Officier anticonformiste et brillant, il se révèle un stratège et un organisateur hors pair. Fait prisonnier en 1940 pendant la bataille de France, il s'évade et rejoint l'Angleterre. Il prend alors pour nom de guerre « Leclerc » (il sera autorisé à l'ajouter à son patronyme en 1945)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il rencontre à Londres le général de Gaulle, qui lui confie pour mission de rallier l'Afrique-Équatoriale française à la France libre.
Philippe François Marie de Hauteclocque naît le Modèle:Date- au château de Belloy-Saint-Léonard, dans le département de la Somme. Il est issu de la famille de Hauteclocque, originaire de la province d'Artois dont une branche a fait souche en Picardie, de noblesse chevaleresque dont l'existence est prouvée depuis 1340<ref>Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, 2007, p.101. Selon un ouvrage familial, la première mention est en 1127. Régis Valette fait toutefois débuter la filiation suivie et prouvée en 1340. Les Hauteclocque ont reçu des lettres de chevalerie en 1752, leur devise étant « On entend loing haulte clocque</ref>.
Il est le petit-fils de Gustave de Hauteclocque (Arras, 1829 – Naples, Modèle:Date-), historien et archéologue, maire de Bermicourt et de Marie-Henriette de Morgan-Frondeville (1834-1908). Le couple a trois fils : Henry (1862-1914, mort pour la France), Adrien (1864-1945) et Wallerand (1866-1914, mort pour la France).
Il est le fils d'Adrien de Hauteclocque (1864-1945) et de Marie-Thérèse van der Cruisse de Waziers (1870-1956), fille elle-même de Louis van der Cruisse de Waziers (1820-1907) et de Léontine du Passage (1841-1913).
Philippe de Hauteclocque grandit au sein d'une fratrie de six enfants :
Guy de Hauteclocque (1892-1965) qui épouse Madeleine de Gargan (sœur de la maréchale Leclerc), dont postérité ;
Françoise de Hauteclocque (1895-1919), qui épouse Renaud de Chaumont-Quitry (sans postérité) ;
Madeleine de Hauteclocque (1897-1935), religieuse dominicaine ;
Yvonne de Hauteclocque (1900-1967), qui épouse Pierre de Bodard de La Jacopière, dont postérité ;
Colette de Hauteclocque (1906-1990), qui épouse Jacques de Baynast de Septfontaines, dont postérité.
Ses parents assurent son éducation jusqu'à l’âge de Modèle:Unité. Il entre en quatrième en 1915 au collège de La Providence d'Amiens, évacué à Poitiers au cours de la Première Guerre mondiale, où il poursuit ses études en lycée<ref>José Brice, Patton-Leclerc, éd. Société des Écrivains, 2014, Modèle:ISBN, Modèle:ISBN, 190 p., Modèle:P.</ref>,<ref>Christine Levisse-Touzé et Musée Jean Moulin, Philippe Leclerc de Hauteclocque, 1902-1947: la légende d'un héros, éd. Paris-Musées, 2002, Modèle:ISBN, Modèle:ISBN, 159 p., Modèle:P.</ref>,<ref>Michel Marmin, Leclerc, Éditions Chronique, 2013, Modèle:ISBN, 136 p., Philippe fait ses études chez les Jésuites.</ref>.
Le futur maréchal Leclerc habite une maison, face à la gare de Saint-Cyr-l'École, avec sa famille de 1932 à 1938. Il est alors, en tant que capitaine, instructeur à l’école spéciale militaire. Charles, l’un de ses enfants, y fait ses premiers pas.
Hubert Leclerc de Hauteclocque (1927-2015)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, maire de Tailly (Somme) de 1965 à 2008<ref>Modèle:Article.</ref>, commandeur de la Légion d'honneur, qui épouse le 31 octobre 1956, Marie-Églé de Buxeuil de Roujoux. D'où : Bénédicte<ref>Modèle:Article.</ref>, Sylvia(+), Marie-Thérèse et Gilone ; il joua un rôle important au sein du syndicat des propriétaires forestiers privés, notamment en 1963 pour assouplir le projet de la loi « Pisani »<ref>Modèle:Lien web.</ref> ;
Jeanne Leclerc de Hauteclocque (1931-2018), qui épouse, le Modèle:Date-, Robert Galley (1921-2012), engagé dans les FFL à Londres en 1940, compagnon de la Libération, grand officier de la Légion d'honneur, député de l'Aube, ministre, maire de Troyes. D'où deux enfants : Philippe et Alexis Galley ;
Michel Leclerc de Hauteclocque (1933-2014), colonel de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur, qui épouse le Modèle:Date-, Béatrice Guilhem de Pothuau. D'où : Isabelle, Arnaud, Sabine, Emmanuel, Hélène et Xavier ;
Bénédicte Leclerc de Hauteclocque (née en 1936), qui épouse, le Modèle:Date- à Tailly, Gérard de Francqueville, chevalier de la Légion d'honneur, d'où : Philippe, Pierre-Emmanuel, Thibault et Laure.
De tradition catholique<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et fervent pratiquant, il manifeste toute sa vie son attachement à sa foi.
Parcours militaire
Débuts
Le lieutenant de Hauteclocque a pour première affectation le [[5e régiment de cuirassiers|Modèle:5e de cuirassiers]] à Trèves en Rhénanie-Palatinat; après y avoir passé un an, il obtient une affectation au [[8e régiment de spahis algériens|Modèle:8e]], au Maroc. Il participe à la " pacification " du territoire au cours de la guerre du Rif, durant laquelle il se distingue. En 1929, le commandement du [[Goumiers marocains|Modèle:38e]] lui est confié.
Il devient instructeur à l'École de Saint-Cyr en 1931. Lors d'un exercice à cheval, sa jambe se casse sous sa monture ce qui lui vaudra d'utiliser une canne tout le reste de sa vie (Modèle:Référence nécessaire).
Au cours d'un second séjour au Maroc, il est promu capitaine en 1934, et obtient la Légion d'honneur. En 1938, il réussit le concours d'entrée à l'École de Guerre, dont il sort major en 1939.
Il est « issu d'une famille Action française jusqu'en 1940 »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Harvsp, signale que l'engagement dans l'Action française de la famille Modèle:Citation.</ref>. Il lit l'Action française, sans adhérer à l'ensemble de la doctrine, appréciant surtout l'exaltation des valeurs de la France monarchique contenues dans ce journal et le fait qu'il fonde sa politique sur cette notion : « Le présent vient du passé »<ref name="vezinet">Modèle:Harvsp.</ref>. Chevauchant à la tête de son escadron lors de la revue du Modèle:Date- et passant devant la tribune officielle où se tiennent Léon Blum et Édouard Daladier, il aurait brocardé ce dernier d'un Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Il rompt avec l'Action française en 1940, jugeant que le mouvement trahit ses idées et fourvoie les élites qui le suivent. Il se défait également, à cette même époque, des préjugés antisémites des milieux maurrassiens<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Toutefois, il maintient sa lecture quotidienne de L'Action française pendant ses conquêtes africaines<ref>Modèle:Article</ref>. Après la guerre, il n'évoque plus Charles Maurras que pour juger sa philosophie critiquable et fera détruire les exemplaires du journal conservés à Tailly<ref name="vezinet"/>.
Campagne de France (1939-1940)
En mai 1940, le capitaine Philippe de Hauteclocque est chef du Modèle:3e à l'état-major de la [[4e division d'infanterie (France)|Modèle:4e d'infanterie]], qui fait mouvement vers la Belgique du 12 au 14 mai 1940 et dont certains éléments se trouvent encerclés dans la Poche de Lille durant les derniers jours du mois de mai.
Le 28 mai, alors que la capitulation du groupement Molinié est proche et qu'il est devenu inutile, le capitaine de Hauteclocque obtient de son chef, le général Musse, l'autorisation de tenter de traverser les lignes allemandes pour échapper à la captivité. Il part vers la porte de Douai et récupère une bicyclette abandonnée. Il va mettre le cap au sud, échapper plusieurs fois à la capture et abandonner casque et ceinturon, guidé par la rage de s'échapper pour reprendre le combat.
Le Modèle:Date-, il est capturé en vêtements pseudo-civils et à bicyclette<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Fouillé, il est trahi par un certificat de paiement de l'école militaire. Emprisonné, il réussit à récupérer son portefeuille dans le sac (laissé imprudemment à sa portée) où était stocké le résultat de la fouille allemande. Il détruit la pièce compromettante (paraît-il en la mangeant) et réussit à remettre le portefeuille en place sans être vu.
Lors de son interrogatoire à la mairie de Bohain-en-Vermandois par un officier allemand, il affirme être réformé comme père de famille de six enfants. Il subit la raillerie de l'officier qui s'étonne qu'à Modèle:Nombre il ne soit pas en train de défendre son «Vaterland». Certainement fatigué de ramasser des prisonniers, l'officier l'invite à décamper de façon dédaigneuse, non sans avoir affirmé que :
Modèle:Citation bloc
Leclerc n'oubliera jamais cette insulte, à laquelle il s'abstient néanmoins de répondre. Il rejoint les lignes françaises en traversant le canal du Nord et réintègre alors une unité combattante.
Le 15 juin, il participe à une contre-offensive dans la plaine de Champagne. Il est blessé à la tête, à Magnant dans l’Aube. Les blindés allemands ont ouvert le feu sur la maison dans laquelle il se trouvait et une partie du plafond s'est effondrée sur lui. La blessure ne semble pas l'affecter, à tel point qu'il continue le combat, jusqu'à ce qu'il soit de nouveau fait prisonnier.
Le Modèle:Date-, il parvient à s'évader de l'hôpital d'Avallon et prend le parti de continuer sa route, pour poursuivre la lutte. Il atteint Paris le 21 juin.
À bicyclette, malgré l'occupation allemande, il rejoint sa femme et leurs six enfants sur les routes de l'exode, près de Libourne en Gironde. Après les avoir mis au courant de sa volonté de se battre, il se rend à Bayonne où il obtient le Modèle:Date- un visa pour le Portugal, mais pas pour l'Espagne.
Repassant la ligne de démarcation le Modèle:Date-, il est le lendemain<ref>en train.</ref> à Perpignan où il obtient son visa pour l'Espagne. Arrivé le 12 à Cerbère par le train, il est brièvement arrêté le 13 à Port-Bou par les douaniers espagnols qui le font conduire à Figueras pour interrogatoire et jugement, à cause d'un excédent de devises étrangères<ref group="Note">Modèle:Unité au lieu des Modèle:Unité autorisés. On lui confisque tout, sauf des dollars, cachés dans ses chaussettes.</ref>.
Il se présente au général de Gaulle le Modèle:Date-. Afin d'éviter que des représailles ne soient dirigées contre sa famille, il a pris le pseudonyme de «François Leclerc», le patronyme étant très fréquent en Picardie et à Belloy même<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Un témoignage publié anonymement dans la Revue de la France Libre, Modèle:N°bis, juin 1965 et intitulé « La ténacité de Leclerc et l'épopée de son ralliement », évoque également le pseudonyme « François Leclerc ».</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Selon Modèle:Ouvrage (tiré à Modèle:Nombre), en revanche : Modèle:Citation</ref>.
Cette décision a probablement changé sa vie. Le général de Gaulle, reconnaissant en lui un chef exceptionnel, le promeut de capitaine à chef d'escadron<ref group="Note">Le grade de chef d'escadrons (avec un S) dans l'arme de la cavalerie correspond à celui de commandant.</ref> dès leur première rencontre et lui donne pour mission de rallier l'Afrique-Équatoriale française à la France libre.
Le Modèle:Date-, il quitte l'Angleterre pour le Cameroun avec René Pleven, André Parant et Claude Hettier de Boislambert. Le voyage se fait à bord d'un hydravion Sunderland, le Clyde<ref name="destrem">̺Modèle:Harvsp. Cet aéronef manquera de s'écraser au décollage à l'escale de Lisbonne et « la route sera longue et semée d'écueils ».</ref>. Il atterrit à Lagos le Modèle:Date-. Dix jours plus tard, il débarque de nuit en pirogue à Douala avec Modèle:Nombre. Il fait la connaissance du commandant Louis Dio, qui arrive de Fort-Lamy à la tête d'un détachement du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. Il parvient à convaincre les autorités fidèles à Vichy de s'effacer et rallie le Cameroun, le Tchad et le Congo à la cause de la France libre, sous l’égide de Félix Éboué et du colonel de Larminat.
Jugeant son grade de commandant insuffisant, face au gouverneur général et au lieutenant-colonel Bureau, commandant les troupes à Douala, il arrache les quatre galons de sa manche gauche pour en recoudre un sur celle de droite : le voici colonel, lui qui n'était qu'un simple capitaine un mois plus tôt.
Leclerc est nommé Commissaire général du Cameroun et le Modèle:Date-, c'est toute l'Afrique-Équatoriale française, à l'exception du Gabon, qui s'est ralliée au général de Gaulle. Celui-ci, au cours d'une visite à Douala le Modèle:Date-, donne son accord à Leclerc pour qu'il tente de rallier ce dernier pays à sa cause.
Leclerc est alors officiellement confirmé au grade de colonel par le général de Gaulle, grade qu'il s'était attribué Modèle:Citation, selon l'expression de De Gaulle, en arrivant au Cameroun pour ne pas être en infériorité hiérarchique par rapport au lieutenant-colonel Bureau<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref> en poste à Douala, et il est désigné comme commandant militaire du Tchad.
La France libre a pour la première fois une assise territoriale et stratégique significative.
À partir de ces bases, sa colonne, qui compte notamment le capitaine Massu, effectue des raids de plusieurs milliers de kilomètres au milieu du désert, avec un équipement peu adapté aux conditions climatiques et au sol sableux, et se dirige vers des postes italiens.
Ayant pris l'oasis de Koufra (Modèle:Date-) avec un canon et Modèle:Nombre seulement (par surprise, avec des effectifs limités et avec une grande rapidité, ce qui sera plus tard sa tactique dans ses combats sur le sol français en 1944), il fait le serment avec ses soldats de ne pas déposer les armes avant d'avoir vu le drapeau français flotter sur la cathédrale de Strasbourg.
Le Modèle:Date-, il est déchu de la nationalité française par un décret du gouvernement de Vichy<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, la cour martiale de Gannat le condamne à mort par contumace et à la confiscation de ses biens pour « crimes et manœuvres contre l'unité et la sauvegarde de la patrie »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Parallèlement, il est promu général de brigade dès le mois d’août 1941, mais, trouvant cette promotion prématurée, il n’arborera ses étoiles que plus tard, lorsque ses hommes lui offriront un képi étoilé cousu main.
Campagne du Fezzan
En février-mars 1942, il mène une campagne dans le Fezzan italien. Nommé le Modèle:Date- commandant supérieur des troupes de l'Afrique française libre, il part pour Brazzaville, laissant le colonel François Ingold à la tête des troupes du Tchad. Le Modèle:Date-, de Gaulle lui donne l'ordre de conquérir le Fezzan et d'avancer jusqu'à Tripoli, de même qu'il prescrit l'envoi de troupes au Niger, afin de rallier à la France libre l'Afrique-Occidentale française (objectif qu'il abandonne finalement à la mi-novembre).
Puis, rejoint par la colonne volante de Jean Rémy, détachée des Forces françaises libres du Western Desert, il participe avec la [[8e armée (Royaume-Uni)|Modèle:8e britannique]] à la campagne de Tunisie contre l'Afrika Korps. Après la bataille de Ksar Ghilane, où la Force L (L pour Leclerc) résiste victorieusement à une attaque allemande, il s'empare de Gabès, puis entre à Kairouan le 12 avril. Huit jours plus tard, il participe, à Tunis, au défilé de la victoire, à la tête de ses troupes (au sein des troupes anglo-américaines et non avec les Français de l'Armée d'Afrique, que les FFL ont parfois combattu, notamment à Dakar).
Modèle:Citation bloc
Leclerc se consacre dès lors à forger l'outil du renouveau de l'Armée française.
Libération de la France et fin de la guerre (1943-1945)
Maroc : l'outil se forge
Leclerc est nommé général de division le Modèle:Date-, la Force L devenant Modèle:2e française libre (Modèle:2e) le 30 mai, sur le sol africain. Renvoyée par le général Giraud en Libye le 10 juin, sa division reçoit le renfort d'évadés de France par l'Espagne et d'unités issues des troupes vichystes ralliées de l'Armée d'Afrique. Rebaptisée [[2e division blindée (France)|Modèle:2e blindée]] (Modèle:2e) le 24 août 1943 , elle est réorganisée sur le modèle américain, et rejoint, en septembre 1943, le camp de Temara, au Maroc, où elle demeure jusqu'en avril 1944, pour y parfaire son entraînement et compléter ses effectifs. Il reçoit enfin l'affectation d'un régiment de chasseurs de chars, le RBFM, qui lui avait été promis.
Le Modèle:Date-, la Modèle:2e au complet entame son embarquement pour l'Angleterre, où elle est affectée à la [[3e armée (États-Unis)|Modèle:3e américaine]] du général Patton. Une grande unité française, armée, équipée et structurée à l'américaine, va combattre sous commandement américain.
Débarquement en Normandie
[[Fichier:Leclerc-p011247.jpg|vignette|Leclerc, en Normandie, avec les hommes du [[501e régiment de chars de combat|Modèle:501e]].]]
Envoyée en Normandie, la Modèle:2e débarque le Modèle:Date- dans la Manche, sur la plage de Saint-Martin-de-Varreville, et va établir son premier camp à Vesly, dans un champ dénommé «champ Robert», où elle séjourne dix jours, le temps de s'organiser, avant de faire route sur Argentan et Alençon, tout en ayant au passage prêté main-forte, lors de la fermeture de la poche de Falaise, à Chambois-Mont-Ormel.
Faisant partie de la Modèle:3e du général Patton, la division de Leclerc, ou «division Croix de Lorraine», devient parfois même le fer de lance des attaques américaines. Sa division libère, le 12 août, Alençon, s'illustre dans la forêt d'Écouves mais bute, le 13 août, à Argentan, qu'elle ne peut investir, gênant, en fait, les mouvements américains. Leclerc demande alors l'autorisation de quitter le théâtre des opérations en Normandie, pour : Modèle:Citation.
Il a à sa disposition un char PC de commandement armé d'un simulacre de canon en bois, le Tailly.
Il peut, au passage, le 2 août 1944, s'arrêter chez ses cousins à Prétot-Sainte-Suzanne, chez Françoise de Hautecloque. Il en repart accompagné des deux premiers engagés sur le sol de France (un neveu et son ami).
Marche sur Paris
Après les demandes répétées du général de Gaulle aux alliés, le général Marie-Pierre Kœnig porte le 22 août 1944 une seconde lettre de De Gaulle au général Eisenhower. Celui-ci informe alors le général Marshall, chef d'état-major de Roosevelt, qu'il a donné l'ordre de libérer Paris<ref>Modèle:Lien web</ref>, car l’insurrection ayant démarré le 19 août, la situation était grave dans la capitale. Dans la soirée, le général Omar Bradley autorise le général Leclerc à marcher sur Paris<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Au château de Rambouillet, le soir du 23 août le général Leclerc et le général de Gaulle se rencontrent pour mettre la touche finale de l'entrée dans Paris<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La Modèle:2e fonce pour la libération de Paris dans une attaque audacieuse et, le Modèle:Date-, le général Leclerc reçoit la reddition du général von Choltitz, gouverneur militaire allemand de Paris, dans les appartements du préfet de police Charles Luizet. Ils se rendent ensuite à la gare de Paris-Montparnasse, où la capitulation des troupes nazies est signée également par le chef communiste Rol Tanguy. La capitale a été libérée en deux jours, en particulier par l'action menée de l'intérieur par ces mêmes forces résistantes sous les ordres de Rol Tanguy, dans un mélange de liesse et de coups de feu. Les blindés de Leclerc ont exercé une pression supplémentaire sur les forces nazies.
Les généraux de Gaulle et Leclerc descendent alors côte à côte l'avenue des Champs-Élysées le 26 août alors qu'éclatent encore des accrochages sporadiques.
Autorisé à prendre une courte permission chez lui à Tailly, où il se rend en avion, il retrouve sa famille qu'il n'avait pas vue depuis quatre années. Il rentre après deux jours de séjour accompagné de ses deux fils aînés, Henri (18 ans) et Hubert (17 ans) qui s'engagent dans les unités de la Modèle:2e. Le combat reprend, en famille.
Marche sur Strasbourg
Partie de Paris le Modèle:Date-, la Modèle:2e se dirige vers l'Est pour des combats contre le général von Manteuffel durant lesquels la [[112e Panzerbrigaden|Modèle:112e Brigade]] est écrasée à Dompaire le 13 septembre perdant 59 chars<ref group=Note>Deux chars Panther capturés intacts orneront l'entrée de l'esplanade des Invalides. L'un d'eux est au Musée des blindés à Saumur.</ref>. Après une pause imposée par le commandement américain, l'axe de marche est dirigé sur Strasbourg.
Pendant la pause face à la Modèle:Langue (Modèle:1re de défense), Leclerc a connaissance d'exactions allemandes. Il adresse une lettre de mise en garde au Kampfkommandant de Baccarat :
Modèle:Citation bloc
Le général Feuchtinger n'exécute pas la déportation prévue, et part avant l'attaque du 29 octobre.
Avant la fin de l'année 1944, le 23 novembre, ses troupes libèrent Strasbourg à l'issue d'une charge partie de Baccarat, ville libérée le 31 octobre, et traversant des cols des Vosges difficilement praticables et barrés.
C'est l'occasion d'une prise d'armes à Strasbourg pour rappeler que le serment de Koufra a été tenu.
Cependant, Leclerc est cloué en Alsace et doit se battre contre sa hiérarchie. Sa division est bloquée dans la plaine d'Alsace inondée, en position défensive. Il travaille à la réduction de la poche de Colmar puis à celle de Royan. Ses relations sont difficiles avec le général de Monsabert. Leurs conceptions militaires s'affrontent.
En Allemagne
Dans les premiers jours de mai, passés en Allemagne, les soldats de la Modèle:2e découvrent les horreurs des camps de concentration et portent secours à des Français rescapés de Dachau<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Ils s'emparent brillamment, dans la nuit du 4 au Modèle:Date-, du Kehlsteinhaus, le « nid d'aigle » d'Adolf Hitler, à Berchtesgaden, en Bavière, et le tiennent jusqu'au 10 mai, date à laquelle ils sont remplacés par des troupes américaines.
En réalité, plusieurs unités revendiquent le fait que leurs hommes aient atteint les premiers le « Nid d'aigle », notamment :
les éléments de la [[2e division blindée (France)|Modèle:2e blindée française]], Georges Buis et Paul Repiton-Préneuf, qui auraient été présents dès la nuit du 4 au 5 mai, et auraient dû partir le 10 sur demande du commandement américain, après avoir pris de nombreuses photographies <ref>Général Georges Buis, Les fanfares perdues, 1975.</ref>.
la Easy Company, du [[506e régiment d'infanterie parachutée (États-Unis)|Modèle:506e d'infanterie]], [[101e division aéroportée (États-Unis)|Modèle:101e aéroportée américaine]] <ref>Modèle:Lien vidéo</ref> prétend également être arrivée la première.
Affaire des Waffen-SS français
Le 6 mai au matin, Leclerc prend ses quartiers dans le village de Bad Reichenhall (Haute-Bavière), non loin de Berchtesgaden. Le même jour, douze Waffen-SS français, issus pour la plupart de la division Charlemagne, ont été capturés par les Américains. Ils sont remis à la [[2e division blindée (France)|Modèle:2e]]. Quelques clichés photographiques ont été pris lors de cette rencontre entre Français<ref>Modèle:Lien web</ref>. Leclerc a un bref échange avec les prisonniers, demandant à l'un d'eux : Modèle:Citation Le SS français aurait alors répondu que Leclerc portait lui-même un uniforme américain.
Selon les témoignages existants, Leclerc aurait ensuite quitté les lieux, en déclarant sur le ton de l'agacement : Modèle:Citation<ref name="Notin330333">Modèle:Harvsp.</ref> Le GPRF, informé de l'existence des prisonniers, ne reçoit plus ensuite aucune nouvelle et s'en inquiète par télégramme le Modèle:Date-. Les autorités de Paris ignorent alors que les douze SS français ont été fusillés, le 7 ou le 8 mai, dans une clairière, au lieu-dit Kugelbach, par des soldats du régiment de marche du Tchad (des républicains espagnols de la Modèle:Langue). Exécutés par groupe de quatre, ils ont été assistés religieusement par le père Maxime Gaume, aumônier de la division. L'exécution des prisonniers ne s'est accompagnée d'aucun jugement, le tribunal militaire de la Modèle:2e ne s'étant pas réuni pour l'occasion.
Plusieurs décennies après les faits, la responsabilité de cet acte, qui s'inscrit dans le cadre plus large de la répression de la collaboration avec l'Allemagne nazie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, n'a pas pu être déterminée. Le père Gaume, désigné pour assister les fusillés, aurait déclaré que la décision d'exécuter les prisonniers avait été prise Modèle:Citation de la division<ref>Modèle:Article.</ref>. Le 2 août 1948, le même père Gaume déclare aux gendarmes du Dahomey que l'ordre de fusiller les prisonniers avait été donné par Modèle:Citation, sans plus de précisions<ref>Document conservé aux archives du Loir-et-Cher publié par Modèle:Ouvrage.</ref>.
Au moment de l'exécution, le lieutenant Morvan, qui commandait l'un des pelotons, aurait évoqué Modèle:Citation. Jean-Christophe Notin, biographe de Leclerc, estime impossible de déterminer ce que recouvre exactement ce terme de Modèle:Citation et s'abstient dès lors, de conclure si l'ordre d'exécution a été donné par Leclerc lui-même, Modèle:Citation, qui aurait alors cédé à un accès de colère, ou par un autre officier supérieur, qui aurait interprété le Modèle:Citation de Leclerc comme un ordre de les fusiller. Jean-Christophe Notin estime que Modèle:Citation. En l'absence de toute conclusion définitive, il replace cependant cet épisode dans le contexte Modèle:Citation.
Le 22 juin 1945<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Leclerc fait ses adieux avec solennité à sa division. Il la quitte pour rejoindre le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, mis sur pied pour intervenir en Indochine française, que l'empire du Japon occupe depuis 1940 et contrôle totalement depuis le coup de force du 9 mars 1945. Leclerc prend en charge l'entraînement du Corps expéditionnaire, mais le Japon annonce finalement sa capitulation en août. Leclerc arrive le 22 août à la base alliée de Kandy (Ceylan) pour préparer l'entrée de ses troupes en Indochine, où différents groupes indépendantistes prennent le pouvoir et une partie des Français demeurent prisonniers des Japonais.
Leclerc apprend de la bouche du commandant britannique Louis Mountbatten que Britanniques et Chinois, en vertu des accords de Potsdam négociés sans la France, pénétreront les premiers en Indochine française et que les troupes françaises n'ont pas encore l'autorisation d'y débarquer.
Leclerc, bloqué à Ceylan et empêché de secourir les populations françaises, alerte de Gaulle pour qu'il fasse pression sur le président Truman, mais les États-Unis s'abstiennent d'intervenir pour ne pas mécontenter le président chinois Tchang Kaï-chek<ref>Jacques Dalloz, La Guerre d'Indochine, Seuil, 1987, Modèle:P..</ref>.
Le Modèle:Date-, Leclerc signe, au nom de la France, les actes de capitulation du Japon à bord du cuirassé Modèle:USS, en rade de Tokyo. Le Modèle:Date-, il est présent à la signature de la reddition japonaise à Singapour <ref group=Note>Cette signature est fidèlement reconstituée au sein du Modèle:Lien de Fort Siloso, sur l'île Sentosa, près de Singapour, et où figure le général Leclerc parmi les représentants des Forces Alliées face aux Japonais, en personnages de cire.</ref>.
Insigne de la Modèle:2e blindée fabriqué en Angleterre avant son débarquement en Normandie. Cet emblème représente la France, avec en son centre la croix de Lorraine.
Ce n'est que le 5 octobre que Leclerc, après avoir enfin reçu l'autorisation des Alliés, peut débarquer en Indochine, pour en entamer la reconquête et participer au désarmement des troupes japonaises. La destruction de l'administration coloniale par les Japonais en mars 1945 et la reddition des Japonais en août, ont laissé le territoire indochinois en plein chaos, les indépendantistes vietnamiens, cambodgiens et laotiens ayant les mains libres. Hô Chi Minh, chef du Việt Minh communiste, a notamment proclamé le Modèle:Date- (jour de la capitulation officielle du Japon) l'indépendance du Viêt Nam.
La reprise en main du Cambodge est aisée : le roi Norodom Sihanouk ayant invité les Français à rétablir leur protectorat, Leclerc peut arrêter facilement le premier ministre indépendantiste Son Ngoc Thanh.
La situation est nettement plus complexe en territoire vietnamien, où les hommes de Leclerc parviennent progressivement, entre octobre 1945 et janvier 1946, à rétablir la souveraineté française dans toute la Cochinchine, puis dans le Sud-Annam, tandis que le nord de l'Annam et tout le Tonkin demeurent sous le contrôle du Việt Minh. Les accords Hô-Sainteny permettent finalement de débloquer la situation, en lançant un processus de négociations avec les indépendantistes communistes vietnamiens.
Le Modèle:Date, le Corps expéditionnaire, commandé par Leclerc, peut enfin faire son entrée dans Hanoï. Le 26 mars, Leclerc rencontre Hô Chi Minh, et leur prise de contact se passe bien, Leclerc étant favorable à une résolution par la voie politique de la crise qui secoue la colonie française. En mai 1946, les troupes de Leclerc achèvent de reprendre le contrôle de l'Indochine en s'assurant celui du Laos <ref>Carine Hahn, Le Laos, Karthala, 1999, pages 93-96.</ref>.
Le Modèle:Date-, Leclerc est nommé inspecteur des forces terrestres en Afrique du Nord. Pour qu'il accepte plus facilement ce poste moins prestigieux, il est promu général d'armée deux jours plus tard <ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Mort
Circonstances et controverses
Modèle:Article détaillé
Le Modèle:Date-, au cours d'une tournée d'inspection en Afrique du Nord, l'avion de Leclerc, un B-25 Mitchell est pris dans une tempête de sable. On suppose que le pilote est descendu à basse altitude pour trouver des repères géographiques, mais l'avion a percuté le remblai de la voie ferrée, à côté du Djebel Aïssa, non loin de Colomb-Béchar<ref name="Merchet">Modèle:Lien web.Modèle:Citation</ref>. Les douze occupants de l'appareil sont tués sur le coup.
Un treizième cadavre aurait été retrouvé dans la carcasse de l'avion<ref name="Merchet" />. Selon le général Vézinet, il ne s'agirait que de vertèbres cervicales<ref name="Vézinet">Modèle:HarvspModèle:Citation</ref>. Ce treizième corps, jamais identifié<ref name="Merchet" />, a alimenté l'idée d'un complot<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Conrad Kilian, mort le Modèle:Date- dans des circonstances controversées, est le premier à lancer l'idée : l'Angleterre aurait fait assassiner Leclerc à cause de la guerre secrète du pétrole dans le Fezzan, dans la partie ouest de la Libye. Cette théorie est reprise par la suite par d'autres sources<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Aucune preuve n'a toutefois permis de la confirmer.
A contrario, Jean-Christophe Notin apporte des pistes de réflexion montrant que l'avion, modifié pour accueillir des passagers et déséquilibré par l'ajout d'une couchette à l'arrière, aurait simplement décroché alors qu'il volait à basse altitude, ainsi qu'il avait tendance à le faire à la suite de ces modifications<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref> Modèle:Lien web </ref>. Selon la même source, qui cite plusieurs exemples, Leclerc avait à de nombreuses reprises durant la Seconde Guerre mondiale forcé des équipages à voler dans des conditions plus que défavorables, ce qui provoqua plusieurs accidents.
La nouvelle de cette mort est un choc pour une France qui se relève difficilement d'une terrible guerre et voyait en cet homme le libérateur de Paris et de Strasbourg, celui qui avait lavé l'affront de la défaite de 1940.
La dépouille mortelle, ainsi que celle de ses onze compagnons, est transférée d'Alger à Toulon à bord du croiseur Émile Bertin entre le 3 et le Modèle:Date. Après un hommage national à Notre-Dame, la [[2e division blindée (France)|Modèle:2e]] escorte son chef vers l'Arc de Triomphe, où une foule de Français vient s'incliner devant le cercueil du général. Il est inhumé dans la crypte des Invalides, dans le caveau des gouverneurs<ref>Modèle:Harvsp, Prologue Modèle:P..</ref>.
(Nota : la médaille militaire se porte en avant la LH pour les officiers généraux ayant commandé au front, attention selon La Grande Chancellerie aucun texte officiel n'existe et il s'agit d'une simple habitude)
Il est élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume par décret du Modèle:Date<ref>Décret publié au JO du 24 août, page 8430.</ref> (Avant lui, deux autres généraux d'armée s'étant illustrés au cours de la Seconde Guerre mondiale avaient été élevés à la dignité de maréchal de France : Jean de Lattre de Tassigny (1889-1952), à titre posthume, par décret du 15 janvier 1952<ref>Publié au JO du 16 janvier, page 666.</ref> et Alphonse Juin (1888-1967), de son vivant, par décret du 7 mai 1952<ref>Paru au JO du 8 mai, page 4713.</ref>. Après lui, un autre général d'armée est fait maréchal : Pierre Kœnig (1898-1970), à titre posthume, par décret du 6 juin 1984<ref>Publié au JO du 8 juin, page 1775.</ref>).
Tailly-l'Arbre-à-Mouches (Somme) : dans les communs du château de la famille Leclerc de Hautecloque, exposition consacrée à l'épopée du maréchal Leclerc de Hauteclocque et à la Libération de la France en 1944 ;
Wasselonne (Bas-Rhin) : plaque commémorative en hommage au général Leclerc ;
Timbre du Kirghizistan à l'effigie du maréchal Leclerc.
Institution, voies publiques et matériel militaire
La « Fondation Maréchal Leclerc », sous l'égide de la Fondation de France, créée et dirigée pendant Modèle:Nobr par le lieutenant-colonel Philippe Peschaud (1915-2006), un proche de Leclerc, n'a eu de cesse de raviver, dans la mémoire collective des Français, le souvenir de cet acteur capital de l'histoire de France.
Le quartier Leclerc à Illkirch-Graffenstaden, commune voisine de Strasbourg, où sont aujourd'hui casernés l'état-major de la [[2e brigade blindée (France)|Modèle:2ebrigade blindée]], la [[2e compagnie de commandement et de transmissions|Modèle:2e compagnie de commandement et de transmissions]] et le 291e Jägerbataillonallemand.
Le lien « Généalogie de la famille de Hauteclocque » n'ayant pas été mis à jour n'est plus en état de fonctionner : voyez Notice Historique et Généalogique sur la Maison de Hauteclocque, 1163-1901, par le comte Alfred de Hauteclocque» à cette adresse : gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5617591f.