaire au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, passant au médecin, François Bavay (dont la petite-fille épousera Alexis Crouan, commanditaire de la villa Crouan à Port Maria)<ref>Maison de villégiature, 3 rue Port Maria (Landévennec)</ref>. En 1875, ce qui reste de l'abbaye est vendu par les ayants droit du docteur Bavay au comte Louis de Chalus, qui entreprend de sauver ce qui peut encore l'être.

Lors des fêtes du Bleun Brug, l'abbé Yann-Vari Perrot fit jouer une pièce historique sur le moine Jean, abbé de Landévennec, image du renouveau religieux et national selon l'auteur.

Aujourd'hui, sur le site d’origine, les ruines stratifiées témoignent des heurs et malheurs de cette longue histoire montrant ce qui reste des abbayes carolingienne (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), romane (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) et mauriste (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) qui se sont succédé sur le site<ref group="IB" name=":0">L'ancienne abbaye de Landévennec.</ref>.

Depuis 1978, des recherches archéologiques en font parler les pierres. Les églises carolingienne et romane, les cloîtres superposés au fil des siècles, le plus ancien datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle demeure jusqu’à aujourd'hui le seul connu de cette période, contribuent à faire de Landévennec un lieu majeur de l'archéologie médiévale en Europe.

Le musée de l'ancienne abbaye de Landévennec

Ouvert sur le site et inscrit dans une intéressante architecture contemporaine, le musée de l'ancienne abbaye<ref>Conseil général du finistère.</ref> inauguré en Modèle:Date- participe à la découverte de la signification profonde du lieu et sa relation avec les évènements fondateurs de l'histoire bretonne : reconstitution d'un scriptorium, sarcophage en chêne daté du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, chapiteaux romans, fac-similés de manuscrits anciens, etc. jalonnent un itinéraire où le visiteur chemine au hasard de l'histoire. Deux salles présentent de façon ludique et pédagogique le travail des archéologues de la fouille à l'analyse des découvertes. À l'extérieur, un jardin de simples rappelle l'intérêt que les moines portaient aux plantes.

Depuis 1988, l'association Abati Landevenneg gère et anime cet ensemble exceptionnel. Tous les ans, des expositions temporaires proposent un autre regard sur l'histoire des lieux et sur la vie monastique à travers le temps. Chaque été, l'église à ciel ouvert devient l'écrin insolite où se produisent artistes, comédiens et musiciens ajoutant encore à la poésie des lieux.

Le Modèle:Date-, le musée de l'abbaye de Landévennec a reçu le label Musée de France attribué par le ministère de la Culture<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Nouvelle abbaye

Modèle:Infobox Édifice religieux

Historique

Fichier:179.L'Aulne et l'abbaye de Landévennec.JPG
L'Aulne et la nouvelle abbaye de Landévennec à l'arrière-plan, en 2008.

À partir de 1930, avec le puissant mouvement du Bleun-Brug (fleur de bruyère), créé par le prêtre régionaliste Jean-Marie Perrot, des militants engagés dans la restauration de l'identité culturelle et religieuse de la Bretagne se prennent à rêver de « relever », avec les moines du monastère de Kerbénéat en Plounéventer, le vieil ermitage de saint Guénolé<ref>Extrait de l'article de Pierre-Yves Le Priol dans le journal La Croix du 16-17 août 2014.</ref>.

Le Modèle:Date- est prise la décision de l'achat de l'abbaye, propriété de Modèle:Nobr, par la communauté monastique de l'abbaye bénédictine de Kerbénéat, sous l'impulsion du père-abbé Louis-Félix Colliot (supérieur de cette communauté monastique depuis 1937) après de nombreux pourparlers buttant sans cesse sur des difficultés financières enfin surmontées. Lors des fêtes du Bleun-Brug, le Modèle:Date-, un appel est lancé par dom Louis-Félix Colliot pour la reconstruction de l'abbaye.

La nouvelle abbaye Saint-Guénolé de Landévennec est édifiée entre 1950 et 1965 (architecte Yves Michel, vitraux de Maurice Rocher), la première pierre étant posée par le cardinal Clément Roques, archevêque de Rennes, le Modèle:Date-.

L'abbatiale est inaugurée le Modèle:Date- en présence des évêques et des abbés de Bretagne, des abbés de congrégation de Subiaco Mont-Cassin, à laquelle la nouvelle communauté de bénédictins est affiliée, et d'une foule nombreuse et enthousiaste.

En Modèle:Date-, à sa demande, l'abbé Louis-Félix Colliot est remplacé par le père-abbé Robert Jean-de-la-Croix, venu de l'Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire . En 1990, il est lui-même remplacé par le frère Louis Cochou. À sa retraite, en 2007, le frère Jean-Michel Grimaud<ref>Télégramme de Brest, 18 octobre 2007.</ref> lui succède.

En 1981, les moines de Landévennec fondent une abbaye fille, à Haïti à Modèle:Nobr de Port-au-Prince, dans la montagne du Morne Saint-Benoît<ref>http://abbaye-landevennec.cef.fr/haiti.htm.</ref>.

En 2014, la communauté compte une vingtaine de membres, dont dix prêtres<ref>Modèle:Article.</ref>.

Liste des abbés

Nom Période
Louis-Félix Colliot 1958 - 1970
Robert Jean-de-la-Croix 1970 - 1990
Louis Cochou 1990 - 2007
Jean-Michel Grimaud depuis 2007

Notes et références

Notes

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Références

Site internet Infofretagne.com

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Autres sources

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Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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