Céreste

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Modèle:Homophone Modèle:Infobox Commune de France

Céreste est une commune française située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le nom de ses habitants est Cérestain<ref name="tresor"/>.

Modèle:Sommaire

Géographie

Protégée au nord par les monts de Vaucluse, et au sud par la chaîne du Luberon, Céreste est à la frontière entre la Basse et la Haute Provence, sur l'ancienne via Domitia, à Modèle:Unité d’altitude<ref name="La Torre"/>. Modèle:Multiple image

Communes limitrophes

Modèle:Communes limitrophes

Géologie

Fichier:Lithymnates laurenti 01.JPG
Lithymnetes laurenti Théobald 1937.

Il y a 50 millions d'années, au début de l'éocène, les bassins d'Apt et de Céreste étaient recouverts d'un grand lac intérieur. Le climat de type tropical, avait développé une faune et une flore très riche qui se retrouve dans plaques très fines de calcaires schisteux jusqu'à oligocène. Ces nombreux fossiles correspondent à une flore riveraine (myrica, nymphaea, salix, etc.) et à des poissons, mollusques et insectes<ref>Éocène et Oligocène d pays d'Apt</ref>.

L'accès facile des sites fossilifères permettait leur pillage quasi organisé. L'action du Parc naturel régional du Luberon a permis de le faire diminuer de 95 %<ref>L'action du Parc naturel régional du Luberon</ref>. La commune fait aujourd'hui partie du périmètre de la Réserve naturelle géologique du Luberon, en raison de la proximité à ces sites fossilifères exceptionnels.

Hydrographie

Fichier:FR-04-Landscape12.JPG
Gorges de l'Encrême.

Céreste est arrosée par plusieurs cours d'eau : en plus de l'Encrême<ref>Fiche de l'Encrême sur le site du SANDRE</ref>, le Calavon<ref>Fiche du Calavon sur le site du SANDRE</ref> et l’Aiguebelle<ref>Fiche de l'Ayguebelle sur le site du SANDRE</ref> (dont la source est sulfureuse) traversent la commune. Certains de leurs affluents, comme le ravin de Carluc<ref>Fiche du ravin de Carluc sur le site du SANDRE</ref> coulent également près du village.

Voies de communication et transports

Voies routières

Fichier:Route nationale 100 ombragée.jpg
Alignements d'arbres sur l'ancienne RN 100 aux abords du village.

La commune est à l’extrémité occidentale des Alpes-de-Haute-Provence, en bordure de l’Encrême, sur la route départementale D4100 (ex-route nationale 100).

Services autocars

Lignes régionales, réseau Zou !
Fichier:Zou-PACA.svg
Logo du réseau Zou !

Céreste est desservie par<ref>Zou ! Le réseau de transport de la Région Sud</ref> :

  • 1 ligne de PROXIMITÉ :
Ligne Tracé
Modèle:Bus Zou/correspondance AvignonApt ↔ Céreste ↔ ForcalquierLa Brillanne<ref>Horaires et tarifs Zou ! Ligne 915</ref>

Climat

Modèle:Article détaillé

Une station météo manuelle de Météo-France est installée à Céreste. Les autres stations météos proches de Céreste sont situées à Apt (département de Vaucluse) et Dauphin<ref name="climatheque">Météo-France, « Réseau des postes du Sud-Est », Climathèque, consultée le 11 mars 2013</ref>.

Environnement

Fichier:Doline.JPG
Chênes pubescents dans une doline.

La commune compte Modèle:Unité de bois et forêts, soit la moitié de sa superficie<ref name="tresor"/>.

Flore du versant nord du Luberon

Le versant nord, plus humide et moins chaud que celui qui jouxte la Durance, a déjà une allure plus montagnarde. Il est couvert en grande partie par une chênaie pubescente<ref>Parc naturel régional du Luberon - La chênaie blanche et la chênaie vert</ref>. Mais le chêne pubescent (ou chêne blanc, ou blaque selon le nom local) a besoin de terrains plus riches que le chêne vert du versant sud, et demande de l'ombre pendant les premières années de sa vie. Ce sont d'autres espèces qui lui préparent le terrain : amélanchier, buis, genêt, genévrier commun, pin sylvestre. Ce dernier fournit une ombre permettant à d'autres végétaux de se développer : chêne blanc, mais aussi érable de Montpellier, érable champêtre ou encore alisier blanc.

Faune du versant nord du Luberon

Sur le piémont du massif, on trouve des insectes (sauterelle, mante religieuse, cigale), des arthropodes, comme le grand scolopendre et le grand scorpion jaune, tous deux très venimeux, des reptiles tels que la vipère aspic, venimeuse mais qui fuit au moindre bruit, la couleuvre à échelons, la couleuvre de Montpellier, le seps, le lézard ocellé, le plus grand lézard d'Europe, pouvant atteindre 90 cm de long<ref name="parc Garrigue">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Parc naturel régional du Luberon - La garrigue</ref>.

De nombreux oiseaux sont spécifiques à ce versant, le merle noir, le rouge-gorge, le troglodyte (localement nommé la pétouse ou lou petouso en provençal<ref>Lou Tresor dóu Felibrige (« le trésor du Félibrige »), dictionnaire provençal-français de Frédéric Mistral (1878)</ref>), le pinson des arbres, le geai des chênes, la mésange bleue, la mésange à longue queue, la fauvette à tête noire, l'épervier d'Europe, prédateur des précédents.

En plus de ces espèces typiques du versant nord, on retrouve nombre d'oiseaux ayant colonisé le versant sud, rapaces diurnes d'une part, comme le circaète Jean-le-Blanc, le plus grand des rapaces du Luberon, le vautour percnoptère<ref name="parc falaises">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Parc naturel régional du Luberon - La faune et la flore des falaises</ref>, le faucon et la buse<ref name="parc falaises"/> (toutes espèces menacées), ou nocturnes d'autre part, comme le grand-duc<ref name="parc falaises" />, le moyen-duc, le petit-duc, la hulotte.

Se rencontrent aussi fréquemment des mammifères comme le sanglier, le blaireau en voie d'extinction, ainsi que le renard roux, l'écureuil, des rongeurs dont le plus petit mammifère du monde, le pachyure étrusque<ref name="parc Garrigue"/>.

Modèle:Article détaillé

Risques naturels et technologiques

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Reillanne auquel appartient Céreste est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques<ref name="ddrm39"/>, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011<ref name="prim"/>. La commune de Céreste est également exposée à trois autres risques naturels<ref name="prim"/> :

  • feu de forêt ;
  • inondation ;
  • mouvement de terrain : la commune est presque entièrement concernée par un aléa moyen à fort<ref name="ddrm37"/>.

La commune de Céreste est également exposée à un risque d'origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route<ref name="ppr"/>. La départementale D4100 (ancienne route nationale 100) peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses<ref name="ddrm80"/>, notamment les matières premières à destination ou des produits finis en provenance des usines Arkema de Saint-Auban<ref name="ddrm74"/>.

Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n'existe pour la commune<ref name="ppr"/> et le Dicrim n'existe pas non plus<ref name="dicrim"/>.

La commune a été l'objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle, pour des inondations, glissement de terrain et coulées de boue : en 1986, 1993, 1994, 2008 et 2019<ref name="prim"/>,<ref>Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence, 2008, p. 74</ref>.

Toponymie

La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1054 (Cicereste, Cederesta en 1143<ref name="AHP"/>). Bien que son étymologie ne soit pas clairement établie, elle est rapprochée de celle du Ceyreste proche de La Ciotat, aux origines prégrecques et préceltiques (Kitairesta), formé d’un terme signifiant mont<ref name="Rostaing"/>,<ref name="TGF"/>,<ref name="blanchet15">Philippe Blanchet, Petit dictionnaire des lieux-dits en Provence, Montfaucon, Librairie contemporaine, 2003, Modèle:ISBN, Modèle:P.15</ref>.

Urbanisme

Typologie

Céreste est une commune rurale<ref group=Note>Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Manosque, dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.</ref>. Cette aire, qui regroupe Modèle:Unité, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de Modèle:Unité<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (64,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (66,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52,6 %), terres arables (18,5 %), zones agricoles hétérogènes (12,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,3 %), prairies (2,4 %), zones urbanisées (1,6 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>.

L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Paléontologie

Les fouilles faites à la Combe Joubert ont révélé un site paléolithique de première importance. Dans un dépôt alluvial, ont été retrouvés des bifaces et des produits Levallois datés de la fin du pléistocène moyen mais qui ont une grande similitude avec l'acheuléen supérieur méditerranéen<ref>Les fouilles de la Combe Joubert à Céreste</ref>. Au moins un taxon a été nommé en hommage à la commune : l'insecte coléoptère Chrysomela ceresti. Modèle:Article détaillé

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Fichier:Pont Romain de Céreste.JPG
Pont romain de Céreste

Des tombes de l’âge du bronze ont été retrouvées dans la grotte de Carluc<ref name="Collier9"/>.

Un vicus gallo-romain était établi au quartier Saint-Sauveur. Il s’agit sans doute de Catuiaca, une des mansio de la voie Domitienne<ref name="Collier18"/>,<ref name="archeo-provence"/>. L’époque romaine a laissé un four de potier, un hypogée et des sarcophages à Saint-Sauveur. Un pont romain enjambait l'Aiguebelle ; l'autre, dit "romain", date en vérité du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Archives départementales, viguerie de Forcalquier, classé C50</ref>. En 1758, près de celui de l'Encrême a été découvert une borne milliaire. Le quartier Saint-Martin a lui aussi livré des vestiges romains avec des tombes à incinération et une pierre gravée ATI/IO/Porci V. F.<ref>JJM Féraud, Modèle:Opcit, p. 595.</ref>. Une villa a été découverte par prospection aérienne à La Déguine en 1982<ref>Marc Gauthier, « Provence-Alpes-Côte-d'Azur », Gallia, Tome 43, Modèle:N°2, 1985. Modèle:P.533.</ref>.

Moyen Âge

Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire<ref name="Becker-Piriou"/>.

Le prieuré de Carluc est fondé au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Un autre prieuré, celui de Saint-Sauveur-Au-Pont sur le Calavon, appartenait aux {{#switch: e

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}} à l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon<ref name="Barruol"/>. À partir de 1103, le prieuré de Notre-Dame-de-Beauvoir-et-de-Saint-Michel revient, avec les revenus attachés au prieuré, à l’abbaye Saint-Victor de Marseille<ref name="archeo-provence"/>, auquel est rattaché en 1221 l’église Notre-Dame-de-Brésis<ref name="archeo-provence"/>.

En 1113, Stephanus Scizerest (Étienne de Céreste), fut témoin à Apt et signataire de l'acte d'achat fait par Laugier d'Agoult, évêque d'Apt, des châteaux qui sommaient le rocher de Saignon et du don qu'il en fait à son Église d'Apt<ref>N. Didier, H. Dubled, J. Barruol, Cartulaire de l'Église d'Apt, (835-1130), Librairie Dalloz, Paris, 1967, p. 272.</ref>.

Fichier:Bertrand Du Guesclin.jpg
Bertrand du Guesclin

Au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, entre 1117 et 1122, l'évêque Laugier d'Agoult transigea avec Rodolphe, l'abbé de Saint-Victor de Marseille. L'évêque donna à l'abbé les églises et prieuré de Céreste avec leurs dépendances. Il retint pour son Église un tiers des droits de sépulture et une coupe d'huile d'olive. L'abbé remit à l'évêque le quart des dîmes qu'il prélevait déjà sur Céreste et trois églises rurales en pays d'Apt<ref>N. Didier, H. Dubled, J. Barruol, Cartulaire de l'Église d'Apt, (835-1130), Librairie Dalloz, Paris, 1967, Modèle:P.281.</ref>.

Fichier:19 Raymond de Turenne (fresque de l’Ospedale Santa-Maria della Scala à Sienne) Benvenuto di Giovanni 1436-1518.jpg
Raymond de Turenne par Girolamo di Benvenuto

Le fief de Céreste relevait du comté de Forcalquier au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Lorsque ce comté perd son indépendance en 1209, à la mort de Guillaume II, un de ses neveux, Guillaume de Sabran tente de le relever. Après une lutte de dix ans, il passe un accord à Meyrargues le 29 juin 1220 avec Raimond Bérenger IV, comte de Provence et lui aussi héritier du comté de Forcalquier. Par cet accord, la moitié sud du comté, dont Céreste, lui est donnée. Guillaume de Sabran conserve sa moitié de comté jusqu'à sa mort, vers 1250<ref>Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I, 2011, Modèle:P.486.</ref>.

Du château, ayant appartenu aux Sabran et aux Brancas, subsistent les traces des murailles, parfois doubles, et quelques pans de murs du côté sud. D’autres parties du mur d’enceinte sont entières, avec une bretèche reposant sur quatre corbeaux<ref name="Collier314"/>.

Le fait le plus marquant de cette période fut la bataille de Céreste. Elle opposa les routiers de Bertrand Du Guesclin à l'ost de Provence commandée par le sénéchal Raymond d'Agoult qui avait à ses côtés Raymond de Turenne et son père Guillaume III Roger de Beaufort, neveu de Clément VI. Au cours de l'année 1368, alors que depuis un an Urbain V était retourné à Rome, [[Louis Ier de Naples|Louis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Anjou]] décida de s'approprier la Provence. Il fit appel à Bertrand Du Guesclin qui passa le Rhône au cours du mois de mai, assiégea Tarascon, batailla devant Arles et remonta ensuite vers Apt. Poursuivi par les troupes du sénéchal de Provence, le Breton se replia à Céreste. Le choc entre les deux armées vit la lourde défaite des Provençaux. Cet exploit valut à Du Guesclin d'être excommunié par le pape le Modèle:Date<ref>Édouard Baratier (sous la direction de), Histoire de la Provence, Privat éditeur, Toulouse, 1976, Modèle:P.193.</ref>.

La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre [[Louis Ier d'Anjou|Louis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d'Anjou]] (déjà cité). Le seigneur de Céreste, Louis de Sabran, soutient le duc d’Anjou dès le printemps 1382, ce soutien étant conditionné à la participation du duc à l’expédition de secours à la reine<ref>Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, Modèle:N°162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, Modèle:P.409 et 410 (note 42).</ref>.

La communauté de Céreste relevait de la viguerie de Forcalquier<ref name="archeo-provence"/>.

Période moderne

Fichier:La tour d'Embarbe à Céreste.jpg
La tour d'Embarbe.

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l’activité du village reprend, avec entre la transhumance à longue distance. Les moutons de Céreste partent dans la vallée supérieure du Var, en Provence orientale<ref>André Compan, « Transhumance et douanes aux confins des Basses-Alpes et du Haut Comté de Nice (1814-1840) », Provence historique, volume 11, Modèle:N°46, 1961, Modèle:P.345.</ref>.

Jusqu'en 1648, il n'y eut pas de cure, donc de desservant, dans le village, les offices de l'église paroissiale Saint-Michel et du prieuré de Notre-Dame de Beauvoir étant à la charge des moines de Saint-Victor de Marseille<ref>Jean-Joseph-Maxime Féraud, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Le fief, qui avait dépendu des comtes de Forcalquier puis de Provence, passa à la famille de Brancas<ref name="AHP"/>, qui obtint son érection en marquisat en 1674<ref name="AHP-c111">Édouard Baratier et Ernest Hildesheimer, « Les fiefs provençaux au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle », carte 111 et commentaire in Baratier, Duby & Hildesheimer, Modèle:Opcit.</ref>.

La tour d’Embarbe (d’Embarbo) est une ancienne tour défensive du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, transformée en pigeonnier<ref name="Collier445"/>.

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les frères Estieu exploitaient un four à poteries<ref name="Collier511"/>.

Révolution française

Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792<ref name="club"/>.

Période contemporaine

Fichier:Monuments aux Morts de Céreste.JPG
Monument aux morts de Céreste.

Au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'élevage principal était celui des porcins<ref>E. Garcin, Modèle:Opcit, p. 327.</ref>. La vigne et les oliveraies colonisaient les collines, le blé couvrait les vallées. Et la commune était réputée pour ses truffes d'une exceptionnelle grosseur. Le village comportait plusieurs filatures à soie. Une carrière à ciel ouvert permettait d'exploiter le lignite, elle s'étendait sur 166 hectares<ref>JJM Féraud, Modèle:Opcit, p. 597.</ref>. Sur le chemin de Viens, dans une grotte, était exploité du poudingue utilisé pour faire des pierres meulières<ref>E. Garcin, Modèle:Opcit, p. 326.</ref>. Le vin produit était destiné à l’autoconsommation et à la vente sur les marchés locaux. Cette culture est aujourd’hui abandonnée<ref name="reparaz-medit109"/>.

Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 35 habitants de Céreste sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie<ref>Henri Joannet, Jean-Pierre Pinatel, « Arrestations-condamnations », 1851-Pour mémoire, Les Mées : Les Amis des Mées, 2001, Modèle:P.69.</ref>.

Comme de nombreuses communes du département, Céreste se dote d’une école bien avant les lois Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu<ref name="labadie9"/>. La même instruction est donnée aux filles, la loi Falloux (1851) imposant l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants<ref name="labadie16"/>. La commune profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour construire une école neuve. C'est l'actuel groupe scolaire, sis boulevard Victor Hugo, qui regroupe école maternelle et élémentaire<ref name="labadie11"/>.

René Char et la Résistance

Fichier:Céreste Maison de René Char.jpg
Plaque commémorative sur la maison de René Char.

En septembre 1939, René Char est mobilisé à Paris pour une dizaine de jours puis à Nîmes comme simple soldat<ref>Georges-Louis Roux, La Nuit d'Alexandre, René Char, l'ami et le résistant, Grasset, 2003, Modèle:P., 47 et 55</ref>.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le poète fut mobilisé dans le 173e R.A. régiment qui était affecté en Alsace. Au cours de la débâcle, en 1940, il assura à ses hommes une retraite organisée ce qui lui permit d’occuper le pont de Gien. Gardé intact, celui-ci servit à la population pour se replier. Démobilisé, Char fut décoré de la croix de guerre et put revenir dans ses foyers à l’Isle-sur-la-Sorgue<ref name="ville">Isabelle Ville, Modèle:Op. cit., pp. 11</ref>.

Néanmoins, sur ordre de Vichy, le préfet de Vaucluse le tint à l’œil. Il chargea son directeur de la Sureté Nationale d’enquêter sur l’individu ; le rapport que ce dernier fit parvenir à son supérieur hiérarchique, constatait que le poète était surréaliste et le catégorisait comme communiste. Immédiatement le préfet ordonna de perquisitionner chez lui. René Char, averti par un gendarme républicain qu’il risquait d’être incarcéré, partit se réfugier à Céreste, village de Basse-Provence, qu’il connaissait depuis 1936 <ref name="ville"/>. Cette arrivée à Céreste nous est narrée par Georges-Louis Roux : « C'est donc vers la mi-août que nous accueillîmes René Char et sa femme Georgette à Céreste. De nouveaux amis, les Taupin, venaient d'y acheter une maison et l'avaient mise à notre disposition. Il s'agissait d'une maison à demi ruinée dont les Taupin venaient de faire réparer les pièces destinées à l'habitation et peindre les portes et les fenêtres couleur bleu charrette<ref>G.-L. Roux, Témoignages René Char, hôte de Céreste in René Char, Œuvres complètes, 1983, p. 1116.</ref>. ».

Sur place, dès 1941, René Char prit contact avec un noyau de la Résistance. Il rejoignit l’Armée secrète et choisit le pseudonyme d'Alexandre. Les excellentes relations qu’il entretenait avec les Cérestains lui permirent d’organiser sur le terrain des réseaux de combat. Il structura ceux-ci afin de leur permettre d’accueillir des réfractaires au STO lors de l'occupation de la zone sud<ref name="ville"/>.

Ce fut en 1943 qu’il prit la tête du secteur « AS- Durance » qui s’étendait entre Forcalquier, Banon, la montagne de Lure, Apt et le Luberon. Puis avec le grade de capitaine, il devint chef départemental de la SAP Région 2<ref name="ville"/>. Cette section fut opérationnelle dès l'automne 1943. « Des équipes sont en place à Forcalquier, Céreste, Banon, Puimoisson, Oraison, Valensole, Gréoux, Seyne. La SAP de René Char comprendra une trentaine de terrains et mobilisera jusqu'à 400 hommes et femmes »<ref name="basses">Basses-Alpes 39-45</ref>. Ils étaient chargés par Alexandre de préparer les terrains d’atterrissage et d’organiser la réception et le stockage du matériel de guerre<ref name="ville"/>. Sur le terrain, ils étaient coordonnés par Pierre Zyngerman, un polonais évadé d’un camp d’internement, dit Léon, et Jean Sicard, dit Serge, les deux adjoints de René Char<ref name="randomania">Sur les traces de René Char, poète et résistant</ref>.

Fichier:Tour de Porchères face SE.jpg
La tour de Porchères, qui servit de cache au matériel de guerre parachuté par les Alliés.

Le largage suivait un rituel immuable. Le capitaine Alexandre « était informé d’un prochain parachutage par un message codé de la BBC à 13 heures, message de confirmation répété le soir. Le jour prévu, dès que le bruit de l’avion se faisait entendre, plusieurs hommes balisaient le terrain avec des lampes ou en allumant des feux, en se positionnant dans la ligne du vent. Après un premier passage de l’avion confirmant que les signaux avaient été bien perçus, le largage s’effectuait au second passage à 200 mètres environ du sol ». Les hommes de la SAP avaient alors pour mission d’évacuer rapidement les containers en les cachant. À titre d’exemple, sur la commune de Saint-Michel-l'Observatoire, le terrain de parachutage 126 était proche de la tour de Porchères. C’est son premier étage qui servait de cache<ref name="randomania"/>.

Fichier:L'Hospitalet - église.JPG
Mur de l'église Saint-Jean-Baptiste de l'Hospitalet devant lequel fut fusillé un délateur.

Certains parachutages étaient à haut risque comme celui qui eut lieu dans la nuit de 27 au Modèle:Date. La dispersion des quatorze parachutes entre Banon et l'Hospitalet n'était pas prévue et parue suspecte. Un seul container put être récupéré par un maquisard de l'Hospitalet. Il contenait 71 mitraillettes Stern, Modèle:Unité, 231 grenades et 200 kilos d'explosifs. Le SAP ne tarda pas à être informé que ce sabotage était à mettre au compte des gendarmes locaux qui avaient déplacé les repères de largage après les révélations faites par un réfugié lorrain de soixante-quatre ans. Sur ordre de René Char, le délateur fut fusillé trois semaines plus tard devant l'église Saint-Jean-Baptiste de l'Hospitalet <ref>Guy Barruol, André de Réparaz, Jean-Yves Royer, Montagne de Lure, éd. Alpes de Lumières, Modèle:P.</ref>.

Fichier:Roger Paul Bernard (1921-1944), ami de René Char.jpg
Roger Paul Bernard (1921-1944), ami de René Char.

Impitoyable avec les traîtres, René Char fut adulé par ses hommes. C'est ce que nous apprennent deux jeunes résistants, Marcel Chaumien et Jean Soupiron, qui avaient rejoint l'Algérie pour y suivre un entrainement commando au « Club des Pins d’Alger ». Ceci leur permit, en avril 1944, de partir en mission dans le sud-est de la France (région R2) pour faire des relevés météo en vue du débarquement prochain sur les côtes provençales. Débarqués à Ramatuelle, ils furent d’abord dirigés par la Résistance locale vers Cucuron puis le 6 juin vers le secteur d’Apt, beaucoup plus sûr. Ils y rencontrèrent le Colonel Coste qui les confia à René Char<ref name="viens">Le maquis de Viens</ref>.

Jean Soupiron s’est souvenu de son étonnement : « Alexandre, l’homme vers qui nous allons est …un poète ! Ce qui nous inquiète un peu. Nous avons tort. Nos jugements sont erronés. Cet homme se révèle être un homme supérieur, rigoureux, pragmatique, son secteur est organisé de manière exemplaire et chacun obéit avec enthousiasme… » <ref name="viens"/>.

Marcel Chaumien a confié son admiration pour « ce colosse, remarquable meneur d’homme et qui savait se mettre au niveau de son interlocuteur, fut-il artiste, intellectuel, paysan… Alexandre fut pour nous d’un très précieux concours : il nous donna armes, munitions et matériel pour nous installer dans une ferme de la commune de Viens (Flaqueirol) » <ref name="viens"/>.

Roger Paul Bernard était l’un des hommes de René Char en contact avec la ferme de Flaqueirol. Originaire de Pertuis, il avait fui le STO, et s’était d’abord caché au Contadour avec Jean Giono. Âgé de 23 ans, ce jeune poète décida alors de rejoindre Alexandre à Céreste<ref name="viens"/>.

Char le prit immédiatement en amitié. Son destin bascula le 22 juin 1944, au matin. Parti de Flaqueirol pour porter un message à Céreste, il fut arrêté par les SS au bas de Viens. Son sort était scellé car « il est trouvé en possession d’un revolver et chaussé de chaussures anglaises<ref name="viens"/>».

Fichier:Stèle Roger Bernard.jpg
Stèle à la mémoire de Roger Paul Bernard.
Fichier:Stèle Roger Bernard, côté.jpg
Stèle érigée par un Allemand, Curd Ochwadt.

René Char dut prendre une décision dramatique, laisser fusiller son camarade et ami pour que Céreste ne subisse pas la répression des SS. Il narre dans les Feuillets d'Hypnos : Modèle:Citation<ref>René Char à Céreste</ref>. Le jeune résistant fut exécuté d’une balle dans le dos près de l’ancienne gare de Viens<ref name="viens"/>.

Marcel Chaumien écrit : « il est mort en brave, refusant de parler. Ces faits m’ont été confirmés par les gendarmes qui écoutèrent dans une pièce voisine du lieu de l’interrogatoire ». Il laissait une femme et un bébé de quelques mois. Après la guerre, René Char fit publier ses poèmes « Ma faim noire déjà » chez Seghers et s’occupa de sa veuve, Lucienne, qui devint modèle de Matisse<ref name="viens"/>.

Pour illustrer les rapports que René Char entretenait avec les Cérestins, il suffit de rapporter l'amitié qui l'unit aux Ginoux durant ces années. « Les Ginoux habitaient une maison voisine de celle des Taupin à Céreste. René Char, craignant une perquisition, demanda un jour à la mère Ginoux de cacher des codes et autres documents importants sous ses jupons. Elle devint ainsi la plus vieille résistante de Céreste. Dans sa jeunesse, elle avait été condamnée au bagne pour avoir tué son amant d'un coup de couteau ; on disait aussi qu'elle avait brisé le dos de son fils pour lui éviter d'être mobilisé en 1914-1918. Celui-ci était châtreur de profession<ref>René Char avec la mère Ginoux et son fils, septembre 1944</ref>».

Les Hautes-Plaines, à Mane, terrain d'atterrissage du SAP de René Char
Les Hautes-Plaines, à Mane, terrain d'atterrissage de la SAP de René Char.

Georges-Louis Roux, son ami de Céreste, complète : « La première fois que nous comprîmes que Char serait le centre d’une activité clandestine, ce fut le jour où, en 1941 je crois, Mme Char alla inciter à plus de discrétion un antivichyste qui avait eu une altercation publique avec un collaborationniste. « Nous aurons besoin de vous plus tard », lui dit-elle. La situation changea totalement pour nous lorsque, après le débarquement américain en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, la zone sud fut envahie par les troupes nazies. Il se créa dans la région des maquis de l’Armée Secrète, Char travaillait avec eux. À partir de ce moment ses activités furent conditionnées par ses obligations de chef de réseau. Il lui fallut mettre sur pied, dans des conditions précaires, toute une infrastructure ; rechercher des terrains de parachutages, trouver des caches sûres, créer des équipes de transporteurs, établir des liaisons. Sous son impulsion Céreste nocturne se mit à l’œuvre, Christol l’épicier aux côtés de Bassanelli le bûcheron, Gardiol le braconnier avec Cabot le gendarme ou Nervi le camionneur, Manuel, militaire en congé d’armistice, Marcelle Sidoine-Pons, et d’autres encore. Des gens simples aux réactions directes et saines qui ne pouvaient supporter l’avilissement de leur pays et qui trouvaient auprès de Char –un responsable qui était aussi un ami- l’occasion d’agir dont ils avaient besoin pour sublimer leur honte et leur colère. Il était la conscience du village »<ref>Georges-Louis Roux, « René Char, hôte de Céreste », R. Char, Les Cahiers de l’Herne, 1971, p. 134-136</ref>.

Ses qualités de meneur d’hommes jointes à l’efficacité de son action firent que sa réputation dépassa largement les limites de la R2<ref name="ville"/>. Au cours du mois de juillet 1944, René Char fut appelé à l’État Major interallié à Alger. Sur place « il occupe les fonctions d’officier de liaison auprès du Général Cocher, donne des conférences militaires sur la guerre des maquis aux officiers anglais et américains, et devient directeur de la Villa Scoto, le centre des missions parachutées. Il prépare le débarquement en Méditerranée ». Ces fonctions le retinrent en Algérie et il ne put participer à la libération de la France. Il revint seulement en septembre 1944, et fut incorporé à l’armée où il resta encore un an<ref name="randomania"/>.

C’est au cours de l’été 1945 qu’il commença à rédiger à nouveau. Ses textes sont inspirés de son journal de guerre et ses notes du maquis<ref name="randomania"/>. Ce sont les Feuillets d’Hypnos (repris en volume dans Fureur et mystère), qui Modèle:Citation. Isabelle Ville, dans son étude sur René Char « Une poétique de la Résistance », publiée par les « Presses de l’Université Paris-Sorbonne », s’interroge sur les raisons qui déterminèrent « l’entrée active en Résistance de René Char » <ref>Isabelle Ville, Modèle:Op. cit., pp. 11-12</ref>.

Fichier:Affiche René Char 1945.jpg
Affiche publiée par René Char.

Pour celui qui considérait que Il n'y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l'accomplit, elle se fit pourtant naturellement même, si comme il l’expliquait « à son ami Curel, les poètes n’ont vraiment pas leur place dans l’armée »<ref>Portrait d’un poète résistant : René Char</ref>.

Ce qui était moins normal fut le flot d’insanités que certains déversèrent sur le poète après la Libération. Il faut se souvenir que c’est la SAP, elle-même, qui décidait de la répartition des armes. Les FTP n’en furent pas les premiers bénéficiaires. Il y eut plus que des frictions entre gaullistes et communistes. « Mais il faudra attendre les combats de la Libération pour que ce délicat problème soit résolu réglementairement entre les FFI ». Ce ne fut pas le cas à Céreste où René Char fut accusé de malversations<ref name="basses"/>.

Fin 1945, lui et son maquis furent couverts de calomnies par plusieurs dirigeants communistes locaux sur les ordres d’un certain Georges Dubois. Ceux-ci répandaient une rumeur accusant Alexandre d’avoir été un agent louche et de s’être livré au marché noir. Char intervint auprès des instances nationales du PCF qui déclencha une enquête. Celle-ci, qui allait durer plusieurs mois, aboutira à l’exclusion du parti de ce Georges Dubois en 1946. Comme entre-temps une autre campagne de calomnies recommençait, Char fit une réponse cinglante qui fut imprimée sur affiche et placardée dans tout le village de Céreste<ref name="randomania"/>.

Fichier:Attestation de René Char.jpg
Attestation de René Char pour un résistant.
Fichier:Céreste plaque de rue.jpg
Plaque de rue récente à Céreste en l'honneur de René Char.

Il y eut même des vengeances qui se mangèrent froides. Le « Square des Marronniers », lors de la mandature du premier maire élu après la Libération, un résistant, avait été renommé en l’honneur de René Char « Place Capitaine-Alexandre ». Dans les années 1960, un autre maire, très hostile au poète-résistant, décida de tout changer. Pendant la guerre, Char s’occupait aussi de l’intendance et veillait sur la nourriture de ses hommes. Pour cela, de temps en temps, il s’adressait aux paysans de Céreste. Il rencontra un des gros propriétaires éleveur de moutons.
- « Que penseriez-vous, si de temps en temps, l'une des vos bêtes disparaissaient ... mangées par un loup ? » questionna-t-il pour prendre la température.
Le fermier refusa sèchement en arguant qu’il ne faisait pas de politique. Après la Libération, le bonhomme vint voir Char pour lui demander une attestation officielle prouvant qu'il avait fait partie de la Résistance pendant la guerre. Le capitaine Alexandre leva les yeux de son bureau.
- « Mes gars mangent bien maintenant, merci », dit-il, en le renvoyant d’un geste.
Le gros propriétaire rumina sa vengeance jusqu’à ce qu’il fût élu maire du village et pût débaptiser la « Place Capitaine-Alexandre » en « Place de Verdun »<ref>Elizabeth Bard, Picnic in Provence: A Memoir with Recipes en anglais</ref>.

Héraldique

Modèle:Article détaillé

Modèle:Blason commune

Politique et administration

Tendances politiques et résultats

Modèle:Article connexe Modèle:…

Liste des maires

Fichier:Mairie de Céreste.JPG
Le bâtiment de la mairie de Céreste.

Modèle:ÉluDébut Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluDonnées Modèle:ÉluFin

Fiscalité

L'imposition des ménages et des entreprises à Céreste en 2009<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Taxe Part communale Part intercommunale Part départementale Part régionale
Taxe d'habitation 15,50 % 30,30 % 5,53 % 0,00 %
Taxe foncière sur les propriétés bâties 27,00 % 8,94 % 14,49 % 2,36 %
Taxe foncière sur les propriétés non bâties 28,00 % 31,69 % 47,16 % 8,85 %
Taxe professionnelle 20,00 % 6,37 % 10,80 % 3,84 %

La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.

Jumelages

Modèle:Début de carte[[Image:Modèle:Géolocalisation/Europe|200px|Localisation des villes jumelées avec Céreste.]] Modèle:G Modèle:G Modèle:Fin de carte

Intercommunalité

Céreste fait partie de la communauté de communes du Pays d'Apt.

Services publics

Une brigade de gendarmerie de proximité est implantée à Céreste<ref>Groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Haute-Provence, « Carte des Brigades de Gendarmerie », Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, consulté le 15 novembre 2014.</ref>.

Démographie

Modèle:Article connexe Modèle:Population de France/section En 1471, Céleste comptait 29 feux<ref name="AHP"/>.

L'histoire démographique de Céreste, après la saignée des {{#switch: e

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}}

}} et le long mouvement de croissance jusqu'au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, est marquée par une période d'« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période est très courte à Céreste (1861-1872). L'exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée. En 1930, la commune enregistre la perte de la moitié de sa population du maximum historique de 1866, plus tardivement que la plupart des autres communes du département<ref name="vidal">Christiane Vidal, « Chronologie et rythmes du dépeuplement dans le département des Alpes-de-Haute-Provence depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. », Provence historique, tome 21, Modèle:N°85, 1971, Modèle:P.289.</ref>. Le mouvement de recul se poursuit jusqu'aux années 1950, avant de s'inverser, permettant à la population de retrouver son niveau de l’optimum du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Équipements et services

Fichier:École de Céreste.JPG
Groupe scolaire.

Enseignement

La commune est dotée d’une école primaire<ref name="ecole"/>. Les élèves sont ensuite dirigés vers le collège puis le lycée Charles-de-Gaulle à Apt (également appelée Cité scolaire d'Apt)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Sports

Sur la commune on trouve un court de tennis, un centre équestre, une piscine municipale, un club de foot jumelé avec Reillanne, un mini-golf et un boulodrome.

Santé

L'hôpital le plus proche est celui d'Apt.

Service public

Il y a La Poste et une gendarmerie.

Économie

Aperçu général

En 2009, la population active s’élevait à 472 personnes, dont 84 chômeurs<ref name="insee-dossier-local5"/> (91 fin 2011<ref name="insee-dossier-local8"/>). Ces travailleurs sont majoritairement salariés (69 %)<ref name="insee-dossier-local7"/> et travaillent majoritairement hors de la commune (57 %)<ref name="insee-dossier-local7"/>. L’essentiel des établissements de la commune se trouvent dans le secteur tertiaire (62 % et 80 % de l’emploi salarié en 2010)<ref name="insee-dossier-local16"/>.

Agriculture

Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 27 établissements agricoles actifs au sens de l’Insee (non-professionnels) et deux emplois salariés<ref name="insee-dossier-local16"/>.

Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est de 16 en 2010. Il était de 18 en 2000<ref name="otex"/>, de 33 en 1988<ref name="exploitations-insee"/>. Actuellement, ces exploitants sont essentiellement tournés vers les grandes cultures, l’élevage ovin, des exploitations pratiquant la polyculture subsistent encore<ref name="otex"/>. De 1988 à 2000, la surface agricole utile (SAU) a fortement augmenté, de Modèle:Nombre à Modèle:Nombre<ref name="exploitations-insee"/>. La SAU a chuté lors de la dernière décennie, à Modèle:Nombre<ref name="otex"/>.

La culture de l’olivier est pratiquée dans la commune depuis des siècles, tout en étant limitée à des surfaces restreintes. Le terroir de la commune se situe en effet à la limite altitudinale de l’arbre, qui ne peut que difficilement être exploité au-delà des Modèle:Unité<ref name="reparaz-medit109-58"/>.

Industrie

Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait 32 établissements, employant 22 salariés<ref name="insee-dossier-local16"/>.

Activités de service

Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services) comptait 76 établissements (avec 56 emplois salariés), auxquels s’ajoutent les 22 établissements du secteur administratif (regroupé avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant 43 personnes<ref name="insee-dossier-local16"/>.

D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est assez importante pour la commune, avec entre un et cinq touristes accueillis par habitant<ref name="atlas-hébergement6"/>, l’essentiel de la capacité d'hébergement étant non-marchande<ref name="atlas-hébergement7"/>. Plusieurs structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune :

  • un hôtel<ref name="atlas-hébergement11"/> (classé deux étoiles<ref name="atlas-hébergement16"/>), avec 12 chambres<ref name="insee-tourisme"/> ;
  • une aire naturelle de camping<ref name="atlas-hébergement21-22"/> ;
  • plusieurs meublés<ref name="atlas-hébergement32"/>,<ref name="atlas-hébergement36"/> ;
  • des chambres d’hôtes<ref name="atlas-hébergement38"/> ;
  • un village de vacances<ref name="atlas-hébergement30"/>.

Les résidences secondaires apportent un complément appréciable à la capacité d’accueil<ref name="atlas-hébergement44"/> : au nombre de 288, elles représentent un tiers des logements. Cinq résidences secondaires possèdent plus d’un logement<ref name="insee-dossier-local17"/>,<ref name="insee-tourisme"/>.

À Céreste, le tourisme a plusieurs aspects : un côté historique et culturel, qui s'appuie sur un patrimoine riche (village médiéval, prieuré de Carluc) et sur les activités festives proposées tout au long de l'année ; le tourisme détente ; le tourisme vert, grâce aux nombreux chemins de randonnées et du cadre protégé qu'offrent le massif du Luberon et ses environs.

Vie locale

Cultes

Fichier:Église de Céreste.JPG
Église paroissiale Saint-Michel

La paroisse est rattachée à un groupe inter-paroissial qui comprend Aubenas-les-Alpes, Céreste, Dauphin, Lincel, Mane, Montfuron, Montjustin, Oppedette, Reillanne, Sainte-Croix-à-Lauze, Saint-Maime, Saint-Martin-les-Eaux, Saint-Michel-l'Observatoire, Vachères et Villemus. Le culte est célébré alternativement dans les églises de ces quinze communes<ref>Groupe Avance au Largue</ref>.

Environnement et recyclage

La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la Communauté de communes du Pays d'Apt.

Folklore

Fichier:Céreste la danse des fileuses 1912.jpg
La danse des fileuses en 1912

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dans le village se dansait encore la danse des fileuses ou danse des quenouilles. Originellement, cette danse populaire était celle des bergères qui l'exécutaient en tenant en main faucille, quenouilles, dévidoir ou fuseau. Quand elle était dansée de nuit Modèle:Citation, tenaient des quenouilles de papier en guise de lanternes<ref>Dossier Jours de fête au Muséon Arlaten</ref>.

Un journal de l'époque donne un compte-rendu de cette manifestation : Modèle:Citation.

Lieux et monuments

Les remparts ont conservé la porte renaissance (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Collier305"/>).

Plusieurs maisons du village ont des façades remontant aux Modèle:S mini- (Le Cours, avec fenêtres à meneau et une petite sculpture anthropomorphe sous le larmier<ref name="Collier360"/>) et Modèle:S mini- (une rue des Réfractaires, de 1664 ; rue Imbert, maison à attique et fenêtres arrondies ; cours Aristide-Briand, une maison du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et plusieurs du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Collier368"/>).

Une maison médiévale (du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) est classée monument historique<ref name="Mérimée511"/>. L’’ancienne maison de la prévôté possède deux cheminées ornées de gypseries<ref name="gypserie"/>.

Églises et chapelles

L’église paroissiale Saint-Michel est construite au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, avec deux travées du bas-côté sud plus anciennes (fin Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle)<ref name="Collier169"/>. Jean-Christophe Labadie date l’église d’avant le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, et fait remonter les travaux d’agrandissement aux {{#switch: e

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   Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècleXVIII

}}<ref name="labadie30">Jean-Christophe Labadie, Des Anges, Musée départemental d’art religieux, catalogue de l’exposition à la cathédrale Saint-Jérôme (5 juillet-30 septembre 2013), 2013, Modèle:ISBN, Modèle:P.30.</ref>. Elle possède une statue de Saint Michel terrassant le dragon, de Modèle:Unité de haut, en bois polychrome et doré. Saint Michel est vêtu en centurion romain<ref>Jean-Christophe Labadie, Des Anges, Musée départemental d’art religieux, catalogue de l’exposition à la cathédrale Saint-Jérôme (5 juillet-30 septembre 2013), 2013, Modèle:ISBN, Modèle:P.13.</ref>. Le clocher est surmonté d’un campanile provençal en fer.

La chapelle Saint-Georges est située dans une pinède, près du Calavon, 1 km à l’ouest de Céreste<ref name="archeo-provence"/>. Cette chapelle a été vandalisée en 2014 par des personnes à la recherche d'un trésor. Les études réalisées par les services de la DRAC, la font remonter à une époque plus ancienne.

La chapelle Notre-Dame-de-Pitié est construite au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Une chapelle romane se trouve dans le centre.

À 3 km du village, se trouve le prieuré de Carluc, dont la chapelle est en partie classée monument historique, en partie inscrite<ref name="Mérimée365"/>. Ce prieuré dépendait de l’abbaye de Montmajour. Autour du prieuré, se trouve une nécropole médiévale, en partie rupestre et souterraine (une galerie la reliant à la chapelle)<ref name="Collier45"/>.

Ponts

Le pont romain, à l’est du village, permettait à la voie domitienne de franchir l’Aiguebelle (affluent de l’Encrême, lui-même affluent du Calavon). Il est arasé à la fin Modèle:S mini-, lors des travaux sur la RN 100. Il était large de 6,5 m et long de 36 m, avec deux arches de 6 m. Il possède deux particularités : la semelle de fondation en grand appareil, une des rares semelles filantes romaines subsistantes (148 m²) ; et c’est un des rares ponts anciens à deux arches (et même à un nombre pair d’arches). Construit à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, il n’en reste que la pile centrale et les rampes d’accès à murs parementés<ref name="pont"/>.

Le pont de la Baou sur l’Encrême, dit « romain » : construit sur la route de Carluc et Reillanne, son tablier mesure 19 m de long par 3,95 m de large, soutenu par une arche surbaissée de 10,5 m de portée, et de 4,5 m de hauteur sous clef. La chaussée a 3,15 m de large. En fait de pont romain, il est construit en 1740 (d’après les archives), mais classé monument historique comme pont romain en 1862<ref name="Mérimée364"/>,<ref name="Barruol66"/>. Il est établi sur le gué antique de l’Encrême. À proximité devait se trouver le prieuré de Saint-Vincent-du-Pont<ref name="archeo-provence"/>.

Le pont du Calavon : long de 60 m et large de 5,1 m à l’origine (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), il repose sur trois arches surbaissées égales, de 12,45 m de portée. Il est doté d'avant et d'arrière-becs triangulaires, à chaperons prismatiques. Les corbeaux saillants qui ont été réservés lors de la taille des pierres pour servir de support au cintre subsistent. Le tablier du pont a été élargi au XXe en surplomb<ref name="Barruol67"/>.

Habitat traditionnel

Modèle:Article détaillé Les différentes formes d’habitat traditionnel provençal sont représentées dans la commune : maisons en hauteur au village, où hommes et bêtes vivaient sous le même toit, mais aussi des maisons isolées dans les collines. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle se sont ajoutées hors du village des maisons à terre. Toutes ces constructions sont pensées pour les besoins agricoles : terrasse pour sécher les fruits, grenier pour serrer le foin et le grain.

Les pigeonniers de particuliers sont souvent construits au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, et se signalent par des plaques vernissées en façade, protégeant les oiseaux des rongeurs. L'approvisionnement en eau des différentes constructions était très souvent complété par une citerne qui recueillait les eaux de pluie de la toiture.

Les cabanons fournissent un habitat aménagé près de champs ou de vignes éloignées.

Personnalités liées à la commune

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Cartes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail