Jean Robic
Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:Infobox Cycliste
Jean Robic, né le Modèle:Date de naissance à Condé-lès-Vouziers dans les Ardennes et mort dans un accident de la route, le Modèle:Date de décès à Claye-Souilly en Seine-et-Marne, est un coureur cycliste français.
Professionnel de 1943 à 1961, il a notamment remporté le premier Tour de France de l'après-guerre en 1947, exploit accompli sans jamais porter le maillot jaune au cours de l'épreuve. Jusqu'au terme de sa carrière en 1959, à trente-huit ans, il remporte six étapes, et porte une journée le maillot jaune lors du tour de 1953.
Il a également remporté le premier championnat du monde de cyclo-cross, en 1950. Auparavant, il avait gagné en 1947 le critérium international de cyclo-cross, à l'époque championnat du monde officieux. À son palmarès figurent également un titre de champion de France de cyclo-cross et une Polymultipliée.
Très bon rouleur et excellent grimpeur, il s'avère moins à l'aise dans les épreuves contre-la-montre et les descentes de col, sans doute en raison de sa corpulence relativement chétive. Il a été l'un des coureurs français les plus populaires de l'après-guerre et est parfois considéré comme l'incarnation de « l'anti-Bobet ».
Jeunes années
Modèle:Début d'illustration Modèle:Début de carte [[Fichier:Modèle:Géolocalisation/Bretagne|220px]] Modèle:G Modèle:Fin de carte Modèle:Fin d'illustration
Les parents de Jean Robic sont originaires du Morbihan<ref name=ap5>Modèle:Harvsp.</ref>. Son père qui se prénomme Jean et est charpentier, s'est installé à Radenac en 1927<ref name=ap6>Modèle:Harvsp.</ref> ; il a atteint un niveau régional honorable de coureur cycliste<ref name=ap6/>. La mère de Jean Robic, née Rose Le Lay (1899 - 1983), est originaire de Pleugriffet<ref name=ap6/>, où son père (le grand-père maternel de Jean Robic) était sabotier<ref name=ap6/>.
Démobilisé en 1917, Jean Robic (père) décide de rester dans les Ardennes pour exercer sa profession<ref name=ap6/>. Entouré de sa femme Rose et de ses trois filles, Bernadette et les jumelles Marthe et Marie, il est à nouveau père le Modèle:Date, avec la naissance de Jean à Condé-lès-Vouziers. Par la suite Jean et Rose ont eu deux autres enfants : Pierre (né en 1923<ref group=Note>Pierre décèdera à 29 ans, dans un accident de la route, en 1952 à Orly.</ref>) et Janine (1931 - 1935)<ref name=ap6/>. En 1924, la famille Robic s'installe en Bretagne, après une transition de quelques mois à Paris<ref name=ap9>Modèle:Harvsp.</ref>. Toutefois Jean Robic (père) est régulièrement envoyé sur des chantiers relativement éloignés, comme pour celui de la gare d'Avranches<ref name=ap9/>. En 1927, il arrête sa profession de charpentier, pour ouvrir un magasin de cycles à Radenac<ref name=ap9/>.
Jean Robic est plutôt bon élève<ref name=ap9/> ce qui lui permet d'obtenir son certificat d'études primaires<ref name=ap9/>. Ce diplôme en poche, il commence un apprentissage à La Bottine (un hameau de Radenac, situé à environ Modèle:Unité du bourg<ref group=Note>Coordonnées géographiques de La Bottine : Modèle:Coord.</ref>), pour devenir charron<ref name=ap10>Modèle:Harvsp.</ref>. Il s'inscrit alors à ses premières courses cyclistes, dont certaines sur lesquelles court également son père<ref name=ap10/>. À partir de 1937, il récolte ses premiers résultats sur des courses locales<ref name=ap11>Modèle:Harvsp.</ref>.
Course en junior puis en indépendant
En 1939, Robic intègre le club cycliste de l'Union Cycliste Auray<ref name=ap11/>. Il court alors au niveau junior et obtient son premier résultat d'envergure : la victoire à l'éliminatoire régional du Premier pas Dunlop<ref name="ap11"/>,<ref name=cp24>Modèle:Harvsp.</ref>. L'épreuve se déroule le Modèle:Date-<ref name=ap11/> à Lorient<ref name=ap12>Modèle:Harvsp.</ref> et est donc finalement remportée par Jean Robic, devant son coéquipier de l'UC Auray, André Bernard<ref name="ap12"/>,<ref name="Palmarès">Modèle:Harvsp.</ref>. Néanmoins, sa corpulence plutôt chétive laisse sceptiques certains observateurs quant à la consistance de son avenir dans le cyclisme. Ainsi Le Nouvelliste du Morbihan titre, sous la plume de Pierre Audiau, Modèle:Citation<ref name=ap12/>. Il décide alors de donner un autre tour à sa carrière naissante en « montant à Paris »<ref name=ap12/>. Il s'y installe à partir de Modèle:Date- où il est hébergé par une tante habitant le [[13e arrondissement de Paris|Modèle:13e]]<ref name=ap12/>. Il signe une licence au Club Vélocipédique des Moulineaux<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il est alors embauché par un marchand de cycles de Boulogne-Billancourt, surnommé « Bibi Sausin » (un ancien coureur sur route<ref group="Note">Henri Sausin a notamment obtenu une deuxième place à la Polymultipliée en 1926<ref>Modèle:Lien web.</ref>.</ref> reconverti dans le demi-fond<ref name=ap12/>) dont les vélos équipent le club cycliste de Saint-Cloud<ref name=ap12/>, le Club Sportif Clodoaldien<ref name=cp31>Modèle:Harvsp.</ref>.
En juin, à la suite de la « débâcle », Jean Robic est de retour à Radenac (où il reprend une activité de charron)<ref name="ap13">Modèle:Harvsp.</ref>. Il est néanmoins rapidement de retour à Paris, où il reprend son emploi chez Sausin<ref name="ap13" />. Il devient également membre du club cycliste de Saint-Cloud<ref name="ap13" /> (sponsorisé par son employeur). En 1941, il obtient un premier résultat d'envergure en cyclo-cross, en obtenant la quatrième place au critérium international de cyclo-cross<ref name="Palmarès" />,<ref group="Note">Si le critérium international de cyclo-cross constitue le championnat du monde officieux, son édition 1941 est très particulière : en effet, comme le précise Jean Bobet, Modèle:Citation<ref name="jb70">Modèle:Harvsp.</ref>.</ref>. Il obtient cette même année la troisième place de Paris-Rouen ainsi que la huitième place de Paris-Alençon<ref name="Palmarès" />,<ref group="Note">Paris-Alençon, est une course cycliste courue de 1941 à 1945.</ref>. En 1942, il intègre un club plus prestigieux, le Club Sportif International<ref name="ap13" /> ; il obtient la troisième place (après avoir été huitième en 1941) de Paris-Alençon<ref name="Palmarès" />.
En 1943, Jean Robic a 22 ans et vit sous la menace du service du travail obligatoire<ref name="ap13" />. Par précaution, il change régulièrement le lieu où il dort<ref name="ap13"/>,<ref name="jb147">Modèle:Harvsp.</ref>. Son emploi est alors de creuser des tranchées autour d'un terrain d'aviation<ref name="jb147"/> à Cormeilles-en-Vexin<ref name="ap13"/>. Ce travail est à Modèle:Unité de Paris et il effectue chaque jour l'aller-retour à bicyclette<ref name="jb147"/>. D'un point de vue sportif, son bon résultat sur Paris-Alençon lui permet d'être remarqué puis recruté par Maurice Evrard, alors patron de l'équipe Génial Lucifer<ref name=ap13/>. Il intègre donc Génial Lucifer et obtient dès 1943, de premiers résultats comme une troisième place à Paris-Nantes<ref group=Note>Paris-Nantes est une ancienne course cycliste, courue de 1924 à 1948.</ref>. Il obtient également une cinquième place au Circuit du plateau (à Angoulême), une sixième place à la Flèche française (contre-la-montre par équipes), une septième place au Critérium des As et une Modèle:10e à la Polymultipliée<ref name="Palmarès"/>. C'est seulement lors de la saison 1944 que Jean Robic acquiert le statut professionnel<ref name="Palmarès"/>.
Carrière cycliste professionnelle
Premières saisons
Le Modèle:Date-, Robic se blesse gravement en courant Paris-Roubaix ; en effet, il chute sur les rails du tramway à la gare d'Amiens et se fracture le crâne<ref name=ap14>Modèle:Harvsp.</ref>. Sa saison compte toutefois quelques résultats, comme sa victoire à l'Omnium des routiers à Vaugirard, une troisième place au Rallye des champions (le tour de Paris en contre-la-montre) et une cinquième au Grand Prix du pneumatique<ref name="Palmarès"/> ; en cyclo-cross, il décroche la seconde place de Versailles-Paris<ref name="Palmarès"/>.
Lors de la saison 1945, l'équipe Génial Lucifer, comprend quelques coureurs de renom : Louis Caput, Maurice Quentin ou encore Robert Chapatte<ref name=ap15>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Comme les saisons précédentes, l'avant-saison sur route est, pour Jean Robic, largement occupée par le cyclo-cross<ref name=ap15/>. Au niveau national, la discipline est dominée par Robert Oubron<ref name=ap15/>. Le Modèle:Date-<ref name="cyclo-cross1945">Modèle:Lien web.</ref>, lors du championnat de France de cyclo-cross, Oubron se trouve échappé dès le premier tour en compagnie de Robic, de Kléber Piot et de Roger Rondeaux<ref group=Note>En 1945, Roger Rondeaux est le futur champion de la discipline : sept fois champion de France à partir de 1948 ; triple champion du monde en 1951, 1952 et 1953 (second en 1950, derrière Robic).</ref>. Bien que lâché par Oubron, puis victime d'une chute au dernier tour, Robic parvient à revenir pour remporter la course et devenir champion de France de cyclo-cross<ref name=ap16>Modèle:Harvsp.</ref>. Il boucle le parcours en Modèle:Heure<ref name="cyclo-cross1945"/>, Piot finissant à 19 secondes et Rondeaux à 44 secondes<ref name="cyclo-cross1945"/>. Cette même année, Jean Robic remporte le cyclo-cross de Montreuil et finit second du Championnat de Paris<ref name="Palmarès"/>. Sur la route, associé à son coéquipier Lucien Le Guével de chez Génial Lucifer, il remporte l'Omnium de la route<ref name=ap16/>. En Modèle:Date-, il retourne en Bretagne<ref name=ap16/> : d'une part, pour retrouver sa famille à Radenac ; d'autre part, pour participer à plusieurs courses cyclistes organisées dans la région<ref name=ap16/>. Il gagne plusieurs courses dont le Grand Prix de Jugon, le Modèle:Date-<ref name=ap16/>. Le lendemain, le Modèle:Date-, le père de Jean Robic, occupé à abattre des arbres, est grièvement blessé par la chute de l'un d'entre eux<ref name=ap16/>. Il meurt peu de temps après, avant même son admission à l'hôpital de Ploërmel<ref name=ap16/>. Alors qu'il envisageait de s'installer à Radenac, Jean Robic décide alors d'installer sa mère, là où il loge, à Clamart<ref name=ap16/>.
Lors de la saison 1946, Robic remporte plusieurs épreuves de cyclo-cross : le cyclo-cross des Nations, le cyclo-cross de Montreuil (pour la seconde fois) et la première épreuve du Championnat de Paris<ref name="Palmarès"/> ; surtout il participe à sa première grande course à étapes, la Ronde de France, mais est contraint à l'abandon lors de la cinquième et dernière étape, à cause de maux de tête chroniques, consécutifs à sa chute sur Paris-Roubaix 1944<ref name=ap17>Modèle:Harvsp.</ref>. En juillet, il participe à Monaco-Paris, épreuve surnommée « Le petit tour de France » en raison de certaines similarités dans l'organisation comme le fonctionnement en équipes nationales et régionales<ref name=ap17/>. Jean Robic n'est pas membre de l'équipe de France (dans laquelle on peut trouver René Vietto ou encore Apo Lazaridès<ref name=ap17/>) ; en effet, Robic fait partie de l'équipe régionale de l'Ouest<ref name=ap18>Modèle:Harvsp.</ref> avec notamment Sylvère Jezo, Amand Audaire ou encore Albert Goutal<ref name=ap18/>. Durant cette épreuve, Jean Robic remporte la troisième étape, entre Briançon et Aix-les-Bains<ref name=ap18/> en reprenant dix-sept minutes à Vietto, leader au classement général (il le reste à l'issue de cette troisième étape) ; cela permet à Robic de prendre la seconde place au général<ref name=ap18/>. Selon Jean Robic lui-même, Vietto Modèle:Citation<ref name=ap19>Modèle:Harvsp.</ref> ; il interprète alors l'échappée de Leoni et de Lazaridès comme une Modèle:Citation<ref name=ap19/> entre les équipes de France et d'Italie. Le fait est que Robic n'a Modèle:Citation<ref name=ap19/> et qu'il en gardera une profonde amertume<ref name=ap19/>. Néanmoins, outre, sa victoire d'étape et sa troisième place finale au général, Robic obtient la cinquième place de la seconde étape de Monaco-Paris et quatrième de la quatrième étape<ref name="Palmarès"/>. Ces bonnes performances en 1946, sont complétées par une cinquième place à la Ronde des champions, une sixième place à Manche-Océan et une Modèle:10e au Circuit de l'Ouest<ref name="Palmarès"/>.
Saison 1947, la victoire dans le Tour
La saison 1947 de Jean Robic débute par le cyclo-cross : outre celui de Montreuil qu'il gagne pour la troisième fois consécutive<ref name=ap21>Modèle:Harvsp.</ref>, il remporte le critérium international de cyclo-cross<ref name="ap21"/>,<ref group=Note>Le critérium international de cyclo-cross 1947 est organisé au Luxembourg : il consiste en un circuit de Modèle:Unité, à faire six fois.</ref> devant Rondeaux deuxième (qui lui, s'adjuge le titre de champion de France en février<ref>Modèle:Lien web.</ref>), ainsi que le cyclo-cross de la Butte-Montmartre qui emprunte les escaliers de la basilique du Sacré-Cœur<ref name="ap21"/>. Il remporte également la Revanche de L'International et le Cyclo-cross de Montreuil<ref name="Palmarès"/>. Son début de saison sur la route est moins flamboyant : comme il le reconnaîtra par la suite dans un entretien paru dans Miroir des Sports, Modèle:Citation<ref name=ap24>Modèle:Harvsp.</ref>. Il reconnaîtra également que cette manière de se préparer lui a coûté une place en équipe de France pour le Tour 1947 : Léo Véron, directeur technique de l'équipe de France lui aurait asséné : Modèle:Citation<ref name="ap24"/>. Jean Robic est alors retenu dans l'équipe de l'Ouest<ref name=ap25>Modèle:Harvsp.</ref>. En juin, il obtient toutefois quelques résultats sur la première édition du Critérium du Dauphiné libéré : il remporte une étape et prend la cinquième place du général<ref name="ap24"/>,<ref name="Palmarès"/>. Toujours au mois de juin et quelques jours avant le départ du Tour de France, il se marie le Modèle:Date- à la [[Mairie du 14e arrondissement de Paris|mairie du Modèle:14e]] avec Raymonde Cornic (fille des patrons du bar « Au Rendez-vous des bretons » situé près de la gare Montparnasse)<ref name=ap25/>.
Le Modèle:Date-, c'est le départ du premier Tour de France de l'après-guerre ; il regroupe cent coureurs<ref name=ap26>Modèle:Harvsp.</ref> répartis dans cinq équipes nationales (France, Belgique, Italie, Pays-Bas et Suisse/Luxembourg) ainsi dans que cinq équipes régionales dont celle de l'Ouest à laquelle appartient Robic. C'est Pierre Cloarec (qui a mis un terme à sa carrière de coureur, la saison précédente) qui dirige l'équipe de l'Ouest composée, outre de Robic, de Bocquet, Cogan, Goasmat, Guégan, Le Strat, Mahé, Pontet, Rousseau et de Tassin<ref name="ap26"/>. L'épreuve commence plutôt mal pour Robic, car dès l'issue de la seconde étape, il est quinzième au classement général, à plus de onze minutes du maillot jaune René Vietto<ref name=ap27>Modèle:Harvsp.</ref>.
La troisième étape Bruxelles - Luxembourg voit Pierre Cogan se classer second et accéder à la quatrième place<ref name="ap27"/> du général. Il semble prendre ainsi un certain ascendant (au sein de l'équipe de l'Ouest) sur Robic<ref name="ap27"/> qui lui est remonté à la septième place au général mais à presque vingt minutes de Vietto<ref name="ap27"/>, toujours leader du général. Le lendemain, lors de l'étape Luxembourg - Strasbourg, Robic s'échappe en compagnie de Ferdi Kübler et de Maurice Diot, au cours de l'ascension du col de Saverne<ref name=ap28>Modèle:Harvsp.</ref>. À l'arrivée à Strasbourg, Kübler chute sur les rails du tramway, laissant Robic remporter facilement la quatrième étape avec 61 secondes d'avance sur le coureur suisse<ref name=ap28/>. Ce succès permet également à Robic de gagner une place au général et de se retrouver sixième<ref name=ap28/>. La sixième étape, gagnée par Lucien Teisseire, permet à Édouard Fachleitner, à Albert Bourlon ou encore à Bernard Gauthier de faire une partie de leur retard au général<ref name=ap31>Modèle:Harvsp.</ref>. L'étape suivante entre Lyon et Grenoble, est la première des Alpes. D'abord distancé, Robic parvient à rattraper Ronconi, Lazaridès et Fachleitner pour finalement les lâcher : il passe seul le col du Cucheron puis le col de Porte et remporte sa deuxième étape<ref name=ap32>Modèle:Harvsp.</ref>. Il se retrouve alors quatrième au général<ref name="ap32"/>. L'étape suivante, qui conduit le peloton à Briançon est celle d'une relative défaillance pour Robic<ref name="ap32"/>. Il parvient toutefois à limiter les dégâts : il finit douzième de l'étape et ne perd qu'une seule place au général<ref name=ap33>Modèle:Harvsp.</ref>. La journée de repos passée, l'étape suivante qui arrive à Digne-les-Bains et qui est remportée par Vietto, n'est guère plus favorable à Robic<ref name=ap34>Modèle:Harvsp.</ref>. Victime de deux crevaisons, Robic finit quatrième à plus de six minutes de Vietto<ref name="ap34"/> ; au classement général, il est cinquième à 18 minutes et 10 secondes de Vietto, à nouveau maillot jaune<ref name="ap34"/>. Ses chances de victoire finale s'amenuisent encore le lendemain : à l'issue de cette dixième étape qui arrive à Nice, il se retrouve alors à 23 minutes de Vietto, au classement général<ref name="ap34"/>. Les étapes intermédiaires entre les Alpes et les Pyrénées ne modifient pas les écarts au classement général. Au soir, de la Modèle:14e, la veille de Luchon - Pau, une altercation oppose Robic et Tassin, au cours du dîner de l'équipe de l'Ouest : Tassin reproche à Robic d'être fanfaron et prétentieux tandis que Robic est lassé des quolibets émis par ses coéquipiers en particulier par Tassin<ref name=ap35>Modèle:Harvsp.</ref>. La dispute fait évidemment le tour du peloton. Le lendemain, avant le départ, Georges Speicher lui demande quels sont ses plans pour la journée : Robic répond à la cantonade Modèle:Citation<ref name=ap35/>. Ce qui pouvait être pris pour une prévision particulièrement prétentieuse, est pourtant confirmée par le début de la quinzième étape : Robic attaque dès la sortie de Luchon<ref name=ap37>Modèle:Harvsp.</ref>. Il franchit seul le col de Peyresourde, puis l'Aspin, le Tourmalet et l'Aubisque et gagne à Pau, sa troisième étape<ref name=ap37/>. Il reprend ainsi plus de quinze minutes à Vietto et se retrouve avec un retard d'un peu plus de huit minutes au général<ref name=ap38>Modèle:Harvsp.</ref>. Le lendemain, à Bordeaux, Robic gagne le sprint du peloton<ref name="ap38"/>, ce qui fait dire à Francis Pélissier : Modèle:Citation bloc Le Tour arrive alors sur « les terres » de l'équipe de l'Ouest ; c'est d'ailleurs à Vannes, à l'issue de la Modèle:18e qu'a lieu la dernière journée de repos. Jean Robic y retrouve son épouse Raymonde ainsi qu'une de ses grands-mères habitant Le Roc-Saint-André<ref name=ap38/>. Le lendemain se déroule un contre-la-montre individuel entre Vannes et Saint-Brieuc ; c'est sur cette étape que Vietto perd définitivement le Tour 1947. En effet, il est quinzième de l'étape à près de quinze minutes du vainqueur Raymond Impanis<ref name=ap41>Modèle:Harvsp.</ref>. L'écart paraît rédhibitoire à deux jours de l'arrivée à Paris. L'Italien Pierre Brambilla s'empare donc du maillot jaune ; Robic est troisième au général, à 2 minutes et 58 secondes<ref name=ap41/>. Durant l'avant-dernière étape Saint-Brieuc - Caen, Robic tente plusieurs fois d'attaquer le maillot jaune. Mais à chaque fois Brambilla le reprend<ref name="ap41"/>. Lors de la dernière étape, un petit groupe de coureurs (dont le vainqueur de l'étape Albéric Schotte) s'échappe au kilomètre 85<ref name=ap43>Modèle:Harvsp.</ref>. Environ trente minutes après cette échappée, le peloton parvient à la côte de Bonsecours ; Robic décide alors de démarrer dans la côte<ref name="ap43"/>. Brambilla en embuscade parvient petit à petit à revenir<ref name="ap43"/>. Aussitôt Robic refait l'effort<ref name="ap43"/> rejoint par Fachleitner, Ronconi et Impanis. C'est alors que Fachleitner, cinquième au général, démarre<ref name="ap43"/>. Le maillot jaune Brambilla décide alors de tenter de le reprendre<ref name=ap44>Modèle:Harvsp.</ref> sans succès. Revenu au niveau de Robic, Brambilla est alors « déposé » par Robic qui rejoint Fachleitner<ref name="ap44"/>. À 110 kilomètres de l'arrivée, Fachleitner négocie sa participation à l'échappée avec Robic<ref name=ap45>Modèle:Harvsp.</ref>. Il aurait obtenu la promesse de recevoir Modèle:Unité de la part de Robic<ref name="ap45"/>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group=Note>Pour évaluer la somme de Modèle:Unité en 1947, on peut par exemple indiquer qu'un contrat de critérium d'après-tour, pour un vainqueur du Tour de France, se négociait autour de Modèle:Unité.</ref>. Jean Robic remporte ainsi le Tour de France ; au classement général<ref name=ap46>Modèle:Harvsp.</ref>, il devance Fachleitner (à Modèle:Heure), Brambilla (à Modèle:Heure), Ronconi (à Modèle:Heure) et Vietto (à Modèle:Heure). Il semble avéré qu'après le Tour, Robic signa un chèque de Modèle:Unité à Léo Véron<ref name=ap47>Modèle:Harvsp.</ref> (le patron de l'équipe de France à laquelle appartenait Fachleitner) et que la somme fut répartie entre les membres de l'équipe<ref name="ap47"/>.
Saison 1948
La saison de Jean Robic débute par une victoire au cyclo-cross de la Butte-Montmartre<ref name="Palmarès"/>. Robic enchaîne ensuite par une participation au Grand Prix de l'Écho d'Alger<ref name=ap49>Modèle:Harvsp.</ref>. Alors qu'il est dans le groupe de tête, une crevaison l'empêche de disputer la victoire finale qui échoit finalement à Roger Queugnet<ref name="ap49"/>. Durant la saison de cyclo-cross, Robic remporte celui de la Butte-Montmartre<ref name="ap50"/>, qu'il avait déjà remporté la saison précédente, alors que son rival Roger Rondeaux (qui devient par ailleurs le parrain<ref name="ap50"/> de son fils Jean-Lou qui vient de naître) s'adjuge L'International ainsi que le championnat de France. Sa course à Paris-Roubaix tourne court à cause d'une chute<ref name="ap50"/> ; son premier résultat sur route de la saison est donc sa victoire à la course de côte du mont Faron<ref name="ap50"/>. La performance de Robic y est d'ailleurs reportée ainsi par Albert Baker d'Isy : Modèle:Citation<ref name="ap50"/>. Le Modèle:Date-, il obtient la septième place de Paris-Valenciennes dont l'arrivée est jugée au stade Nungesser<ref name="ap50"/>. Il participe ensuite à Paris-Limoges<ref group=Note>Paris-Limoges est une ancienne course cycliste, courue de 1927 à 1976.</ref> puis à la seconde édition du Critérium du Dauphiné libéré<ref name=ap51>Modèle:Harvsp.</ref>. Outre la troisième place au général, il remporte la première place au classement des grimpeurs<ref name="ap51"/>. En juin, il participe ensuite au Tour de Suisse durant lequel il court ponctuellement pour une autre équipe : l'équipe Cilo dirigée par Georges Cuvelier<ref name=ap52>Modèle:Harvsp.</ref>. Il y gagne deux étapes : la Modèle:1reb<ref>Modèle:Lien web.</ref> et la Modèle:4e<ref>Modèle:Lien web.</ref> (à la suite du déclassement de Ferdi Kübler). C'est durant cette quatrième étape que Richard Depoorter trouve la mort accidentellement<ref name="ap52"/>. Robic est finalement quatrième au général et second au classement de la montagne<ref name=ap54>Modèle:Harvsp.</ref>. Peu de temps après, le Modèle:Date-, est donné le départ du Tour de France 1948. Cette fois-ci, Robic n'est plus membre de l'équipe de l'Ouest mais bien de l'équipe de France elle-même, dirigée par Maurice Archambaud<ref name=ap55>Modèle:Harvsp.</ref>. La concurrence est rude au sein de cette équipe et aucun leader naturel ne parvient à se dégager parmi Bobet, Teisseire, Vietto et Robic<ref name=ap56>Modèle:Harvsp.</ref>. Le classement général final revient à Gino Bartali (à noter l'absence de Fausto Coppi dans l'équipe d'Italie) ; Robic de son côté, finit à la Modèle:16e du général et obtient la troisième place du Grand Prix de la montagne<ref group=Note>Comme en 1947, Robic est passé en tête au col d'Aspin. En 1948, il franchit également le col des Ares en tête.</ref>.
Saison 1949
Comme la saison précédente, Jean Robic commence l'année 1949 par sa participation à des cyclo-cross<ref name=ap67>Modèle:Harvsp.</ref>. Il obtient une quatrième place au championnat de France remporté par Rondeaux<ref name="ap67"/>. À L'International organisé au plateau de Gravelle, Rondeaux remporte l'épreuve, son échappée étant protégée par Oubron, Ramoulux. Robic termine à la seconde place et participe ainsi à l'obtention du challenge par équipes (équipe de France)<ref name="ap67"/>. La saison de cyclo-cross terminée, Robic remporte la course de côte de Saint-Sébastien, le Modèle:Date-. Il enchaîne comme l'année passée par une victoire à la course de côte du mont Faron<ref group=Note>Il remporte la course de côte du mont Faron en parcourant les Modèle:Unité en 18 minutes et 41 secondes.</ref>,<ref name=ap68>Modèle:Harvsp.</ref>. Il participe ensuite au Tour du Maroc sur lequel il est contraint à l'abandon<ref name="ap68"/>. Il obtient ensuite la seconde place de la coupe Marcel-Vergeat (Grand Prix de l'industrie du cycle disputé à Saint-Étienne) puis du Grand Prix du pneumatique, se classant derrière Camille Danguillaume<ref name="ap68"/>. Il participe ensuite (sous les couleurs de Riva Sport) au Critérium du Dauphiné libéré, dont l'enjeu pour lui, est d'obtenir une place en équipe de France sur le Tour de France<ref name=ap69>Modèle:Harvsp.</ref> : il se classe finalement second au général, second au classement du meilleur grimpeur (derrière José Serra Gil) et remporte avec Riva Sport, le challenge par équipes<ref name="ap69"/>.
Malgré ses bons résultats sur le Dauphiné, il n'obtient pas de place en équipe nationale, Modèle:Citation, selon le journaliste Pierre Chany<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il court donc le Tour 1949, sous les couleurs d'une équipe régionale, « Ouest - Nord »<ref name="ap69"/>. Il y retrouve Éloi Tassin ou encore Jean-Marie Goasmat, ses équipiers de l'équipe de l'Ouest lors du Tour 1947. Il entame ce Tour de France 1949 par une sixième place lors de la première étape entre Paris et Reims<ref name=ap70>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce début de Tour voit le public soutenir intensément Robic : Modèle:Citation bloc
D'un point de vue sportif, la suite de la compétition est plus délicate pour Robic : à Saint-Malo (au soir de la cinquième étape), il pointe déjà à la quinzième place du général à vingt-six minutes du maillot jaune Marinelli<ref name="ap70"/>. Le contre-la-montre de la septième étape, entre Les Sables-d'Olonne et La Rochelle, remporté par Fausto Coppi accroit encore le retard de Robic. Il se doit donc de tenter quelque chose dans la montagne et attaque donc lors de la onzième étape entre Pau et Luchon. Il franchit en tête le passage du col de Peyresourde (comme en 1947 et en 1948) juste devant Lucien Lazaridès, Fausto Coppi arrive ensuite avec un peu plus d'une minute de retard<ref name=ap73>Modèle:Harvsp.</ref>. Les écarts sont les mêmes à Luchon : Lucien Lazaridès est battu au sprint et Coppi finit à environ une minute<ref name="ap73"/>. Si Robic revient assez peu sur Coppi, il fait toutefois un bond au classement général. En effet, il passe dixième à 14 minutes et 54 secondes du maillot jaune Fiorenzo Magni<ref name="ap73"/>. Le passage des Alpes est le théâtre d'une incontestable domination italienne, conduite par Coppi et Bartali, ce dernier s'adjugeant la seizième étape et Coppi la suivante, celle qui arrivait à Aoste en Italie. Au cours de cette étape, Robic est quelque peu pris en grippe par le public italien<ref name=ap74>Modèle:Harvsp.</ref>, sans doute à cause de déclarations intempestives sur ses rivaux italiens dont la plus célèbre est : Modèle:Citation<ref name="ap74"/>,<ref>Modèle:PdfModèle:Lien web.</ref>. Néanmoins, à Aoste, Coppi apprenant que le passage de Robic fut ponctué de sifflets, marque sa désapprobation, au cours d'un entretien avec la presse<ref name="ap74"/>. À Aoste, Robic est cinquième au général à environ vingt minutes de Coppi qui vient de prendre le maillot jaune<ref name="ap74"/>. À l'arrivée à Paris, Robic a gagné une place et finit ainsi quatrième du général ; son équipe Ouest - Nord termine seconde au classement par équipes, devant l'équipe de France, quatrième<ref name=ap76>Modèle:Harvsp.</ref> ; comme en 1948, il termine troisième du classement de la montagne.
Saison 1950, champion du monde de cyclo-cross
Robic participe d'abord au cyclo-cross du Buc (organisé près de Versailles) : victime d'une chute, il n'y fait pas (comme en 1947<ref>Modèle:Lien web.</ref>) de résultat<ref name=ap77>Modèle:Harvsp.</ref>. Fin janvier, il remporte pour la quatrième fois le cyclo-cross de Montreuil<ref name="ap77"/>. À cause d'une crevaison, il ne brille pas à la dernière épreuve qualificative pour le championnat de France, le cyclo-cross de Puteaux<ref name=ap78>Modèle:Harvsp.</ref>. Il se retrouve donc privé de championnat national : il concentre donc sa préparation sur la nouvelle épreuve internationale, le championnat du monde de cyclo-cross qui remplace officiellement le critérium international de cyclo-cross. La première édition de cette nouvelle épreuve, se déroule au plateau de Gravelle, comme la dernière édition de L'International en 1949<ref name="ap78"/>. Si Jodet domine le début de la course, il est rapidement repris et distancé par Robic et Rondeaux. Au sprint Robic l'emporte sur Rondeaux ; Jodet et Meunier finissent respectivement troisième et quatrième complétant la domination française sur ce premier championnat du monde de la spécialité<ref name="ap78"/>. Jean Robic remporte également la Revanche du Championnat du monde<ref name="Palmarès"/>. Les débuts de sa saison sur route vont être par contre plus compliqués : il abandonne sur la course de côte du mont Faron (pourtant remportée en 1948 et 1949) puis sur Paris-Roubaix<ref name="ap78"/>. Pour la première fois de sa carrière, il a alors la possibilité d'aller courir en Italie où il s'aligne d'abord sur Rome-Naples-Rome<ref name="ap78"/> (qui n'avait plus été courue depuis 1934) puis sur le Tour d'Italie 1950. Sur Rome-Naples-Rome, il remporte deux étapes et le classement général final devant Coppi et Bobet<ref name=ap79>Modèle:Harvsp.</ref>. Avant le départ, du Giro, il participe au Tour de Romandie sur lequel il se classe septième au général et quatrième du Grand Prix de la montagne (remporté par Robert Bonnaventure)<ref name=ap80>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour ce Giro, Robic dépend de l'équipe « Viscontea-Ursus » composée essentiellement d'Italiens et dont le leader est Gaetano Belloni<ref name="ap80"/>. Il apprend peu avant le départ, qu'il ne fera pas partie (une nouvelle fois) de l'équipe de France sur le Tour de France 1950<ref name="ap80"/>. Blessé à la suite d'une chute, dans la douzième étape Ferrare - Rimini, il abandonne lors de l'étape suivante<ref name=ap84>Modèle:Harvsp.</ref>. Il s'aligne alors sur le Critérium du Dauphiné Libéré<ref name="ap84"/> ; il y remporte la quatrième étape Gap - Aix-les-Bains mais abandonne lors de la dernière étape<ref name=ap85>Modèle:Harvsp.</ref> alors qu'il est encore troisième au général.
Le début du Tour voit une réelle domination de l'équipe italienne : cinq victoires italiennes dans les dix premières étapes. Dans l'étape suivante entre Pau et Saint-Gaudens, Robic décide d'attaquer dans l'ascension du col d'Aubisque qu'il passe seul en tête, devançant Ferdi Kübler, futur vainqueur de l'épreuve, de deux minutes<ref name=ap89>Modèle:Harvsp.</ref>. Il chute dans la descente, puis crève et se fait dépasser par plusieurs coureurs<ref name=ap90>Modèle:Harvsp.</ref>. Il fait alors l'effort pour rejoindre le trio Bartali, Bobet et Ockers, les rejoignant dans l'ascension du Tourmalet, qu'il franchit en seconde position<ref name="ap90"/> derrière Kléber Piot. Mais dans la descente, il accumule à nouveau du retard à cause d'un problème mécanique puis d'une crevaison<ref name="ap90"/> ; là encore, il parvient à refaire son retard dans la montée du col d'Aspin<ref name="ap90"/>. La proximité entre Bobet, Bartali et Robic ainsi qu'avec une moto de la caravane provoque la chute de Robic et de Bartali<ref name="ap90"/>. Bartali repart assez rapidement<ref name="ap90"/>, Robic également<ref name="ap90"/> mais avec sa roue arrière endommagée, le dérailleur cassé et un frein inopérant<ref name="ap90"/>. Il limite toutefois « la casse » en finissant à quatre minutes et dix-neuf secondes de Bartali<ref name=ap92>Modèle:Harvsp.</ref> (vainqueur de l'étape) ; il est alors treizième au général à onze minutes du maillot jaune<ref name="ap92"/>. C'est alors que Bartali annonce qu'il a été brutalement pris à partie dans la montée du col d'Aspin car on lui attribuait la responsabilité de la chute de Robic<ref name="ap92"/> : l'équipe italienne ainsi que celle des cadets italiens décident de quitter le Tour<ref name="ap92"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> alors même que Fiorenzo Magni est maillot jaune. La course continue malgré tout et dans les Alpes, Robic obtient une quatrième place lors de la Modèle:16e entre Menton et Nice<ref name=ap94>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group=Note>La Modèle:16e fut d'ailleurs tronquée à cause des « incidents du col d'Aspin » et de la crainte des représailles : initialement elle devait aller jusqu'à San Remo en Italie.</ref>, durant laquelle il passe en tête plusieurs cols dont celui de Turini<ref name="ap94"/>. Il est alors quatrième au général à Modèle:Heure de Kübler<ref name="ap94"/>. Par la suite il est victime d'incidents mécaniques entre Gap et Briançon puis d'une entérite qui se déclare lors de l'étape entre Briançon et Saint-Étienne<ref name=ap96>Modèle:Harvsp.</ref>. Robic semble tout près d'abandonner<ref name=ap99>Modèle:Harvsp.</ref> ; Jacques Goddet réussit toutefois à le convaincre de poursuivre jusqu'au Parc des Princes où son public l'attend<ref name="ap99"/>. Robic parvient à s'accrocher jusqu'à Paris : il finit douzième au général et troisième au classement des grimpeurs<ref name=ap100>Modèle:Harvsp.</ref>.
Saison 1951
Contrairement aux saisons précédentes, Robic délaisse le cyclo-cross pour commencer sa saison sur la piste en participant aux Six jours de Paris<ref name=ap101>Modèle:Harvsp.</ref>. Ses premières sorties sur route ne sont guère concluantes : il abandonne sur Paris-Côte d'Azur<ref group=Note>Paris-Côte d'Azur est alors le nom de Paris-Nice ; cette dernière appellation ne sera adoptée qu'en 1954.</ref> et il chute sur le Critérium national<ref name="ap101"/>. Après avoir participé à Milan-San Remo puis à Rome-Naples-Rome (sur laquelle il se classe Modèle:13e<ref name=ap102>Modèle:Harvsp.</ref>), il obtient la troisième place de la Flèche wallonne<ref name="ap102"/> (derrière Kübler et Bartali), puis le lendemain, la cinquième place à Liège-Bastogne-Liège<ref name="ap102"/>. Les résultats cumulés de ces deux classiques ardennaises lui permettent de prendre la seconde place du Week-end ardennais, derrière Kübler<ref name="ap102"/>. Il remporte sa première victoire de la saison lors de la troisième étape Orange - Avignon du Tour du Sud-Est<ref name="ap102"/>, il se classe second au général derrière Robert Bonnaventure<ref name=ap103>Modèle:Harvsp.</ref>. Il obtient par la suite une septième place sur Bordeaux-Paris et une neuvième place au Prix du pneumatique<ref name="ap103"/>. Sur le Critérium du Dauphiné libéré, il abandonne au cours de la troisième étape<ref name="ap103"/>. Concernant le Tour de France, il n'est pas retenu (comme l'année précédente) en équipe de France et c'est avec l'équipe de Paris, sous la direction technique de Jean Maréchal, qu'il s'apprête à courir l'édition 1951<ref name="ap103"/>. Sur ce Tour et pour la première fois, Robic voit s'éloigner rapidement toute chance de remporter l'épreuve : à l'issue de la septième étape en contre-la-montre entre La Guerche-de-Bretagne et Angers, il possède une vingtaine de minutes de retard au général et est classé Modèle:71e<ref name=ap105>Modèle:Harvsp.</ref>. À Luchon (quatorzième étape), il est Modèle:39e du général à quarante minutes d'Hugo Koblet<ref name="ap105"/>. Lors de la vingt-et-unième étape entre Briançon et Aix-les-Bains, il se classe second<ref name=ap107>Modèle:Harvsp.</ref> derrière Bernardo Ruiz. C'est son seul coup d'éclat de ce Tour, qu'il termine Modèle:27e au classement général<ref name="ap107"/>.
Saison 1952
Pour la saison 1952, Robic quitte l'équipe « Automoto » qui était son équipe principale en 1951<ref group=Note>Pour certaines épreuves, notamment les épreuves en Italie, les coureurs pouvaient changer d'équipe le temps d'une course. Concernant Robic, ce fut par exemple le cas quand il courut Rome-Naples-Rome en 1951 ou encore le Tour d'Italie en 1950.</ref> pour rejoindre l'équipe « Colomb »<ref group=Note>L'équipe « Colomb » portait le nom de son patron (qui faisait également office de directeur sportif), Marcel Colomb.</ref>,<ref name=ap111>Modèle:Harvsp.</ref>. Il gagne deux étapes sur Rome-Naples-Rome et obtient la troisième place du classement général<ref name="ap111"/>. Dans la foulée, il remporte le Tour de Haute-Savoie puis trois jours plus tard, la Polymultipliée<ref name="ap111"/>. Comme la saison précédente, il se classe second du Week-end ardennais, après avoir terminé Modèle:10e de la Flèche wallonne puis troisième de Liège-Bastogne-Liège<ref name=ap113>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, il est second du Prix du pneumatique<ref name="ap113"/> derrière Maurice Diot. En juin, il court le Tour de Suisse juste avant de courir le Tour de France qui part le 25, de Brest<ref name=ap116>Modèle:Harvsp.</ref>.
Contrairement à l'année précédente et seulement pour la seconde fois, il court sous les couleurs de l'équipe de France<ref name="ap116"/> (dirigée par Marcel Bidot). Dans celle-ci, si Raphaël Géminiani (second en 1951) est présent, Louison Bobet est absent pour raisons médicales<ref name=ap118>Modèle:Harvsp.</ref>. Dès la cinquième étape, les Italiens et notamment Coppi, marquent leur territoire : si Jean Diederich gagne l'étape, Coppi second, prend du temps à tous ses concurrents et notamment à Robic (Modèle:11e de l'étape à quatre minutes) et à Nello Lauredi, Modèle:14e de l'étape, dans le même temps que Robic. Nello Lauredi conserve toutefois son maillot jaune pour une seconde<ref name=ap119>Modèle:Harvsp.</ref>. Lors de la septième étape Metz - Nancy en contre-la-montre, Coppi accroît encore son avance sur Robic qui termine Modèle:39e de l'étape à quatre minutes du « campionissimo »<ref name="ap119"/>. Au soir de la huitième étape à Mulhouse, Robic pointe à plus de vingt minutes du maillot jaune Fiorenzo Magni<ref name="ap119"/>. Coppi « écrase » ce Tour 1952 en remportant successivement l'étape de L'Alpe d'Huez puis, au lendemain de la première journée de repos, la onzième étape se terminant à Sestrières. Sur la dixième étape, Robic résiste plutôt bien à Coppi : il est second à L'Alpe d'Huez à Modèle:Heure de Coppi<ref name=ap120>Modèle:Harvsp.</ref>. Par contre dans la onzième étape, il est victime d'un incident mécanique dont il reproche les conséquences à Marcel Bidot<ref name=ap122>Modèle:Harvsp.</ref>. En effet, celui-ci ne l'avait pas suivi préférant se concentrer sur l'assistance de Laurédi<ref name="ap122"/>. Maurice Vidal dans Miroir Sprint, raconte ainsi ce différend :
Entre Sestrières et Monaco, Robic franchit seul le col de Tende, devançant Coppi ; mais il est repris par la suite par Jan Nolten puis par d'autres coureurs<ref name=ap125>Modèle:Harvsp.</ref>. Robic finit l'étape en septième position et remonte à la huitième place du général<ref name="ap125"/>. le Modèle:Date-, pour la Modèle:14e, l'équipe de France passe à l'offensive : Raphaël Géminiani d'abord, puis Robic qui le rejoint et le dépasse dans l'ascension du Mont Ventoux<ref name=ap127>Modèle:Harvsp.</ref> (par le versant sud, une première). Robic passe seul en tête le Ventoux et s'en va remporter la victoire d'étape à Avignon<ref name="ap127"/>. Les Pyrénées puis l'étape du Puy de Dôme confirment la nette domination de Coppi. Robic est alors troisième au général à Modèle:Heure du second Ockers<ref name=ap130>Modèle:Harvsp.</ref> ; mais l'avant-dernière étape qui se court en contre-la-montre (entre Clermont-Ferrand et Vichy) n'est pas fait pour l'avantager alors même qu'Ockers est plutôt un spécialiste<ref name="ap130"/>. En effet, sur ce contre-la-montre, Robic finit Modèle:38e, perd cinq minutes sur Ockers et rétrograde à la cinquième place du général<ref name=ap132>Modèle:Harvsp.</ref> (devancé par Bernardo Ruiz et par Gino Bartali), classement qu'il conserve jusqu'à Paris. Coppi lui rend toutefois hommage ainsi : Modèle:Citation
Robic obtient quelques bons résultats au cours de la fin de saison et remporte notamment le Bol d'or des Monédières<ref name=ap133>Modèle:Harvsp.</ref>. Il court également le championnat du monde sur route, épreuve sur laquelle il se classe Modèle:10e<ref name="nl">Modèle:Lien web.</ref>. Enfin, il termine cinquième du Challenge Desgrange-Colombo<ref name="ap133"/> (qui constitue une sorte de coupe du monde aux points sur l'ensemble de la saison).
Saison 1953, le maillot jaune sur le Tour
Lors de la saison 1953, l'équipe principale de Robic est à nouveau « Colomb-Manera »<ref name=ap135>Modèle:Harvsp.</ref>. Sa saison débute par Paris-Côte d’Azur sur lequel il obtient une troisième place au sprint de la dernière étape et la huitième place au général final<ref name=ap136>Modèle:Harvsp.</ref>. Sur Milan-San Remo, il est septième et premier Français à Modèle:Heure du vainqueur Loretto Petrucci<ref name="ap136"/> (qui fait là le doublé, après sa victoire en 1952). Dans la course de côte du mont Faron, il prend la seconde place derrière Jean Dotto<ref name="ap136"/> qui remporte l'épreuve pour la troisième fois consécutive. Il enchaîne alors avec une autre course de côte, la Polymultipliée (qu'il a gagné en 1952), et sur laquelle il se classe sixième<ref name="ap136"/>. Sur le Critérium du Dauphiné libéré, il intègre l'équipe « Paris-Province »<ref name=ap137>Modèle:Harvsp.</ref> : il est troisième de la troisième étape (Valence-Avignon), deuxième de la cinquième étape (Uriage-Val-d'Isère) et finalement troisième au général<ref name="ap137"/>. Malgré cela, il n'est pas retenu en équipe de France pour le Tour 1953<ref name="ap137"/> au grand étonnement d'observateurs dont notamment Albert Baker d'Isy qui écrit dans Miroir Sprint :
Avant de s'aligner sur le Tour avec l'équipe de l'Ouest, il termine cinquième au championnat de France de cyclisme sur route<ref name=ap138>Modèle:Harvsp.</ref>, disputé sur le circuit de la coupe Marcel-Vergeat à Saint-Étienne. Les premières étapes du Tour 1953, lui permettent de creuser quelques écarts avec les principaux favoris<ref name=ap143>Modèle:Harvsp.</ref>. Ainsi au soir de la seconde étape à Liège, il a déjà cinq minutes d'avance sur Géminiani et plus de six sur Bartali, Bobet et Koblet<ref name="ap143"/>. Lors de la cinquième étape, Jean Malléjac, l'équipier de Robic, remporte la course<ref name=ap147>Modèle:Harvsp.</ref>. Robic termine troisième de la neuvième étape entre Bordeaux et Pau<ref name="ap147"/>. C'est le soir de cette neuvième étape que Robic et Le Calvez imaginent l'objet qui devait lui permettre de limiter le temps généralement perdu dans les descentes du fait de sa corpulence<ref name="bidon">Modèle:Article.</ref> : un bidon d'aluminium rempli de plomb<ref name=ap148>Modèle:Harvsp.</ref> dont la masse atteindrait près de Modèle:Unité<ref name="bidon"/>,<ref name="Union"/>. L'idée est que ce bidon serait transmis à Robic en haut des cols et repris ensuite<ref name="bidon"/>, en bas des descentes. Lors de la dixième étape Pau - Cauterets, Robic fait second derrière Jesús Loroño, devient maillot vert (nouveauté du Tour 1953) et est quatrième du général à Modèle:Heure de Fritz Schaer, alors même que l'un des grands favoris, Koblet, chute au cours de l'étape et est de ce fait amoindri<ref name=ap150>Modèle:Harvsp.</ref>. Au soir de la dixième étape, à Cauterets, Le Calvez fabrique le bidon factice avec l'aide d'un forgeron local<ref name="ap150"/>. À la fin de l'ascension du col du Tourmalet (que Robic passe en tête), Le Calvez parvient via un mécanicien (complice) à transmettre le bidon à Robic<ref name=ap152>Modèle:Harvsp.</ref> qui amorçant puis descendant le Tourmalet, est heurté par un motard, ce qui provoque sa chute ainsi que celle du bidon<ref name="ap152"/>. Robic, délaisse son vélo pour tenter d'attraper le bidon, finalement récupéré par Le Calvez<ref name="ap152"/>. La scène semble étrange pour les témoins, dont Félix Lévitan, qui la retranscrit ainsi dans Miroir Sprint :
Cette tentative de tricherie est révélée après le Tour, par Le Calvez, dans un entretien paru dans Ouest-France<ref name="bidon"/>. Dans l'étape elle-même, Robic poursuit son effort et finit seul à Luchon, remportant l'étape et endossant le maillot jaune pour dix-huit secondes d'avance sur Fritz Schaer<ref name=ap154>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est le second maillot jaune de sa carrière (après celui de 1947) mais le premier qu'il va porter en course, le lendemain, au cours de l'étape Luchon - Albi. Se sachant sous surveillance des ténors de l'équipe de France et voulant utiliser les bonnes positions au général de ses coéquipiers de l'équipe de l'Ouest, il incite Jean Malléjac et surtout François Mahé (qui est alors septième à moins de douze minutes) à attaquer le lendemain<ref name=ap155>Modèle:Harvsp.</ref>. Son plan consiste alors à monopoliser l'attention des coureurs de l'équipe de France et à ne surtout pas bouger du peloton ; si dans le même temps Mahé pouvait creuser suffisamment l'écart, il pourrait lui transmettre ce maillot jaune qui va contraindre sa liberté d'action<ref name="ap155"/>. Lors de la douzième étape, le plan de Robic fonctionne parfaitement : non seulement Mahé et Malléjac sont dans l'échappée mais également Joseph Morvan et Roger Pontet de l'équipe de l'Ouest<ref name="ap155"/>. À l'arrivée Mahé prend le maillot jaune, Robic est quatrième à Modèle:Heure mais le leader de l'équipe de France, Louison Bobet est relégué Modèle:13e au général à Modèle:Heure<ref name=ap158>Modèle:Harvsp.</ref>. Lors de l'étape suivante, c'est l'équipe de France qui, en représailles, passe à l'offensive : un groupe s'échappe incluant notamment Bobet et Géminiani et dans lequel Malléjac parvient à s'immiscer<ref name="ap158"/>. C'est alors que Robic (toujours porteur du maillot vert) alors à environ 7 minutes du premier groupe, chute lourdement dans la descente du col de Fauredon<ref name=ap159>Modèle:Harvsp.</ref>. S'il parvient à repartir, il est tout de même très diminué et parvient à Béziers avec quarante-cinq minutes de retard sur le vainqueur Lauredi<ref name="ap159"/>. Robic est contraint à l'abandon et est non-partant le lendemain (alors même que Malléjac est maillot jaune). Finalement, Malléjac est deuxième de ce Tour et Mahé neuvième. La fin de saison de Robic aurait dû le voir participer une nouvelle fois au championnat du monde sur route à Lugano<ref name=ap160>Modèle:Harvsp.</ref> : or la veille de l'épreuve, alors que toute l'équipe de France est déjà réunie sur place, Jean Robic n'est toujours pas arrivé. Il n'arrive à l'hôtel de l'équipe qu'à 23 h ce qui provoque la colère de Marcel Bidot qui lui préfère finalement André Darrigade qui termine Modèle:17e de l'épreuve<ref>Modèle:Article.</ref>.
Les dernières saisons : 1954 à 1961
En 1954, Robic change d'équipe (Colomb cessant l'activité de son équipe cycliste) et intègre l'équipe Terrot<ref name=ap163>Modèle:Harvsp.</ref>. Après une neuvième place à la course de côte du mont Faron, il obtient une Modèle:13e au général de Paris-Côte d’Azur. Il termine alors second de la Polymultipliée qu'il avait remportée en 1952<ref name=ap164>Modèle:Harvsp.</ref>. Sur le Critérium du Dauphiné libéré, il signe la troisième place de la sixième étape remportée par Charly Gaul à Besançon<ref name=ap165>Modèle:Harvsp.</ref>. Robic participe alors au Tour au sein de l'équipe de l'Ouest. À la suite de la première section de la quatrième étape courue en contre-la-montre par équipes sur le circuit des Essarts, Robic est sixième au général à Modèle:Heure de Bobet<ref name=ap169>Modèle:Harvsp.</ref> ; l'équipe de l'Ouest s'étant classée troisième du contre-la-montre derrière la Suisse et la France<ref name="ap169"/>. L'après-midi, l'arrivée est donnée à Caen : alors que Robic s'apprête à disputer le sprint du peloton, il percute un opérateur de prise de vue (Jean Forgue) situé sur le bord de la chaussée<ref name="ap169"/>. Fiévreux et sérieusement blessé à l'épaule, Robic est non-partant le lendemain<ref name=ap171>Modèle:Harvsp.</ref>. Après le Tour, Robic participe au Tour de l'Ouest, sur lequel il abandonne<ref name=ap172>Modèle:Harvsp.</ref>. Au championnat du monde sur route, il finit Modèle:14e<ref name=ap174>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="nl"/>. Fin 1954, Robic lance sa propre marque de cycles nommée « Jean Robic »<ref name="ap174"/>, une sous-marque de l'équipe Gitane.
En 1955, Robic intègre donc l'équipe Gitane-Hutchinson. Il participe à quelques compétitions sans toutefois obtenir de résultats hormis une Modèle:10e au général du Midi libre<ref name="Palmarès"/> et une seconde place (derrière Bobet) sur la cinquième étape du Critérium du Dauphiné libéré arrivant à Gap<ref name=ap178>Modèle:Harvsp.</ref>. Sur le Tour de France 1955, il intègre pour la cinquième et dernière fois, l'équipe de l'Ouest<ref name="ap178"/>. Lors de la septième étape Zurich - Thonon-les-Bains, il est heurté (avec d'autres coureurs) par une voiture suiveuse ; il chute sur son épaule blessée l'année précédente<ref name=ap179>Modèle:Harvsp.</ref>. Le réveil de cette blessure le conduit à abandonner durant la dixième étape<ref name=ap181>Modèle:Harvsp.</ref>.
Lors de la saison 1956, il obtient une huitième place au critérium national, une neuvième place à Paris-Roubaix ainsi qu'une Modèle:15e sur Paris-Bruxelles<ref name=ap187>Modèle:Harvsp.</ref>. Alors qu'il prépare Bordeaux-Paris avec des coéquipiers, à Rambouillet, Robic est violemment heurté par une voiture<ref name=ap188>Modèle:Harvsp.</ref> : il est sérieusement blessé au front et est fracturé à un fémur, à une main ainsi qu'au nez<ref name="ap188"/>. Le reste de sa saison, au cours de laquelle il n'est évidemment pas présent sur le Tour, est consacré à sa convalescence.
À partir de 1956, Jean Robic se consacre à sa nouvelle profession de restaurateur dans sa brasserie située avenue du Maine à Paris<ref name=ap191>Modèle:Harvsp.</ref> ; il ne court donc que de façon éparse. Néanmoins en 1959, il revient de manière plus intense au cyclisme et obtient une quatrième place à Montpellier-Sète-Béziers ainsi qu'une neuvième place finale au Tour de Corrèze<ref name="ap191"/>. Il participe au Dauphiné libéré sur lequel il finit Modèle:45e au général<ref name=ap192>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce résultat plutôt modeste, adjoint à sa notoriété, suffit à convaincre Jean Mazier, patron de l'équipe « Paris Nord-Ouest », de l'intégrer dans l'équipe pour le Tour de France 1959<ref name="ap192"/>. Lors de la troisième étape Namur - Roubaix, il chute avec Robinson, Suárez, son équipier de chez Paris Nord-Ouest Meneghini et Bobet<ref name=ap195>Modèle:Harvsp.</ref>. Robic s'en sort avec une main fracturée et poursuit le Tour avec un plâtre<ref name=ap197>Modèle:Harvsp.</ref>. Au soir, de la dixième étape, l'équipe de Robic voit l'un de ses membres, Michel Vermeulin, endosser le maillot jaune. Lors de la Modèle:20e Annecy - Chalon-sur-Saône, Robic est peu à peu décroché du peloton qui arrive finalement 21 minutes après le vainqueur Robinson<ref name=ap203>Modèle:Harvsp.</ref>. Robic parvient à Chalon-sur-Saône, treize minutes après la fin du délai prévu<ref name="ap203"/>. Il est donc éliminé.
Jusqu'à fin 1961 (à quarante ans passés), Robic continue de s'aligner sur des courses en ligne ainsi que sur des cyclo-cross<ref name=ap205>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1960, il remporte le critérium d'Athis-Mons<ref name="Palmarès"/>. Le Modèle:Date-, il participe à sa dernière course : le cyclo-cross de Damblainville-Falaise<ref name="Palmarès"/>. Il était parvenu cette même année, à remporter celui de Brest-Keredon<ref name="Palmarès"/>.
Vie privée, après-cyclisme et circonstances de la mort
Jean Robic se marie le Modèle:Date- à la [[Mairie du 14e arrondissement de Paris|mairie du Modèle:14e]] avec Raymonde Cornic<ref name=ap25/>. Ensemble, ils auront trois enfants : Jean-Loup (né en 1948 et dont le parrain est Roger Rondeaux<ref name=ap50>Modèle:P..</ref>), Alain (né en 1949) et Christine (née en 1952)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Avant-même la fin de sa carrière cycliste (à partir du milieu des années 1950), Jean Robic tient une brasserie à Paris<ref name="ap191" />. Après sa carrière, ses affaires périclitent ; de plus, il divorce de Raymonde Cornic<ref name="lib"/>. Durant cette période, il reçoit l'aide de l'ancien cycliste Eugène Letendre qui lui trouve du travail<ref name="lib"/>. Peu de temps avant sa mort, Jean Robic vit assez modestement dans un meublé à Montparnasse (le Keramor)<ref name="lib"/>. Durant la période précédant sa mort, il est domicilié au 68 rue Didot<ref name="La Marne">Modèle:Article.</ref>.
Le Modèle:Date-, Jean Robic participe à une réunion d'anciens cyclistes, à l'hôtel-restaurant « Le Gonfalon » à Germigny-l'Évêque<ref name="lib">Modèle:Lien archive.</ref>. Cette journée, organisée par Joop Zoetemelk<ref group=Note>Joop Zoetemelk, fête alors sa victoire dans le Tour de France 1980.</ref>, le beau-père de ce dernier, ainsi que par Eugène Letendre<ref name="lib"/>, commence par une « gentlemen » nommée la « course des anciens de la petite reine »<ref name="La Marne"/> de 30 à 40 kilomètres<ref group=Note>Cette petite « course » est, pour l'anecdote, remportée par Barry Hoban.</ref> (à laquelle Robic participe) et est suivie d'un repas festif<ref name="lib"/>. Au cours de la soirée, Jean Robic, qui était venu accompagné, trouve sa cavalière dans les bras d'un autre champion cycliste, présent ce soir-là<ref name="lib"/>. Jean Robic, en colère, décide alors de quitter les lieux ; Apo Lazaridès et René Vietto essaient d'abord de l'en dissuader<ref name="lib"/>. Après une petite échauffourée, Robic récupère ses clés de voiture et parvient à convaincre Lianor Sanier (l'épouse de Robert Sanier, un ancien cycliste<ref>Modèle:Lien web.</ref>) de l'accompagner jusqu'à Paris<ref group="Note">Le chapitre XIII du livre d'entretiens La vérité Robic évoque simplement un Jean Robic prétextant un rendez-vous avec son percepteur le lendemain (sans faire mention des événements présentés ici) pour justifier son départ<ref name="ap256">Modèle:Harvsp.</ref>.</ref>. Vers 3 heures 30 du matin, l'Audi 100<ref name=Union/> conduite par Jean Robic, roulant à environ Modèle:Unité, percute la remorque d'un camion sur la même voie<ref name="La Marne"/>, à proximité de Claye-Souilly et s'encastre sous l'arrière du camion<ref name="lib"/>,<ref name=ap208>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name=Union>Modèle:Article.</ref>, tuant sur le coup Lianor Sanier et Jean Robic. Les premiers éléments de l'enquête font état de la possibilité d'un endormissement de Jean Robic, au volant de son automobile, car il n'y avait aucune trace de freinage sur la chaussée<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Par ailleurs, il est attesté que la soirée fut particulièrement Modèle:Citation et tout indique que Robic ait eu ce soir-là une forte consommation d'alcool<ref name=Union/>,<ref name="lib"/>.
Jean Robic est enterré à Wissous<ref>Modèle:YouTube Consulté le 13 mars 2013.</ref> dans l'Essonne, ville dans laquelle il a habité et où une allée porte son nom.
Hommages, postérité
Dans la mairie de Radenac, une salle a été transformée en musée consacré à la vie de Jean Robic. Il y a également une rue Jean-Robic, à Radenac. On trouve une allée Jean-Robic à Wissous (où il est inhumé) et à Limoges ; une rue nantaise porte le nom de Jean Robic. Il y a une place Jean-Robic, à Vouziers, où il est né. Enfin, une allée Jean-Robic existe à Neuilly-Plaisance.
À la suite de sa victoire au Tour de France 1947, Jean Robic fit don de son maillot jaune à la basilique Sainte-Anne d'Auray : il est exposé dans le « trésor » de la basilique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2011, le « trésor » de la basilique fut partiellement volé ; toutefois, le maillot jaune de Jean Robic ne fut pas dérobé<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Une course cyclotouriste, la « Robic - Côte de Bonsecours » est organisée chaque année à Bonsecours<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Son attaque dans la côte de Bonsecours, lors de l'ultime étape du Tour 1947, y est ainsi commémorée. À noter la présence d'une stèle érigée le Modèle:Date<ref>Modèle:YouTube France 3 Normandie. Consulté le 15 mars 2013.</ref> et située Côte de Bonsecours, rendant également hommage à Jean Robic<ref>Modèle:Lien web.</ref> ; le départ de la [[5e étape du Tour de France 2012|Modèle:5e du Tour de France 2012]] a été donné au pied de cette stèle.
Une course régionale, le Grand Prix Jean-Robic, est organisée chaque année, à Radenac<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Enfin, une initiative de la communauté de communes du pays de Pontivy, destinée à développer le tourisme sportif, a été nommée « Les circuits Jean-Robic »<ref>Modèle:Article.</ref>.
Jean Robic est détenteur du titre de Gloire du sport<ref name="Gloire">Modèle:Article.</ref>. À ce titre, il y a une plaque au nom de Jean Robic, au Stade Pierre-de-Coubertin<ref name="Gloire"/>.
À Carhaix-Plouguer (Finistère), la ville a décidé en 2016, dans un but de développement artistique, culturel et touristique, de créer un panthéon des Bretons les plus populaires. Pour ce projet, elle passe commande d'une statue représentant les « 4 As bretons du vélo » — Louison Bobet, Bernard Hinault, Lucien Petit-Breton et Jean Robic —, tous les quatre anciens vainqueurs du Tour de France, et cela auprès de la sculptrice Annick Leroy. Cette œuvre artistique a été dévoilée le 2 juillet 2018, en présence de Bernard Hinault<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Caractéristiques et postérité
Jean Robic est de petite taille (Modèle:Unité<ref name="lib"/>). Il est également pourvu d'un physique que certains commentateurs pouvaient qualifier de disgracieux. Par exemple, le journaliste Jean-Paul Ollivier précise que Modèle:Citation ce qui ne l'a pas empêché de Modèle:Citation<ref name="lib"/> ni Modèle:Citation<ref name="lib"/>. La combinaison de ces deux considérations (assez subjectives) se retrouve dans un surnom tel que Modèle:Citation<ref name="lib"/>, allusion à un jeu de carte, ou dans l'usage de terminologie telle que Modèle:Citation. On trouve là un ressort fréquent dans le traitement éditorial de la soif de victoire de Jean Robic : la revanche sur le sort. C'est par exemple, l'angle choisi par Pierre Chany dans la nécrologie de Robic, publié en 1980 dans L'Équipe : Modèle:Citation
Au sein du peloton, son mauvais caractère et sa propension à se plaindre, à se vanter, ainsi qu'à « aboyer » après chaque injustice réelle ou supposée, lui valent quelques quolibets émis par certains coureurs ainsi qu'un surnom péjoratif inventé par Éloi Tassin<ref name="ap19"/> : « Robiquet » ; ce surnom deviendra simplement « Biquet », par la suite<ref name="ap19"/>.
Jean-Paul Ollivier le décrit comme Modèle:Citation ou encore Modèle:Citation aux yeux du grand public<ref name=ap206>Modèle:Harvsp.</ref>. Face à l'élégance des champions de l'époque, Louison Bobet ou encore Fausto Coppi, Robic oppose sa hargne et son abnégation. Jean-Paul Ollivier précise :
Pour Jacques Augendre, Bobet est sa « bête noire » : Modèle:Citation
Toujours selon Augendre, le scénario du Tour de France 1959, leur dernier, est particulièrement éloquent : Robic est éliminé, hors délai, Modèle:Citation, tandis que Bobet se retire au point culminant de la course, le col de l'Iseran, Modèle:Citation<ref name="Augendre"/>.
Considéré comme pieux (comme l'atteste le don de son maillot jaune du Tour 1947 à la basilique Sainte-Anne d'Auray), Robic fut parfois envisagé sous cet angle : Modèle:Citation bloc
Palmarès
Les principaux éléments du palmarès de Jean Robic sont détaillés ci-dessous<ref name="Palmarès"/>.
Cyclisme sur route
En indépendant
- 1939
- Éliminatoire du Premier pas Dunlop
- 1940
- Grand Prix du Gros-Caillou
- 1941
- Modèle:3e de Paris-Rouen
- Modèle:8e de Paris-Alençon
- 1942
- Modèle:3e de Paris-Alençon
- 1943
- Modèle:3e de Paris-Nantes
- Modèle:5e du Circuit du plateau d'Angoulême
- Modèle:6e de la Flèche française (clm par équipes)
- Modèle:7e du Critérium des As
- Modèle:10e de la Polymultipliée
En professionnel
- 1944
- 1945
- Omnium de la route (associé à Lucien Le Guével)
- Modèle:3e de Paris-Caen
- Modèle:3e des Boucles de l'Aulne
- 1946
- Modèle:3e de Monaco-Paris
- Modèle:3e de Monaco-Paris
- Modèle:5e de la Ronde des Champions
- Modèle:6e de Manche-Océan
- Modèle:10e du Circuit de l'Ouest
- 1947
- Tour de France :
- Modèle:Maillot Classement général
- Modèle:4e, Modèle:7e et Modèle:15e
- Modèle:2e du Critérium du Dauphiné libéré
- Modèle:5e du Critérium du Dauphiné libéré
- Tour de France :
- 1948
- 1949
- Modèle:11e du Tour de France
- Subida a Arantzazu
- Course de côte du mont Faron
- Course de côte d'Onate
- Modèle:2e du Critérium du Dauphiné libéré
- Modèle:2e du Grand Prix du pneumatique
- Modèle:2e de la Coupe Marcel-Vergeat (Saint-Étienne)
- Modèle:4e du Tour de France
- 1950
- Rome-Naples-Rome :
- Classement général
- Modèle:1rea (contre-la-montre) et Modèle:2eb étapes
- Subida a Arantzazu
- Modèle:4e du Critérium du Dauphiné libéré
- Modèle:7e du Tour de Romandie
- Rome-Naples-Rome :
- 1951
- Modèle:3e du Tour du Sud-Est
- Modèle:2e du Tour du Sud-Est
- Modèle:2e du Week-end ardennais :
- Modèle:7e de Bordeaux-Paris
- Modèle:9e du Prix du Pneumatique
- 1952
- Modèle:14e du Tour de France
- Tour de Haute-Savoie
- Polymultipliée
- Modèle:1reb et Modèle:3eb (contre-la-montre) étapes de Rome-Naples-Rome
- Bol d'or des Monédières
- Modèle:2e du Week-end ardennais :
- Modèle:2e du Grand Prix du pneumatique
- Modèle:3e de Rome-Naples-Rome
- Modèle:5e du Tour de France
- Modèle:5e du Challenge Desgrange-Colombo
- Modèle:8e de Milan-San Remo
- Modèle:10e du championnat du monde sur route
- 1953
- 1954
- 1955
- 1956
- 1959
- Modèle:4e de Montpellier-Sète-Béziers
- Modèle:9e du Tour de Corrèze
Cyclo-cross
- 1941
- Modèle:4e du Critérium international de cyclo-cross (L'International)
- 1944
- Modèle:2e de Versailles-Paris
- 1945
- Maillot de champion de France Champion de France de cyclo-cross
- Cyclo-cross de Montreuil
- Modèle:2e du Championnat de Paris
- 1946
- Cyclo-cross des Nations
- Cyclo-cross de Montreuil
- Modèle:1re épreuve du Championnat de Paris
- Modèle:3e du Championnat de l'Île-de-France
- 1947
- Critérium international de cyclo-cross (L'International)
- Revanche de L'International
- Cyclo-cross de Montreuil
- Cyclo-cross de la Butte-Montmartre
- 1948
- Cyclo-cross de la Butte-Montmartre
- 1949
- Modèle:2e du critérium international de cyclo-cross (L'International)
- Modèle:4e du Championnat de France de cyclo-cross
- Modèle:5e du Championnat de l'Île-de-France
- 1950
- Maillot de champion du monde Champion du monde de cyclo-cross
- Revanche du Championnat du monde
- Cyclo-cross de Montreuil
- 1953
- Modèle:2e du Championnat de l'Île-de-France
Résultats sur les grands tours
Tour de France
- 1947 : Maillot jaune Classement final ; vainqueur de trois étapes - (équipe de l'Ouest, direction : Pierre Cloarec)
- 1948 : Modèle:16e du classement général ; Modèle:3e du Grand Prix de la montagne - (équipe de France, direction : Maurice Archambaud)
- 1949 : Modèle:4e du classement général et vainqueur d'une étape ; Modèle:3e du Grand Prix de la montagne - (équipe Ouest-Nord, direction : François Lamour)
- 1950 : Modèle:12e du classement général ; Modèle:3e du Grand Prix de la montagne - (équipe de l'Ouest, direction : Pierre Cloarec)
- 1951 : Modèle:27e du classement général - (équipe de Paris, direction : Jean Maréchal)
- 1952 : Modèle:5e du classement général et vainqueur d'une étape - (équipe de France, direction : Marcel Bidot)
- 1953 : abandon (Modèle:14e), vainqueur d'une étape et Maillot jaune maillot jaune pendant un jour - (équipe de l'Ouest, direction : Léon Le Calvez)
- 1954 : abandon (Modèle:5e) - (équipe de l'Ouest, direction : Léon Le Calvez)
- 1955 : abandon (Modèle:10e) - (équipe de l'Ouest, direction : Léon Le Calvez)
- 1959 : hors-délais (Modèle:20e) - (équipe Paris Nord-Ouest, direction : Jean Mazier)
Tour d'Italie
- 1950 : abandon (Modèle:13e) - (équipe Viscontea-Ursus, direction : Gaetano Belloni)
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
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- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
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- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
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- Robert Dutein, 1947, Le Tour de France de la paix retrouvée, reportage de six pages publié en 1973 dans l'hebdomadaire des éditions Tallandier Le Journal de la France Modèle:N° dont la page de couverture est une photo en couleur de Jean Robic, les pages intérieures dénombrant 19 photos dont 6 du coureur breton.
- Modèle:Ouvrage
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Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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