Esclavage
L'esclavage est un système juridique et social qui applique le droit de propriété aux individus, dits esclaves. Par opposition un individu ne faisant pas l'objet d'un tel droit de propriété est dit libre. Le propriétaire d'un esclave est quant à lui appelé maître. Défini comme un Modèle:Citation par Aristote<ref>Éthique à Nicomaque, VI, chap. VIII-XIII.</ref>, l’esclave se distingue du serf, du captif ou du forçat (conditions voisines dans l'exploitation) par l'absence d'une personnalité juridique propre<ref>« Servage », Encyclopédie Larousse.</ref>. Des règles (coutumes, lois…) variables selon le pays et l’époque considérés, fixent les conditions par lesquelles on devient esclave ou on cesse de l'être, quelles limitations s'imposent au maître, quelles marges de liberté et protection légale l'esclave conserve, quelle humanité (quelle âme, sur le plan religieux) on lui reconnaît, etc. L'affranchissement d'un esclave (par son maître ou par l'autorité d'un haut placé) fait de lui un affranchi, ce qui lui donne un statut proche de celui de l'individu ordinaire. Un esclave en fuite qui a échappé à son propriétaire est appelé marron.
Au fil des siècles, trois commerces à grande échelle, les traites négrières, ont prospéré en s'approvisionnant spécifiquement sur le continent africain : la traite orientale (Modèle:Nombre de déportés, sur 13 siècles<ref name="Page47_Patrick_MANNING">Modèle:Ouvrage.</ref>), dont la traite dite arabe était la composante principale, la traite intra-africaine (Modèle:Nombre de déportés, sur plusieurs siècles, et qui a lieu majoritairement au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Page47_Patrick_MANNING" />,<ref>Mémoire de la traite négrière, Marcel Dorigny, www.monde-diplomatique.fr, novembre 2007</ref>), et la traite atlantique (Modèle:Nombre de déportés, dont Modèle:Pourcentage sur 110 ans<ref name="Page47_Patrick_MANNING" />). On notera que les estimations sont parfois contestées, surtout pour le nombre de victimes de la traite intra-africaine. En tout cas l'impact sociologique, culturel et économique, tant dans les régions esclavagistes qu'en Afrique, où se trouvaient les trois grandes villes du trafic d'esclaves : Tombouctou, Zanzibar et Gao, est particulièrement important, et les trois traites restent fortement gravées dans les mémoires.
L'abolition de l'esclavage devient une cause moderne avec la controverse de Valladolid, à partir de 1550, mais ne progresse vraiment qu'à partir de la protestation de Germantown en 1688. La Révolution française abolit l'esclavage le 4 février 1794, mais Napoléon le rétablit en 1802-1803. Cependant, quelques années plus tard, Napoléon abolira officiellement la traite des Noirs en 1815. La Deuxième République abolira l'esclavage sur tous les territoires français, par le décret du 27 avril 1848.
Les abolitions dans le reste du monde se feront à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. L'esclavage est officiellement interdit par les différentes déclarations des droits de l'homme, et notamment par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966. Modèle:Sommaire
Étymologies
Le terme moderne « esclavage » vient du latin médiéval sclavus : le mot « esclave » serait apparu au haut Moyen Âge à Venise<ref>Cf. pour l'étymologie du mot « slave » Alberto Manco, « On the toponym Schiava ‘slave’ », Indogermanische Forschungen no 113, 2008.</ref>, où la plupart des esclaves étaient des Slaves des Balkans (alors appelés Esclavons, terme issu du grec médiéval Modèle:Grec ancien, pluriel de Modèle:Grec ancien), dont certains furent vendus jusqu'en Espagne musulmane où ils sont connus sous le nom de Saqāliba<ref>Francis Conte, Les Slaves, Bibliothèque de l'Évolution de l'Humanité, Albin Michel, 1996, Modèle:P..</ref>.
Rome pratiquant l'esclavage, comme d'autres peuples antiques, le latin disposait de plusieurs termes pour désigner l'esclave selon son statut<ref name=":2">Dans la Rome antique, les esclaves sont généralement appelés serui.
Le mot uilicus désigne un intendant ou régisseur de condition servile (souvent un ancien esclave ou un « mignon » récompensé) qui a la responsabilité d'une exploitation agricole (uilla) et sous ses ordres des esclaves (seruus/serui).
La uilica issue des esclaves, et concubine du uilicus, doit s'occuper d'un certain nombre de tâches dans la uilla, qui n'est pas le travail de production.
Les monitores ou les operum magistri (sorte de contremaîtres ou « kapos ») sont des esclaves gradés travaillant sous la responsabilité du uilicus et assurant l'encadrement des travailleurs et autres esclaves (serui et operarii).
Les esclaves non-enchaînés sont appelés soluti.
Les compediti, les uincti ou les adligati (selon leurs fonctions) sont des esclaves enchaînés, et ceux enchaînés en permanence sont généralement appelés serui uincti ou serui rustici.
Dans l'économie pastorale, les esclaves-bergers (seruitia) sont en général d'origine gauloise et encadrés par un magister pecorum, lui-même esclave.
A tous ces hommes sont adjoints des femmes-esclaves (des conserua) chargées de préparer leur nourriture, de procréer et d'abattre autant de travail qu'eux. Elles sont affranchies quand elles ont mis au monde plus de trois enfants mâles.
Les esclaves nés au domaine agricole ou dits « esclaves de naissance » sont appelés uernae.
Martin René, « Familia rvstica : les esclaves chez les agronomes latins », lire en ligne</ref> mais celui que l'on retient généralement est le mot servus qui a conduit aux termes « servile » et « servitude », relatifs à l'esclave et à sa condition. Ce mot a aussi donné naissance aux termes « serf » du Moyen Âge et aux modernes « service » et « serviteur ».
Définitions
Nommer l'esclavage est difficile. La notion peut s'approcher, mais elle stigmatise, prétendant par sa seule utilisation identifier quelqu'un, et le terme est souvent refusé par qui subit l'esclavage. Ainsi Nicey Pugh, une de ces femmes qui, un jour de 1936, recevant des enquêteurs de l'État fédéral aux États-Unis qui voulaient recueillir le témoignage des derniers esclaves encore vivants leur répondit : Modèle:Citation Et une autre femme, Abina Mansah, qui, en 1876 devait expliquer à un juge de l'Empire Britannique au Ghana si elle avait été esclave, lui a répondu qu'on lui avait dit qu'elle était esclave de son maître, et, l'apprenant, avait voulu fuir. Zhang Rhu un des meneurs d'une révolte en Chine à la fin de la dynastie Ming au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, répondant au juge qui lui demandait les motifs de l'insurrection, dit : Modèle:Citation Enfin, l'un des plus célèbres d'entre eux, Ésope, dont les histoires ont inspirés Socrate, Marie de France (poétesse) et tant d'autres, disait de lui-même : Modèle:Citation -<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Il existe deux approches pour définir l'esclavage. La première est de s'appuyer sur l'état de propriété qu'exerce le maitre sur la totalité de la personne esclave. C'est l'approche de la Convention relative à l'esclavage (1926). Elle a évolué en considérant que, mieux que l'état de propriété, la possession, la contrainte par la violence du corps des victimes qualifiait mieux en droit l'esclavage. La deuxième façon d'élaborer une définition est de travailler à partir de la désocialisation et l'exclusion sociale imposées à l'esclave. Pour tirer profit de l'esclave, il s'agit de faire plus que de le déshonorer, et le sociologue Orlando Patterson qui a travaillé sur ces questions en Jamaïque et aux États-Unis montre le principe de mort sociale. Ces deux modes de définition ne sont pas contradictoires. Que ça soit l'appropriation des personnes, que ça soit leur désocialisation, même lorsque ces éléments sont ponctuels, même lorsqu'ils découlent d'un contrat supposé libre, elles distinguent bien l'esclavage des autres statuts de dépendance. Elles peuvent s'inscrivent dans des modalités différentes, comme celle de la race, mais elles sont toujours le produit d'une institution esclavagiste. -<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Définitions juridiques
Plusieurs textes internationaux ont tenté de définir la notion d'esclavage :
- la Convention relative à l'esclavage (1926) de la Société des Nations dispose en son article premier que Modèle:Citation. L'article définit également la traite des esclaves comme Modèle:Citation<ref>SDN, Convention relative à l'esclavage, 1926.</ref> ;
- l'Organisation internationale du travail (OIT) a adopté en 1930 une définition du travail forcé que l'on peut rapprocher de celle de l'esclavage : Modèle:Citation<ref>OIT, Convention sur le travail forcé, 1930.</ref> ;
- la Convention supplémentaire sur l'abolition de l'esclavage (1956) des Nations unies renvoie à la définition de la convention de 1926, en ajoutant en son article premier plusieurs Modèle:Citation : servitude pour dettes, servage, mariage forcé, etc.<ref>« Convention supplémentaire relative à l'abolition de l'esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l'esclavage », ONU, Modèle:Date-.</ref> ;
- l'OIT assimile le travail des enfants au travail forcé.
Définition d'Olivier Grenouilleau
Dans son ouvrage Qu'est-ce que l'esclavage ? Une histoire globale, l'historien Olivier Grenouilleau propose une définition de l'esclavage autour de quatre caractères se combinant, selon les cas, de manières différentes :
- l'esclave est un humain qui, même semblable (de race, d'origine ou de religion), est transformé en un Modèle:Citation à la Modèle:Citation ;
- l'esclave Modèle:Citation. Olivier Grenouilleau préfère, à celui de « propriété », le terme de « possession » pour marquer la Modèle:Citation, le maître disposant de la personne de l'esclave et pas seulement de son travail : Modèle:Citation ;
- Modèle:Citation, Modèle:Citation ;
- quatrième caractère découlant des précédents, l'esclave Modèle:Citation : Modèle:Citation<ref name=":0">Éric Conan, « Esclavage : retour à l'histoire », marianne.net, Modèle:Date-.</ref>.
Esclavagisme
L'esclavagisme caractérise quant à lui une société dont le fonctionnement est basé de manière prépondérante sur l'esclavage<ref>Modèle:Larousse</ref>.
Traite
Commerce portant sur une ou des personnes réduites en esclavage.
Histoire
Réduction en esclavage
-
Esclaves menés, République romaine, 200 Modèle:Av JC
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Esclaves enchaînés, panneau des Grands appartements du Château de Versailles, v. 1672
-
Le Chasseur d'esclaves amérindiens, J-B. Debret, v. 1820-30, Musée d'art de São Paulo, Brésil.
-
Traite arabe, Tanzanie, 1867.
Esclavage interne, esclavage externe
L'esclavage interne par opposition à l'esclavage externe, se caractérise par la réduction en esclavage des membres d'une communauté (religieuse, étatique, lignagère ou autre).
L'esclavage interne, pouvant être assimilé à l'esclavage pour dettes ou à cette forme amoindrie que l'on nomme servitude pour dettes, résulte de la possibilité de vendre ses enfants en esclavage, de se vendre soi-même ou d'être réduit en cette condition pour cause de dettes insolvables. A contrario, l'esclavage externe est celui qui a pour source ultime la guerre. À l’exception possible des Aztèques, il n'existerait aucun exemple de société qui pratiquerait l'esclavage interne sans pratiquer aussi l'esclavage de guerre. L'esclavage interne n'est donc pas un cas particulier de l'esclavage en général<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Ni l'Europe chrétienne, ni le monde arabo-musulman n'ont pratiqué l'esclavage interneModèle:Refnec. En revanche, à l'époque précoloniale des traites négrières, les deux considéraient légitimes de se pourvoir en esclaves en Afrique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Capture lors de guerres et razzias
Il est fréquent au cours de l'Histoire que la réduction en esclavage soit le sort réservé aux prisonniers de guerre. Cette dernière est ainsi souvent un facteur de recrudescence de la pratique esclavagiste. En atteste l'afflux d'esclaves à Rome à la suite de ses différentes campagnes militaires victorieuses (guerres puniques, guerre des Cimbres, guerre des Gaules<ref>Modèle:Bibliographie Modèle:P.. La destruction de Carthage en 146 Modèle:Av JC occasionne la réduction en esclavage de Modèle:Unité. La guerre des Gaules aurait entraîné la déportation d'un million de personnes.</ref>) ou le maintien de l'esclavage dans la péninsule ibérique à la suite des luttes que se livrent Arabes et chrétiens du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Dans la période contemporaine, la guerre du Darfour est un exemple des liens entre esclavage et conflits guerriers.
Les razzias, pratiquées par des pirates ou des corsaires au service d'une entité politique, sont un autre moyen d'approvisionnement en marchandise humaine. Dans la Rome antique, la piraterie méditerranéenne alimente un commerce florissant qui possède ses intermédiaires spécialisés et ses places de commerce comme l'île de Délos. La piraterie des Barbaresques (Algériens notamment) et ses nombreuses razzias sur les côtes européennes de la mer Méditerranée restera pour sa part active jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Lors des différentes traites au cours de l'histoire, la capture des esclaves est fréquemment assurée par des groupes n'utilisant pas eux-mêmes les esclaves ou seulement en proportion limitée. Si les lançados portugais, actifs sur le sol africain, ont approvisionné les navires négriers, leur participation à l'alimentation du commerce triangulaire fut par exemple minoritaire. La grande majorité de l'approvisionnement des places de commerce d'esclaves était le fait d'États côtiers, de chefs locaux ou de marchands eux-mêmes africains, dont l'activité s'est progressivement centrée sur le trafic d'esclaves.
De la même manière, durant l'Antiquité grecque, les marchands d'esclaves achetaient les captifs à des intermédiaires, souvent non grecs, dont les modalités d'approvisionnement nous restent largement inconnues<ref>Voir sur ce point, Moses Finley, « The Black Sea and Danubian regions and the slave trade in Antiquity », Klio, no 40, 1962. Disponible en français : « Le commerce des esclaves dans l'Antiquité : la mer Noire et les pays du Danube », dans Économie et société en Grèce ancienne, La Découverte, Paris, 1984, Modèle:P..</ref>. La capture des esclaves était donc dans une large mesure « externalisée » par des sociétés esclavagistes en mesure d'établir un système durable d'échange marchand d'humains avec les sociétés qui les fournissaient en main-d'œuvre servile.
Décision judiciaire
Le Code de Hammurabi (environ 1750 av. J.-C.), texte de lois babylonien, mentionne pour la Mésopotamie des sanctions juridiques conduisant à l'esclavage comme la répudiation de ses parents par un enfant adopté<ref name="Delacampagne, p. 31">Delacampagne, Histoire de l'esclavage, Modèle:P..</ref>.
Sous la République romaine, certaines infractions entraînent la déchéance des droits civiques (capitis deminutio maxima) : les déserteurs et les citoyens qui se sont dérobés au cens peuvent ainsi être vendus comme esclaves (seruii) par un magistrat, en dehors de Rome toutefois<ref>Delacampagne, Histoire de l'esclavage, Modèle:P..</ref>. Sous l'Empire romain, la condamnation aux mines (ad metalla) est l'une des peines les plus redoutées (Voir infra).
Beaucoup plus tard, aux États-Unis, à l'époque de l'esclavage, les Noirs libres peuvent être condamnés à l'esclavage pour un ensemble d'infractions juridiques assez larges : l'accueil d'un esclave fugitif, le fait de rester sur le territoire de certains États, telle la Virginie, un an après son émancipation.
Abandons d'enfants
L'esclavage touche historiquement les populations les plus fragiles et en premier lieu les enfants. Le sort de l'enfant abandonné le conduisait ainsi souvent à l'esclavage en Mésopotamie et plus tard en Grèce et à Rome<ref>Delacampagne, Histoire de l'esclavage, Modèle:P..</ref>. Dans ces deux dernières civilisations antiques, le « droit d'exposition » autorise l'abandon d'un enfant, le plus souvent devant un bâtiment public, un temple, par exemple. L'enfant recueilli est soumis à l'arbitraire de son « bienfaiteur » et échappe rarement à l'esclavage.
Quand il n'est pas abandonné, l'enfant peut aussi être vendu. Des contrats de vente d’enfants, datant de la troisième dynastie d'Ur, indiquent que la pratique semble être répandue au sein des civilisations mésopotamiennes<ref name="Delacampagne, p. 31"/>.
Servitude pour dettes
Modèle:Article détaillé Modèle:Article connexe La servitude pour dette résulte d'une procédure, parfois encadrée juridiquement, qui consistait à s'acquitter d'une créance par l'abandon de la propriété de soi à son créancier. Elle est fréquente parmi les paysans pauvres athéniens, au point d'être interdite par Solon au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle ; le Romain Varron désigne ces débiteurs insolvables sous le nom de obaerarii (qui ne sont pas considérés comme des serui ou esclaves), en précisant que cette pratique se retrouve (au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle) en Égypte, en Asie et en Illyrie, mais pas en Italie<ref name=":3">Martin René. « Familia rustica : les esclaves chez les agronomes latins ». In: Actes du colloque 1972 sur l'esclavage. Besançon 2- 3 mai 1972. Besançon : Presses Universitaires de Franche-Comté, 1974. pp. 267-297. (Actes des colloques du Groupe de recherche sur l'esclavage dans l'antiquité, 3). Lire en ligne.</ref>.
Elle constitue l'une des formes d'esclavage qui persistent dans la période contemporaine.
Condition héréditaire
La transmission héréditaire du statut d'esclave est historiquement récurrente. Les modalités et le degré de formalisation des règles de transmission sont cependant variables. Durant la période romaine classique, ce statut s'hérite par la mère, sans qu'aucune attention ne soit portée à la condition du père<ref>Gaius, I, 82 ; I, 3, 3.</ref>. On nomme « verna » un esclave de naissance<ref name=":2" />.
À compter d'Omar, dans la seconde moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, un des courants du droit musulman considère que l'enfant d'une esclave est libre si le propriétaire est le père de l'enfant. La « mère d'enfant » Modèle:Incise est libérée à la mort de son maître<ref>Claude Cahen, L'Islam. Des origines au début de l'Empire ottoman, Hachette, 1997, Modèle:P..</ref>. La législation islamique se situe sur ce point dans la continuité des législations mésopotamiennes qui nous sont parvenues : un père libre et veuf qui épouse une esclave peut même faire de l'enfant qui naîtrait de cette union son héritier s'il l'a expressément adopté. La descendance d'une mère libre et d'un esclave est automatiquement libre<ref>Delacampagne, Histoire de l'esclavage, Modèle:P.. La moitié de l'héritage du père revient toutefois à son maître.</ref>.
Aux États-Unis, si la législation est mouvante dans le temps et, surtout, différenciée selon les États, la transmission de la condition d'esclave par la mère est très largement dominante. Les premiers textes en attestant sont le statut du Maryland de 1664 et le code virginien de 1705<ref>Claude Fohlen, Histoire de l'esclavage aux États-Unis, Hachette, Paris, 1997, Modèle:P..</ref>. La loi a parfois répondu aux rares cas d'union entre femmes libres et esclaves en imposant aux enfants de servir le maître de leur père, à vie ou pour une durée déterminée<ref>On trouve trace de cette législation en Pennsylvanie, Caroline du Nord, Maryland, Tennessee.</ref>.
Fonctions
Les fonctions de l'esclavage ont fortement varié selon les sociétés et les périodes historiques. En premier lieu, à la suite de l'historien américain Moses Finley, qui s'était sans doute inspiré de l'historienne des Caraïbes Elsa Goveia, on opère traditionnellement une distinction sur la base de l'importance tenue par les esclaves dans l'économie générale des rapports de production et des relations symboliques. On désigne ainsi une société dont les esclaves occupent une fonction indispensable à son fonctionnement global sous les termes de « société esclavagiste », pour la distinguer des « sociétés à esclaves », qui emploient des esclaves sans en faire un maillon indispensable de leur système économique et social. L'historiographie considère généralement les sociétés antiques grecques<ref>Voir sur ce point, Moses Finley, « La civilisation grecque était-elle fondée sur le système des esclaves ? », dans Économie et société en Grèce ancienne, Modèle:Opcit, Modèle:P.. Finley répond par l'affirmative à cette question.</ref> et romaines<ref name=":3" />, les systèmes économiques et sociaux des Antilles<ref>Voir Caroline Oudin-Bastide, Travail, capitalisme et société esclavagiste. Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle-Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, La Découverte, Paris, 2005.</ref> et du Brésil durant la période coloniale (du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle) et du Sud des États-Unis avant la guerre de Sécession comme des exemples de sociétés esclavagistes. À l'inverse, le Moyen Âge occidental ou le monde arabe, qui connaissent l'esclavage, sont considérées comme des sociétés à esclaves et non comme des sociétés esclavagistes<ref>Cet inventaire est celui que propose par Moses Finley. Il est repris par Audreau et Descat, Modèle:P..</ref>.
Cependant, ainsi formulée, cette distinction est difficile à tenir, et elle manque de pertinence pour beaucoup de situations, particulièrement en dehors de la sphère occidentale. Aussi il est préférable de revenir à l'idée première d'Elsa Goveia, qui définissait les sociétés esclavagistes comme des sociétés où l'esclavage est non plus seulement indispensable, mais où toutes les composantes de la société, même celles qui n'en dépendraient pas directement, concourent en permanence à reproduire l'institution esclavagiste. L'esclavage y conditionne l'ensemble de l'expérience sociale, qu'un individu soit esclave ou pas, de sa sexualité la plus intime à son travail et à sa posture sociale. Cette conception permet de mieux comprendre les polis, cités-états grecques de l'antiquité classique, la plupart des Antilles coloniales, d'ajouter l'Empire de Sokoto, organisations politiques qui correspondent à cette dimension totalitaire de l'esclavage. Dans d'autres sociétés, même si l'esclavage reste indispensable à leur survie et à leur fonctionnement, il est possible d'avoir d'autres préoccupations ; par exemple dans l'Empire ottoman du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les esclaves tenaient des fonctions administratives et militaires, donc essentielles, le harem y jouait un role crucial, mais les esclaves n'y représentent que 5% de la population. -<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Les esclaves ont rempli au cours de l'histoire une large palette de métiers et de fonctions sociales. Dans les sociétés antiques, les esclaves sont ainsi présents dans l'ensemble des secteurs de l'économie (dont tout le secteur agricole et pastoral<ref name=":3" />), sans qu'aucun métier ne leur soit réservé en propre. Ils peuvent exercer le métier de pédagogue ou de médecin, sont très présents dans les secteurs qui nécessitent la manipulation de l'argent, la banque en particulier<ref>Finley, Économie et société…, Modèle:P..</ref>, mais aussi dans l'artisanat (ateliers de céramique). Le cas fait cependant figure d'exception : il est fréquent au cours de l'histoire que des esclaves aient été exclus de certaines professions, et confinés dans les travaux considérés comme les plus dégradants.
On peut distinguer, au cours de l'Histoire, un certain nombre d'usages récurrents de l'esclavage. Dans le secteur primaire, l'utilisation dans les mines et les carrières et comme main d'œuvre agricole, notamment dans l'économie de plantation, est commune à une grande partie des sociétés esclavagistes. L'esclavage domestique ainsi que l’esclavage sexuel sont, peut-être plus encore que l'utilisation strictement économique des esclaves, largement représentés tout au long de l'histoire humaine. Enfin, l'utilisation par l'État est fréquente pour l'accomplissement de tâches de travaux publics et de voirie. L'emploi d'esclaves à des fins militaires ou de police publique, plus rare, est une des caractéristiques saillantes de la civilisation musulmane.
Esclavage dans les mines et carrières
Dans l'Antiquité, les esclaves sont indispensables au fonctionnement des carrières qui fournissent les matériaux des grands ensembles architecturaux des grandes cités romaines ou grecques.
À Athènes, les esclaves sont les principaux extracteurs des mines d'argent du Laurion, nécessaires à la stabilité monétaire de la cité grecque<ref>Moses Finley, Économie et société…, Modèle:P..</ref>. Lauffer estime même que près de Modèle:Nombre ont pu travailler dans ces seules mines et leurs moulins de traitement<ref>Cité dans Finley, Ibid.</ref>. Sous l'Empire, à Rome, la condamnation aux mines (ad metalla) fait partie des sanctions juridiques les plus redoutées. Au Moyen Âge, les esclaves sont utilisés, à Gênes par exemple, dans l'exploitation des salines<ref>Jacques Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Âge dans le monde méditerranéen, Hachette, Paris, 1996, Modèle:P..</ref>. Dans les colonies espagnoles d'Amérique, les esclaves noirs mais surtout indiens sont massivement utilisés dans les mines d'or, d'argent et de cuivre. Les Portugais importeront de leur côté des esclaves noirs pour l'exploitation des riches gisements aurifères brésiliens du Minas Gerais, découverts à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Esclavage agricole
Souvent lié à de grands domaines, l'esclavage agricole se développa massivement dans l'Antiquité. À Athènes ou à Rome, il dominait dans les exploitations dont les besoins en main-d'œuvre dépassaient les seules forces d'une famille et conduisit à un « système esclavagiste absolu », c'est-à-dire qui combinait le recours à un uilicus (serf) et à une main-d'œuvre fondamentalement servile (seruus)<ref>Moses Finley, Économie et société…, Modèle:P..</ref>,<ref name=":3" />,<ref name=":2" />. À Sparte, les hilotes, dont le statut était proche de celui d'esclave, fournissaient l'essentiel de l'approvisionnement de la cité. À la fin de la République, les grandes oliveraies et les grands vignobles de l'Italie centrale utilisaient quasi exclusivement des esclaves<ref>Yves Benot, Modèle:P..</ref> ; l’ergastule était une des modalités de gestion de la population d'esclaves considérée comme la plus dangereuse. C'est de ces régions à forte concentration en esclaves, notamment le Sud de la péninsule et la Sicile, dans des zones pratiquant un élevage extensif, que partirent les grandes révoltes serviles auxquelles fut confrontée la République.
Malgré le développement du servage en Occident à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'esclavage resta présent dans le monde rural, notamment au sein des domaines agricoles des monastères<ref>Jacques Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Âge dans le monde méditerranéen, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Dans le monde arabe, l'emploi à grande échelle des esclaves sur les domaines agricoles est également bien présent, notamment en Irak au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, où vivaient dans l'esclavage plusieurs dizaines de milliers d'esclaves noirs d'Afrique de l'Est. De la même façon, les sultanats de la péninsule Arabique et de la côte est africaine pratiquaient l'esclavage, notamment pour la production de produits agricoles (sésame, céréales, etc.). Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, c'est une société de plantation qui se développa également dans le sultanat de Zanzibar à la suite de l'explosion de la demande en clou de girofle<ref>Gordon Murray, L'Esclavage dans le monde arabe. Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle-Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Robert Laffont, 1987, Modèle:P..</ref>. En Mésopotamie, les esclaves sont notamment utilisés pour la culture de la canne à sucre, fortement consommatrice de main-d'œuvre.
Après les croisades, l'Europe reprit ce mode d'organisation du travail dans les régions où elle tenta d'importer cette culture, notamment dans la péninsule Ibérique et dans les îles méditerranéennes. L'exportation de cette économie de plantation par les Portugais dans les îles Atlantiques (îles Canaries, Sao Tomé), puis par eux et les Espagnols sur le continent américain, s'inscrit dans la continuité de ce déplacement vers l'ouest ; ce système devient caractéristique de la colonisation américaine, qui se tourne presque immédiatement vers l’esclavage pour l'exploitation du sol. La culture de la canne à sucre fut ainsi à l'origine de la traite négrière qui se mit en place au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Puis, le développement des cultures du café, du tabac, du coton, etc., soutiendra, dans l'Amérique du Sud, du Centre et du Nord le niveau de la demande en main-d'œuvre servile.
Esclavage domestique
S'il n'a pas une fonction directement économique, l'esclavage domestique permet aux propriétaires de dégager un temps libre (l'otium) indispensable aux activités sociales, politiques et artistiques. Il est très répandu à Rome et à Athènes, où même la plupart des citoyens pauvres possèdent souvent un esclave domestique. Ainsi, selon Moses Finley, à Athènes, tout homme, financièrement en mesure d’avoir des esclaves, en possède au moins un. Il s'agit le plus souvent d'un homme à tout faire, qui le suit dans tous ses déplacements et, en fonction de ses ressources, d’une femme, astreinte aux tâches ménagères<ref>Finley, Économie et société en Grèce ancienne, Modèle:P..</ref>.
Quasiment absent du monde agricole, l'esclave est au contraire omniprésent dans la sphère domestique arabe. La division sexuelle du travail est, comme dans l'Antiquité gréco-romaine, nettement marquée : là où les hommes servaient de jardiniers, gardiens et homme à tout faire, les femmes occupaient les fonctions de nourrices, femme de chambre, couturières ou cuisinières<ref>Murray, L’esclavage dans le monde arabe, Modèle:P..</ref>.
La grande majorité des « petits Blancs », les paysans pauvres des Antilles françaises, possédaient eux aussi un esclave destiné aux tâches domestiques. Dans les couches les plus aisées de la société blanche ou noire, l'esclavage domestique revêt souvent une fonction ostentatoire. On évalue qu’à l'apogée de l'empire assyrien, une famille aisée de Babylone possède en moyenne de trois à cinq esclaves<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Muhammad Dandamaev, Slavery in Babylonia: from Nabopolassar to Alexander the Great, The Northern University Press, 1984, Modèle:P.. Cité dans Delacampagne, Histoire de l'esclavage, Modèle:P..</ref>. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, un calife de Bagdad, sous la dynastie Abbasside, ne possède pas moins de Modèle:Nombre<ref>Delacampagne, Histoire de l’esclavage, Modèle:P..</ref>.
Esclavage sexuel
L'exploitation du corps des femmes pour des fonctions reproductives ou de plaisir constitue un motif récurrent de réduction en esclavage. Les récits mythologiques antiques sont un indice du caractère commun que revêtait cet esclavage sexuel. Le cycle troyen mentionne à plusieurs reprises cette forme d'esclavage ; c'est notamment le sort réservé par les Achéens aux femmes troyennes après la prise de la cité d'Asie Mineure. L'esclavage sexuel est de fait largement répandu dans l'Antiquité, par le biais de la prostitution<ref>Jean Andreau, Raymond Descat, Esclave en Grèce et à Rome, Hachette, 2006, Modèle:P..</ref> mais aussi à travers les relations entretenues entre maîtres et esclaves des deux sexes ; les témoignages semblent indiquer que ces dernières n'étaient pas rares à Rome<ref>Andreau, Descat, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
Dans le monde arabe, l'exploitation sexuelle constitue pour Gordon Murray Modèle:Citation<ref>Gordon Murray, L'Esclavage dans le monde arabe, Modèle:Opcit, 1987, Modèle:P.. Voir en particulier le chapitre 4, « Esclavage et sexualité dans le monde arabe », Modèle:P..</ref>. Le statut de concubine est ainsi réservé aux seules esclaves<ref>Murray, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref> ; en cas d’enfantement, ces dernières étaient protégées de la vente et pouvaient se voir accorder un affranchissement<ref>Murray, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Dans les maisons musulmanes les plus aisées, la surveillance des femmes dans les harems est confiée à un ou plusieurs eunuques, qui constituent une autre incarnation du pouvoir accordé au maître sur les fonctions de reproduction de ses esclaves. La dynastie musulmane des Séfévides ou les sultans de Constantinople entretinrent des harems de grande dimension dont le fonctionnement influa de manière notable sur la vie politique<ref>Murray, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Plus généralement, harems et concubinage constituaient deux éléments fondamentaux de la société patriarcale.
Si aucun statut équivalent à celui de concubine n'existait dans la chrétienté, l'exploitation sexuelle des esclaves des colonies américaines était fréquente comme l'atteste le nombre élevé des métissages qui obligea souvent les autorités à se pencher sur le statut des enfants nés de ce type d'union.
Esclaves publics
Ils sont la propriété de l'État et assurent les tâches d'intérêt général. Les esclaves sont donc employés comme ouvriers (pour les travaux de voirie), secrétaires ou comptables dans les administrations essentielles au bon fonctionnement des différents services publics ou encore la surveillance des égouts et des bâtiments publics. Les premières apparitions de services de pompiers remontent aux temps égyptiens mais Rome a réutilisé ce principe avec des esclaves. Les pompiers romains (vigiles urbani) étaient très souvent appelés au feu dans les incendies criminels ou accidentels (notamment dans les immeubles romains, dénommés insula).
Dans la mythologie grecque, pour ne pas vouloir payer les dieux Apollon et Poséidon qui lui ont construit la célèbre enceinte de sa ville, le roi de Troie Laomédon, après les avoir considérés comme ouvriers, traite ainsi les deux dieux comme esclaves et est prêt à leur lier les pieds, les vendre au loin ou leur trancher les oreilles<ref name="HomIlXXI435460">Modèle:Méta-modèle source, XXI, 435-460.</ref>.
Traitement
Depuis l'Antiquité, l'esclave est en grande majorité traité de façon inhumaine parce qu'il n'est pas tout à fait considéré comme un être humain mais se situe juste à la lisière entre l'animal et l'humain<ref name=":0" />,<ref name=":1">Modèle:Lien web.</ref> :
Xénophon : Modèle:Citation bloc
Plutarque : Modèle:Citation bloc
Quintilien : Modèle:Citation bloc
Si plus tard Modèle:Incise, le Code noir de 1685 appliqué dans les colonies françaises impose une évangélisation catholique des esclaves, il ne leur accorde aucune personnalité politique et juridique<ref name=":1" /> et n'oublie pas de réglementer les peines corporelles à leur infliger allant du fouet, au marquage au fer rouge, à la mutilation (oreilles, nez, mains, jambes…) et jusqu'à la peine de mort<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
« Selon Victor Schoelcher, un esclave était soldé au bout de trois années de travail. Après cela, il pouvait mourir de besoin ou sous les coups »<ref>Victor Schoelcher, Esclavage et colonisation, Paris, PUF, 1948, p. 13</ref>.
Valeur économique
Commerce des esclaves
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Marché aux esclaves à Zabid (Yémen) où Abu Zayd vend son fils à al-Harith, manuscrit de l'école de Bagdad, 1237.
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Manière dont les prisonniers chrétiens sont vendus comme esclaves au marché d'Alger. Gravure de 1684.
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Chasseur d'esclaves et son captif, Brésil, 1823, Johann Moritz Rugendas.
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Vente de 178 esclaves de plantations agricoles, de la succession de M. Lambech, Nouvelle-Orléans (États-Unis), 1855.
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Marché hebdomadaire dont celui aux esclaves, Easton, Maryland (États-Unis), Modèle:S mini.
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Marché aux esclaves de Zanzibar (Tanzanie) au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
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Vente d'esclaves dits agricoles en Virginie (États-Unis), 1861.
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Esclaves en attente de vente, Eyre Crowe, Richmond, 1861
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Le marché aux esclaves de Gustave Boulanger, v. 1882.
Les réseaux commerciaux ont évolué en fonction de la demande en esclaves qui s'est longtemps confondue avec les grands centres économiques et politiques. Dans l'Antiquité, les réseaux commerciaux sont tournés vers la Grèce, Carthage puis l'Empire romain. Si un trafic est attesté dès la période archaïque, c'est l'augmentation de la demande au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle qui entraîne semble-t-il le développement d'un circuit commercial de grande ampleur<ref>Moses Finley, « Le commerce des esclaves dans l'Antiquité : la mer Noire et les pays du Danube », Économie et société en Grèce ancienne, La Découverte, Paris, 1984, Modèle:P..</ref>.
Le coût d'un esclave sous Rome était de 10 mois de salaire (80 sesterces par mois) pour un ouvrier moyen, soit 800 sesterces, pour acquérir un esclave<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les « mauvais sujets » sont meilleur marché. Certains esclaves de qualité ou ayant développé des compétences particulières peuvent coûter bien plus cher et l'agronome romain Columelle dit préférer acheter un esclave habile et intelligent à 8 000 sesterces qui représentent une somme réellement élevée<ref>R. Martin, op. cit., p. 283</ref>.
Des marchés, alimentés par des trafiquants spécialisés, fournissaient une main-d'œuvre barbare directement dans les places grecques (Corinthe, Chypre, Délos, Athènes…). À Rome, un marché se tenait au cœur de la ville, sur le Forum, près du temple des Dioscures<ref>Delacampagne, Histoire de l'esclavage, Modèle:P..</ref>.
Au cours du Moyen Âge, la traite s'oriente vers l'Afrique du Nord, la Mésopotamie et l'Europe méditerranéenne (Italie, Catalogne, Crète, Chypre, Majorque…). Les principales routes commerciales trouvent leurs sources en Afrique subsaharienne et les régions européennes non christianisées (traite des Slaves païens et chrétiens depuis les Balkans). À titre d'exemple, en 1259, Bernat de Berga, évêque d'Elne, en Roussillon, lègue dans son testament huit esclaves, dont deux chrétiens et six païens<ref>Modèle:66 PHPC.</ref>.
Après l'exploration des côtes africaines au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le Portugal entame une traite tournée vers les îles Atlantiques et la péninsule Ibérique. À l'époque moderne, ce commerce européen des esclaves évolue vers une forme transatlantique connue sous le nom de commerce triangulaire, qui perdure du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>Hugh Thomas, La Traite des Noirs : histoire du commerce d'esclaves transatlantique, 1440-1870, Robert Laffont, Paris, 2006.</ref>. Les estimations du nombre de déportés varient, selon les auteurs, de Modèle:Unité (pour Olivier Pétré-Grenouilleau<ref>Les Traites négrières, Essai d'histoire globale, NRF Gallimard, 2004.</ref>) à Modèle:Unité (pour Victor Bissengué<ref>Contribution à l'histoire ancienne des pygmées, L'Harmattan, 2004.</ref>). En Amérique, le Brésil est l'état ayant reçu le plus d'esclaves africains (entre 3,5 et 4 millions de personnes déportées)<ref>Modèle:Article</ref>.
Les coûts élevés de l'importation de nouveaux esclaves aux États-Unis puis son interdiction débouchèrent sur le développement accéléré du commerce de la location d'esclave<ref name="encyclopedia_southern">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le commerce arabe des esclaves est resté actif de l'Antiquité à l'époque moderne. Ses zones d'approvisionnement traditionnelles sont l'Afrique noire (traite subsaharienne), les régions de la mer Noire ou la côte orientale de l'Afrique (Zanzibar). Les ramifications de ce trafic semblent rayonner, bien que sans doute dans des proportions réduites, jusqu'en Extrême-Orient : on retrouve ainsi au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle des traces d'esclaves noirs sur la route de la soie<ref>Delacampagne, Histoire de l'esclavage, Modèle:P..</ref>.
Cependant la traite arabe ne se limite pas à la traite des Noirs. Tout au long du Moyen Âge, de l’époque moderne et jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la région d'Alger en particulier fournit les marchés nord-africains et proches-orientaux (turcs notamment), en esclaves provenant d'Europe méditerranéenne mais parfois aussi de contrées aussi lointaines que l'Islande. Ainsi durant la régence d'Alger (époque précédant la conquête de l'Algérie par la France), les prisonniers chrétiens sont vendus comme esclaves au marché d'Alger.
Pour ce qui est de la traite organisée par les Africains eux-mêmes, dite « traite intra-africaine », les traces écrites quasi inexistantes jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle rendent difficile une évaluation quantitative crédible.
Les formes actuelles de l'esclavage répondent aux mêmes caractéristiques, notamment les réseaux de proxénétisme, tournés vers les lieux de consommation.
Économie classique et critique de l'esclavage
La question de la rentabilité de l’esclavage émerge au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle avec la pensée économique préclassique et classique. Arguant de la supériorité du travail libre, les physiocrates et Adam Smith ont à cette époque contesté la valeur économique de l'esclavage. On trouve aussi trace de cette argumentation chez certains penseurs des Lumières et, plus tard, au sein des anti-esclavagistes. Le physiocrate Dupont de Nemours résume l’ensemble des arguments avancés à l’appui de cette thèse quand il déclare que Modèle:Citation<ref>Éphémérides du citoyen, 1771, VI, Modèle:P..</ref>. Suivant ce point de vue, la productivité est induite par l'intérêt du travailleur libre pour son travail, et par l'absence de coût d'achat et de surveillance. Pour reprendre le raisonnement de Smith, le salaire remplace avantageusement les frais d'entretien et d'achat qui incombent aux propriétaires<ref>Voir Adam Smith, « Des salaires du travail », dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations - Livre I, Chapitre 8.</ref>.
Un des arguments les plus couramment avancés pointe ainsi le coût de surveillance et d'entretien des esclaves : les abolitionnistes, tels Victor Schœlcher, font état de l'insécurité qui règne dans les colonies esclavagistes et de la charge financière qui en résulte pour les États métropolitains sous forme d'envoi et d'entretien de troupes nombreuses, ainsi que d'indemnités à verser aux propriétaires dont les biens sont détruits à l'occasion de révoltes d'esclaves.
S'ajoutent aussi des arguments que l'on qualifierait aujourd'hui de macroéconomiques. Pour les physiocrates français, le développement d'un marché intérieur est indissociable du développement du travail salarié. C'est ce qui pousse les plus audacieux d’entre eux à réclamer la suppression des avantages des planteurs coloniaux qui pénalisent les cultivateurs métropolitains de betterave sur le marché du sucre.
Enfin, l'esclavage a été dénoncé comme un frein à l'innovation technique, le dynamisme industrieux des États du Nord des États-Unis étant pointé face à l’apparente stagnation de l'industrie des États du Sud.
Pour une grande part, l'affirmation de la supériorité économique du travail libre sur l'esclavage est restée sans fondement empirique. Adam Smith s'appuie pour la justifier sur Modèle:Citation<ref>Adam Smith, Modèle:Opcit.</ref>, sans toutefois qu'aucune comparaison autre que spéculative ne vienne étayer son raisonnement.
Approches contemporaines de la rentabilité de l'esclavage
Dans les années 1860, le développement de la cliométrie a relancé aux États-Unis le débat sur la rentabilité de l'esclavage. L'irrationalité du système esclavagiste, à bout de souffle face au développement du capitalisme du nord du pays, était alors communément admise. Outre le faible développement industriel du Sud, l'un des indices de cette crise constituait pour les défenseurs de cette thèse l'augmentation du prix des esclaves, interprétée comme une hausse du prix du travail.
L'approche cliométrique a renouvelé, non sans polémiques, les conclusions traditionnellement retenues à ce sujet. La question de la rentabilité de l'esclavage aux États-Unis ne fait aujourd'hui aucun doute, et seul son taux est encore discuté. Le taux de profit des planteurs serait, pour Meyer de 5 à 8 %, avec des pics de 10 à 13 % en Caroline du Sud ou en Alabama<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alfred Conrad et John Meyer, « The Economics of slavery in the ante-bellum south », Journal of political history, 1966, Modèle:P.. Cité dans Claude Folhen, Histoire de l'esclavage aux États-Unis, Perrin, 2007, Modèle:P..</ref>. Robert Fogel et Modèle:Lien l'estiment pour leur part à Modèle:Citation, soit un niveau comparable à celui des investissements des industriels du Nord des États-Unis<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Time on cross. The economics of american negro slavery, Boston, 1974, 2 vol. Cité dans Fohlen, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Les études américaines insistent notamment sur le fait que l'esclave est non seulement une force de travail mais aussi un investissement : pour Conrad et Meyer, l'augmentation du prix des esclaves était au contraire un indice de la croissance du marché. Fogel a par ailleurs souligné que le Sud avait développé une industrie « domaniale », dynamique bien que dépendante des productions agricoles, à travers la transformation des matières premières (sucreries, égreneuse de coton, décortiqueuse de riz, scierie, etc.)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Robert Fogel, Without consent or contract. The rise and fall of American slavery, New York, 1989, 3 vol. Cité dans Fohlen, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
S'agissant des plantations françaises des Antilles à l’apogée du prix du sucre, Paul Butel estime que le taux de profit des planteurs oscille entre 15 et 20 %<ref>Paul Butel, Histoire de l'Atlantique de l'Antiquité à nos jours, Perrin, Paris, 1997, Modèle:P..</ref>.
En 1944, l'historien Eric Williams (qui devint Premier ministre de Trinité-et-Tobago) publie l'ouvrage classique, Capitalisme et esclavage, dans lequel il approche la question essentiellement à partir de l'angle économique. Selon lui, la traite négrière et le modèle d'économie de plantation des Caraïbes aurait permis l'accumulation primitive nécessaire à l'industrialisation de l'Angleterre<ref name="SD">Seymour Drescher, Eric Williams, « British Capitalism and British Slavery », dans History and Theory, Vol. 26, no 2 (May, 1987), pp. 180-196. DOI 10.2307/2505121 Modèle:Lire en ligne.</ref>. Au bout d'un moment, l'esclavage serait devenu non-rationnel d'un point de vue économique et capitaliste ; cette raison structurelle expliquerait, selon lui, l'abrogation de l'esclavage, davantage que la volonté idéaliste et humanitaire des penseurs des Lumières<ref name=SD/>. Le livre mettait ainsi en pièces l'historiographie traditionnelle (Modèle:Lien ou G. M. Trevelyan) qui célébrait les héros idéalistes de l'abolition, affirmant qu'il s'agissait avant tout d'une question économique. Quoique discutée, la thèse eut une influence importante<ref name=SD/>. En 1940, Coupland pouvait ainsi soutenir, dans la Modèle:Lien, que l'abolition britannique de l'esclavage s'était faite à l'encontre des intérêts économiques, grâce à l'influence des penseurs humanistes ; en 1965, Modèle:Lien, dans la Modèle:Lien, devait au contraire affirmer que les abolitionnistes marchaient de pair avec les intérêts économiques abolitionnistes<ref name=SD/>. Par la suite, toutefois, l'historiographie a revu nettement à la baisse l'importance économique de l'esclavage antillais en ce qui regarde l'accumulation primitive anglaise, bien que la réfutation du récit idéaliste demeure largement partagée<ref name=SD/>.
Sortie de l'esclavage
Révolte
À Rome, les esclaves se sont révoltés plusieurs fois, notamment ceux qui ont suivi Spartacus, un ancien gladiateur qui fut tué avec ses compagnons lors de la troisième guerre servile (entre 73 et Modèle:An av. J.-C.). Seuls les esclaves malades ou infirmes furent libérés, ou abandonnés par leurs maîtres. Modèle:Article connexe
Marronnage
Le marronnage était le nom donné à la fuite d'un esclave hors de la propriété de son maître en Amérique, aux Antilles ou dans les Mascareignes à l'époque coloniale, et des esclaves ont fugué ou fui tout au long de l'histoire. Le fuyard lui-même était appelé « marron » ou « nègre Marron », « negmarron » voire « cimarron » (d'après le terme espagnol d'origine).
Aux Antilles, si l'esclave marron recherché était intercepté, une récompense est remise au preneur par le propriétaire et la loi du 3 octobre 1671 permet qu'on coupe les jarrets du fuyard<ref>Arrêt du Conseil pour la taxe et la prise des nègres marrons ; Permission aux maîtres de leur couper les jarrets ; Taxe qui doit être payée au preneur par le maître de l’esclave, ANOM, C. Mart., 247, fol. 843 ; AN F 63 fol. 866/867/869. ID 42, arrêt du 03/10/1671 Modèle:Lire en ligne.</ref> ; celle du 12 juin 1704 rappelle qu'on lui coupe les oreilles et qu'on le marque au fer de la fleur de lys, et la condamnation à mort a lieu Modèle:Citation<ref>Lettre de Machault ; sanctions à prendre contre les nègres marrons, ANOM, Col. C8A, 15, fol. 220. ID 141 du 12/06/1704 en Martinique. Modèle:Lire en ligne , Modèle:Lire en ligne.</ref>. Dans leurs tentatives d'évasion (ou de sédition), certains esclaves noirs ont pu bénéficier de la complicité de Blancs, comme l'indique un arrêt du Conseil supérieur<ref>Voir sur eurescl.eu.</ref> de l'île Martinique aux Antilles du 26 juillet 1710 visant à les juger<ref>Arrêt du Conseil supérieur donnant pouvoir au Sieur Houdon, juge royal, de juger, prévôtalement et en dernier ressort, les blancs et les nègres qui se trouvent impliqués et complices dans les marronnages et séditions, ANOM, C. Mart., 250, fol. 847. ID 7, arrêt du 26/07/1710. « Slave trade, Slavery abolitions and their Legacies in European Histories and Identities » Modèle:Lire en ligne.</ref>.
Au Panama, Bayano un esclave Africain des Espagnols a dirigé la plus grande des rébellions du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Affranchissement
Modèle:Article détaillé À Rome, l’affranchissement peut se dérouler de plusieurs façons différentes :
- la première est par testament du maître (= testamento), c’est le cas le plus fréquent ;
- la seconde est le cens, dénombrement de la population tous les cinq ans : le maître inscrit l’esclave sur la liste, ce qui en fait un affranchi ;
- la troisième est par décision judiciaire : le maître ou un magistrat touche l’esclave de sa baguette (= vindicta) et prononce les mots suivants : Modèle:Citation
- la cinquième est la procréation : la femme esclave est affranchie à la naissance du troisième enfant mâle, esclave de naissance (uernae), qu'elle met au monde<ref name=":3" /> ;
- enfin, la dernière possibilité est le rachat de sa liberté avec un pécule (= peculium, i n.).
Malgré cet affranchissement, l'esclave n'a pas tous les droits d'un citoyen romain, seul son fils en bénéficiera.
Abolitions
En droit positif, la prohibition de l'esclavage humain est contenue dans les Modèle:Nobr de la convention européenne des droits de l'homme et de la Déclaration universelle des droits de l'homme, l'Modèle:Nobr du pacte international relatif aux droits civils et politiques de l'ONU, dans la convention de Genève de 1926, de New York de 1956, de l'OIT de 1930 et 1936.
Pays à majorité islamique
L'esclavage n'étant pas prohibé par l’islam, les pays musulmans hésitèrent et tardèrent encore plus que les Européens à l'abolir : Albert Londres, dans Pêcheurs de perles, signale du trafic régulier d'esclaves en Arabie en 1925. Modèle:Article détaillé
Pakistan
Le Pakistan a été le dernier pays à abolir l'esclavage, en 1992, ce qui est très tardif au regard des normes internationales. Sa législation reste incomplète et ne s'est pas accompagnée de moyens de contrôle de sa mise en œuvre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Arabie saoudite
L’Arabie saoudite a aboli l’esclavage en 1962, comme son voisin le Yémen. L'un de ses autres voisins, le sultanat d'Oman, l'a fait en 1970.
Maroc
À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on vend à Marrakech près de 8 000 esclaves par an issus d'Afrique subsaharienne, le plus grand marché aux esclaves du Maroc<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.
En 1920, le protectorat français limite ce marché et c’est en 1922 qu’il y abolit officiellement l’esclavage<ref>Origine et histoire de Marrakech: L'esclavage et son abolition</ref>.
Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le Maroc fait partie des pays où il y a le plus d'esclaves au monde<ref>Modèle:Article.</ref>, notamment avec la traite des « petites bonnes »<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Tunisie
Modèle:Loupe L’abolition de l'esclavage en Tunisie a commencé par la libération des esclaves blancs sous la pression des pays européens, au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Elle s'est poursuivie par la fermeture du marché aux esclaves en 1842 par le Bey de Tunis. L'esclavage est officiellement aboli le Modèle:Date- par [[Ahmed Ier Bey|Ahmed {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} Bey]]<ref>Modèle:Lien web.</ref>, la Tunisie devenant ainsi le premier pays arabo-musulman abolitionniste. Néanmoins, du fait de la persistance de l’esclavage durant le beylicat, il faudra attendre le protectorat français pour imposer une véritable abolition de l'esclavage (sous peine de sanctions pécuniaires et pénales) par décret d'Ali III Bey, le 28 mai 1890 — décision parue le lendemain au Journal officiel<ref>Page du Journal officiel du 29 mai 1890 où figure le décret Modèle:Lire en ligne.</ref>.
Mauritanie
En Mauritanie, en dépit de son abolition officielle - très tardive au regard des normes internationales - en 1981, l'esclavage est une pratique qui persiste, concernant entre 10 et 20 % d'une population totale de 3,4 millions d'habitants<ref>« L’esclavage persiste en Mauritanie », RFI.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}« Slavery’s last stronghold », CNN.</ref>, soit 340 000 à 680 000 esclaves. Toutefois, le Modèle:Date-, le Parlement du pays a adopté une loi criminalisant l'esclavage, désormais puni de dix ans d'emprisonnement<ref>« Mauritanie. Une loi contre l'esclavage », dans Courrier international du 10 août 2007, Modèle:Lire en ligne.</ref>.
Turquie
Pays à majorité chrétienne
Lors du congrès de Vienne, le 8 février 1815, la traite négrière (c'est-à-dire le commerce des esclaves, l'achat et le transport d'êtres humains revendus comme esclaves dans l'empire colonial) est en théorie abolie en Angleterre, France, Autriche, Prusse, Portugal, Russie, Espagne, Suède, pays qui proclament que Modèle:Citation, mais pas l'esclavage<ref> Junius P. Rodriguez, The Historical Encyclopedia of World Slavery, Volume 1, ABC-CLIO, USA, 1997, p. 673 </ref>.
L'esclavage est théoriquement légalement aboli dans les colonies anglaises en 1838, aux États-Unis, en 1865, dans toutes les colonies et possessions françaises d'Amérique en 1848<ref> Junius P. Rodriguez, The Historical Encyclopedia of World Slavery, Volume 1, ABC-CLIO, USA, 1997, p. 666, 286 </ref>. Le Portugal abolit l'esclavage en 1869<ref>Esclavage, quand le Portugal sort de l’amnésie, rfi, 27 avril 2018</ref>.
Catholicisme
Au Moyen Âge, l'esclavage est interdit par l'Église catholique. Il disparaît ainsi d'Europe avant l'an mil<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En 1435, le pape Eugène IV par la bulle papale Sicut dudum condamne l’esclavage des indigènes des Canaries. Cependant en 1454, la bulle du pape Nicolas V, Romanus pontifex, légitime de fait l’esclavage des Africains<ref>L’Eglise catholique et l’esclavage, sujet de débats FranceTélévisions la 1ère Martinique, 30 mars 2018</ref>. En 1537, la bulle pontificale Sublimis Deus du pape Paul III, étend l’interdiction de l'esclavage aux Indiens d’Amérique et aux futurs peuples qui seraient découverts par les chrétiens. En 1839, Grégoire XVI condamne enfin explicitement l’esclavage des Africains (bulle In Supremo Apostolatus), aidant ainsi à l’abolition par les pays catholiques qui ne l’avaient pas encore fait<ref>L’Église et l’esclavage des Africains une autre histoire, consulté le 18 décembre 2020</ref>.
Avec les Grandes découvertes, il reprend dans les colonies des pays d'Europe. Il concerne au début les peuples amérindiens, mais l'Église catholique l'interdit avec le Pastorale officium. Il est alors pratiqué sur des esclaves achetés en Afrique et transportés dans les colonies majoritairement catholiques comme celles de France et du Portugal. L'esclavage est aboli dans les colonies portugaises en 1773<ref>Modèle:Article</ref>. En France, l'abbé Grégoire fonde en 1788 la Société des amis des Noirs opposée à l'esclavage.
En 2000, le pape Jean-Paul II reconnaît finalement tous les péchés commis par l’Église catholique, dont la pratique de l’esclavage par certains de ses membres dans l'Histoire, et en demande le pardon à Dieu<ref>Sept pardons capitaux. Croisades, Inquisition, évangélisation forcée... Le pape a fait acte de contrition Libération, 13 mars 2000</ref>.
Christianisme orthodoxe
Le commerce d'esclaves est par contre librement pratiqué en Russie orthodoxe (indépendamment du servage) jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Article</ref>.
Protestantisme
L'esclavage sera traité de diverses façons dans les mouvements issus de la Réforme comme le luthérianisme, le calvinisme<ref>Modèle:Article</ref>, l'anglicanisme<ref>Modèle:Article</ref>, le méthodisme, l’épiscopalisme<ref>Modèle:Lien web</ref>, le baptisme<ref> Randall M. Miller, John David Smith, Dictionary of Afro-American Slavery, Greenwood Publishing Group, USA, 1997, p. 79</ref>, allant de la prohibition ferme à la légitimation en passant par la tolérance<ref> Peter Eisenstadt, The Encyclopedia of New York State, Syracuse University Press, USA, 2005, p. 1601</ref>.
En Pennsylvanie un luthérien Francis Daniel Pastorius sera l'un des premiers abolitionnistes qui lancera en 1688 le tout premier manifeste anti-esclavagiste à être publié au sein des colonies anglaises<ref>Modèle:Lien web</ref>. Des calvinistes piétistes comme les Quakers lui emboîtent le pas et militent de façon organisée contre l'esclavage, à questionner le droit d'une personne à posséder une autre personne en tant qu'esclave. Sous l'impulsion des quakers Antoine Bénézet et John Wollman, les quakers créent la première société antiesclavagiste des États-Unis, la Pennsylvania Abolition Society, à Philadelphie le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Richard Allen, un pasteur méthodiste, fonde en 1793 l'Église épiscopale méthodiste africaine, qui milite contre l'esclavage<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1787, des Anglicans et des Quakers créent en Angleterre la Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade (« Société pour l'abolition de la traite des esclaves »)<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Ainsi aux États-Unis, les tensions croissantes au sujet de l'esclavage entre abolitionnistes et partisans aboutissent à des scissions qui coupent les Églises en deux, sur un axe Nord-Sud, suivant les perceptions sociales dans les états. En 1844, un groupe d’églises en désaccord avec l’abolitionnisme de la Methodist Episcopal Church (devenue United Methodist Church) l’a quitté pour former la Methodist Episcopal Church, South (qui a fusionné avec la United Methodist Church en 1968)<ref>Sébastien Fath. Militants de la Bible aux États-Unis. Évangéliques et fondamentalistes du Sud, Éditions Autrement, Paris, 2004, p. 55.</ref>. En 1845, un groupe d’églises en désaccord avec l’abolitionnisme de la Triennial Convention (devenue American Baptist Churches USA) l’a quitté pour former la Southern Baptist Convention<ref>Samuel S. Hill, Charles H. Lippy, Charles Reagan Wilson, Encyclopedia of Religion in the South, Mercer University Press, USA, 2005, p. 796</ref>. En 1995, la Southern Baptist Convention a adopté une résolution qui reconnaissait l’échec de leurs ancêtres à protéger les droits civiques des Afro-Américains<ref>Marisa Iati, Southern Baptist Convention’s flagship seminary details its racist, slave-owning past in stark report, washingtonpost.com, USA, 12 décembre 2018</ref>.
Brésil
Le Brésil a été le dernier pays d'Amérique à abolir l'esclavage, en 1888, par la Loi d'or (Lei Áurea), sans compensation pour les propriétaires. Cette loi fut signée par la Princesse régente Isabelle, pendant l'absence à l'étranger de son père, l'Empereur Dom Pedro II<ref>Legislação Informatizada - Lei Modèle:N°.353, de 13 de Maio de 1888 - Publicação Original.</ref>.
Chili
L'esclavage est aboli au Chili en 1823<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
France
En France, l'esclavage, déjà peu pratiqué à l'époque, est définitivement aboli en 1315 par le roi Louis X. Son ordonnance du Modèle:Date-, Modèle:Citation<ref>Recueil général des anciennes lois françaises, Modèle:Vol., Modèle:N°, Modèle:P..</ref>, pose le principe que Modèle:Citation, et donc, Modèle:Citation, dispose que par tout le royaume Modèle:Citation, c'est-à-dire peuvent toujours être rachetées, contre juste dédommagement des ayants-droit.
Après les Grandes découvertes, l'esclavage d'africains débute dans les nouvelles colonies. Suivant l'exemple du Portugal, de l'Espagne, de l'Angleterre et des Pays-Bas, les colons français, importent des esclaves d’Afrique aux Petites Antilles, à partir de 1621<ref name=":3" />.
En 1642, le roi Louis XIII autorise officiellement la traite des Noirs, et donc l'esclavage dans les Antilles françaises (mais pas en métropole)<ref name="2003_Jean_SEVILLIA_passage248" />. En 1685, son fils Louis XIV promulgue le « Code noir », améliorant le traitement des esclaves dans les Antilles françaises, mais développant en même temps le commerce triangulaire, qui sera considérable au siècle suivant. L'ordonnance est appliquée aux Antilles en 1687, puis étendue en Guyane en 1704, à la Réunion en 1723, et en Louisiane en 1724. Si le principe de l'absence d'esclaves en métropole est rappelé en 1696 par le Secrétaire d'État à la Marine Louis de Pontchartrain, son prédécesseur Jean-Baptiste Colbert de Seignelay avait laissé faire, voire encouragé la possession d'esclaves à la Cour. Les dissonances entre droit coutumier et Code noir obligent Jérôme de Pontchartrain, fils et successeur de Louis au secrétariat d'État à la Marine, à préciser que la condition servile s'applique à nouveau sur les Noirs passés par la métropole et rejoignant l'outre-mer<ref name="Noël">Modèle:Article</ref>.Modèle:Article détaillé Pendant la régence du duc d'Orléans, un édit paraît en octobre 1716, permettant aux colons d'amener leurs esclaves en métropole Modèle:Citation, à condition que les maîtres respectent les procédures d'enregistrement de l'amirauté. Malgré le refus du parlement de Paris d'adopter cet édit, ceux de Rennes, Rouen et Bordeaux, liés aux armateurs de Saint-Malo, de Nantes, du Havre ou de Bordeaux, l'avalisent. Toutefois, la légèreté de certains propriétaires omettant de faire les déclarations nécessaires, et le refus continu du parlement de Paris d'appliquer cet édit permet à certains esclaves de retrouver leur liberté. Le 15 décembre 1738, le roi Louis XV rappelle par une déclaration officielle le devoir des colons concernant les procédures d'enregistrement, et leur impose également un délai de trois ans d'apprentissage maximum, la confiscation des esclaves par la Couronne étant prévue en cas de dépassement de ce délai<ref name="Noël"/>.
L’Assemblée nationale de 1790 avait réaffirmé par deux fois (décret du 8 mars<ref>Décret du 8-10 mars 1790 qui autorise les colonies à faire connaître leurs vœux sur la constitution, la législation et l'administration qui leur conviennent.</ref> et du Modèle:Date-) la légalité de l’esclavage et ce n’est que confrontée à la révolte des esclaves des colonies (Saint-Domingue notamment) que la Convention décrète son abolition en 1794<ref>décret du 16 pluviôse - 21 germinal an 2 (4 février - Modèle:Date-) qui abolit l'esclavage des nègres dans les colonies.</ref>. Modèle:Citnec
Les mobiles pratiques de cette mesure n'excluent pas toute considération de principe, comme en témoigne l'emploi au cours du débat de l'expression de « crime de lèse-humanité »<ref>Modèle:Article.</ref>. Cependant le décret sera abrogé par Napoléon Bonaparte, qui, le 20 mai 1802, rétablit l'esclavage Modèle:Citation<ref>Loi du 30 floréal an X, relative à la traite des nègres et au régime des colonies.</ref> sous l'influence, notamment, du traité d'Amiens.
De retour de l'île d'Elbe en 1815, Napoléon décrète l'abolition officielle de la traite des Noirs, qui aligne la France sur la décision que vient de prendre le congrès de Vienne. Napoléon abolit la traite notamment pour se concilier la Grande-Bretagne, mais aussi par conviction. Comme l'indique l'historien Jean-Joël Brégeon, Napoléon n'était initialement pas favorable au rétablissement de l'esclavage<ref name=":12">Modèle:Article</ref>. Il imaginait un nouveau statut transitoire adapté à chaque colonie. Néanmoins, l'état d'insurrection de Saint-Domingue imposait d'y remettre de l'ordre. Par ailleurs, tout un « parti créole » exigeait le retour des esclaves dans les plantations<ref name=":12" />. L'historien Jean-François Niort explique : « Manipulé par le lobby esclavagiste, Bonaparte pense que la Guadeloupe est à feu et à sang – ce qui est faux – et que le rétablissement de l’ordre passe par le rétablissement de l’esclavage »<ref>Modèle:Lien web</ref>.
L'abolition de la traite par Napoléon, est confirmée par le traité de Paris le Modèle:Date-.
L'[[ordonnance du 8 janvier 1817|ordonnance du Modèle:Date-]] signée par Louis XVIII interdit la traite des esclaves dans les colonies françaises, cependant la traite continue de manière plus clandestine.
En 1848, Victor Schœlcher fait adopter le décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies d'Amérique, qui avait perduré, malgré l'arrêt théorique de tout approvisionnement depuis l'interdiction de la traite. Le 5 mars, Modèle:Unité des Colonies françaises d'Amérique sont émancipés<ref name="Sevilla258">Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref>.
Le décret du Modèle:Date- a accordé aux Français résidant à l'étranger (dans des pays où l’esclavage n’était pas aboli, notamment Brésil, Cuba, Porto-Rico, Louisiane) possesseurs d'esclaves un délai pour se défaire de cette « possession ». Ce délai a été prorogé par une loi du Modèle:Date- et a expiré le Modèle:Date-. Cette loi a été prise car certains états esclavagistes soit ne permettaient pas un affranchissement en masse, soit exigeaient des maîtres qui voulaient émanciper leurs esclaves, de prendre en charge leur retour en Afrique<ref>« De la possession des esclaves par des Français résidant à l'étranger », dans Revue coloniale, juillet-décembre 1858, tome 20, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>.
L'esclavage pratiqué par les populations autochtones se poursuit néanmoins en Algérie et au Sénégal. Après 1880, la Troisième république colonise d'autres pays d'Afrique dont des pays musulmans qui pratiquent l'esclavage légalement. Cet esclavage sera parfois toléré par l'administration locale.
Il est théoriquement aboli dans les pays colonisés, comme le Sénégal en 1905, mais continuera à être pratiqué clandestinement par les autochtones jusqu'à leur indépendance. Il y est en général toujours pratiqué clandestinement, comme au Mali.
L'esclavage est légalement aboli dans les colonies par la France. Cependant, la France met en place le « travail forcé », pratique qui consistait à réquisitionner de force des travailleurs indigènes pour l’administration coloniale ou pour des entrepreneurs privés<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le travail permet un maigre salaire, quelques droits, ainsi que des conditions meilleures, mais reste une contrainte pour les indigènes, qui ne bénéficient pas des mêmes droits que les citoyens français, et se sentent exploités. Le travail forcé a été aboli en 1946 (loi Houphouët-Boigny du Modèle:Date-).
-
au }}Modèle:S mini- siècle
}} en Europe médiévale<ref>Manners, Customs, and Dress During the Middle Ages, and During the Renaissance Period, P. Lacroix (dit Bibliophile Jacob), conservateur de la Bibliothèque impériale de l'Arsenal, Paris, 2004. Projet Gutenberg Modèle:Lire en ligne.</ref>.
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Certifié conforme du décret d'abolition du 16 pluviôse de l'an II (4 février 1794).
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Frontispice de François Le Vilain du Précis historique de la traite des noirs et de l'esclavage colonial, Joseph Elzéar Morénas, 1828.
États-Unis
Dès la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les quakers américains réclament l'abolition de l'esclavage dans les treize colonies britanniques d'Amérique du Nord. L'esclavage fut aboli en 1777 dans le VermontModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Cottret 425">Modèle:Ouvrage.</ref>, en 1780 en Pennsylvanie<ref name="Cottret 425" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, en 1783 dans le Massachusetts<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et le New HampshireModèle:Sfn.
La question de l'esclavage avait conduit Abraham Lincoln à en promettre l'abolition s'il était élu. Son élection amena les États du Sud à demander la sécession. Celle-ci leur fut refusée car elle aurait privé les caisses fédérales de l'essentiel de ses impôts, d'où la guerre civile, dite guerre de Sécession, qui s'ensuivit et fut le conflit le plus meurtrier de toute l'histoire du pays. Il est à noter que le Texas avait déjà fait sécession d'avec le Mexique quand celui-ci avait, lui aussi, aboli un peu plus tôt l'esclavage.
Lors de l'indépendance américaine, malgré l'opposition de Pères fondateurs des États-Unis abolitionnistes comme Benjamin Franklin et Benjamin Rush, sous la pression des riches propriétaires de plantations de la Caroline du Sud et de la Géorgie, afin d'éviter un éclatement entre les États du Sud et ceux du Nord, un compromis est établi par l'alinéa 1 de la section 9 de l'article premier de la Constitution des États-Unis de 1787, où il est écrit : « L'immigration ou l'importation de telles personnes que l'un quelconque des États actuellement existants jugera convenable d'admettre ne pourra être prohibée par le Congrès avant l'année 1808, mais un impôt ou un droit n'excédant pas 10 dollars par tête pourra être levé sur cette importation. » ; disposition ambiguë qui sans reconnaître l'esclavage autorise l'importation d'esclaves, et donc de façon implicite le droit à posséder des esclaves. Les deux textes fondateurs des États-Unis, la Déclaration d'indépendance de 1776 et la Constitution des États-Unis de 1787, étant équivoques, sont des textes sur lesquels ni les esclavagistes ni les abolitionnistes peuvent s'appuyer laissant la porte ouverte aux débats. Ainsi commence la longue histoire des Afro-Américains dans leur quête de leur citoyenneté américaine et des droits civiques qui y sont liés<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En 1865, les États-Unis promulguèrent le Modèle:13e interdisant l'esclavage, sauf en « punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné ». Ce texte permet la criminalisation des anciens esclaves dans les États de l'ancienne Confédération<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Liberia
Modèle:Section à recycler En 1822, le Liberia est fondé par une société américaine de (American Colonization Society, « la société nationale d'Amérique de colonisation »), pour y installer des esclaves noirs libérés<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1931, le journaliste George Schuyler publie Slaves Today : A Story of Liberia, roman dénonçant la perpétuation de l'esclavage domestique dans le pays<ref>Modèle:Ouvrage. Edition McGrath Pub. Co., 1969.
- Modèle:Citation étrangère.
Modèle:Ouvrage.
Consulter également : Modèle:Lien web. Modèle:P..</ref>. La même année, la Société des Nations (SDN) condamne les conditions de travail forcé imposées aux autochtones par les Américano-Libériens pour le compte de multinationales de l’industrie du caoutchouc. Le scandale contraint le gouvernement à la démission. En 1936, le nouveau gouvernement interdit le travail forcé.
Bhoutan
Au Bhoutan, l'esclavage est aboli en même temps que le servage par le roi Jigme Dorji Wangchuck en 1956<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bhutan Travel Guide, Lonely Planet, 2011 : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bhutan Foreign Policy and Government Guide, Global Investment and Business Center, Inc. Staff, International Business Publications, États-Unis, 2000, 350 pages Modèle:ISBN, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.
Chine
L'esclavage en Chine impériale a revêtu de nombreuses formes au cours de l'Histoire. Plus modérée que l'esclavage aux États-Unis ou dans le monde arabe, la mentalité chinoise considère ses esclaves comme à mi-chemin entre l'humain et l'objet (Modèle:Chinois)<ref name="EncAnt"/>.
Les empereurs ont à plusieurs reprises tenté d'interdire l'esclavage privé car les esclaves étaient plus dévoués à leur maître qu'à leur souverain. Ils pouvaient devenir des meurtriers si leur maître le leur ordonnait ; les esclaves privés étaient devenus dangereux pour la société. L'esclavage fut à plusieurs reprises aboli, jusqu'à la loi de 1909<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gang Zhou, Man and Land in Chinese History: an Economic Analysis, Stanford University Press (Stanford), 1986 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>,<ref name="EncAnt">Nicole Hallet, « China and Antislavery », dans Encyclopedia of Antislavery and Abolition, Vol. 1, Greenwood Publishing Group, 2007 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, pleinement entérinée en 1910<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Philip C. Huang, Code, Custom, and Legal Practice in China: the Qing and the Republic Compared, Stanford University Press (Stanford), 2001 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, bien que la pratique de l'esclavage ait perduré jusqu'au moins 1949<ref name="ChImp">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Junius Rodriguez, « China, Late Imperial », dans The Historical Encyclopedia of World Slavery, Vol. 1, ABC-CLIO, 1997 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.
Cas du Tibet
Modèle:Article détaillé Selon Alexandra David-Néel, Modèle:Citation subsistait encore, dans les années 1950, dans maintes parties du Tibet. Attachés à une famille particulière, les esclaves en constituaient une grande partie de la domesticité. Cet esclavage, qui n'était pas légal, reposait sur la coutume, laquelle, au Tibet, avait force quasiment de loi<ref>Alexandra David-Néel, Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, Plon, 1953, chap. II : « L'existence morne des hobereaux » (réédition de 1999, dans Grand Tibet et Vaste Chine, Modèle:P., Modèle:P. Modèle:ISBN).</ref>. L'existence de cet esclavage ancillaire avait déjà été signalée par sir Charles Alfred Bell pour la vallée de Chumbi au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Charles Bell, Modèle:Lang, Motilal Banarsidass Publ., 1992, 376 pages, p. xviii et 78-79 : Modèle:Citation étrangère.</ref>.
À partir de 1959, année du départ en exil du Modèle:14e dalaï-lama, le gouvernement chinois mit en place au Tibet une série de réformes, notamment l' Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sam Van Schaik, Tibet. A History, Yale University Press, Newhaven and London, 2013, 324 p., p. 242 : Modèle:Citation étrangère (Le travail servile, où les familles étaient la propriété du seigneur local et rivées à son domaine, une tradition aussi ancienne que le Tibet lui-même, fut aboli. Tous les Tibétains étaient désormais libres.)</ref>.
Depuis 2009, une « Journée d'émancipation des serfs au Tibet » célèbre la fin du servage et de l'esclavage au Tibet<ref>Cent questions sur le Tibet, publication du gouvernement chinois, 2001. Extrait de la réponse à la question 13 : Modèle:Citation.</ref>.
Népal
Au Népal, chez les Nyinbas, des populations tibétophones, les esclaves furent émancipés par décret gouvernemental en 1926<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nancy E. Levine, « Opposition and Interdependence: Demographic and Economic Perspectives on Nyinba Slavery », dans James Lee Watson (dir.), Asian and African Systems of Slavery, University of California Press, 1980, 348 p., Modèle:P., en part. Modèle:P..</ref>.
Réparations
Formes de l'esclavage moderne (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle)
Proxénétisme et travail forcé
Par glissement sémantique, certaines situations sont assimilées aujourd'hui à de l'esclavage moderne :
- le proxénétisme<ref>Dans nombre de pays, des lois punissent le proxénétisme mais tolèrent la prostitution à condition qu'elle soit volontaire et tant que cela ne trouble pas l'ordre public. Celle-ci est conforme à la déclaration des Droits de l'homme autorisant chaque adulte à faire ce qu'il veut (ou peut) de sa personne.</ref> ;
- des formes d'esclavage contemporain ont pu exister dans les camps de travail forcé des puissances totalitaires (camps nazis, Goulag, Laogaï et autres) mais sont également présentes dans les pays démocratiques (notamment sous forme de travail clandestin) : 21 millions de personnes y sont soumises dans le monde selon une estimation de l'OIT, 90 % étant exploitées dans l’économie privée, par des individus ou des entreprises (22 % victimes d’exploitation sexuelle et 68 % victimes du travail forcé dans des activités économiques comme l’agriculture, la construction, le travail domestique ou la production manufacturée), 10 % subissant des formes de travail forcé imposées par l’État (notamment en prison, dans l’armée nationale ou dans les forces armées rebelles)<ref>21 millions de victimes du travail forcé dans le monde selon l’OIT, site de l'OIT, juin 2012.</ref> ;
- le travail des enfants<ref>Anecdote : le Modèle:Date : condamnation de la France qui n'a pas respecté l'article 4 de la convention européenne des droits de l'homme sur l'esclavage. Paris n'a pas assez condamné un cas d'esclavage domestique sur une jeune Togolaise, Siwa-Akofa Siliadin, dans les années 1990 (voir Le Monde.</ref> ;
- la pratique des enfants soldats, également assimilable à une forme d'esclavage, d'autant qu'à l'emprise psychologique mise en œuvre sur des enfants, s'ajoute la dépendance physiologique obtenue par l'usage de drogues fortes ;
- au Soudan, des chrétiens ont été enlevés par l'armée puis vendus à des musulmans<ref>Yves Ternon, L'État criminel. Les génocides au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Seuil, Modèle:Google Livres.</ref> ;
- au Pakistan, des chrétiens travaillent comme esclaves pour des musulmans dans des briqueteries<ref>Voir sur 20minutes.fr.</ref> ;
- en Mauritanie, des musulmans sont esclaves d'autres musulmans.
Indice mondial de l'esclavage
Selon les chiffres de l'Indice mondial de l'esclavage (Global Slavery Index 2014)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> élaboré par la Modèle:Lien, une ONG internationale ayant son siège social à Perth (Australie), le monde comptait en 2014 près de 36 millions de personnes prisonnières d'une forme ou d'une autre d'esclavage moderne (ce chiffre s'élève en 2019 à 40 millions selon l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Rapporteuse spéciale sur les nouvelles formes d’esclavage<ref>Modèle:Article.</ref>) : travail forcé, traite d'êtres humains, servitude pour dettes, mariage forcé et exploitation sexuelle<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="libération20141117">« Près de 36 millions d'esclaves dans le monde », liberation.fr, 17 novembre 2014.</ref>. Tous les 167 pays étudiés compteraient des esclaves au sens moderne du terme. Les deux continents comptant le plus d'esclaves seraient l'Asie et l'Afrique : l’Inde (14,3 millions de victimes de l'esclavage), la Chine (3,2 millions), le Pakistan (2,1), l’Ouzbékistan (1,2), la Russie (1,1) ; puis le Nigeria, la République démocratique du Congo, l’Indonésie, le Bangladesh et la Thaïlande<ref name="libération20141117" />. En pourcentage de la population, les pays comptant le plus d'esclaves seraient la Mauritanie (4 % ; l'esclavage y est héréditaire, les Maures noirs étant esclaves des Maures blancs de génération en génération), l’Ouzbékistan (3,97 %), Haïti, le Qatar, l’Inde, le Pakistan, la République démocratique du Congo, le Soudan, la Syrie, et la Centrafrique<ref name="libération20141117" />.
Cet indice est toutefois très controversé. Selon les chercheurs Andrew Guth, Robyn Anderson, Kasey Kinnard et Hang Tran, l'examen des méthodes de l'Indice révèle d'importantes et graves faiblesses, et soulève des interrogations quant à sa validité et son applicabilité. De plus, la publicité accordée à l'Indice conduit à l'utilisation de données erronées dans la culture populaire et par des organes et organismes de presse reconnus ainsi que par des revues universitaires et des responsables politiques<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Andrew Guth, Robyn Anderson, Kasey Kinnard and Hang Tran, Proper Methodology and Methods of Collecting and Analyzing Slavery Data: An Examination of the Global Slavery Index, in Social Inclusion (open access journal), vol. 2, No 4 (2014), Modèle:P., sur le site Cogitatio (article mis en ligne l 17 novembre 2014) : Modèle:Citation étrangère (Résumé de l'article) - Modèle:Citation étrangère (Modèle:Pdf Modèle:P.).</ref>.
En 2017, la fondation Alliance87<ref>Site de la fondation Alliance 8.7 Modèle:Lire en ligne.</ref> dont le rapport<ref>Lire le document de la fondation Alliance 8.7 Modèle:Lire en ligne.</ref> basé sur ceux de l'Organisation international du travail<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> des Nations unies et de l'ONG Modèle:Lien, en partenariat avec l'Organisation internationale des migrations, indique qu'en 2016, 40 millions de personnes restent victimes de l'esclavage (par travail ou mariage forcés) de par le monde, que 71 % sont de sexe féminin et 25 % des enfants.
Rétablissement de l'esclavage des femmes par l'État islamique
Le statut d'esclave est soutenu par le Centre de recherches et de fatwas de Daech qui a établi que ces pratiques existaient déjà au Moyen Âge, avant que l'esclavage ne soit aboli<ref>Eléonore de Vulpillières, « Théologie du viol : quand Daech rétablit l'esclavage des femmes », lefigaro.fr, 17 août 2015.</ref>. Selon un document daté du Modèle:Date, présenté par l'agence de presse Iraqi news<ref>Iraqinews, « ISIS document sets prices of Christian and Yazidi slaves », iraqinews.com, 3 novembre 2014</ref>, l'État islamique aurait fixé le prix de vente des femmes yésides ou chrétiennes, comme esclaves, entre 35 et Modèle:Nobr. Modèle:Citation. Le document mentionne l'interdiction Modèle:Citation, sauf pour les Modèle:Citation<ref>Le Parisien, « Irak : comment Daech fixe les prix de vente des femmes esclaves », leparisien.fr, 15 novembre 2014.</ref>.
Libye
En 2016, grâce au soutien du prix Carmignac du photojournalisme, le photojournaliste Narciso Contreras produit les premières preuves photographiques du trafic d'esclaves en Libye, dont sont victimes notamment les migrants africains qui tentent de rejoindre l'Europe<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le prix des esclaves noirs de Libye était de 350 dinars soit 220 euros<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En novembre 2017, des journalistes de la chaîne américaine CNN filment des scènes de vente de migrants comme esclaves. L'Organisation des Nations unies condamne une situation « inhumaine ». La Libye promet une enquête<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Canada compte accueillir plus de 750 anciens esclaves de Libye, entre 2017 et 2021<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Cas des mines en Afrique centrale et mondialisation
La pauvreté et l'instabilité politique en Afrique centrale, les importantes flux migratoires incontrôlés dues aux conflits armés (Soudan, Somalie, Ouganda, République Démocratique du Congo…), ainsi que les richesses des sols de Centre-Afrique, ont entraîné l'apparition d'organisations minières illégales exploitant des centaines de milliers de clandestins souvent mineurs dans les mines de cobalt<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, ou pratiquant l'« esclavage sexuel » et le « travail forcé » dans les mines d'or et de diamant<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La justice s'applique difficilement dans cette région du monde, et il est difficile d'identifier les causes exactes de cet esclavage moderne ni la gravité de la situation. Cependant, bien que les responsables directs soient les communautés armées locales, leur trafic existe grâce aux entreprises occidentales ou asiatiques (automobile, téléphonie, joaillerie…), qui achètent à des prix intéressantsModèle:RefnecModèle:Note le cobalt, l'or et les diamants, indispensables à l'économie mondiale de la micro-informatique et du luxe, tout comme le trafic d'esclaves existait auparavant pour fournir des denrées et des biens de consommation plus modestes (sucre, coton…).
Le cas des mines africaines n'est qu'un exemple d'un certain nombre d'organisations mondiales qui exploitent les Hommes au profit des économies occidentale, asiatique ou russe (comme hier, au profit des économies occidentale, arabe ou asiatique). En effet, la Corée du Nord est notamment connue pour exporter ses travailleurs forcés aux quatre coins du monde<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'exploitation des clandestins dans les chantiers au Qatar au Moyen Orient<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou encore dans les tanneries espagnoles, fournisseurs du luxe de grandes marques<ref>Modèle:Lien web.</ref>, sont encore d'autres exemples d'exploitation humaine moderne. Finalement, la valeur générée par tous ces travailleurs forcés ou esclaves, parfois mineurs, se retrouve, du fait de la mondialisation, dans les biens de consommation, la nourriture, les mobiliers et immobiliers des millions de personnes des catégories sociales les plus aisées du monde.
Gestation pour autrui
Il existe un débat pour dire que la gestation pour autrui (GPA) relève de l'esclavage. Les arguments en ce sens sont que (1) la mère porteuse ou gestatrice subit des restrictions de sa liberté d'agir, y compris dans sa vie personnelle, (2) l'enfant est l'objet d'un contrat qui sera remis contre une rémunération, (3) des gamètes peuvent éventuellement être acquis. La philosophe Sylviane Agacinski, par exemple, voit dans la GPA « une forme inédite d'esclavage » qui « s'approprie l'usage des organes d'une femme et le fruit de cet usage »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Mémoires de l'esclavage
Modèle:Section à internationaliser
Des jours de commémoration de l'abolition existent notamment en France dans toutes les anciennes colonies. Modèle:Article détaillé 2006 marque l'année de la reconnaissance de la responsabilité historique de l'État français à propos de l'esclavage, dont les victimes seront dorénavant commémorées tous les 10 mai. Ce jour est également l'anniversaire de l'adoption de la loi Taubira, étape de la démarche mémorielle touchant à l'esclavage, qu'elle qualifie en particulier de « crime contre l'humanité ».
La place réservée dans la mémoire collective à certaines personnalités est également notable, ainsi les « nègres marrons » et Solitude (vers 1772-1802), figure historique de la résistance des esclaves noirs en Guadeloupe et héroïne de la biographie romancée, La Mulâtresse Solitude, d'André Schwarz-Bart, publié en 1972.
Esclaves célèbres dans l'histoire
- Joseph (fils de Jacob), prophète
- Ésope, fabuliste
- Épictète, philosophe
- Onésime, chrétien
- Spartacus, gladiateur
- Chajar ad-Durr, sultane
- Julia Chinn, épouse de fait du neuvième vice-président des États-Unis.
- Jean-Jacques Dessalines, empereur
- Angela, une des premières esclaves arrivées aux États-Unis en 1619.
- Toussaint Louverture, révolutionnaire abolitionniste
- Esperança Garcia, esclave brésilienne
- Henri Christophe, président puis roi
- Jean-François, rebelle abolitionniste
- Georges Biassou, révolutionnaire abolitionniste
- Dutty Boukman, prêtre vaudou et rebelle abolitionniste
- Alfred Ki-Zerbo, chrétien
- Joséphine Bakhita, religieuse catholique canonisée
- Modeste Testas, affranchie héritière
- Edmond Albius, horticulteur
- Chocolat, clown
Dans les arts
Littérature
- Aphra Behn, auteur d’Oronoko en 1688
- Prosper Mérimée, dans sa nouvelle Tamango en 1829
- Eugène Sue, dans son roman Atar-Gull en 1831
- Harriet Beecher Stowe, notamment grâce au grand classique La Case de l'oncle Tom (1852) et sa suite Dred, histoire du grand marais maudit (1856)
- Terry Bisson, Modèle:Écrit
- Alex Haley avec son roman Roots: The Saga of an American Family (1976), traduit en français sous le titre Racines
- Victor Hugo, Bug-Jargal, 1826
- Edward P. Jones à travers son roman Le Monde connu, prix Pulitzer en 2004
- Toni Morrison, principalement dans son roman Beloved, prix Pulitzer en 1988
- Caryl Phillips, The crossing of the river (1993), Cambridge (1991)
- William Styron, auteur des Confessions de Nat Turner, prix Pulitzer de la fiction en 1968
- William Wells Brown, Clotel, 1853
- Marc Kichnenapanaïdou, L'Esclave, pièce de théâtre. Première représentation : 20 décembre 1976 (prix Leconte de Lisle, 1980)
- Véronique Olmi, Bakhita, Paris, Albin Michel, 2017, 460 p. Modèle:ISBN
- André Brink, Philida, Actes Sud, et Un turbulent silence, Stock
Peinture
- Jean-Michel Basquiat, Slave Auction, 1982.
Cinéma
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Témoignages
- Olaudah Equiano, La Véridique Histoire par lui-même d'Olaudah Equiano, Africain, esclave aux Caraïbes, homme libre, Éditions caribéennes, Paris, 1987, The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa the African, written by himself, 1789
- Frederick Douglass, La Vie de Frederick Douglass, esclave américain, écrite par lui-même, Gallimard, Paris, 2006. Première publication 1845
- Jehan Mousnier, (présenté et commenté par), Journal de la traite des Noirs, Éditions de Paris, Paris, 1957
- Joséphine Bakhita, Journal, De la servitude à la sainteté, Ed. Salvador
- Mungo Park, Voyage dans l'intérieur de l'Afrique, FM/ La Découverte, Maspero, Paris, 1980 Modèle:ISBN
- Dominique Torrès, Esclaves - 200 millions d'esclaves aujourd'hui, Éditions Phébus, Paris, 1996, 208 p. Modèle:ISBN
- Théodore Canot, Les Aventures d'un négrier, éd. La Découvrance, Paris, 2004
- Jean-Pierre Plasse, Journal de bord d'un négrier (1762), préface Olivier Pétré-Grenouilleau, éd. Les Mots et le Reste, Marseille, 2005
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- Solomon Northup, Twelve Years a Slave (1853), traduit en français sous le titre Douze ans d'esclavage, Entremonde, Genève-Paris, 2013
- Frédéric Regent, Gilda Gonfier et Bruno Maillard, Libres et sans fers. Paroles d'esclaves, Fayard, 2015
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Ouvrages historiques et théoriques
Synthèses
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- Claude Meillassoux, Anthropologie de l’esclavage, le ventre de fer et d’argent, PUF, Paris, 1986, 375 p.
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- Olivier Pétré-Grenouilleau, Qu'est-ce que l'esclavage ? Une histoire globale, Gallimard, Paris, 2014, 410 p.
- Yves Verbeek, Histoire de l'esclavage des origines à nos jours (2 tomes), Famot, Genève, 1976
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Monographies
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- Henri Bresc, Un Monde méditerranéen. Économie et société en Sicilie (1300-1450), 2 tomes, École Française de Rome, Rome/Palerme, 1986
- Marcel Dorigny et Max-Jean Zins (sous la direction de), Les Traites négrières coloniales, Histoire d'un crime, Éditions Cercle d'Art, Paris, 2009 Modèle:ISBN
- Robert C. Davis, Esclaves chrétiens. Maîtres musulmans. L'esclavage blanc en Méditerranée (1500-1800), éd. Jacqueline Chambon, Paris, 2006
- Serge Daget, La Traite des Noirs, Ouest-France Université, 1990 Modèle:ISBN
- Michel Erpelding, Le Droit international antiesclavagiste des "nations civilisées" (1815-1945), Institut Universitaire Varenne/LGDJ, Bayonne/Paris, 2017 Modèle:ISBN
- Jacques Heers, Esclaves et domestiques au Moyen Âge dans le monde méditerranéen, Hachette, Paris, 1996
- Charles Bourel de La Roncière, Nègres et Négriers, Éditions des Portiques, Paris, 1933
- Dieudonné Gnammankou, Abraham Hanibal, l'aïeul noir de Pouchkine, éd. Présence africaine, Paris, 1996 Modèle:ISBN
- Tidiane N'Diaye, Traite négrière arabo-musulmane, Le génocide voilé, Gallimard, Paris, 2008, 253 p.
- Olivier Pétré-Grenouilleau
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- Claude Ribbe
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Essais
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- Aimé Césaire, poète et essayiste, Esclavage et colonisation, Presses universitaires de France, Paris, 1948
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- Charles-Jean-Marie Letourneau, L'Évolution de l'esclavage dans les diverses races humaines, 1897 (lire en ligne)
- Arnaud Raffard de Brienne, La Désinformation autour de l'esclavage, Modèle:Coll, éditions Atelier Fol Fer, 2006
- Louis Sala-Molins, Esclavage et réparations, Lignes, Paris, 2014, 156 p.
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Articles connexes
Articles généraux
Articles spécialisés
Esclavage et religion
Abolition
Formes historiques de l’esclavage
Esclavage prostitutionnel
Traite des esclaves
Liens externes
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- Les mémoires des esclavages
- Le récit de Solomon Northup
- Global Slavery Index
- De l’esclavage aux États-Unis sur Wikisource
- Bibliothèque numérique Manioc rubrique « esclavage »