Joséphine Baker

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Freda Josephine McDonald, dite Joséphine Baker, est une chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue et résistante française d’origine américaine, née le Modèle:Date de naissance- à Saint-Louis (Missouri, États-Unis)<ref>Modèle:Lien web.</ref> et morte le Modèle:Date de décès- à Paris (France).

Vedette du music-hall et icône des années folles, elle devient française en 1937 après son mariage avec Jean Lion, un courtier en sucre industriel. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est une honorable correspondante des services secrets français et se produit souvent gratuitement en Afrique du Nord devant les troupes alliées et termine la guerre comme lieutenant de l'Armée française de la Libération. En 1946, elle reçoit la médaille de la Résistance française.

Elle utilise ensuite sa grande popularité au service de la lutte contre le racisme et pour l’émancipation des Noirs, en particulier en soutenant le mouvement américain des droits civiques. Le Modèle:Date-, lorsque Martin Luther King prononce son discours I have a dream lors de la marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, elle se tient à ses côtés en uniforme de l'armée de l'air française et sera la seule femme à prendre la parole depuis le Lincoln Memorial.

Le Modèle:Date-, dans le parc du château des Milandes en Dordogne, Joséphine Baker est décorée de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre.

En 2021, près de cinquante ans après sa mort, elle entre au Panthéon, devenant ainsi la sixième femme et la première femme noire à rejoindre le « temple » républicain.

Biographie

Jeunesse

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Freda Josephine McDonald enfant.

Freda Josephine McDonald, appelée plus tard de son nom de scène Joséphine Baker, naît le Modèle:Date-, aux États-Unis, dans le Missouri, d’origine espagnole, afro-américaine et amérindienne<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle serait probablement la fille d’Eddie Carson, musicien de rue itinérant aux origines espagnoles<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Artistes, ses parents ont monté ensemble un numéro de chant et de danse mais Eddie Carson abandonne sa famille en 1907<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Carrie McDonald, sa compagne, se marie avec un ouvrier, Arthur Martin, dont Joséphine prend le nom<ref name="Ezell">Modèle:Lien web.</ref>.

La jeune fille passe une partie de son enfance à alterner l'école et les travaux domestiques pour des gens aisés chez qui sa mère l'envoie travailler<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

À cette époque, Joséphine Baker n'a d'autre choix que de contribuer, par son salaire, à faire vivre la fratrie dont elle est l’aînée ; la famille est très pauvre et s'est agrandie : Carrie et Arthur ont eu trois enfants — Richard, Margaret et Willie Mae — qu’il faut nourrir<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Joséphine quitte l’école en Modèle:Date- pour se marier, comme le mentionnent les registres de l'établissement public qu'elle fréquente à Saint-Louis<ref name="Ezell"/>. Alors âgée de Modèle:Nobr, elle continue à vivre dans la maison des Martin<ref name="Rose_p48">Modèle:Ouvrage.</ref> avec son mari Willie Wells.

Débuts au music-hall

Artiste de rue

Après la fin de son premier mariage, en 1920, Joséphine Baker, qui danse depuis qu’elle est toute petite<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, rejoint un trio d'artistes de rue appelé le Jones Family Band, qui est ensuite intégré dans la troupe itinérante des Dixie Steppers<ref name="Rose_p48"/>. C'est au moment où leur tournée s'arrête à Philadelphie que Joséphine fait la rencontre de Modèle:Lien qu'elle épouse en 1921 et avec qui elle s'installe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour gagner sa vie, elle danse au Standard Theater où elle gagne dix dollars par semaine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Danseuse à Broadway

Mais Joséphine Baker voit grand, et l’envie de danser à Broadway la pousse Modèle:Incise à quitter son second mari pour aller tenter sa chance à New York. Une fois sur place, elle met peu de temps à se présenter au music-hall de Broadway, sur la Modèle:63e, le Modèle:Lien. Là, elle essuie plusieurs refus de la part du directeur avant d’enfin se voir offrir un rôle sommaire. Elle rejoint donc la troupe de la comédie musicale Shuffle Along, un spectacle populaire à la distribution entièrement noire. Au bout de deux ans de tournée, elle change d’allégeance et s’associe aux Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web.</ref>, qu’elle quitte à leur tour pour entrer au Plantation Club où elle fait la rencontre de Caroline Dudley Reagan. Cette mondaine, épouse de l’attaché commercial de l’ambassade américaine à Paris, Donald J. Reagan, voit en Joséphine Baker un grand potentiel. Elle lui offre donc un salaire de Modèle:Unité par semaine si celle-ci accepte de la suivre en France où Reagan veut monter un spectacle dont Joséphine Baker sera la vedette et qui fera d’elle une star : la Revue nègre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Carrière française

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Joséphine Baker photographiée dans les années 1920 par Henri Manuel.

Joséphine Baker et sa troupe embarquent pour la capitale française le Modèle:Date- sur le Berengaria<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, paquebot transatlantique effectuant la traversée New-York-Cherbourg, port qu'ils atteignent le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Peu de temps après son arrivée, les répétitions commencent. Le Modèle:Date, elle passe en première partie dans la Revue nègre au théâtre des Champs-Élysées et fait rapidement salle comble. Quasiment nue, vêtue d’un simple pagne, elle danse le charleston, dans un décor de savane et au rythme des tambours. Elle y interprète un tableau baptisé La Danse sauvage<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>. « Il s’agit bien ici de se moquer des Blancs et de leur manière de gérer les colonies car la France, bien que moins raciste que les États-Unis, a tout de même des progrès à faire concernant les gens de couleur et leur insertion dans la société ! »<ref>Modèle:Lien web.</ref> Pour elle, ce voyage sera vécu comme une libération. Elle dira à ce sujet : « Un jour, j’ai réalisé que j’habitais dans un pays où j’avais peur d’être noire. C’était un pays réservé aux Blancs. Il n’y avait pas de place pour les Noirs. J’étouffais aux États-Unis. Beaucoup d’entre nous sommes partis, pas parce que nous le voulions, mais parce que nous ne pouvions plus supporter ça… Je me suis sentie libérée à Paris »<ref>Modèle:Lien web; plusieurs développements sur ces questions dans Dominique Chathuant, Nous qui ne cultivons pas le préjugé de race. Histoire(s) d'un siècle de doute sur le racisme en France, Paris, Le Félin, 2021, p. 15-20, 23, 38, 46, 65, 67, 69, 71-74, 85-89, 94, 111, 114, 116, sq. et index.</ref>.

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Modèle:Lang : couverture de partition illustrée par Roger de Valerio, 1926.

Joséphine, après plus d’une centaine de représentations en France et à l’étranger, casse son contrat et accepte de signer, en 1927, pour la première fois avec le théâtre des Folies Bergère pour une revue où elle joue un des premiers rôles. Dans « La Folie du Jour », tandis que le danseur sénégalais Féral Benga joue du tam-tam<ref name="Ahiha">Modèle:Lien web.</ref>, elle porte plumes roses et ceinture de bananes, visible aujourd’hui au château des Milandes. Elle est accompagnée d’un guépard dont l’humeur fantasque terrorise l’orchestre et fait frémir le public. Cette même année, la jeune star se lance dans la chanson et, suivant les conseils de son nouvel impresario et amant, Giuseppe Abattino (dit « Pepito »), elle participe au film La Sirène des tropiques. Giuseppe ouvre le club « Chez Joséphine » et organise la tournée mondiale de la chanteuse en 1928.

Giuseppe Abattino était un tailleur de pierre originaire de Sicile. Il fut souvent qualifié de « gigolo ». Sa liaison avec Joséphine Baker durera dix ans, de 1926 à 1936<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En plus d’être son impresario, il jouera le rôle de manager et sera son mentor pendant toute la période de son ascension.

Dans le même temps, elle devient l’égérie des cubistes qui vénèrent son style et ses formes, et suscite l’enthousiasme des Parisiens pour le jazz et les musiques noires. À cette époque, elle rencontre Georges Simenon, qu’elle engage comme secrétaire et qui sera son amant<ref>Modèle:Article.</ref>.

Actrice du mouvement de la Renaissance de Harlem

Modèle:Article détaillé La carrière de Joséphine Baker était intimement liée au mouvement de la Renaissance de Harlem dont elle fut une militante acharnée<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Mouvement d’abord littéraire qui a pris sa source à Harlem, le mouvement de renouveau de la culture afro-américaine, dans l’entre-deux-guerres, prônait l’émancipation des Noirs américains confrontés à la ségrégation raciale depuis l’abolition de l’esclavage en 1865. Il regroupait des intellectuels et écrivains comme Alain Locke ou Marcus Garvey, des mécènes tels qu’Arthur Schomburg, surnommé le « père de l’histoire noire américaine », des photographes et sculpteurs ainsi que des musiciens comme Louis Armstrong, Duke Ellington ou Fats Waller.

Les lieux emblématiques du mouvement de Renaissance de Harlem comptaient le Cotton Club ou l'Apollo Theater<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Danseuse vedette de la Revue nègre

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Joséphine Baker dansant le charleston aux Folies Bergère à Paris lors de la Revue nègre en 1926 (photo de Waléry).
Josephine Baker par Jean-Gabriel Domergue, Courtesy of Berko Fine Paintings - Belgium
Josephine Baker par Jean-Gabriel Domergue<ref>Courtesy of Berko Fine Paintings - Belgium.</ref>.

Modèle:Article détaillé Après la Première Guerre mondiale, le regard porté sur les Noirs en France se modifie, et dans le Paris des années folles, la lumière commence à briller sur les femmes noires, l'esthétique nègre devient à la mode. En 1919 est ainsi organisée la première exposition d’art nègre<ref>Modèle:Lien web.</ref>, un ensemble d'œuvres artistiques non occidentales, sources d'inspiration pour les Fauves et les Cubistes<ref>Modèle:Article.</ref>, dès 1907, à travers le musée d'Ethnographie du Trocadéro<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sur les conseils du peintre Fernand Léger, André Daven, administrateur du théâtre des Champs-Élysées, décide de monter un spectacle entièrement exécuté par des Noirs : la Revue nègre. L’Américaine Caroline Dudley compose la troupe à New York, constituée de treize danseurs et douze musiciens, dont Sidney Bechet, et Joséphine Baker en devient la vedette parisienne<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref>. La prestation initiale du groupe d'artistes noirs étant jugée « pas assez nègre » par les commanditaires du spectacle, il est proposé à la danseuse américaine de se présenter nue sur scène. D'abord indignée, Joséphine Baker, âgée de Modèle:Nobr, se résigne à se produire seins nus, une ceinture de plumes à la taille, conformément à l'imagerie du bon sauvage africain en vogue dans l'Empire colonial français<ref name="Leprince_2021_08_25">Modèle:Lien web.</ref>. L'incarnation par Joséphine Baker de cette femme noire, érotique et sauvage comme l'exigent les stéréotypes coloniaux et l'exotisme fantasmé du public français des années 1920, assure à la Revue nègre un succès immédiat. Le spectacle se déroule à guichets fermés<ref name="Leprince_2021_08_25"/>. L’artiste Paul Colin réalise l’affiche de la revue, visible au musée national de l’histoire de l’immigration<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation. L’œuvre, à l’esthétique Art déco, un peu caricaturale dans ses traits, parvient néanmoins au moyen de ses déformations cubistes à rendre perceptible le rythme syncopé du jazz, d’apparition récente en France à l’époque<ref name=":1"/>,<ref name=":2"/>.

De nombreux artistes afro-américains séjournent alors en Europe, à l’instar des peintres Lois Mailou Jones ou Henry Ossawa Tanner, des sculpteurs Augusta Savage ou Nancy Elisabeth, des poètes comme Langston Hughes ou des romanciers comme Claude McKay, et trouvent à Paris le lieu idéal pour prolonger la Renaissance de Harlem, appréciant une société plus libérale et l’absence de ségrégation<ref name=":1"/>.

De la chanson J’ai deux amours à la Seconde Guerre mondiale

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Joséphine Baker et son guépard au Casino de Paris
(affiche de Zig, 1930).

Henri Varna, directeur du Casino de Paris par l’intermédiaire de son imprésario Émile Audiffred, l’engage pour mener la revue de la saison 1930-1931 et lui achète un guépard, nommé Chiquita<ref name="Moller_2017_06_02">Modèle:Lien web.</ref>. En 1931, elle remporte un succès inoubliable avec la chanson J’ai deux amours composée par Vincent Scotto<ref name="Hunzinger">Modèle:Lien web.</ref>.

Entre 1929 et 1947, elle vit dans la villa « Le Beau-Chêne » au Vésinet.

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Joséphine Baker lors d'une distribution de pot-au-feu en 1932.

Après la Grande Dépression de 1929, le chômage explose en France dès 1931 : elle tient durant cette période un engagement social en participant à des soupes populaires pour les clochards de Paris<ref name=":4">Modèle:Lien web.</ref> ; dans le Modèle:18e arrondissement de Paris, en 1932, elle est la marraine du Pot-au-feu des Vieux, œuvre qui distribue des pot-au-feu<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> aux personnes âgées dans le besoin — un précurseur des Restos du cœur<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Quelques rôles lui sont proposés au cinéma par des cinéastes, tel Marc Allégret. Elle tourne ensuite dans deux films qui lui sont consacrés et dont Abattino écrit le scénario : Zouzou, avec Jean Gabin et Yvette Lebon, puis Illa Meery, qui sera, un temps, la maîtresse du chef de la Gestapo française, Henri Lafont, et la fameuse chanson Fifine (composée par Vincent Scotto, Henri Varna et Émile Audiffred) puis Princesse Tam Tam qui ne rencontrent pas le succès espéré. Sur les planches du music-hall, en revanche, elle rassemble un plus large public en chantant et en dansant même le tango Voluptuosa de José Padilla.

En Modèle:Date, elle s’embarque à bord du paquebot Normandie pour une tournée d’un an aux États-Unis. Elle n’y rencontre pas la réussite escomptée. L’Amérique est sceptique et certains lui reprochent de parler parfois en français, ou en anglais avec un accent français. Pepito et Joséphine Baker se séparent après l’échec de ces Ziegfeld Follies.

Elle rentre en France en Modèle:Date, à nouveau à bord du Normandie, où elle se fait beaucoup d’amis. Elle acquiert la nationalité française<ref name="Hunzinger"/> en épousant, le Modèle:Date- à Crèvecœur-le-Grand, le jeune courtier en sucre Jean Lion<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Gastaut_2021_08_31">Modèle:Lien web.</ref> (la société Jean Lion et Compagnie existe encore), Giuseppe Abattino étant mort d’un cancer à l’automne 1936. Jean Lion est juif et aura à souffrir des persécutions antisémites. En 1937, le nouveau couple s’installe au château des Milandes à Castelnaud-Fayrac (aujourd’hui Castelnaud-la-Chapelle) en Dordogne. Elle surnomme la demeure son Modèle:Citation. Modèle:Refnec.

Seconde Guerre mondiale

Fichier:Baker Harcourt 1939 4.jpg
Joséphine Baker en 1939<ref>Photo studio Harcourt.</ref>.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, en Modèle:Date, par le biais du frère de son imprésario Daniel Marouani, Joséphine Baker rencontre un officier de la section Allemagne des services de contre-espionnage français, Jacques Abtey, dont elle devient honorable correspondant. Elle rapporte donc à Abtey devenu son officier traitant, les informations qu’elle peut glaner dans les soirées mondaines. Par exemple, une semaine après son engagement, elle lui fait savoir qu’elle a appris à l'ambassade d'Italie que Benito Mussolini vient de décider de jouer Adolf Hitler contre la France<ref name="Penaud21">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.21-29 </ref>. Selon Guy Penaud, il ne semble pas qu’elle ait réussi à collecter des renseignements de très grande valeur<ref name="Penaud33">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Éditions Les livres de l’îlot, 2023, pp.33-37 </ref>. Elle met également son talent musical à contribution en chantant pour les soldats alors au front<ref name="Penaud33"/>. Joséphine participe également en tant qu’I.P.S.A. (infirmière pilote secouriste de l’air), affectée à la Croix-Rouge à la réception de réfugiés belges et hollandais<ref>Jacques Abtey, La Guerre secrète de Joséphine Baker, Éditions Siboney, 1948.</ref>.

Après la bataille de France, elle reste en lien avec Jacques Abtey dont la position est souvent trouble, mais qui a gardé des liens avec les services de contre-espionnage dirigés par Paul Paillole. En raison de l'occupation allemande et de l'armistice du 22 juin 1940 ces services sont camouflés en Travaux ruraux<ref name="Baker220-259">Joséphine Baker avec Marcel Sauvage, Mémoires, 1ere édition 1949, Phébus, 2022, pp.220-259</ref>,<ref name="Paillole">Paul Paillole, Services spéciaux (1935-1945), Robert Laffont, 1975 pp.</ref>,<ref name="Penaud39">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.39-46 </ref>. Jean-Luc Barré a pu écrire que Joséphine Baker a travaillé « avec les services secrets de la France Libre »<ref name="barré">Jean-Luc Barré, « Baker, Joséphine (1906-1975) », in Claire Andrieu, Philippe Braud, Guillaume Piketty (dir.), Dictionnaire de Gaulle, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2006.</ref>, formulation nécessairement erronée, les services secrets de la France de Vichy et le BCRA de la France Libre n'ayant fusionné - péniblement - qu'à partir de 1943<ref>Dictionnaire historique de la Résistance, dir.François Marcot, Robert Laffont, 2006, articles BCRA, p.96 de Sébastien Albertelli et Guillaume Piketty, et Services spéciaux militaires, p.211-213 d'Olivier Forcade</ref>. Guy Penaud a montré qu’aucun contact n’a existé avant 1943 entre Jacques Abtey et la France libre devenue en 1942 la « France combattante » avant 1943<ref name="Penaud49">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.49-57 </ref>. Il n'en n'est pas moins vrai qu'Abtey restera aux côtés de Joséphine Baker jusqu’à la Libération en France puis en Afrique du Nord<ref name="barré"/>.

Après l'armistice du 22 juin 1940, Joséphine regagne son château des Milandes où Abtey la rejoint avant de renouer avec Paillole, établi à Marseille<ref name="Penaud39"/>. Le 25 novembre 1940, Joséphine part pour le Portugal en compagnie de Jacques Abtey. Paillole a remis à ce dernier un faux passeport au nom de Jacques Hébert « exerçant la profession d’artiste ». Le couple est censé être en transit pour le Brésil où Joséphine Baker aurait un contrat à honorer. En fait, Abtey est missionné pour prendre contact avec l'Intelligence Service à Lisbonne. Paillole a évoqué un contact avec "Bill" Dunderdale<ref name="Paillole"/>,<ref name="Baker220-259"/>. En fait, ce dernier était à Londres et c’est le représentant du MI6 à Lisbonne, un certain Bacon, alias Joseph Richmond Stopford que le couple Baker-Abtey rencontre<ref name="Penaud49"/>. Abtey aurait remis à Bacon un ensemble d’informations écrits à l’encre sympathique, concernant les unités militaires allemandes en France<ref>Jacques Abtey, La Guerre secrète de Joséphine Baker, Éditions Siboney, 1948, reedition 2000 pp.51-53</ref>.

A son retour de Lisbonne, Joséphine Baker revient à Marseille où elle donne une série de galas organisés par Émile Audiffred, et du 24 décembre au 17 janvier 1941, elle joue le rôle de Dora dans La Créole à l’opéra de Marseille<ref name="Penaud59">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.59-62</ref>. Le 17 janvier 1941, elle s’embarqua sur un paquebot à destination d’Alger avec 28 malles et cages (pour ses divers animaux (chien, singes, oiseaux …)<ref name="Penaud65">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.65-73</ref>. On ne sait pas clairement si cette migration en Afrique du nord fut motivée par des considérations professionnelles<ref name="Penaud59"/> ou si le couple Baker-Abtey y aurait été missionné par Paillole<ref>Jacques Abtey, La Guerre secrète de Joséphine Baker, Éditions Siboney, 1948, reedition 2000 pp.85-87</ref>.

Le temps de donner quelques galas à Alger, Joséphine partit pour Casablanca, au Maroc, pour obtenir un visa auprès du consulat du Portugal où elle projetait de faire une tournée. Finalement, elle s’installe à Marrakech, d’abord à La Mamounia, puis dans un riad de la Médina. A Marrakech, elle fréquente assidûment Si Mohammed Menebhi, fils de l’ex-grand vizir<ref name="Penaud65"/>.

De son côté, Abtey dont on ne sait pas vraiment s’il travaille pour Paillole ou pour les Anglais, s’installe à Casablanca comme employé à la Compagnie chérifienne d’armement<ref name="Penaud65"/>. Comme l’écrit Guy Penaud<ref name="Penaud65"/>: Modèle:Citation bloc Fin mars début avril, , Joséphine Baker entreprend une tournée dans la péninsule ibérique, Portugal et Espagne. Abtey qui n’a pas pu obtenir de visa ne l’accompagne pas<ref name="Penaud75">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.75-83</ref>. Elle aurait été porteuse de documents que lui a remis Abtey, documents dont on ne connaît pas le contenu et la provenance<ref name="Penaud75"/>. Sa tournée en Espagne dura trois semaines. Abtey a raconté que son voyage en Espagne a été l’occasion de glaner des renseignements dans les ambassades et qu’elle aurait dissimulé ses notes dans ses sous-vêtements<ref>Rémy, J.A., Épisodes de la vie d’un agent du S.R. et du contre-espionnage français, Editions Galic, 1961</ref>, Abtey semble avoir maintenu quelques contacts avec Paillole, sans que l’on sache exactement pour qui il travaille<ref name="Penaud75"/>. Modèle:Citation bloc

Du mois de juillet 1941 jusqu'en décembre 1942, Joséphine Baker a séjourné à la clinique Mers Sultan à Casablanca à la suite d'une péritonite assortie de multiples complications Elle reçut à la clinique de nombreuses visites dont celles des vice-consuls américains Sydney L. Barrett d'abord et Modèle:Lien ensuite<ref name="Penaud85">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Éditions Les livres de l’îlot, 2023, pp.85-91</ref>. Pendant son long séjour au Maroc, Joséphine s’était liée à un certain nombre de personnalités marocaines<ref name="Baker220-259"/>. Modèle:Citation bloc Si Mohammed Menebhi l’accompagnera lors de sa tournée en Jeep à travers toute l’Afrique du Nord et honorera de sa présence, en 1947, le mariage de Joséphine avec Jo Bouillon<ref name="Penaud99">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.99-118</ref>. Après sa maladie, Joséphine Baker se produit sur scène pour la première fois le 20 mars 1943, à Casablanca, lors de l’inauguration des clubs de la Croix-Rouge ouverts aux soldats alliés présents en Afrique du Nord à la suite du débarquement de novembre 1942. Le club dans lequel Joséphine a donné ce premier gala était réservé aux soldats américains de couleur car la ségrégation raciale régnait alors au sein des armées américaines. Le soir même, elle fut reçue à Anfa par le général américain Mark Wayne Clark<ref name="Penaud99"/>.

A la suite de ce premier spectacle, Joséphine est engagée au célèbre cinéma-théâtre de Casablanca, le Rialto, pour une série de concerts payants qui permettent de renflouer les caisses de la danseuse et ainsi de survivre jusqu’à la fin de la guerre car désormais, toutes les représentations qu’elle va donner seront bénévoles, comme le dernier gala qu’elle donne au Rialto, le 30 avril 1943 au bénéfice de la Croix-Rouge, ou la tournée qu’elle effectue ensuite dans les camps de G.I.s américains en Algérie<ref name="Penaud99"/>. En fait, il semble bien qu’elle a aussi chanté dans un certain de galas payants<ref name="Penaud119">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.119-132</ref>.

Fin mai 1943, après un certain nombre de galas donnés en Algérie pour les troupes alliées, elle chante pour la première fois depuis 1941 à Alger, sur la scène du Colisée<ref name="Penaud119"/>. Le 13 août 1943, Joséphine participa à un grand gala à l’Opéra d’Alger sous la présidence effective du général de Gaulle. A la fin de la représentation, de Gaulle lui fit parvenir une petite croix de Lorraine en or. Elle aurait revendu cette médaille aux enchères quelques semaines plus tard au bénéfice de la Résistance<ref name="Penaud119"/>. Peut-être ce cadeau était-il la conséquence de l’accord qu’elle avait donné à la fin du mois de juin au colonel Pierre Billotte d’effectuer une tournée de propagande auprès des troupes françaises<ref name="Penaud119"/>.

La campagne de Tunisie s’étant achevée le 13 mai et à partir de cette date, toute l’Afrique du Nord est donc aux mains des Alliés. Jusqu’en mai 1944, Joséphine sillonne l’Afrique du Nord et le Proche-Orient dans une longue tournée en jeep, de Marrakech au Caire, puis au Moyen-Orient, de Beyrouth à Damas, accompagnée de Jacques Abtey, de Mohammed Mennebhi et d'un certain Fernand Zimmer, très proche d'Abtey depuis novembre 1942. Cette tournée est chapeautée par le commandant Brousset, chef du 2eme bureau de la 1re division française libre<ref name="Penaud119"/>. Comme l'ensemble des unités des V, à partir d'août 1943, le 1ere division française libre a fusionné avec l'Armée d'Afrique pour devenir l'Armée française de la Libération sous l'égide du Comité français de libération nationale. A la fin de l’année 1943, elle doit suspendre ses activités patriotiques et artistiques pendant quelques semaines pour se faire à nouveau soigner à Marrakech<ref name="Penaud119" />

A la suite d'un gala donné à Alger le 19 mai 1944 au bénéfice de l'Entr'aide de l'Aviation en présence du général René Bouscat, Joséphine Baker est officiellement engagée le 23 mai 1944 dans l'Armée de l'Air, comme « officier de propagande » avec le grade de sous-lieutenant. Cet engagement dans l'armée de l'air est à mettre en relation avec le fait qu'elle avait passé un brevet de pilote en 1938. Elle signe une déclaration d'abandon de sa solde au profit de l'hôpital complémentaire d'Alger. Avec une autorisation du général Bouscat de « revêtir une tenue bourgeoise », elle apparait pendant cette période, aussi bien en uniforme qu'en tenue de scène. Sa supérieure directe est Alla Dumesnil<ref name="Penaud133">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.133-141</ref>.

Le 6 juin 1944, le Goéland C.445 qui la transporte en Corse, libérée depuis septembre 1943, dut effectuer un amerrissage forcé près du port de Chiavari. Les naufragés réfugiés sur le plan de l'appareil sont secourus par un détachement de Tirailleurs sénégalais<ref name="Penaud133"/>.

Elle débarque à Marseille en Modèle:Date<ref name="barré" />,<ref name="Gastaut_2021_08_312">Modèle:Lien web.</ref>. Elle chante à Belfort le Modèle:Date- pour les troupes du général de Lattre de Tassigny<ref>Joséphine Baker à Belfort le 20 novembre 1944.</ref>.

À la Libération, elle poursuit ses activités pour la Croix-Rouge et chante pour les soldats et résistants près du front, suivant avec ses musiciens la progression de la [[1re armée (France, 1944-1945)|Modèle:1re française]]<ref name="barré"/>. Elle est finalement démobilisée le 1er septembre 1945<ref name="Penaud143">Guy Penaud, Joséphine Baker, La Résistance en chantant, Editions Les livres de l’îlot, 2023, pp.143-154</ref>.

Ses activités durant la guerre lui vaudront, après les hostilités, la médaille de la Résistance française avec rosette (par décret du 5 octobre 1946)<ref>Modèle:Lien web.</ref> - remise le 8 octobre 1946 vers 18 heures, alors hospitalisée à l'hôpital américain de Neuilly, par le colonel Guy Baucheron de Boissoudy<ref>Magazine 'Pour Tous' du 15 octobre 1946 - n°27.</ref> et, le Modèle:Date, les insignes de chevalier de la Légion d’honneur et la croix de guerre 1939-1945 avec palme qu’elle reçoit des mains du général Martial Valin<ref>Modèle:Lien web.</ref>, à la suite de l'intervention du ministre de la Défense Jacques Chaban-Delmas<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Ambassadrice de la haute couture française

Joséphine Baker est l’une des premières ambassadrices de la haute couture française, « spécialement après la Seconde Guerre mondiale. La France était très pauvre, il n’y avait donc pas beaucoup d’argent pour promouvoir la haute couture française. Cependant, Joséphine Baker était une très bonne amie de Christian Dior et de Pierre Balmain et ils adoraient l’habiller. Revenue des États-Unis en 1949-1950, Joséphine a porté Modèle:Incise ces robes fabuleuses »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Rêve d’une fraternité universelle

Fichier:Chateau des milandes ancienne demeure de Joséphine Baker.jpg
Château des Milandes, demeure de Joséphine Baker à compter de 1937.
Fichier:Josephine Baker - Milandes 025.jpg
Couverture du livre pour enfants La Tribu arc-en-ciel, 1957.

Après une grossesse à l’issue de laquelle Joséphine Baker accouche d’un enfant mort-né, elle contracte une grave infection post-partum et doit subir une hystérectomie à Casablanca en 1941<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Avec Jo Bouillon, qu’elle épouse en 1947, elle achète le château des Milandes en Dordogne, qu’elle loue depuis 1937 et où elle vivra jusqu’en 1969<ref>Claire Bommelaer, « Des trésors patrimoniaux aux allures de carte postale », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 6/ dimanche 7 mai 2017, page 28.</ref>. Elle y accueille douze enfants de toutes origines<ref group=alpha>Teruya et Akio ramenés du Japon, Jari de Finlande, Luis de Colombie, Jean-Claude, Moïse et Noël de France, Brahim - devenu Brian - et Marianne d'Algérie, Koffi de Côte d'Ivoire, Mara du Venezuela, Stellina du Maroc.</ref>, qu’elle a adoptés et qu’elle appelle sa « tribu arc-en-ciel »<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Yves Denéchère, Vivre un idéal de fraternité universelle : la « Tribu Arc-en-ciel » de Joséphine Baker.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Séparée de Jo Bouillon en 1957 (le couple divorce en 1961), elle engloutit toute sa fortune dans le domaine des Milandes, où elle emploie un personnel nombreux, et doit multiplier les concerts pour poursuivre son œuvre<ref>Modèle:Lien web</ref>.


Cause des Afro-Américains

Elle retourne aux États-Unis en 1947 et 1951 pour tenter de renouer avec le succès. Elle y est victime de ségrégation raciale, notamment lors de l’incident du Stork Club, le Modèle:Date- : alors qu’elle accuse le journaliste présent, Walter Winchell, de ne pas l’avoir défendue, ce dernier, agacé, décide de briser sa réputation, la traitant de communiste, d’ennemie du peuple noir<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1955, elle amplifie en Europe la vague d’indignation soulevée par le meurtre (dans le comté de Tallahatchie au Mississippi, États-Unis) du jeune Afro-Américain Emmett Till, suivi de l’acquittement des deux assassins, puis de leurs aveux cyniques après le jugement, une fois assurés de l’impunité<ref>Selon le film documentaire allemand de 2006, Une diva noire dans un monde de Blancs, de Annette von Wangenheim, diffusé le Modèle:Date- sur Arte.</ref>.

Dans les années 1960, elle milite contre la politique d'apartheid instaurée en Afrique du Sud et retourne aux États-Unis pour soutenir le mouvement des droits civiques du pasteur Martin Luther King. Elle participe, en 1963, à la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté organisée par Martin Luther King, lors de laquelle elle prononce un discours, vêtue de son ancien uniforme de l’Armée de l’air française et de ses médailles de résistante<ref name="Roger Faligot_2014_02">Modèle:Article.</ref>,<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>. À cette époque, elle est engagée dans l’action de la Ligue internationale contre l'antisémitisme (LICA, qui deviendra la LICRA en 1980)Modèle:Note,<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>,<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>. Son rapprochement, en 1938, de la LICA traduit sa sensibilité au sort des Juifs, notamment son mari, confrontés à un antisémitisme croissant<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>.

Cuba

Fichier:Josephine Baker 1950.jpg
Josephine Baker à La Havane, Cuba en 1950, par Rudolf Suroch.

En 1931, l'écrivain Alejo Carpentier publie un article où il rend compte de l’influence de la rumba cubaine sur les chansons de Joséphine Baker. Lors de ses tournées en Amérique latine, la chanteuse se produit à Cuba en 1950, en Modèle:Date- puis en janvier 1952, mais lors de cette dernière date, elle est confrontée au racisme quand on lui refuse une chambre à l’hôtel Nacional. Deux mois plus tard, Fulgencio Batista revient au pouvoir par un coup d’État. Joséphine Baker s’était alors engagée à créer une organisation en Amérique latine contre le racisme : proche du couple présidentiel argentin, Juan et Eva Perón, elle ouvre une antenne à Buenos Aires et cherche à essaimer dans le sous-continent, notamment à Cuba. Elle est reçue par Batista, mais celui-ci, mis en garde par le Federal Bureau of Investigation (FBI) et la mafia, la traite avec mépris. Le fait que des militants anti-Batista assistent à ses shows n’aide pas sa situation. Le Modèle:Date-, alors qu’elle est de nouveau en tournée à La Havane, se tient une manifestation étudiante sur le Malecón, violemment réprimée par le régime, et un jeune homme est tué. Sa dépouille est déposée dans le grand amphithéâtre de l’université et Joséphine s’y rend afin d’assister à la veillée funèbre. Le lendemain, le corps est emmené au cimetière lors d’un défilé de plusieurs dizaines de milliers de manifestants, conduit par Fidel Castro. Joséphine Baker aurait ensuite décidé d’offrir les bénéfices d’un concert au parti castriste. Le Modèle:Date-, elle est arrêtée par les services de renseignement militaire de Batista, interrogée et finalement relâchée grâce à des diplomates français. Questionnée sur son prétendu communisme, elle nie, même si le FBI indique qu’elle s’était produite pour la SFIO pendant le Front populaire et qu’elle avait effectué une tournée en URSS en 1936. Si elle finit sa tournée le même mois au Teatro Campoamor, elle promet de ne plus revenir à Cuba tant que le régime de Batista ne sera pas tombé<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>.

De Modèle:Date- à Modèle:Date-, elle est invitée à Cuba par Castro, qui a pris le pouvoir quelques années plus tôt. D’autres personnalités sont présentes, comme les écrivains Alberto Moravia et Mario Vargas Llosa et le couple Régis Debray et Elizabeth Burgos. Il se tient alors à La Havane un événement d’importance, un rassemblement de dirigeants du tiers monde (d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine), la Conférence tricontinentale, qui vise à émanciper ces pays des sphères d’influence soviétique et chinoise. Le FBI de J. Edgar Hoover, qui dispose d’un dossier sur Joséphine Baker à cause de son soutien aux Afro-Américains<ref group=alpha>Il y est notamment indiqué au début : Modèle:Citation.</ref>, pourrait avoir pensé qu’elle y était l’envoyée du général de Gaulle, dans un contexte où la France envisage de faire sortir son pays de l’OTAN. De même, le contre-espionnage cubain cultive des doutes. En réalité, sa présence est, elle l’affirme, la poursuite de ses engagements antiracistes. Elle déclare ainsi, dans une interview au quotidien Granma : Modèle:Citation Avant le début de la conférence, elle rencontre Fidel Castro, et le met en garde sur le fait qu’on va essayer de l’assassiner<ref>Site cubacoop.org, article de Roger Faligot "Joséphine Baker : notre agent à La Havane", consulté le 24 août 2021.</ref>. On ne sait pas de qui elle tient cette information, mais il est à noter qu’au même moment, des réseaux anti-Castro et des tentatives d’attentat sont neutralisés. Elle se fait remarquer pour son enthousiasme politique, chantant au siège de la délégation du Nord-Vietnam, se faisant acclamer place de la Révolution et jouant au Teatro Garcia Lorca devant Castro. L’une de ses prestations est même diffusée en direct à la télévision cubaine et elle enregistre un disque. Avant son départ, Castro l’invite à se rendre à la baie des Cochons, où un débarquement soutenu par les États-Unis avait échoué en 1961. Devant les journalistes, elle déclare : Modèle:Citation<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>.

Elle quitte l’île à la fin du mois, mais promet de revenir en juillet, invitée par Castro à y passer ses vacances avec ses enfants. Victime de problèmes de santé à l’intestin, elle est hospitalisée à son retour à l’hôpital américain de Paris. De Gaulle lui envoie une immense gerbe de fleurs. L’été, elle retourne donc à Cuba et retrouve le chef de l’État cubain. On lui remet un brevet de lieutenant des forces armées révolutionnaires cubaines. En 1967, après la mort de Che Guevara, elle écrit une lettre de condoléance à Castro<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>.

Son fils, Brian Bouillon-Baker, rapporte que Joséphine Baker voyait le communisme comme « la plus belle des idées » et s’intéressait particulièrement à Cuba « parce que c’est un pays qui mettait un point d’honneur à l’éducation et aux soins des plus jeunes. De plus, c’était une société métisse et fraternelle. Pour Joséphine Baker, cela répondait à l’idéal communiste et à l’idée qu’elle s’en faisait<ref name=":4"/>. »

Franc-maçonnerie

Joséphine Baker est initiée, le Modèle:Date-, au sein de la loge maçonnique « La Nouvelle Jérusalem » de la Grande Loge féminine de France. Elle en est radiée en Modèle:Date- pour défaut d'assiduité aux réunions et de paiement de la cotisation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Années difficiles

Fichier:Grand Gala du Disque in Concertgebouw Uitreiking Edisons vlnr Adamo, Lou v, Bestanddeelnr 916-9670.jpg
Salvatore Adamo, Modèle:Lien et Modèle:Incise Joséphine Baker au Modèle:Lien, le Modèle:Date-, au Concertgebouw à Amsterdam.
Fichier:Franse zangeres Josephine Baker arriveert op Schiphol, Bestanddeelnr 922-7783.jpg
Le Modèle:Date- à l’aéroport d'Amsterdam-Schiphol.

En Modèle:Date-, Joséphine Baker, criblée de dettes et ayant des problèmes avec le fisc, lance un appel pour sauver sa propriété de Dordogne, où vivent ses enfants ; la mise en vente aux enchères du château est annoncée<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Émue et bouleversée par sa détresse, Brigitte Bardot participe immédiatement dans les médias au sauvetage et envoie un chèque important à cette collègue qu’elle ne connaissait pourtant pas directement<ref>Brigitte Bardot, Initiales B.B. : Mémoires, Grasset, 1996 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>,<ref>José-Louis Bocquet et Catel Muller, Joséphine Baker.</ref>.

Lors de Mai 68, elle participe en tête de cortège à la grande manifestation de soutien à de Gaulle sur l’avenue des Champs-Élysées<ref name="Roger Faligot_2014_02"/>.

Cependant, le château est finalement vendu pour un dixième de sa valeur en 1968. Après avoir dû vivre dans la seule cuisine et même passer une nuit dehors devant la porte, elle obtient un sursis qui lui permet de rester dans les lieux jusqu’au Modèle:Date-.

Jean-Claude Brialy la produit dans son cabaret La Goulue régulièrement à Paris. À la suite de son expulsion du château des Milandes<ref>Modèle:Article.</ref>, elle est hospitalisée, mais trouve rapidement les forces nécessaires pour assurer le spectacle. Le lundi, son jour de relâche, elle honore des engagements à Bruxelles, Copenhague, Amsterdam ou Berlin.

Alors que Joséphine Baker est pratiquement ruinée, la princesse Grace de Monaco, amie de la chanteuse, d’origine américaine et artiste comme elle, lui avance les fonds nécessaires à l'acquisition d'une grande maison à Roquebrune<ref>Stéphane Bern, « Joséphine Baker, la fleur au fusil... », émission Secrets d'histoire sur France 2, Modèle:Date-.</ref>. Elle l'invite à Monaco pour des spectacles de charité<ref>Stéphane Bern, « Monaco et les princes de Grimaldi », émission Secrets d'histoire sur France 2, Modèle:Date-.</ref>,<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>. Aidée aussi par la Croix-Rouge, Joséphine Baker remonte sur la scène parisienne de l’Olympia en 1968, puis à Belgrade en 1973, au Carnegie Hall en 1973, au Royal Variety Performance, au Palladium de Londres en 1974. À Paris, elle est au Gala du cirque en 1974.

Le Modèle:Date-, pour célébrer ses cinquante ans de carrière, elle inaugure la rétrospective Joséphine à Bobino, dont le prince Rainier III et la princesse Grace figurent parmi les mécènes. Dans la salle se trouvaient, entre autres, Alain de Boissieu, gendre de Charles de Gaulle, Sophia Loren, Mick Jagger, Mireille Darc, Alain Delon, Jeanne Moreau, Tino Rossi, Pierre Balmain et la princesse Grace de Monaco, invitée d’honneur. Le spectacle, pour lequel toutes les places avaient été vendues des semaines à l’avance, ne recueillit pratiquement que Modèle:Référence nécessaire. Après le spectacle, deux cent cinquante personnes étaient invitées à souper au Bristol.

Elle retrouve son appartement parisien le Modèle:Date- alors que le rideau vient de tomber devant une salle enthousiaste pour sa quatorzième représentation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le lendemain matin, Modèle:Date-, Joséphine Baker, victime d’une attaque cérébrale (hémorragie), est transportée dans un coma profond à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où elle meurt le Modèle:Date- à l'âge de Modèle:Nobr<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:HC BAKER J CIM-Monaco 2023-03.jpg
Sépulture de Joséphine Baker au cimetière de Monaco.

Elle reçoit les honneurs militaires et des funérailles catholiquesModèle:Note sont célébrées le Modèle:Date- à l’église de la Madeleine, à Paris. Après des obsèques, le Modèle:Date-, à l’église Saint-Charles de Monte-Carlo, elle est enterrée au cimetière de Monaco<ref>Pierre-Bloch, Le Temps d'y penser encore, J.-C. Simoën, 1977, 273 pages, Modèle:P..</ref>,<ref>Joséphine Baker et Jo Bouillon, Joséphine, Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1976.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Artiste

Fichier:JosephineBakerBurlesque.JPG
Joséphine Baker en 1927.

Bien qu’initialement, Joséphine Baker ait été perçue comme une sensation exotique, une charmante Afro-Américaine au déhanchement incroyable<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, elle a su se forger une solide réputation dans les hautes sphères de la société parisienne, pour qui elle en vint à incarner le personnage d’une Vénus d’ébène<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Elle a su intelligemment se servir de cette image et la manipuler à sa guise, façonnant elle-même son personnage public synonyme d’émancipation, symbolisant toute forme de liberté (du swing jusqu’aux droits civiques, en passant par la lutte contre le fascisme) et ne définissant sa destinée qu’à sa façon<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Jean-Gabriel Domergue la peignit nue dans un tableau (1936)<ref>Modèle:Lien web.</ref> qui passa en vente publique à Lille le Modèle:Date-<ref>Reproduction dans La Gazette de l'Hôtel Drouot Modèle:N° du Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.

Contrairement à son pays d’origine, les États-Unis, où la ségrégation raciale a contrarié ses ambitions artistiques, Joséphine Baker a bénéficié, en France, d’une négrophilie ancienne et répandue durant l’entre-deux-guerres<ref name="Cakpo_2020_10_30">Modèle:Lien web.</ref>. Dans ses prestations scéniques, elle a projeté un imaginaire colonial dans lequel le corps de la femme noire est érotisé, conformément aux stéréotypes raciaux européens de l’époque.

À l’exotisme, attendu par son public et dont elle a assumé la promotion, la danseuse a cependant ajouté des facéties, dans la lignée de ses prédécesseurs Miss Lala, une artiste de cirque, et le clown Chocolat<ref name="Cakpo_2020_10_30"/>. Restituant dans ses danses les qualités supposées propres aux peuples dits « primitifs », tout en tournant en dérision un symbole raciste comme la banane, la Modèle:Citation a construit une personnalité ambivalente, répondant aux clichés du public, et critiquée par des personnalités telle l’intellectuelle noire Paulette Nardal qui lui reproche de conforter les poncifs raciaux essentialisant la femme noire<ref name="Cakpo_2020_10_30"/>.

Vie amoureuse

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Joséphine Baker en 1940 (photo studio Harcourt).
Fichier:Josephine Baker in Amsterdam, Bestanddeelnr 906-3468.jpg
Joséphine Baker et Jo Bouillon à Amsterdam en 1954.

Mariée cinq fois<ref name="Moller_2017_06_02"/>, la vie amoureuse de Joséphine Baker fut cependant assez tumultueuse. Parmi les différents « hommes de sa vie », on peut évoquer :

  • Willie Wells : 1919-1920 (séparation). Elle se marie, à treize ans, avec cet ouvrier fondeur et travaille comme serveuse. Leur union se termine avec la bouteille que Joséphine lui fracasse sur la tête.
  • William Howard Baker : 1921-1923 (séparation). Suivant dans le nord des États-Unis la troupe des Dixie Steppers, elle épouse, à quinze ans, William Baker, garçon chez Pullman, à Philadelphie. Elle le quitte pour partir pour Paris, conservant son nom qui passe ainsi à la postérité.
  • Giuseppe (dit « Pepito ») Abatino : 1926-1936. L’union entre l’actrice et ce tailleur de pierre italien se prétendant comte n’a jamais eu de fondement légal. Il organise pour elle une tournée mondiale qui débute en Modèle:Date-. Autriche, Hongrie, Yougoslavie, Danemark, Roumanie, Tchécoslovaquie, Allemagne, Pays-Bas, Argentine, Chili, Uruguay, Brésil : partout, son passage suscite la controverse, aiguisant sa popularité et contribuant fortement à la vente de ses disques et de ses Mémoires. L’échec des Ziegfeld Follies précipite leur rupture.
  • En 1929, sur le bateau qui les ramenait du Brésil, l’architecte Le Corbusier eut un coup de foudre pour Joséphine Baker. Il reste de leur rencontre des dessins de Joséphine réalisés par l’architecte, encore célibataire à cette date, mais il semble bien qu’une éventuelle liaison reste du domaine de la légende.
  • Jean Lion : 1937-1940 (divorce). En épousant, le Modèle:Date- à Crèvecœur-le-Grand, ce jeune courtier juif de vingt-sept ans qui a fait fortune dans le sucre raffiné, Joséphine reçoit la nationalité française.
  • Jo Bouillon : 1947-1961 (séparation en 1957, divorce en 1961). Ce chef d'orchestre originaire de Montpellier accompagne Georgius, Mistinguett, Maurice Chevalier et Joséphine à Paris et en tournée. Elle vit avec lui aux Milandes. En 1941, elle avait été victime d'une fausse couche, suivie d'une hystérectomie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Alors, ils forment et réalisent ensemble leur projet d’adopter des enfants de nationalités différentes, afin de prouver que la cohabitation de « races » différentes peut fonctionner. Ils adoptent douze enfants, qui deviendront sa « tribu arc-en-ciel »<ref>Modèle:Lien web.</ref> :
  • Robert Brady : 1973-1974. Elle fait la connaissance de cet artiste et collectionneur d’art américain durant un de ses séjours aux États-Unis. Vu les échecs de ses quatre mariages précédents, ils décident d’échanger leurs vœux de mariage dans une église vide à Acapulco (Mexique) mais se séparent un an plus tard<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Theile_2009_10_02">Modèle:Article.</ref>,<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>.

Joséphine Baker était bisexuelle<ref name="Theile_2009_10_02"/>,<ref name="bi">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Josephine Baker », glbtq.com, An Encyclopaedia of Gay, Lesbian, Bisexual, Transgender and Queer Culture, Modèle:P., 2006 (lire en ligne Modèle:Pdf).</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « In 1925, the year Gatsby was published, Josephine Baker—who, like many women blues singers of the day, was known to be bisexual—expatriated to Paris, which offered greater racial and sexual emancipation than the United States (Smith 198). », dans Jordan Baker, Gender Dissent, and Homosexual Passing in The Great Gatsby par Maggie Gordon Froehlich, université d'État de Pennsylvanie (lire en ligne).</ref>. Mariée à plusieurs hommes, elle a également eu des relations amoureuses avec des femmes tout au long de sa vie d’adulte<ref name="bi"/>. Elle n’a cependant jamais révélé au grand public cette orientation sexuelle<ref name="bi"/>. Parmi ses amantes célèbres figurent l’écrivaine française Colette<ref name="bi"/> ou encore Frida Kahlo<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Maev Kennedy, « Frida Kahlo's love letters to José Bartoli to be auctioned in New York », The Guardian, Modèle:Date- (lire en ligne).</ref>. Modèle:LienModèle:Note, un ami et confident de Joséphine<ref name="glreview"/>, mentionne, dans la biographie de son amie, six amantes qu’elle a rencontrées au cours de ses premières années sur scène aux États-Unis : Clara Smith, Evelyn Sheppard, Bessie Allison et Mildred Smallwood, sa compatriote afro-américaine expatriée Bricktop et la romancière française Colette après son déménagement à Paris<ref name="glreview">Modèle:Lien web.</ref>.

Malgré sa propre bisexualité et son engagement contre le racisme (notamment avec sa participation à certaines actions du mouvement américain des droits civiques<ref name="Theile_2009_10_02"/>), elle a fait preuve d’homophobie<ref name="bi"/> en chassant de son foyer un de ses fils, Jarry Bouillon Baker, pour l’envoyer chez son père parce qu'il était homosexuel<ref name="Theile_2009_10_02"/>. Selon celui-ci, elle craignait qu’il ne « contamine » ses frères<ref name="Theile_2009_10_02"/>.

Filmographie

Fichier:Smithsonian - NPG - Baker - NPG 86 66.jpg
Affiche du film La Sirène des tropiques, 1927.

Opérettes et comédies musicales

Chansons

Joséphine Baker se réfère dans ses chansons à divers décors exotiques et ses origines, reprenant quelques standards de l'époque. Elle commence à enregistrer en 1926 d'abord en anglais puis en français. L'orchestre du Casino de Paris, Wal-Berg puis Jo Bouillon l'accompagneront<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Grands succès

Bandes originales

  • 1934 : C’est lui, tirée du film Zouzou.
  • 1934 : Haïti, tirée du film Zouzou. Musique : Vincent Scotto, auteur : Émile Audiffred.
  • 1935 : Sous le ciel d’Afrique, paroles d’André de Badet et musique de Jacques Dallin, tirée du film Princesse Tam Tam, avec les Comedian Harmonists.
  • 1935 : Rêves, tirée du film Princesse Tam Tam.
  • 1935 : Le Chemin du bonheur, tirée du film Princesse Tam Tam.
  • 1935 : Pourquoi ? Comment ?, tirée du film Princesse Tam Tam.
  • 1935 : Ahé ! la Conga, tirée du film Princesse Tam Tam.
  • 1940 : Non, Nina, Wal-Berg du film Fausse Alerte.

Hommages

Dans les arts

Lieux

Fichier:Place Joséphine Baker (Paris) - panneau.JPG
Place Joséphine-Baker à Paris, dans le Modèle:14e arrondissement.

Modèle:Lien web.</ref>, et avec la place Joséphine-Baker. L'inauguration, qui consiste à accoler le nom de l'artiste de music-hall à côté de celui de « Gaîté », a lieu le 30 novembre de la même année<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Divers

En juin 2021, une des promotions d’élèves de l’ENA (tour extérieur et cycle d’intégration des officiers) choisit le nom de Joséphine Baker<ref>Modèle:Lien web.</ref>

Vidéographie

Entrée au Panthéon

Fichier:Joséphine Baker au Panthéon - illustration de JipéDan.jpg
Joséphine Baker au Panthéon, illustration de JipéDan, 2021.
Fichier:Tomb of Joséphine Baker in Panthéon, Agust 2023.JPG
Tombe de Joséphine Baker au Panthéon (crypte XIII).

Reprenant une idée de Régis Debray<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>, une pétition « Osez Joséphine » lancée à l’initiative de l’essayiste Laurent Kupferman soutient l’entrée au Panthéon de cette Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Gastaut_2021_08_31"/>. Elle rassemble Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Info_22082021"/>.

Le Modèle:Date-, le journal Le Parisien annonce l’accord d’Emmanuel Macron pour son entrée au Panthéon le Modèle:Date-<ref name="Info_22082021">Modèle:Lien web.</ref>, jour anniversaire de sa naturalisation française, Modèle:Nb auparavant (en 1937)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le 23 août, l'Élysée fait l'annonce officielle<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle restera cependant inhumée au cimetière de Monaco<ref>Modèle:Article.</ref>, de sorte que le Panthéon ne sera pas son tombeau mais son cénotaphe<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Joséphine Baker entre au Panthéon le Modèle:Date-, devenant ainsi la sixième femme et la première femme noire à rejoindre le « temple » républicain<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans cette nécropole laïque nationale, elle repose désormais symboliquementModèle:Note auprès de deux autres Français noirs : l'écrivain Alexandre Dumas et le résistant et homme politique Félix Éboué<ref name="Gillett_2021_12_03">Modèle:Lien web.</ref>.

La panthéonisation d'une descendante d'esclaves noirs américains et d'autochtones d'Amérique suscite une quasi-unanimité en France. Pour Le Figaro, cet engouement s'explique par l'universalisme républicain dont l'artiste, récipiendaire de la Croix de guerre, est considérée être une figure exemplaire, a contrario d'un Modèle:Citation qui cherche à Modèle:Citation. Pour Chloé Leprince, sur France Culture, « dire que sa consécration dans la cathédrale républicaine du Panthéon fait consensus, c’est dire qu’elle fut à la fois celle qu’on assigna dans une posture fondamentalement façonnée par un regard raciste ; et aussi, celle qui s’est imposée en déjouant l’imagerie du bon sauvage, pour en faire son tremplin… et triompher<ref>Modèle:Lien web.</ref>. »

Aux États-Unis, l'hebdomadaire The Nation soutient que la célébration nationale d'une femme noire par la France masque un passé colonial et la persistance de discriminations raciales, la France étant ainsi Modèle:Par qui de perpétuer l'affirmation d'une supériorité d'un modèle social qu'elle prétend universaliste sur le modèle communautariste américain<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Pedram_2021_11_29">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Gillett_2021_12_03"/>.

Décorations

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Crédit d'auteurs Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Sources primaires

Bibliographie

Bande dessinée

Ouvrage jeunesse

Audio

  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Aud Das fabelhafte Leben der Joséphine Baker (« La Vie fabuleuse de Joséphine Baker »), collage audio de Peter Eckhart Reichel, CD Duophon, 2006.

Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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