Leopold von Sacher-Masoch

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Écrivain Leopold von Sacher-Masoch, né le Modèle:Date de naissance- à Lemberg en royaume de Galicie et de Lodomérie et mort le Modèle:Date de décès-<ref group="note"> Les dates retenues ici sont celles de la notice d'autorité de la BNF</ref> à Lindheim<ref>Leopold von Sacher-Masoch Geneanet</ref>, est un historien et écrivain journaliste. Le mot masochisme est formé à partir de son nom.

Les ascendances de Masoch sont slaves, espagnoles et bohémiennes. Son père est préfet de police à Lemberg. Son enfance est marquée par une scène primitive. Il surprend, du fond de sa cachette, sa tante Zénobie qui humilie son mari, le frappe à grands coups de fouet. Lorsque Zénobie le découvre, elle l'empoigne et à son tour il est fouetté.

Par la suite, il est fasciné par des lectures où les femmes ont un rôle prédominant : les images de martyrs torturés le mettent dans un état fiévreux. Il est subjugué par l'art, médusé par l'œuvre de Rubens : Hélène Fourment nue, musclée, ensauvagée de fourrure. Il est amateur des Vénus de pierre, de marbre, il admire Auguste Rodin et le lui témoigne.

Masoch aime passionnément le théâtre. Il écrit deux pièces plébiscitées par le public. Des pièces très proches de la politique de l'époque. Pour l'historien Bernard Michel, qui considère Sacher-Masoch comme un des plus grands écrivains d'Europe centrale, ce sont « des pièces de circonstance dont les hardiesses n'étaient compréhensibles que par les contemporains ». En dehors de son œuvre, Leopold von Sacher-Masoch ouvre une revue littéraire, Auf der Höhe, à laquelle les plus grands écrivains européens de l'époque participent.

À partir des Modèle:Nobr, le psychiatre Richard von Krafft-Ebing utilise le mot masochisme pour nommer ce qu'il considère comme une pathologie. Il rend ainsi le nom de Leopold von Sacher-Masoch célèbre en tant que concept, mais son œuvre d'écrivain tombe dans l'oubli. À la fin des Modèle:Nobr, le philosophe Gilles Deleuze s'intéresse à nouveau à Sacher-Masoch. Depuis, une large majorité de ses romans et nouvelles est republiée et de nombreux chercheurs les commentent.

Biographie

Vie

Leopold von Sacher-Masoch est né le Modèle:Date- à Leopol (Lemberg en allemand, Lviv en ukrainien), alors située en Galicie, une province orientale de l'empire d'Autriche, aujourd'hui en Ukraine. Il est le fils de Leopold von Sacher, le préfet de police de Lemberg<ref name="Deleuze">Modèle:Ouvrage</ref>, dont le propre père, originaire de Bohême, est envoyé en Galicie, en tant que haut fonctionnaire à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et reçoit en 1818 le titre transmissible de chevalier<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La mère de l'écrivain, Caroline Masoch, est la fille d'un médecin de Leopol dont la famille est d'origine tchèque ou slovaque<ref>Modèle:Harvsp</ref> et qui, en 1838, fait prendre à la famille de son gendre le nom de Sacher-Masoch de crainte que son nom disparaisse<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Contrairement à ce qu'affirmeront certains des détracteurs du Modèle:Citation de Sacher-Masoch, sa famille n'est pas d'origine juive, mais catholique, quand bien même elle se targue d'un ancêtre paternel venu d'Espagne comme capitaine de cavalerie dans l'armée de Charles Quint<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Enfance

Au plan personnel, deux personnes ont sur lui une influence déterminante, sa nourrice Handscha et la tante Zénobie.

La nourrice Handscha
Fichier:Raffaello, madonna della seggiola 01.jpg
La Vierge à la chaise de Raphaël, 1513-1514.

Pour l'enfant, la première apparition qui émerge des nimbes de son passé, c'est Handscha, sa nourrice ukrainienne. Elle deviendra un personnage récurrent dans l'œuvre masochienne.
Lorsque Sacher-Masoch la décrit, il précise qu'elle porte des bottes de maroquin rouge<ref name="michel_30">Modèle:Harvsp</ref>. Nombreuses seront les femmes cruelles bottées de maroquin rouge dans l'œuvre masochienne<ref name="michel_30"/>. Pour Masoch les femmes qui l'entourent font très souvent référence à une œuvre d'art, un peintre ; pour Handscha c'est une madone à la chaise de Raphaël.

Modèle:Citation

Il mentionne Handscha dans ses souvenirs publiés en 1887 dans Le Gaulois<ref name="Le Gaulois">Le Gaulois, journal littéraire et politique français - livraison 16 août 1887</ref>. Avec Handscha il parle russe<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, langue natale de sa nourrice. Il fait également l'apprentissage d'autres langues : le français, le ruthène, le polonais et s'initie à l'allemand. Le milieu culturel dans lequel il évolue est celui d'un panslavisme populaire rehaussé d'une pratique du français, apanage de la bourgeoisie cultivée. Jean-Paul Corsetti ajoute qu'il est aidé par une gouvernante française, du nom de Modèle:Mlle Martinet<ref name="Corsettibibliopêcheusep">Jean-Paul Corsetti. Repères bibliographiques - La Pêcheuse d'Âmes Modèle:P. 377</ref>.

Handscha, fille de paysans slaves, était opulente, robuste. Modèle:Citation Il compare Handscha à La Vierge à la chaise de Raphaël<ref name="Bentzon">Modèle:Ouvrage</ref>.

Fièvre typhoïde, domination bienveillante et première émotion

Une fièvre typhoïde le cloue au lit. Dans ce texte aux accents proustiens, nous dit Bernard Michel, Sacher-Masoch évoque ses fantasmes : Modèle:Citation
En lisant Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau il découvre la délectation de ce dernier à recevoir des fessées de Modèle:Mlle Lambercier, il comprend que son cas n'est pas isolé<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Pour Paul-Laurent Assoun, la scène primitive est là : Modèle:Citation

Tante Zénobie - La scène primitive

La scène avec sa tante Zénobie est la scène primitive de Masoch. La femme bourreau est une tante éloignée qu'il nomme Zénobie, reine de Palmyre : Modèle:Citation (publié pour la première fois dans la Revue bleue<ref name="Revue Bleue">Revue Bleue Souvenir d'enfance et réflexions sur le roman 1888</ref>). Pour Élisabeth Lemirre et Jacques Cottin Modèle:Citation font partie de la scène primitive toujours recommencée, vécue par fragments etc<ref name="Lemirecottin "/>. Ensuite Sacher-Masoch raconte comment, caché, il a espionné cette tante si fascinante qui trompait son mari, comment il a assisté à l'humiliation de ce dernier. Alors que le petit Leopold est caché derrière un porte-habit, patatras ! Le porte-habit tombe. Et la tante Zénobie découvre le petit voyeur. Modèle:Citation bloc

Cette scène primitive, ce vécu toujours revécu, aménagé, photographié, figé dans son imaginaire a marqué son enfance et déterminera non seulement son œuvre, mais aussi sa sexualité. Comme Jean-Jacques Rousseau a vécu sa scène primitive avec Modèle:Mlle Lambercier<ref name="Jean Jacques Rousseau, chap III">Jean Jacques Rousseau - Les Confessions - Livre Ichap III</ref>.

Pour Jean-Paul Corsetti, Zénobie, cruelle et tendre, souveraine et charmeuse, semble faire pivot dans l'inconscient du petit Leopold Modèle:Citation.

L'enfance de Sacher-Masoch est marquée par deux évènements politiques, le soulèvement de Cracovie en 1846, dont il vit les effets à Leopol, et la révolution de Mars, en 1848, qu'il vit à Prague.

Massacres en Galicie

En 1846, il vit les massacres de Galicie, au moment du soulèvement brutal des communautés paysannes contre leur seigneur. Leopold von Sacher-Masoch a dix ans et découvre la violence dans l'histoire des guerres civiles. La misère des paysans est un déclencheur. La justice paysanne lynche ceux qui s'opposent. Leopold von Sacher-Masoch en témoigne dans trois romans : La Justice des paysans (1877), Le Paradis sur le Dniestr (1877), La Mère de Dieu (1883). Dans cette révolution Leopold von Sacher-Masoch est fasciné par le personnage de Jakub Szela, chef des paysans polonais. On le retrouve souvent dans les romans de Sacher Masoch<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il gardera en mémoire Modèle:Citation qui transportaient les blessés et les morts,le sang coulait à travers la paille et les chiens léchaient disait-il<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Image terrible, Masoch raconte à Thérèse Bentzon qui en témoigne dans la Revue des deux Mondes<ref name="Bentzon"/>. Le jeune Leopold a tout vu de ces massacres. Il décrit les scènes dans deux romans : Une histoire Galicienne (1858) et Le Nouveau Job (1879).

Les barricades de Prague. Il n'a que douze ans
Fichier:Les Barricades de Prague.jpg
L'amazone de Prague sur les barricades en 1848, archives de Sacher Masoch.

Après son doctorat en philosophie obtenu à l'université de Graz, Leopold von Sacher-Masoch étudie l'histoire. En 1856, il donne des cours à l'université de Graz. Il coupe les ponts avec l'université après onze ans de démêlés avec un milieu universitaire dans lequel il ne s'était jamais vraiment intégré<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il publie un ouvrage historique où il relate les barricades de Prague 1848. Le Modèle:Date-, la révolution éclate. Sacher-Masoch se retrouve sur les barricades à côté des insurgés. Il se souvient de ce premier jour en dédiant son premier ouvrage, L'Insurrection de Gand sous Charles Quint en 1857<ref>Jean-Paul Corsetti. Repères bibliographiques - La Pêcheuse d'âmes Modèle:P. 379.</ref>.

En 1848, la famille se retrouve à Prague. Les Tchèques élèvent des barricades. Sacher-Masoch est là. Il observe Mikhaïl Bakounine plaider, écoute, subjugué. Mais, avant tout, malgré ce climat révolutionnaire, il décrit les femmes polonaises : Aphrodites de la Vistule, expression qu'il emprunte à Heinrich Heine. Et pour Georges-Paul Villa, la légende veut que Sacher-Masoch, dans ce climat d'émeutes, ait fait une apparition accompagnée d'une jeune cousine vêtue d'une pelisse et portant un pistolet à la ceinture. Elle aurait jeté des ordres que Masoch aurait exécutés. George-Paul Villa de conclure que cette anecdote s'accorde trop bien avec les fantasmes de Masoch<ref>George-Paul Villa, préface, biographie de Leopold von Sacher-Masoch Éditions Claude Tchou Tome 1 - Modèle:P.</ref>. Or Masoch n'a que douze ans à cette époque. Modèle:Citation. Pendant cette tuerie, une femme du peuple cria : Modèle:Citation Modèle:Citation. Bernard Michel affirme qu'il est hors de doute que Masoch ait assisté à ces évènements. Il en a été aussi témoin par des récits postérieurs.

Enfin Sacher-Masoch décrit les combattantes Modèle:Citation. Il ne s'agit pas d'une simple vue de l'imaginaire de Sacher-Masoch. Son existence est attestée par une gravure de l'époque L'Amazone sur la barricade<ref name="michel_80">Modèle:Harvsp</ref>.

Elle s'appelait Theophilia Dittrichova. Elle était une ancienne serveuse, Modèle:Citation. À douze ans, spectateur ou acteur ? Masoch s'est identifié aux révolutionnaires<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

À son sujet Masoch écrira plus tard : Modèle:Citation. Faire référence à Omphale et Sémiramis est un thème récurrent chez Sacher-Masoch. On retrouve ce thème dans nombre de ses romans.

Lorsque Sacher-Masoch raconte l'Amazone de Prague :Modèle:Citation. Morte, elle est Vénus au corps de marbre.

Les barricades de 1848 marquent Sacher-Masoch à tout jamais. Il les évoque en 1881 dans ses Nouvelles Histoires juives<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Citation.

Études

Le Modèle:Date-, il passe brillamment l'épreuve d'histoire. Le Modèle:Date- il passe l'épreuve de philosophie et obtient son doctorat. Soutenu par Weiss, doyen de la faculté en 1856-1857, il décide de présenter une thèse d'habilitation pour accéder à l'enseignement supérieur. Il choisit Charles Quint<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Inspiration

Handscha dans l'œuvre masochienne

Les bottes de maroquin rouge<ref name="michel_30" /> qui chaussent Handscha, et de multiples fois les héroïnes des romans de Masoch. Handscha apparaît rétrospectivement à Leopold comme un objet de désir sexuel. Elle est l'image originelle de la séductrice, ce qu'il ne cessera de rechercher toute sa vie<ref name="michel_30"/>.

Handscha fut la première femme qui lui donna le goût du cruel<ref name="Alliez Masoch">Éric Alliez - Masoch avec Deleuze Multitudes 25 été 2006 - [1].</ref> en se montrant implacable quand elle lui racontait les légendes d'Ivan le terrible, de la czarine noire, et de la juive Esterka Modèle:Citation qui enchaînait le roi Casimir le Grand<ref name="Bentzon"/>.

Criminels enchaînés, des « prostituées ricanantes et fardées »

Lorsqu'il évoque la maison de son enfance « il hésite entre la nostalgie du paradis perdu et l'évocation d'un enfer ». Leopold von Sacher-Masoch passe ses premières années dans la préfecture de police, lieu privilégié pour les mises en scène soldatesques et les déguisements<ref name="Corsettibibliopêcheuse">Jean-Paul Corsetti Repères bibliographiques - La Pêcheuse d'Âmes Modèle:P. 377</ref>. Dans cette maison de police qui fut la maison de son enfance, il rencontre des vagabonds, des criminels enchaînés, des Modèle:Citation. Au journaliste français Victor Tissot, il déclare : Modèle:Citation.

On retrouve ces brigands, les mises en scène soldatesques et les déguisements, ces criminels enchaînés, ces prostituées ricanantes et fardées, la schlague tout au long de l'œuvre masochienne.

L'art

Fasciné par les arts, la peinture particulièrement l'a toujours inspiré et déclenche en lui une sorte de mysticisme. Il compare Handscha à La Vierge à la chaise de Raphaël<ref name="Bentzon"/>. À Vienne, il découvre le portrait d'Hélène Fourment. Rubens l'a peinte nue enrobée d'une fourrure<ref>Modèle:Commons-inline</ref>. Hélène Fourment nue, « ensauvagée de fourrure », devient une des obsessions de Sacher-Masoch. Il rêvait de découvrir Hélène Fourment vivante. Pour Masoch, il arrive le plus souvent que la découverte de l'amour se fasse à travers un tableau ou une statue Modèle:Citation<ref name="AD1">Modèle:Harvsp</ref>. Les Vénus de Pierre, l'œuvre du Titien, Vénus au miroir, « Vénus obligée de s'enfouir dans une vaste fourrure pour ne pas prendre froid dans nos pays abstraits du Nord, dans notre christianisme glacé », écrira-t-il dans son roman La Vénus à la fourrure.

Les sectes religieuses

Deux de ses romans sont inspirés par les sectes religieuses de l'époque : La Pêcheuse d'âmes et La Mère de Dieu, concernent des sectes mystiques et sont selon Gilles Deleuze les plus grands romans de Sacher-Masoch<ref name="Deleuze"/>.

Les images des martyrs

Vers dix ans il lit la vie des martyrs. Ces lectures, ces images, le mettront dans une Modèle:Citation. Severin décrit cet état fièvreux dans La Vénus à la fourrure et Masoch dans la Revue Bleue<ref name="Revue Bleue" />. Modèle:Citation.

Sacher-Masoch a été fasciné par les images religieuses. Les supplices endurés par les saints, dit-il, le mettaient dans un état fiévreux. Modèle:Citation

La nature. La déesse Isis

Il court dans la campagne, raconte que sa fantaisie lui joue des tours comme le Chevalier de la Manche. Il affirme qu'il possède au suprême degré la faculté caractéristique des Russes, celle de savoir écouter et observer. Il écoute la nature, il la personnifie. La Nature est Femme. Elle est déesse, maternelle, Déesse Mère comme dans les religions païennes. Elle enfante et anéantit. La Nature est sauvage, les violentes pluies de l'été, les grands gels de l'hiver, le vent, le chant des oiseaux<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Fascination pour les Vénus de pierre

Dans son autobiographie romancée La Vénus à la fourrure, le personnage principal Séverin vénère, adore les Vénus de pierre ; il écrit : Modèle:Citation. Séverin se prosterne devant des Vénus de marbre ou de plâtre, il renverse les cartes, il s'agenouille aux pieds des idoles païennes en récitant des prières chrétiennes telles que l'Ave Maria ou le Notre Père.

Il admire Auguste Rodin et lui écrit dans une lettre :

Modèle:Citation bloc

Les lectures de l'enfance

Fichier:Witold Pruszkowski - Water Nymphs - MNK II-a-5 - National Museum Kraków.jpg
Rusalkoja (1877) Witold Pruszkowski.
Fichier:Twardowski z diablem.jpg
Pan Twardowski et le diable. Dessin de Michał Elwiro Andriolli.

Les récits du folklore ukrainien que lui contait Handscha et les mouvements révolutionnaires et nationaux dont il fut témoin marquèrent profondément le jeune Léopold, et par conséquent l'influencèrent durablement. Il mentionne Handscha dans ses souvenirs publiés en 1887 dans Le Gaulois<ref name="Le Gaulois" />. Lorsque Leopold était enfant, Handscha l'avait repu de contes slaves, folklore caractérisé par la violence de ses héros, et où les femmes avaient des rôles de premier plan. Sacher-Masoch était fasciné par le knout. À l'époque on punissait les malfaiteurs et les insoumis avec cet instrument. Les tsarines du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle l'avaient si souvent prescrit qu'il faisait partie en quelque sorte de l'histoire russe. Dans son autobiographie Masoch raconte qu'il fut fasciné par la cruelle Russalka qui attire à elle les beaux jeunes gens qu'elle étrangle avec sa chevelure d'or<ref name="DeleuzeRussalka">Modèle:Ouvrage</ref>.

Par Modèle:Mlle Martinet, le français devient sa deuxième langue maternelle.
À cinq ans il lit et parle couramment le français. Il lit Télémaque, Don Quichotte et les Contes des mille et une nuits. Il se familiarise plus avec les dieux grecs qu'avec Jésus. Avec Pâris, il dit donner la pomme fatale à Vénus, Modèle:Citation. Tandis que Thérèse Bentzon, qui fut sa traductrice et son agent, raconte que Barbe-Bleue et le Chat botté l'enchantèrent à l'égal de Pan Twardowski et de la Roussalka<ref name="Bentzon" />. À dix ans il lit Molière, la campagne de 1812, de Ségur, le Gil Blas, à douze ans Voltaire souvenirs publiés dans Le Gaulois<ref>Le Gaulois le 28 août 1887</ref>
Il se passionne pour Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie. Il trouve une sensibilité à la nature. Il ignore la littérature romantique française, ne lit de Balzac que la physiologie du mariage.

Antiquité ancienne ou légendes slaves ?

L'historien Bernard Michel, qui considère que l'étude de Deleuze est la plus importante précédant celle de Pascal Quignard<ref>Modèle:Harvsp</ref>, laquelle semble être en désaccord avec Gilles Deleuze sur ce point particulier. Modèle:Citation. Pour Bernard Michel, Pascal Quignard a pressenti l'importance des contes de sa nourrice<ref name="P.Quignard_p.46-47">Modèle:Harvsp</ref> Mais comme il ne connaît pas le contenu des contes slaves, il n'en tire que des conclusions très limitées<ref name ="michel_171"/>.

Les amours et obsessions

Toutes les femmes qu'il aimera, la Kottowitz, la Pistor, Wanda, apparaissent comme des réincarnations d'Handscha qu'il appelle « son idéal de femme. »

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Hélène Fourment ou La Petite Pelisse (Het Pelsken), c. 1638 Kunsthistorisches Museum, Vienne.

Les années des barricades sont celles des premiers amours de l'écrivain. Leopold n'est pas un séducteur précoce. Il est mal à l'aise avec les jeunes filles. Il tombe amoureux en 1847 d'une de ses cousines Marie. Elle le trouble, devient son idéal et le reste pendant plusieurs années. Marie est l'amie inséparable de la sœur de l'écrivain, Rosa. Un jour il joue à cache-cache avec Marie et quelques autres enfants dont sa sœur Rosa. Marie l'attrape, il se jette à ses genoux, l'enlace, c'est alors qu'elle lui donne un coup de main sur la joue, presque en colère : pas d'enfantillages s'écrit-elle ! puis armée d'une branche elle le pousse en avant : Modèle:Citation

Lors d'un voyage à Vienne, il découvre dans la galerie impériale du palais du Belvédère le portrait d'Hélène Fourment. Elle est la seconde épouse du peintre Pierre Paul Rubens. Rubens l'a peinte nue enrobée d'une fourrure. Hélène Fourment nue, « ensauvagée de fourrure », devient une des obsessions de Sacher-Masoch. Il rêvait de découvrir Hélène Fourment vivante. Pour Masoch, il arrive le plus souvent que la découverte de l'amour se fasse à travers un tableau ou une statue Modèle:Citation<ref name="AD1" />.

À quatorze ans, il tombe sous le charme d'Adela, son institutrice. Premier choc dit-il. Elle porte une veste bordée de fourrure, une kazabaïka. Elle a l'air sévère, le punit. Il rêve de baiser son petit pied. Et témoigne, à propos d'Adela, de son adorable accès de colère<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Un soir chez sa mère, il rencontre Hanna M. Il l'évite, mais malgré tout il est séduit. Elle est cantatrice, femme de spectacle. Ce type de femme qui le fascine. Baiser chaste, mais poursuit-il : je pouvais paraître ridicule dans mon rôle de Pétrarque ! Il était pessimiste quant à la durée de cette liaison platonique. Hanna se disait révolutionnaire. Elle prétendait correspondre avec Mikhaïl Bakounine<ref group=note>Ce qui, bien évidemment attire Masoch, car il est fasciné par Bakounine</ref>, Giuseppe Mazzini, et être la confidente de Louis Kossuth. Cependant, malgré ses recherches, l'historien Bernard Michel ne trouve aucune trace de Hanna sur les listes des personnes suspectes<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Apprenant l'attraction irrésistible de Masoch pour Hélène Fourment, un soir, dans son boudoir, Hanna décide d'incarner le tableau de Pierre Paul Rubens. Leopold est fasciné. Il trouve la ressemblance parfaite et la décrit avec tous les éléments fétichistes qui l'envoutent : Modèle:Citation. Alors qu'il voyage avec Hanna dans un rêve quasi religieux, entre la dame de compagnie qui sert le thé. Le voyage mystique se termine. Le charme est rompu. Masoch se battra en duel avec l'amant d'Hanna.

L'écriture de Sacher-Masoch est parsemée de répétitions de descriptions, quelquefois les mêmes. C'est une véritable ascension du fantasme. Et le style n'en souffre pas, bien au contraire.

Après 1898 lorsque Sacher-Masoch rompt avec l'université, commence pour lui une période de vagabondage amoureux. Il élabore la Vénus à la fourrure et s'en explique dans Les Messalines de Vienne (1873). C'est Jean-Paul Corsetti qui, selon Bernard Michel, donne les clefs de plusieurs de ses nouvelles. Et Sacher-Masoch confirme au même moment que La Vénus à la fourrure est bien son roman autobiographique : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Ses Aventures

Rosa

Les années des barricades sont celles des premières amours de l'écrivain. Leopold n'est pas un séducteur précoce. Il est mal à l'aise avec les jeunes filles. Il tombe amoureux en 1847 d'une de ses cousines Marie. Elle le trouble, devient son idéal et le reste pendant plusieurs années. Marie est l'amie inséparable de la sœur de l'écrivain, Rosa. Un jour il joue à cache-cache avec Marie et quelques autres enfants dont sa sœur Rosa. Marie l'attrape, il se jette à ses genoux, l'enlace, c'est alors qu'elle lui donne un coup de main sur la joue, presque en colère : pas d'enfantillages s'écrit-elle ! puis armée d'une branche elle le pousse en avant : Modèle:Citation

Anna de Kossov

Anna de Kossov est la première Vénus à la fourrure avec laquelle Sacher-Masoch eut une liaison avant Fanny Pistor. Elle se présente sous le nom de Baronne Reizenstein, elle écrivit sous le pseudonyme de Franz von Nemmersdorf. Elle va lui inspirer son roman : La Femme séparée<ref>Modèle:Wikisource-inline, éd. Dentu, 1881.</ref>,<ref name="Léopold Von Sacher-Masoch">Leopold Von Sacher-Masoch La Femme séparée, édition Via Valeriano</ref>. Dans La Femme séparée, il décrit l'héroïne :Modèle:Citation.

Sacher-Masoch a une liaison décevante de courte durée avec la Baronne. Là où il attend une sultane despotique, il ne trouve qu'une femme dure et sèche. Il aurait aussi découvert qu'elle avait une liaison avec son domestique. Or Sacher-Masoch avait le fantasme de partager sa compagne en étant voyeur, mais pas celui d'être trompé.

Fanny Pistor

Fichier:Leopold von Sacher-Masoch with Fannie.jpg
Masoch avec Fanny Pistor.

De Modèle:Date- à Modèle:Date-, il séjourne à Merano au Tyrol, à l'hôtel de l'archiduc Johann, puis à l'hôtel de la poste. Il fait la connaissance d'une jeune veuve de vingt-cinq ans : Fanny Pistor. Elle porte le nom d'une des plus grandes familles de Styrie, anoblies par le roi de Suède au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Elle est aussi la baronne de Bogdanoff. Et selon Bernard Michel, Carl-Felix de Schlichtegroll a tort de penser que Fanny Pistor est une femme différente de la baronne Bogdanoff<ref group=note>Archives familiales von Pistor Steinermärkisches Landsarchiv. Les archives municipales de Baden ne conservent pas de documents antérieurs à 1919. Carl-Felix de Schlichtegroll écrit qu'elle est née Koch. Il semble croire à tort que Fanny Pistor et la princesse Bodganoff sont deux femmes différentes. Livre cité 1901 Modèle:P. et Wanda sans masque et sans fourrure, traduction, 1968 Modèle:P.</ref>.

Bernard Michel cite Sacher-Masoch qui décrit Fanny Pistor comme une des plus belles femmes de l'aristocratie de Vienne : Modèle:Citation.

Fichier:Niet lou.jpg
Nietzsche et Lou Salomé photographiés avec l'amant de celle-ci, Paul Rée. On aperçoit un fouet entre les mains de la cochère.

La fameuse photographie ci-contre, représentant Sacher-Masoch aux pieds de Fanny Pistor et datant de 1869 est, selon Bernard Michel, un passionnant document sociologique. Pour Michel, la seule photo qui a une force comparable est celle de Lou Andreas-Salomé avec pour pony boys Friedrich Nietzsche et Paul Rée, ci-contre également<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

C'est avec Fanny Pistor qu'il signe son premier contrat<ref>Contrat entre Modèle:Mme Fanny de Pistor et Léopold de Sacher-Masoch [2]</ref>. L'interprétation que Bernard Michel fait du contrat est celle de Faust ou du personnage folklorique polonais Pan Twardowski. Modèle:Citation. Pour Bernard Michel, c'est l'univers de contes slaves de son enfance racontés par Handscha qui sont le déclencheur du choix du plaisir ou douleur érotique et donc une de ses scènes primitives<ref name="Michel1989-p158" /> Dans le contrat il ajoute certaines clauses, la plus importante est la notion de temps : six mois, un an renouvelable. Il doit être libre de défendre son honneur, et surtout le contrat ne doit pas être une entrave à sa vie d'écrivain.

Ils rêvent de voyage au lointain où Masoch, nommé Gregor pour la circonstance, se présente comme son domestique. Il prétend se soucier de la réputation de Fanny von Pistor. D'après Bernard Michel, il ne s'en soucit guère. Ce qu'il cherche c'est donner réalité à son fantasme maîtresse-esclave. Elle prend le nom de princesse Bogdanoff pour lui faire plaisir, suppose Bernard Michel. Ils voyagent en Italie et Masoch s'aperçoit très vite que Fanny n'a ni le goût de la nature ni le goût du beau. C'est incompatible avec l'écrivain, pour Fanny von Pistor la condition de la beauté est la propreté. Là ou Sacher Masoch est subjugué par la culture antique, Fany von Pistor regrette la propreté des hôtels autrichiens.

Cependant c'est à Florence qu'ils se mettent à la recherche du Grec. Le fameux Grec, que Sacher Masoch poursuit dans ses fantasmes. Ce Grec qui doit devenir l'amant, en toute complicité, de la femme aimée. Elle rencontre Salvini un acteur italien. Salvini, qui croit à une relation banale, est surpris par la présence constante du domestique polonais. Ils s'isolent, mais Gregor le domestique prétend remettre du bois dans la cheminée. Salvini rentre dans une fureur folle, donne un pourboire au domestique. Masoch baise servilement les mains de Salvini. Modèle:Citation. Salvini devient l'amant de Fanny, mais Leopold ne sera jamais fouetté par Salvini. Sacher-Masoch prend conscience du ridicule de la situation et abandonne Fanny.

Contrats

  • Le contrat entre Modèle:Mme Fanny de Pistor et Léopold de Sacher Masoch<ref>Le contrat entre Modèle:Mme Fanny de Pistor et Léopold de Sacher Masoch [3]</ref>
  • Le contrat entre Sacher Masoch et Wanda<ref>Le contrat entre Sacher-Masoch et Wanda</ref>
  • Récit d'un contrat de Sacher-Masoch, La victime dresse sa bourrelle. Il lui dicte ce qu'elle doit faire. Et à la fin, il exige qu'elle porte des fourrures pour le châtier<ref>Récit d'un contrat de Sacher-Masoch, [4]</ref>.

Ses épouses

Angelika Aurora Rümelin

Fichier:Leopold von Sacher-Masoch letter - detail.jpg
Vénus à la fourrure illustrant le papier à lettres de Sacher-Masoch.

Selon son autobiographie, Confession de ma vie, Wanda von Sacher-Masoch est née Aürora Rümelin. Et dès que Sacher-Masoch la rencontre, il la veut noble. C'est ainsi qu'il la baptise Wanda von Dunajew. Aürora vit entre une mère qui pleure au bord du lit et un père inactif qui prononce ces paroles : Modèle:Citation

Fichier:Wanda Sacher-Masoch 02.jpg
Wanda von Sacher-Masoch. Photographie de Leopold Bude.
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Wanda von Sacher-Masoch. Photographie de Michael Zanetto.
Fichier:Aurora Ruemelin 2.jpg
Wanda von Sacher-Masoch. Photographie de A. F. Czihak.

Elle est placée au couvent, privée de sa mère, elle dit avoir mis Dieu à sa place. À huit ans, elle retourne vivre auprès de sa mère. Son père fréquente les prostituées, il abandonne définitivement la famille. Elles ne le reverront jamais. Proche de la religion elle finit par s'en éloigner définitivement. Avec sa mère, elles vendent leur linge et gardent l'indispensable. Elles souffrent terriblement de la faim et ne survivent que grâce à des petits boulots de couture. Aürora se disait torturée par la faim, avoir la fièvre de la faim. Elle faisait les boîtes à ordures en quête du moindre morceau de pain. Et elles vivaient sans électricité<ref name="Wanda"/>.

Un jour, Madame Frischauer lui apporte un livre. Il s'agit du Legs de Caïn, l'ouvrage de Sacher-Masoch, dont madame Frischauer est une admiratrice. Berhold Frischauer, son fils ne le quitte jamais et madame Frischauer prétend que Masoch fascine toutes les femmes. Modèle:Citation bloc Aürora est persuadée que son interlocutrice se trompe. Du reste une autre, Madame Wieser, parle de la pureté des rapports de l'écrivain. Mais Madame Frischauer insiste très lourdement : Modèle:Citation En attendant, Madame Frischauer, entretient une correspondance épistolaire avec Sacher-Masoch et à chaque lettre l'écrivain Modèle:Citation.

Aürora se rend compte que madame Frischauer a mieux jugé Masoch. Et dans un premier temps Aurora Rümelin se désintéresse de Sacher-Masoch. Mais poussée par madame Frischauer, elle finit par céder et elle le rencontre.

Elle entame, à son tour, une relation épistolaire avec l'écrivain. Elle tombe sous le charme de la plume de Sacher-Masoch. Modèle:Citation bloc Poussée par Leopold, Aurora écrit quelques nouvelles que Masoch fait publier dans un journal de Vienne. Elle reçoit une lettre qui contenait dix florins, son feuilleton est imprimé. Enfin sortie de la misère. Était-ce possible écrit-elle : Modèle:Citation

Aurora est devenue Wanda von Sacher-Masoch. Ils se marient ont trois enfants. Aurora épouse un écrivain renommé, encensé, celui qui lui permettra de devenir à son tour écrivaine. Sacher-Masoch, lui, épouse celle qui doit incarner Wanda : La Vénus à la fourrure. L'une comme l'autre seront déçus.

Hulda Meister

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Leopold von Sacher-Masoch et Hulda Meister.
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Hulda Meister deuxième épouse Sacher-Masoch (B.N. arch E.R.L. et CI. W. Hoffert archives Modèle:Mme Saternus).

Elle a trente-six ans lorsqu'elle fait la connaissance de Sacher-Masoch. La relation n'a rien de passionnel. Sacher-Masoch lui fait trois enfants hors mariage : Olga, née à Leipzig en 1886 : Marfa, née à Paris en 1887 ; Ramon, né à Lindheim en 1889. Il semble en avoir fini avec sa recherche de la femme idéale, la femme fétichisée. Il a cependant des aventures hors couple : aventure avec Jenny Marr, puis à Paris avec la fille du peintre Schlesinger.

En Modèle:Date-, Sacher-Masoch est malade de la rougeole. Ses enfants sont également atteints. Hulda s'installe et les soigne : Lettre à Wanda<ref name="Schlichtegroll">Modèle:Ouvrage</ref>

Sacher-Masoch est affaibli et croule sous les dettes. Il doit engager un procès contre Armand qui l'a escroqué et qui est à l'origine des dettes de l'écrivain. Dans sa lettre à Wanda, il écrit Modèle:Citation.

Dans son journal du Modèle:Date-, Sacher-Masoch évoque les derniers jours de son fils Alexandre atteint du typhus, la visite de Wanda entre deux télégrammes de son amant. Les reproches qu'elle fait à Masoch. Elle repart le Modèle:Date-. Alexandre meurt le Modèle:Date-. Il a dix ans.

Sacher-Masoch doit liquider sa revue. Hulda est auprès de lui. Elle travaille la plupart du temps bénévolement<ref name="Schlichtegroll"/>.

En 1883, Sacher-Masoch est brisé après la rupture avec Wanda et la mort de son fils Alexandre. Hulda deviendra la deuxième épouse de Sacher-Masoch. En raison de ses difficultés à divorcer, ce n'est que bien plus tard qu'elle devient Hulda von Sacher-Masoch. Elle est cultivée, elle a reçu une éducation exceptionnelle pour l'époque : l'école d'institutrice de Stettin, et le conservatoire de musique de Berlin.

Masoch est déjà un grand mystique, comme beaucoup de grands écrivains. Avec la mort de son fils, il y plonge complètement. Plus tard, Il écrit Le Fou de Firleiouwka. Il est inconsolable. Dans sa préface à Fouet et Fourrure, Emmanuel Dazin nous dit : Modèle:Citation.

Les masochiennes

Modèle:Citation

Sacher-Masoch évoque Dalila dans La Vénus à la Fourrure<ref name="GillesDeleuze">Modèle:Ouvrage</ref> entre autres et Judith qu'il évoque dans Lola Fouets et Fourrures. À partir de la traitresse repentie, puis amoureuse et de la coupeuse de tête Paul-Laurent Assoun explique comment le fantasme s'articule : Modèle:Citation. D'après Paul-Laurent Assoun, Masoch serait inspiré par Roxane du Bajazet de Racine Modèle:Citation L'image d'une cousine moderne, soit une masochienne moderne serait selon Assoun La Reine Margot, Marguerite de Valois intrigante et voluptueuse. Décapitation Modèle:Citation. Décapitation, poison, Assoun cite tour à tour toutes les femmes déchainées, entre autres Lucrèce Borgia, qui fonctionnent dans l'imaginaire masochien<ref name="P.Laurent Assoun119-120-121"/>. La très masculine despote Catherine II nommée « Catherine le Grand », celle qui arrache le pouvoir à Pierre III. Ce coup d'état frappe l'imaginaire masochien. C'est aux pieds de la despote éclairée que s'agenouille l'intelligentsia européenne<ref name="P.Laurent Assoun119-120-121"/>.

La femme idéale

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Vénus au miroir, Titien

Modèle:Citation.

Pour Masoch la femme idéale Modèle:Citation. Modèle:Citation

Dans Les Messalines de Vienne (1879), elles sont des Déesses descendues de l'Olympe pour charmer de simples mortels. Dans Les Idéaux de notre temps (1875), Plant est séduit par une belle inconnue qu'il confond avec la Comtesse Bartfeld. Il découvre que c'est une enfant adoptée et que sa mère revend des vêtements, le charme est rompu. Cette jeune fausse comtesse ressemble à Wanda qui s'invente une vie pour séduire Sacher-Masoch. Masoch ne cherche pas vraiment à en savoir plus tant il est fou de Wanda. Et ce n'est pas le fait qu'elle ne soit pas une aristocrate qui les sépare, la folie de Masoch pour Wanda n'a plus que faire de la naissance de Wanda, du reste il n'a jamais cherché vraiment à approfondir. Sa deuxième épouse n'est pas noble non plus. Seules les deux premières Vénus à la fourrure le sont : Fanny von Pistor et Anna von Kottowitz.

Fichier:La Fornarina by Raffaello.jpg
La Fornarina, 1518-1519)
Galerie nationale d'art ancien, Rome.

La femme idéale pour Masoch est celle qu'il décrit dans ses romans. Elle est avant tout une femme de goût, une femme de la haute société, une femme cultivée. Elle est cantatrice, ballerine à l'opéra. Elle est comédienne. Ou au moins, elle est une amatrice avisée fréquentant régulièrement les salles de concert, de théâtre. Elle est toujours forcément animale sauvage, Modèle:Citation. C'est la femme aux formes opulentes, au regard froid, aux nerfs d'acier, vêtue de fourrures. Elle porte toujours un fouet à la ceinture, des bottes, très souvent ces bottes sont de maroquin rouge comme celles que portait Handscha, sa nourrice<ref name="michel_30"/>.

Les interminables descriptions vestimentaires de ces femmes idéales, dans les romans de Masoch, sont toujours les mêmes : bottes, bottes cavalières, pantoufles, couleurs, soie, des drapés et surtout de la fourrure avec un goût tout particulier pour les Kazabaïka, ces vestes d'intérieur polonaises doublées et bordées de fourrure. Malgré le fétichisme exacerbé de ces répétitions, ses romans n'en souffrent pas. Sacher-Masoch saisit les moindres nuances de couleurs qui donnent de l'éclat, précise Bernard Michel<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Fichier:Jean-Léon Gérôme, Phryne revealed before the Areopagus (1861) - 01.jpg
Jean-Léon Gérôme, Phryné devant l'Aréopage, 1861, conservé à la Hamburg Kunsthalle.

Phryné a notamment inspiré une toile à Jean-Léon Gérôme (Phryné devant l'Aréopage, 1861). Sacher-Masoch explique une des raisons de sa passion pour la fourrure, c'est qu'une femme portant de la fourrure serait animale et ne serait autre qu'une grande chatte. Et selon lui : c'est de là que vient l'influence bienfaisante et diabolique qu'exerce sur les êtres spirituels et impressionnables la compagnie des chats [...] De la fourrure Masoch continue avec l'art... Modèle:Citation.

La femme idéale est cruelle, quelquefois, Masoch, dans ses rêveries, dans ses œuvres, la rend sadique, criminelle. Elle est justicière comme la Tzarine noire. La femme idéale ressemble à toutes celles qui dans l'histoire de notre civilisation se sont montrées féroces, intrigantes, manipulatrices dominantes, à toutes les reines, impératrices tsarines, déesses, amazones, écuyères<ref>La vertueuse écuyère dans la hyène de Puszta, la dame blancheModèle:P.102</ref>, les sauvages, les femmes animales au corps de tigresse, les Dalilas<ref>La Dalila du peuple dans la hyène de Puszta, la dame blanche Modèle:P.136</ref>.

Pour Leopold Stern : si Masoch a un attrait spécial pour la cruauté et l'infidélité de la femme, il ne peut concevoir cet idéal féminin ayant l'âme d'un Néron dans un corps de Phryné, que couverte de fourrure. Modèle:Citation. C'est ce que dit Séverin dans La Vénus à la fourrure : Modèle:Citation

Une femme idéale qu'il a désespérément cherchée sa vie durant. Ne dit-il pas à ce sujet, en répondant à un journaliste Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Roland Jaccard décrit comment Sacher-Masoch classe la femme<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Manipulée pour Emmanuel Dazin qui écrit : Modèle:Citation.

Première carrière d'historien

Il publie un ouvrage historique où il relate les barricades de Prague 1848. Le Modèle:Date-, la révolution éclate. Sacher-Masoch se retrouve sur les barricades à côté des insurgés. Il se souvient de ce premier jour en dédiant son premier ouvrage, L'insurrection de Gand sous Charles Quint en 1857<ref>Jean-Paul Corsetti Repères bibliographiques - La Pêcheuse d'âmes Modèle:P. 379.</ref>. Après l'obtention en 1856 d'un doctorat en philosophie à l'université de Graz, Sacher-Masoch se destine à l'enseignement de l'histoire. Il sollicite et obtient la même année un poste de privat-docent dans cette université, avec pour sujet d'enseignement Modèle:Cita<ref name="Michel_104">Modèle:Harvsp</ref>. En 1857, il publie chez un éditeur suisse son premier livre, tiré de sa thèse, L'Insurrection de Gand sous Charles Quint. Il s'agit, selon Bernard Michel, d'un Modèle:Cita<ref name="Michel_104"/>, une insurrection bourgeoise pour refus de payer un impôt royal, que l'historien de vingt ans traite de manière purement évènementielle, Modèle:Cita<ref name="Michel_104"/>. Selon James Cleugh, en revanche, l'auteur Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Si Bernard Michel estime qu'on Modèle:Citation<ref name="Michel_104"/>, James Cleugh, en revanche, note la présence Modèle:Cita de Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. De son côté, John Noyes relève que Sacher-Masoch, dans l'introduction de cet ouvrage, exprime la conviction que l'enquête historique n'a pas pour objet de dresser un panorama factuel en vue de formuler des considérations générales sur la période, mais de rechercher la vérité historique à travers une étude détaillée des motivations sous-jacentes, la quête de la vérité historique venant justifier la Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. En 1862, il publie un second ouvrage d'histoire, Le Déclin de la Hongrie et Marie d'Autriche.

Le dramaturge

Criminels enchaînés, vagabonds, prostituées ricanantes et fardées<ref>Citée par Bernard Michel, Modèle:P. Modèle:Ouvrage</ref> lui ont-ils donné le goût du théâtre ? Théâtre qu'il découvre à l'âge de dix ans avec le goût du déguisement. Il écrit des vers pour son théâtre de marionnettes. Il joue avec succès sur un théâtre d'amateurs, indifféremment Shakespeare, Schiller, Goethe, Scribe et Kotzebue, il a en lui le désir de devenir comédien<ref name="Bentzon"/>. Il organise de grandes batailles avec des soldats de papier fixés sur de petits socles en bois, des batailles napoléoniennes. Il est fan de Napoléon<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Fichier:Wojciech Gerson - Zjawa Barbary Radziwiłłówny.jpg
Le spectre de Barbara Radziwiłł répondant à l'invocation de Pan Twardowski. Tableau de Wojciech Gerson.

Il joue au magicien Pan Twardowski, donne le rôle d'un diable à un de ses frères, ou le travestit en femme de Barbe-Bleue<ref>Modèle:Harvsp</ref>,
Il lui arrivait d'imaginer, non sans humour, devenir un jour un Shakespeare petit-russien. Du reste plus tard lorsqu'il lit les plus grands, il prétend avoir un tel respect qu'il n'ose plus écrire quelques vers. Il reste cependant Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Dès son enfance il fréquente le théâtre allemand, le théâtre slave. La plupart de ses personnages de roman qu'ils soient paysans, ou Déesses, Impératrices, ou comme Dragomira :goule baudelairienne, ou encore sortie d'une œuvre d'art comme Hélène Fourment, sont des personnages de théâtre.
Il est complètement subjugué par l'acteur allemand Friedrich Haase. Il suit les troupes du théâtre du comte Skarbek qui passent en Hongrie en Galicie où le public est fait d'officiers allemands, de fonctionnaires et de juifs<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il joue en amateur dans sa chambre avec quelques camarades et la présence d'un sosie de Friedrich Haase, son acteur fétiche. Ils interprètent Faust où Sacher-Masoch prend le rôle principal.
Il fait la connaissance de l'acteur Josef Jiri Kolar et sa femme : Anna Manetinska-Kolàrova. Masoch tombe amoureux ou plutôt Anna exerce, malgré elle, une emprise sur lui :Modèle:Citation. Tous les éléments fétichistes de Masoch sont réunis dans sa vénération à Anna Manetinska-Kolàrova, Modèle:Mme Kolar.
Modèle:Mme Kolar est une femme vertueuse et une fois de plus cet amour sera platonique<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

En 1864, il écrit pour le théâtre. Il apprend d'Alexandre Dumas à s'inspirer de l'histoire pour créer une fiction <ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il écrit Les Vers du grand Frédéric une comédie qui se passe à la cour de Louis XV<ref>Modèle:Ouvrage,</ref> Cette pièce prend parti contre la Prusse. Le personnage de la pièce nommé Modèle:Citation. Adolf von Sonnenthal, un très grand comédien de l'époque, se déplace spécialement pour assister à des représentations exceptionnelles. C'est une ovation. La pièce est acclamée par plusieurs rappels<ref>Dit par Bernard Michel Une affiche de cette représentation se trouve dans les archives de Modèle:Mme Saternus</ref>. La pièce obtient des articles favorables à Leipzig et en Saxe, en Allemagne du nord. À Berlin les critiques sont moins favorables :Modèle:Citation.

Lorsque, la pièce : Les Vers du grand Frédéric est jouée le Modèle:Date- à Berlin, qui redoute au moment-même une alliance franco-autrichienne. Le premier acte, se passe relativement calmement mais une scène entre Louis XV et le diplomate provoque l'hystérie. Pour Berlin c'est inacceptable. En particulier lorsque Masoch fait prononcer ces mots au personnage de Kaunitz :
Modèle:Citation
Car le personnage de Kaunitz, n'est autre que le portrait frappant de Wenzel Anton von Kaunitz-Rietberg diplomate et homme politique de Bohême qui vécut au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
Modèle:Citation

En 1865, il tire de sa pièce un roman historique Kaunitz, souvent réédité<ref>Modèle:Ouvrage</ref> Dans une note Bernard Michel précise que Sacher-Masoch a écrit un pamphlet à partir des extraits de la critique<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

En 1866 Sacher-Masoch en remet une couche avec une nouvelle comédie historique, L'homme sans préjugés<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. C'est une œuvre politique, anticléricale et qui soutient le parti libéral allemand. Lequel lui parait l'héritier des Lumières du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Dans cette pièce il s'inspire de ce qui se passe à la cour de l'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse où deux camps s'opposent : Les jésuites, le parti de la morale. Lequel est en lutte contre le parti du réformateur franc-maçon de Joseph von Sonnenfels. Joseph von Sonnenfels avait le soutien de la loge des trois canons. La première loge autrichienne "Aux trois canons" fut fondée à Vienne dont le grand Maître était le mari de l'impératrice, l'empereur Frantz. Modèle:Citation.

Modèle:Citation
Masoch ne cesse de reprendre le thème scabreux de l'émancipation de la femme et plus précisément dans une comédie sociale, Nos Esclaves, où l'on sent d'après Thérèse Bentzon l'imitation des auteurs dramatiques français contemporains<ref name="Bentzon"/>. Modèle:Citation disait-il. Masoch aimait passionnément le théâtre. Fou de théâtre, il a écrit deux pièces plébiscitées par le public. Des pièces très proches de la politique de l'époque. Elles ont mal vieilli. Car :Modèle:Citation<ref name="michel_119"/>.

Sa revue : Auf der Höhe

En 1880, Hulda Meiste, celle qui sera sa seconde épouse, prétend qu'il se fixe à Budapest pour y diriger un journal et faire représenter son opérette Die Wächter der moral - Les gardiens de la morale. Le premier Modèle:Date- la revue démarre sous le titre Auf der Höhe. Internationale Revue (en français : Sur les hauteurs ou Au sommet)<ref>Écrits autobiographiques et autres textes - Éditions Léo Scheer chap. autobiographique Hulda Modèle:P. 53 Modèle:ISBN</ref>. Pour Bernard Michel ce n'est pas à Budapest qu'il se serait installé, mais en Bavière. Il est sans argent et sans perspectives. Il est aidé par un admirateur, Rudolf von Gottschall, qui le présente au jeune éditeur Baumgärtmer. La revue voit le jour le Modèle:Date à Leipzig.

Masoch promet de se maintenir « au sommet » et de Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Et Bernard Michel continue en citant le francophile Masoch dans sa déclaration d'amour à la France :Modèle:Citation. Modèle:Citation relaté par Bernard Michel<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La littérature française représentée par des poèmes de Victor Hugo, un discours de Frédéric Mistral, Alphonse Daudet, Saint-Saëns sur la musique.

Masoch s'attache à la bonne marche et continue d'écrire des textes, tels Le Raphaël des juifs 1881 ou Madame de Soldan (1882). Un article de Josef Penizek présente aux lecteurs Jaroslav Vrchlický Vítězslav Hálek... Le monde slave est représenté par les Russes, une autre nouvelle de Dostoïevski et de Saltykov-Chtchedrine<ref>Citée par Bernard Michel : Dostoïevski, Der Knabe bei Christo zum Weichnachtsbaum. (L'enfant auprès du Christ près de l'arbre de Noël), HdH, 1882, Modèle:P..</ref>.

De l'Italie, Masoch publie Angelo De Gubernatis et des articles scientifique du volcanologue Luigi Palmieri. Une traductrice est recrutée, celle qui deviendra beaucoup plus tard la deuxième épouse de Masoch Hulda Meister, elle présente l'œuvre de Matilde Serao, une Grecque installée à Naples. Les Slaves du sud sont représentés par un roman d'Ogulic et par une étude de Maria Cop<ref>Cop (Maria) Südslawische Frauen, AdH, 1883,7.</ref> sur les femmes slaves du Sud. Avec l'Italie l'Europe est bien représentée. En revanche les Polonais se refusent à toute collaboration en particulier Kraszewski que Sacher-Masoch a sollicité. Ils prétendent que l'écrivain était anti-polonais pour avoir écrit un texte accusant les Polonais d'antisémitisme<ref>Zur Rutheenen und Juden in Gallizien (sur la question juive et ruthène en Galicie AdH., 1883,7.</ref>. À ces données, il faut ajouter que la revue publia au moins deux articles élogieux sur Léon Gambetta signés Joseph Reinach et R. Armand. Juliette Adam égérie de Gambetta donna à la revue une courte nouvelle : À Golfe-Juan<ref>Note de Bernard Michel : Adam Juliette, À Golfe-Juan, AdH, 1884, 11, Modèle:P.. On y trouve aussi des romans médiocres, André Theuriet et Victor Escalier.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Masoch aurait reçu pour cette revue des subventions annuelles de plusieurs milliers de marks provenant de la famille Rothschild et du baron Moses Montefiore. Il aurait également reçu des milliers de marks provenant du gouvernement hongrois en échange d'articles de propagande<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

C'est avec la revue Auf der Höhe, que se présente comme journaliste français un certain R. Armand. Sacher-Masoch est séduit : Modèle:Citation Armand apparaît bientôt comme un précieux collaborateur. Il devient le rédacteur principal de la revue aux côtés de Sacher-Masoch.

L'œuvre

Une grande partie de l'œuvre de Sacher-Masoch est constituée par des contes nationaux et des romans historiques regroupés en cycles. Ses récits ont généralement pour héroïne une femme dominatrice ou sadique, comme dans Eau de Jouvence<ref>Modèle:Wikisource-inline,traduit par Wanda von Sacher-Masoch (pseudo : Dolores D.), dans La Pantoufle de Sapho et autres contes, Charles Carrington, 1907.</ref> qui raconte l'histoire de la comtesse sanglante comtesse Élisabeth Báthory. Les héroïnes de Sacher Masoch ne se prétendent pas sadiques mais païennes<ref name="AD3">De Sacher-Masoch au Masochisme article en ligne</ref> : Modèle:Citation

Pour Gilles Deleuze, l'œuvre de Sacher-Masoch n'est par pornographique, mais pornologique<ref name="Deleuze"/> : Modèle:Citation<ref name="prefvenusLeuwers">Modèle:Ouvrage</ref>.

Pour Masoch, les contes que lui racontait Handscha sa nourrice, deviennent des scènes primitives et déclenchent en partie sa sexualité masochiste, mais encore Modèle:Citation<ref group=note>Orthographe de Gilles Deleuze</ref> au compte des coutumes nationales et folkloriques, ou des jeux innocents d'enfants, ou des plaisanteries de femme aimantes, ou encore d'exigences morales et patriotiques. Des hommes, suivant les vieilles coutumes, à la chaleur d'un banquet boivent dans le soulier des femmes, La Pantoufle de Safo ; de très jeunes filles demandent à leur amoureux de faire l'ours ou le chien<ref name="ADXX">Modèle:Ouvrage</ref>.

Deux de ses romans, La Pêcheuse d'âmes et La Mère de Dieu, concernent des sectes mystiques et sont, selon Gilles Deleuze, les plus grands romans de Sacher-Masoch<ref name="Deleuze"/>. Tandis que La Femme séparée qui eut à l'époque un grand succès, s'inspire de sa liaison malheureuse avec madame Kottowittz.

Modèle:Citation. Sacher-Masoch, en s'adressant à Handscha, ajoutait qu'il lui était redevable de « son âme »<ref name="George-Paul Villa" /> L'œuvre de Masoch est inspirée par tout ce folklore où les femmes ont un rôle prédominant. le folklore Modèle:Citation Masoch aime passionnément le théâtre. C'est non seulement ce qui ressort de son œuvre, mais Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin nous le confirment<ref name="AD5">Élisabeth Lemirre et Jacques Cottin, préface Don Juan de Kolomea La pantoufle de Sapho, Éditions Philippe Piquier.</ref>.

Gilles Deleuze évoque l'extraordinaire décence de Sacher-Masoch. Le censeur le plus méfiant, écrit-il, Modèle:Citation<ref name="AD4" />. Et il dira plus loin : Modèle:Citation.

Parmi les grands romans de Sacher-Masoch est son roman épistolaire : Un amour de Platon. Masoch reçoit une lettre d'un inconnu qui se prénomme Anatole. Modèle:Citation Un roman où le corps est exclu. Où tout contact charnel serait aboli. Un roman épistolaire avec la mère pour confidente. Une éducation à l'amour. Une rencontre avec un androgyne. Modèle:Citation.

Bernard Michel se pose la question : Modèle:Citation<ref name="michel_173" />

C'est dans les Messalines de Vienne que Sacher-Masoch s'exprime sur son Platon :Modèle:Citation.

Mais qui est Platon ? Les questions vont bon train. Pour Wanda, un possible candidat au rôle du Grec<ref name="Wanda"/>. Modèle:Citation<ref name="michel_173"/>. Mais Bernard Michel s'interroge : la recherche du Grec n'est-elle pas une tendance homosexuelle refoulée ? Ce Grec qui dans La Vénus à la fourrure apparaît à la fois viril et féminin<ref name="AD7">Modèle:Harvsp</ref>. Un peu plus loin, Bernard Michel trouve que Platon ressemble physiquement au Grec.

Ferdinand Kürnberger

En 1864 Masoch rencontre Ferdinand Kürnberger, il s'agit d'une grande personnalité du monde littéraire, Modèle:Citation. Critique littéraire dans le journal Die Presse, il jouissait d'une grande autorité. Il était méprisant, misanthrope, égoïste. Modèle:Citation. Cependant, il séduit Sacher-Masoch. Alors que Ferdinand Kürnberger qui se prend pour Dieu lui-même, casse de ses articles fracassants qui ose se prétendre écrivain, il introduit une préface élogieuse sur une nouvelle de Sacher-Masoch. Et toute la presse et les critiques allemands se rangent de son côté. Masoch écrit sur Ferdinand Kürnberger, dans La Femme séparée<ref name="femsep"/> et sans le citer explicitement dans Un bon camarade de La Fausse Hermine<ref>Citée par Bernard Michel dans Eine Autobiographie, article cité en note 20</ref>.

Comment Masoch se frotte à un personnage talentueux certes, mais si dangereux ? Pour Masoch c'est un vrai challenge, avec une certaine dose de courage et le goût du risque, c'est-à-dire, aussi, une certaine dose de masochisme moral. Masoch ose s'attaquer au personnage sulfureux. Il l'accuse de paresse et d'impuissance littéraire dans La Fausse Hermine. Masoch dénonce Ferdinand Kürnberger : grossier, parasite, poursuivi pour dettes, menacé de prison, passe ses journées entières, étendu, sur un divan. Toujours à la recherche de nouvelles victimes, mange goulument comme un loup…

Cependant Masoch pour qui seulement Goethe trouvait mérite à ses yeux, va découvrir Arthur Schopenhauer : Modèle:Citation bloc C'est-à-dire que Ferdinand Kürnberger est aussi, et malgré tous ses défauts, un faiseur de génie. Tout artiste à besoin d'être rassuré, mais aussi et surtout d'être parfois bousculé. Dans le cas de Ferdinand Kürnberger, Masoch le méprise, mais il est aussi irrésistiblement attiré par ce bourreau qui déclenche son talent. Et Sacher-Masoch ose. Il écrit, en quelques jours un livre reconnu comme l'un de ses meilleurs ouvrages : Don Juan de Kolomea<ref name="donjuank">Modèle:Ouvrage</ref>.

Lorsque Masoch fait lire son manuscrit à Ferdinand Kürnberger, Masoch prétend qu'il est enthousiaste et hors de lui. Et qu'il le place au même rang que Charles Dickens, Sealsfield et Ivan Tourgueniev<ref name="michel_143">Modèle:Harvsp</ref>. Puis, Masoch replace l'ouvrage dans un tiroir. Il n'est pas encore convaincu. Dans la seconde version, il raconte que Kürnberger arrive un jour avec la préface de Don Juan de Kolomea. Cette préface écrite à Gratz en 1865 a figuré dans les éditions allemandes, elle est inédite en France. Modèle:Citation.

La préface de Kürnberger

Extraits cités par Bernard Michel<ref name="michel_143"/> :

Modèle:Citation bloc Dans cette préface il reprend les thèses de Sacher-Masoch sur l'amour : Modèle:Citation.

Le livre préfacé par Ferdinand Kürnberger parut pour la première fois en Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Selon Bernard Michel une première version de Don Juan de Kolomea est publiée dans la Revue des deux Mondes en 1872<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Selon une édition récente, la préface ne serait pas signée<ref name="femlav">Modèle:Ouvrage</ref>.

Carrière d'écrivain

Le romancier

Une grande partie de l'œuvre de Sacher-Masoch est constituée par des contes nationaux et des romans historiques regroupés en cycles. Ses récits ont généralement pour héroïne une femme dominatrice ou sadique, comme dans Eau de Jouvence qui raconte l'histoire de la comtesse sanglante comtesse Élisabeth Báthory. Les héroïnes de Sacher Masoch ne se prétendent pas sadiques mais païennes<ref name="AD3" />

Modèle:Citation.
Pour Gilles Deleuze, l'œuvre de Sacher-Masoch n'est par pornographique, mais pornologique<ref name="Deleuze"/>
Modèle:Citation.

Pour Masoch Les contes que lui racontait Handscha sa nourrice, deviennent des scènes qui le marquent et déclenchent en partie sa sexualité masochiste, mais encore Modèle:Citation.

Deux de ses romans, La Pêcheuse d'âmes et La Mère de Dieu, concernent des sectes mystiques et sont selon Gilles Deleuze les plus grands romans de Sacher-Masoch<ref name="Deleuze"/>.

Tandis que La Femme séparée qui eut à l'époque un grand succès, s'inspire de sa liaison malheureuse avec madame Kottowittz.

Modèle:Citation. Sacher-Masoch, en s'adressant à Handscha, ajoutait qu'il lui était redevable de « son âme »<ref name="George-Paul Villa">George-Paul Villa, préface, biographie de Leopold von Sacher-Masoch Éditions Claude Tchou Tome 1 - Modèle:P.</ref> L'œuvre de Masoch est inspirée par tout ce folklore où les femmes ont un rôle prédominant. le folklore Modèle:Citation Masoch aime passionnément le théâtre. C'est non seulement ce qui ressort de son œuvre, mais Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin nous le confirment<ref name="AD5" />. Gilles Deleuze évoque l'extraordinaire décence de Sacher-Masoch. Le censeur le plus méfiant, écrit-il, Modèle:Citation <ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Et il dira plus loin : Modèle:Citation.

Parmi les grands romans de Sacher-Masoch est son roman épistolaire : Un amour de Platon. Masoch reçoit une lettre d'un inconnu qui se prénomme Anatole.
Modèle:Citation?
Un roman où le corps est exclu. Où tout contact charnel serait aboli. Un roman épistolaire avec la mère pour confidente. Une éducation à l'amour. Une rencontre avec un androgyne.
Modèle:Citation.
Bernard Michel se pose la question : Modèle:Citation<ref name="michel_173">Modèle:Harvsp</ref> ?
C'est dans les Messalines de Vienne que Sacher-Masoch s'exprime sur son Platon :Modèle:Citation<ref name="AD6" />. Mais qui est Platon ? Les questions vont bon train. Pour Wanda un possible candidat au rôle du Grec<ref name="Wanda"/>.
Modèle:Citation<ref name="michel_173"/>… Mais Bernard Michel s'interroge : la recherche du Grec n'est-elle pas une tendance homosexuelle refoulée ? Ce Grec qui dans La Vénus à la fourrure apparaît à la fois viril et féminin<ref name="AD7" />. Un peu plus loin Bernard Michel trouve que Platon ressemble physiquement au Grec.

Le Legs de Caïn

Fichier:Peter Paul Rubens - Cain slaying Abel (Courtauld Institute).jpg
Caïn tuant Abel de Rubens.

Le Legs de Caïn est le projet d'un grand cycle de nouvelles, qui doit représenter toute l'existence de l'être humain et comprendre six thèmes : l'amour des sexes, la propriété, l'État, la guerre, le travail, la mort. Sacher-Masoch y travaille toute sa vie, mais le laisse inachevé : seuls l'amour et la propriété sont traités<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ainsi, les écrits de Masoch consacrés au legs de Caïn sont La Vénus à la fourrure et L'Errant<ref name="LegsErrant"/>.

Sacher-Masoch place l'essentiel de son œuvre sous le signe de Caïn. Il s'en dit fils, condamné d'avance par Dieu. Pour Gilles Deleuze, le crime de Caïn appartient entièrement au monde masochiste<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La présence voilée de Caïn au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle ne fait qu'annoncer, sur un mode allégorique et moral, l'aveu de la littérature plaidant coupable, ainsi que l'écrivit Georges Bataille<ref>Jean-Paul Corsetti Cite Georges Bataille Préface La Mère de Dieu Modèle:P..</ref>. Selon Élisabeth Lemirre et Jacques Cottin, Caïn et sa descendance sont du côté sauvage. L'image sera si forte que pour Masoch que Modèle:Citation. Malheureusement, nous dit Philippe Sellier, La Vénus à la fourrure a réduit la complexité de l'œuvre masochienne au masochisme<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Jean-Paul Corsetti s'étonne que la postérité ne retienne que la pathologie masochiste. Le Legs de Caïn dit-il à partir duquel s'organise la production littéraire de l'écrivain galicien, demeure écartée de presque toutes les histoires du Caïnisme au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Même, poursuit Jean-Paul Corsetti, Mario Praz dans son ouvrage de référence consacré au romantisme noir n'évoque Sacher-Masoch que par une simple note<ref name="Mario Praz">Mario Praz La carne, la morte e diavolo nella letteratura romamtica, Firenze, G.S.ansoni editore, 1966 - La chair, la mort, le diable, traduction française Constance Thompson Pasquali, Paris Denoël, 1977 Modèle:P.</ref> Modèle:Citation, c'est ainsi que Mario Paz n'honore pas l'œuvre de Masoch, mais la renvoie à la pathologie dans laquelle Richard von Krafft-Ebing l'a baignée.

Pour Jean-Paul Corsetti, ainsi que l'a montré Pascal Quignard : Modèle:Citation bloc Pour Sacher-Masoch l'enfer n'est pas seulement dans les profondeurs abyssales, mais aussi au-dessus de nos têtes, le monde céleste est infernal. Jean-Paul Corsetti poursuit : Modèle:Citation

Pour Roland Jaccard, Modèle:Citation

Hermann Hesse dans Demian identifie la Déesse-Mère avec Ève, géante qui porte au front le signe de Caïn. Selon l'auteur, le signe de Caïn ne serait pas une marque visible, en somme une marque corporelle de sa faute, mais un signe de supériorité et de force de caractère. Selon Hesse, toute l'histoire de Caïn est née du « signe » : Modèle:Citation<ref name="Hermann Hesse">Hermann Hesse, Demian, Le livre de poche</ref>.

L'œuvre de Masoch rejoint les gnostiques qui considèrent la création comme une création mauvaise engendrée par un mauvais démiurge. D'une certaine manière, tout le monde créé est infernal. Pour Pascal Quignard, dans son chapitre Le double Jésus Cain<ref name="pquignard" />, Modèle:Citation.

Réhabilitation de Caïn

Le premier à réhabiliter Caïn fut Lord Byron : « Le serpent disait vrai : cet arbre du savoir et cet arbre de vie étaient bons et désirables. »<ref name="Byron">Byron Caïn</ref>

  • Victor Hugo dans La Légende des siècles.
  • Nietzsche : « On nommera l'histoire sainte du nom qu'elle mérite, étant l'histoire maudite »<ref name="Nietzsche">Nietzsche - Loi contre le christianisme</ref>.
  • Hermann Hesse dans Demian : selon lui toute l'histoire de Caïn est née du « signe » : « Il existait une race hardie, dont le visage brillait d'une intelligence qui faisait peur aux médiocres ; ceux-ci se sont garantis contre leur inquiétude en inventant le récit de la Genèse. Aujourd'hui les fils de Caïn existent toujours : ils ne paissent pas longtemps avec le troupeau ; au terme d'une errance solitaire, ils accèdent au cercle restreint des initiés : Moïse, Bouddha, César, Jésus, Loyola, Napoléon, Nietzsche... Eux seuls sont de véritables éveillés. »

Ce qui caractérise la nature des fantasmes masochiens, c'est de se désigner et de se désirer comme coupable. Donc la culpabilité entre les mains de Sacher-Masoch est construite comme une immense machine de jouissance. Et cela on le retrouve dans toute son œuvre et particulièrement dans ses grands livres où sont abordés les thèmes religieux où le jeu de la culpabilité se retrouve non seulement dans le miroir des figures humaines mais aussi dans le miroir des figures divines. Ce qui nourrit Sacher-Masoch c'est la prolifération de sectes à l'époque qui baignent toutes dans un climat d'hérésie où l'on retrouve des résurgences gnostiques et cette fascination de Sacher-Masoch pour une métaphysique de la transgression du bien est à son époque appliquée donc par des communautés qui se réclament de cette métaphysique-là. Dans l'errant Modèle:Citation.

La Vénus à la fourrure

Fichier:Venus alafour.jpg
La Vénus à la fourrure, illustration de Władysław Bakałowicz pour la traduction de Raphaël Ledos de Beaufort (1902).

C'est Aurora qui prendra la rôle de la Wanda dans la Vénus à la fourrure. C'est Sacher-Masoch qui fait dire à Wanda les paroles qui lui plaisent à entendre. Masoch a toujours recherché le partage de la femme aimée en toute complicité. Il ne supporterait pas d'être trompé. Sa recherche c'est la femme idéale qui doit être Vénus en personne. Elle doit être cultivée. Il lui fait dire qu'elle a lu dans son enfance toute une panoplie de lectures que lui a lu. Elle précise que ses héros sont Vénus, Apollon, Hercule et Laocoon.

Lors de sa rencontre avec Masoch Wanda prétend être veuve. Masoch dresse de façon illusoire le portrait de Wanda. Il croit ou fait semblant de croire à la présentation que Wanda fait d'elle-même. Wanda raconte sa vie avec un pseudo mari mourant qui lui conseille de prendre des amants, relation extra conjugale où lui aussi, tout comme Masoch veut savoir, être le complice. Modèle:Citation. Déculpabilisée peut-être, mais Wanda joue les prudes. En haut de son piédestal elle rétorque et prétend qu'aucun adorateur ne la troublera aussi longtemps que ce mari imaginaire survivra. Modèle:Citation. Une déesse rétorque Masoch ? Elle sourit et interroge : Laquelle ? Vénus répond Masoch<ref name="Venus p138"/>.

Le Grec

Dans son roman La Vénus à la fourrure, comme dans sa vie Sacher-Masoch ne cesse de faire appel au Grec<ref group="note">Le Grec est un personnage mythique imaginé par Sacher-Masoch pour avoir une relation avec son couple. Mille fois appelé au cours du roman, Masoch finit l'incarner en un bel officier, qu’il met en scène dans le rôle du Grec. Masoch le baptise d’un pseudonyme Grec : Alexis Papadopolis (page 225, collection Arguments, Éditions de minuit)</ref>. Le Grec pour Masoch est celui avec lequel Wanda doit avoir un rapport licencieux. Ce rapport, Masoch le veut en toute complicité à aucun prix, il ne veut être trompé. Et c'est tout juste ce qui va se passer.

La rencontre

Une fois de plus Masoch décrit Wanda parée de tous les attributs fétichistes : bottines russes de velours mauve bordées d'hermine, une haute toque d'hermine semblable à celles de Catherine II de Russie. Elle fouette les chevaux ! L'attelage vole à une vitesse folle. Sa chevelure rousse est dénouée dans son dos. Modèle:Citation.

Un cavalier les rattrape, Modèle:Citation. Modèle:Citation. Masoch sent immédiatement le danger. L'homme est splendide. C'est un mâle. Wanda est hypnotisée. Masoch le décrit : il est chaussé de grandes bottes de cuir noir. Il porte un pantalon de cuir blanc, une redingote de fourrure bordée d'astrakan. Masoch est fasciné. Modèle:Citation.

À la fin du roman, comme dans la vie Wanda lui échappe. Elle appartient déjà à celui qui doit jouer le rôle du Grec. Masoch a immédiatement le sentiment que rien ne se passe selon son programme. Wanda est enivrée, elle a déjà basculé dans l'infidélité, tant ce qu'elle ressent est fort. Elle est passée de la complicité à la trahison. Elle est en osmose, psychologiquement, avec Apollon<ref group=note>Lorsque Masoch sent que Wanda lui échappe, c'est ainsi que Masoch nomme le Grec</ref>. Le pressentiment qui trouble Masoch le pousse à écrire : Modèle:Citation<ref name="Venus p232">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Wanda rattrape son mari. Et, comme elle l'a fait tout au long du roman, elle réclame un mari et non un esclave. Elle a toujours semblé très lasse de ce rôle. Lasse d'endosser les lourdes fourrures, épuisée de se servir violemment du knout. elle parle de ce rôle épuisant tout au long du roman mais aussi dans son autobiographie Confession de ma vie. Elle va même jusqu'à traiter Sacher-Masoch de pauvre fou.

Trahison

Enfin arrive la scène ultime, la grande trahison. Wanda attache solidement Masoch. Il croit qu'il conserve les deux faces de Wanda, l'épouse aimée, aimante et la dominatrice, celle qui nourrit son masochisme. Wanda l'interroge : Modèle:Citation.

L'inventeur, façonneur du Taureau d'airain, serait selon l'histoire la première victime du supplice. C'est à cela que Wanda fait référence. Elle compare l'esprit inventif du créateur de l'objet de supplice à celui de Masoch et ses mises en scène sophistiquées. Celles, qui parfois, devraient rester dans la rêverie. Car on sent bien qu'entre le verbe et le passage à l'acte, il y a quelquefois un monde. Forte de cette comparaison, elle décide de faire subir à Masoch le sort du concepteur de taureau d'airain, c'est-à-dire prendre Masoch à son propre piège. La masochisante<ref group=note name="néologisme Deleuze">Néologisme deleuzien pour indiquer le dominant dans l'univers masochiste. Pour Gilles Deleuze, le partenaire du masochiste ne peut pas être un sadique</ref> va devenir sadique : Modèle:Citation.

Wanda n'est pas dupe, elle a très bien réalisé que le proposant, c'est lui. Qu'il est une sorte d'inventeur formateur de ce type de rapports exigés par lui-même. Pour elle, C'est bien lui qui la phagocyte dans son rôle. Elle fait référence au taureau d'airain pour prendre Masoch à son propre piège. Comme l'inventeur du taureau d'airain, fut le premier supplicié. Wanda va prendre pour argent comptant les fantasmes de son mari. Alors que dans ce type de relation, voir Wanda s'accoupler sous ses yeux, et se voir fouetter par son rival n'était qu'un délire fantasmatique. La pire des humiliations attend Masoch. Il va perdre son statut de patriarche, non plus dans le verbe mais au réel. Attaché sans pouvoir faire le moindre geste elle crie au Grec : Modèle:Citation Modèle:Citation. Masoch décrit à nouveau, tous les éléments fétichistes. Car il est bien là, le beau militaire fétichisé. Il est là, le Grec. Modèle:Citation Modèle:Citation.

Fichier:Samson and Delilah by Rubens.jpg
Samson et Dalila de Rubens.

Wanda n'a pas du tout apprécié le « Vous devenez vulgaire » dont Masoch l'a affublée, elle s'exclame : Suis-je cruelle ou en train de devenir vulgaire ? Interroge Wanda… Avant sa grande colère, Masoch affiche du pessimisme Chacun de nous finit par être Samson dit-il. Modèle:Citation

Il devient fou de rage. Le voyage masochiste s'arrête. Et comme un boomerang, Masoch revient dans sa peau de patriarche dont la respectabilité est entachée. Il est furieux et la misogynie devient explicite. C'est son intégrité de mâle, en tant que Dieu le Père qui est mise à bas. Il quitte le monde païen et retourne à la civilisation judéo-chrétienne. Il réalise qu'il a perdu Wanda. L'influence d'Arthur Schopenhauer va-t-elle jouer un rôle ? Masoch cite son essai sur les femmes, Parerga et Paralipomena. À la fin du roman, il déclare : Modèle:Citation.

La rupture

Un certain « M. Armand » (comme l'appelle Wanda dans ses Confessions) se présente un jour de Modèle:Date- chez les Sacher-Masoch. Il est apprécié de Leopold et devient son collaborateur le plus proche au sein de la revue Auf der Höhe (Au sommet). Répondant au nom d'Armand Rosenthal<ref name="michel2"/>, il se révèle être un escroc. Les déboires financiers que Sacher-Masoch va connaître auraient pour origine les exactions de M. Armand. La revue connaissait cependant peu de lecteurs et Leopold avait des dettes. En Modèle:Date-, Wanda quitte Sacher-Masoch pour partir avec Armand Rosenthal.

Entre-temps, Modèle:Citation, escroc Modèle:Citation, Modèle:Citation quand Wanda quitte Masoch. Rosenthal utilise plusieurs pseudonymes, et notamment Jacques Saint-Cère.

Trigame ? Modèle:Citation

À Genève, Armand Rosenthal cherche à émettre une lettre de change de trente mille francs contre de fausses reconnaissances de dettes sur Sacher-Masoch<ref name="michel_264"/>. Selon Bernard Michel, le couple aurait mis, financièrement, Masoch à sec. Il est dit aussi que durant l'agonie de l'enfant Alexandre, les huissiers saisissent les meubles et autres objets dans la pièce voisine.

Wanda évoque auprès de son amant, ses souffrances. À quel point elle fut épuisée dans ce rôle qui n'était pas le sien. Elle a honte, Armand la console<ref>Wanda von Sacher Masoch, Modèle:P. 254-256.</ref>. Armand est amoureux, mais ce qui donne plus de prix à Wanda c'est qu'elle est la femme d'un écrivain célèbre<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Sans scrupule, il se sert du nom de Masoch pour rentrer comme journaliste au Figaro.

Hulda dans son autobiographie parle de la naïveté de Masoch face au personnage. Tout le monde est abusé par Armand sauf elle<ref>Sacher-Masoch -écrits autobiographique et autres textes - Éditions Léo Scheer chap. autobiographique Hulda von Sacher Masoch Modèle:P. 53 Modèle:ISBN.</ref>.

Dans les romans

Fantaisie et Fétichisme chez Masoch

  • Élisabeth Lemirre et Jacques Cottin ont préfacé Don Juan de Kolomea, selon eux, la fourrure présente dans la plupart des histoires galiciennes, témoigne que Caïn et sa descendance sont du côté sauvage. L'image sera si forte que Modèle:Citation La fourrure est une obsession pour Sacher Masoch. Il explique son fétichisme ainsi : Modèle:Citation. Il cherche chez la femme, non seulement le côté bestial, sauvage, mais aussi une forme de virilité. Masoch rêvait de se travestir en animal et de se faire chasser. Dans Loup et Louve, l'héroïne demande à son prétendant de se laisser coudre dans une peau de loup, de vivre et de hurler comme un loup, et d'être chassé<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
  • Fétichiste des bottes, des pantoufles, du pied. Il décrit les bottes, les bottines, les pantoufles. Les bottines lacées qu'il nomme Czimas. Ses héros embrassent les pieds, les pantoufles brodées d'or, Ils supportent des « coups de pied », lavent les pieds. Modèle:Citation. « L'éclat rouge des talons frappant un parquet, une pantoufle fanée au fond d'un coffret d'ébène et d'ivoire, l'écarlate d'une paire de gants ». Des fétiches qui sillonneront comme des images figées qui resteront en mémoire et se répéteront tout au long de l'œuvre masochienne. On retrouve ce fétichisme dans une nouvelle, La pantoufle de Sapho. Sans la compréhension de l'univers baroque du fétichisme, ce roman surprend comme il étonna les héritiers de Félicien Wasilewski : Modèle:Citation
    Toujours la pantoufle dans La Pénitente : Modèle:Citation. Dans Le Raphaël des juifs cité par Bernard Michel : Plutin demande à Hadasska la jeune fille juive de lui envoyer, par la fenêtre, la pantoufle qu'il embrasse longuement : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Sacher-Masoch évoque son fétichisme du pied féminin dans La femme séparée : Modèle:Citation. Masoch révèle sa fascination pour le pied, un thème favori de Sacher-Masoch. Il l'exprime dans un roman : Madame von Soldan 1882<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Dans ce même roman, il y a aussi un texte sur la main de Frau von Solda. Sacher-Masoch compare sa main à une œuvre d'art sculptée dans du Marbre de Carrare<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
  • Les femmes chez Sacher-Masoch : Toutes les femmes de ses romans sont puissantes à l'image de ses fantasmes. Il fait référence aux Tsarines noires. À Omphale, reine légendaire de Lydie, et Sémiramis, reine de Ninive et de Babylone ; à Roxelane, sultane d'origine ukrainienne épouse de Soliman le Magnifique, à Zénobie, reine de Palmire, à Modèle:Souverain3. Toutes intrigantes et rusées. Dans les temps anciens, avec Libussa (680–738) il lui attribue des pouvoirs surnaturels – le Livre de Libussa ou Jugement de Libussa (Sand Libussa) est le texte le plus ancien en langue Bohème – ou encore à la reine Elischka toutes deux citées dans L'Amazone de Prague<ref>Leopold Von Sacher-Masoch, L'Amazone de Prague</ref>. Elles sont toujours vêtues de pelisse de fourrure, de Kazabaïka ; elles sont supérieures, ont des regards d'acier ; elles sont chaussées de bottes, sont cavalières. « Elles portent des fouets à la ceintures, voulant bien faire sentir le danger qu'il y a à les séduire. »<ref>Fouets et Fourrures, préface Emmanuel Dazin</ref> Elles sont vampires et elles ont des yeux de louves<ref>Leopold Von Sacher-Masoch, La Femme séparée</ref>. Elles ont des yeux de Sphinx, Lola<ref>Leopold Von Sacher-Masoch, Lola Fouets et Fourrures.</ref> un corps de tigresse, cuirassée comme des guerrières, tueuses, dévoreuses, bestiales, ourses. Dans La Hyène de la Puszta la victime bascule dans un sadisme fou, le roman accumule les fétiches : « femmes de qualité », « femmes de théâtre », « méchante variété de modernes Messalines », il s'agit de « gantières », des « bottines de velours noir rehaussé d'étroites bandes de fourrure de zibeline », « il se mettait à ses pieds comme un esclave… comme un chien ! », « un bon de tigresse », « écuyère belle autant que vertueuse ». Il n'y a pas une ligne de ce roman qui ne soit pas dans le fétichisme, dans le masochisme et à la fin dans une forme de sadisme.
  • Chasseresses : dans la plupart des romans de Masoch, une scène de chasse est minutieusement décrite : la femme idéale chasse l'ours ou le loup et s'empare de sa fourrure<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
  • Les femmes, chez Sacher-Masoch, sont vertueuses car l'acte sexuel n'est pas le but du rapport, l'orgasme non plus. Il est même souvent fâcheux, car il représente l'arrêt du désir, comme l'explique Gilles Deleuze<ref>Gilles Deleuze - Vincennes cours 27/05/80 - 3 Transcription : Frédéric Astier</ref>. Ce rapport au désir fait l'objet de travail approfondi dans L'Anti-Œdipe de Deleuze et Félix Guattari<ref>Gilles Deleuze et Félix Guattari, L'Anti-Œdipe – Capitalisme et schizophrénie, Les éditions de Minuit, coll. Critique</ref>. De la vertu des héroïnes chez Sacher-Masoch, Éric Alliez parle d'absolue chasteté de ces romans roses-noirs<ref name="Alliez Masoch" />.
  • On retrouve dans les écrits des Masoch tous ses gouts amoureux. Masoch aimait se faire fouetter de façon très sévère : Modèle:Citation. Il avait aussi l'obsession de partager la femme aimée mais à condition de la tenir en main, de rester totalement maître de la situation Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
  • Gilles Deleuze confirme Modèle:Citation.
  • En réalité, Masoch cherche la femme sadique, sans la trouver alors, il cherche celle qui va jouer un rôle, obéir aux scénarios que lui, Sacher-Masoch dictera. Il cherche une comédienne. Modèle:Citation. C'est pour cela que Gilles Deleuze dans la présentation de La Vénus à la fourrure nous dit que le propre de Masoch et du Masochisme est d'être déçu. Et il cite Dostoïevski<ref>Modèle:Ouvrage</ref> : Modèle:Citation.

Sadisme dans les romans

Dans La Vénus à la fourrure, Sacher-Masoch établit un programme<ref group=note>La différence entre un programme et un fantasme : le programme est un message direct adressé au masochisant qui évoque clairement ce que le masochiste attend de lui est clairement expliqué dans l'ouvrage de Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie 2 : Mille Plateaux, au chapitre « Comment se faire un corps sans organes », Modèle:P. 187 188</ref>. qu'il cherche à mettre en scène (dans la vraie vie) avec une masochisante<ref group="note" name="néologisme Deleuze"/>. Si la femme sadique est souvent présente dans ses romans, il ne la cherche pas dans le passage à l'acte.

Même Richard von Krafft-Ebing, créateur du Monstre sémiologique est perplexe, et convient que le masochiste s'arrête à la rêverie à son tour. Il écrit : Modèle:Citation

Si Sigmund Freud a confirmé le terme sadomasochisme cité par Krafft-Ebing, il se retrouve, vers la fin de sa vie, devant une énigme. Il avoue qu'Modèle:Citation.

En parlant de Wanda et de Sacher Masoch, Gilles Deleuze écrit : qu'on aurait voulu que Wanda soit sadique, mais elle ne l'était pas, Modèle:Citation.

De ce fait, rencontre improbable en dehors du rêve fantasmatique : Gilles Deleuze précise qu'en cas de rencontre, Modèle:Citation. Masoch et avec lui la plupart des masochistes ont besoin du sadique dans la rêverie, mais aussi pour essayer de provoquer une réaction sadique chez le masochisant. Ainsi il rêve du sadique comme il provoque le sadisme lequel sadisme comme le masochisme sont au plus profond de l'être humain Modèle:Citation. Pour en parler, Theodor Reik écrit : Modèle:Citation

Liste des œuvres traduites en français

  • Le Legs de Caïn -l'Errant.
  • Don Juan de Kolomea.
  • Frinko Balaban, Clair de Lune, Marcella). Traduction Thérèse Bentzon, sous titre Contes galiciens. Hachette, 1874.
  • Le legs de Caïn Nouveaux récits galiciens (La justice des paysans, Le Haydamak, la Hasara Raba, Le Mariage de W.Kochanski). Traduction Thérèse Bentzon, Paris, Calmann-Lévy, « coll. La bibliothèque contemporaine » 1876.
  • Le Fou de Firleiouwka, Femmes slaves XXX, Revue des deux Mondes (Modèle:Date-), LXe Année, Troisième période, t. CII, Paris, 1890, Modèle:P..
  • La Mère de Dieu, trad. Strebinger, préf. Jean-Paul Corsetti, Champ Vallon, Seyssel, 1991.
  • La Pêcheuse d'âmes, trad. L.-C. Collomb, préf. Jean-Paul Corsetti, Champ Vallon, Seyssel, 1991.
  • La Vénus à la fourrure : et autres nouvelles, prés. Daniel Leuwers, Presses Pocket, Paris, 1985, Modèle:ISBN.
  • Œuvres maîtresses : La Vénus à la fourrure, Le Cabinet noir de Lemberg, La Pêcheuse d'âmes, Les Batteuses d'hommes, La Pantoufle de Sapho et autres contes, préface Cécile Guilbert, Éditions Robert Laffont, sortie le Modèle:Date-.
  • La Vénus à la fourrure, trad. N. Waquet, préface de N. Waquet, Paris, Petite Bibliothèque Rivages, 2009.
  • La Madone à la fourrure, trad. V. Piveteau, postface de J. Allouch et V. Piveteau : « Où le mariage moderne réduit le masochisme à la portion congrue », Paris, Epel, 2011.
  • Un testament insensé, Paris, Autrement, 2009 Modèle:Isbn.
  • Contes juifs, 1992 - Éditions Balland.
  • La Femme séparée, trad. Strebinger, Marseille, Via Valerino, 1991
  • L'Amour de Platon, trad. J.-F. Boutout, Lagrasse, Verdier, 1991.
  • Esthétique de la laideur, suivi de Diderot à Petersbourg (Diderot in Petersburg). Traduit et introduit par Georges-Paul Villa, Paris, Buchet-Chastel, 1967.
  • Les Batteuses d'hommes (sept nouvelles), vol. I, éd. Claude Tchou, 1967
    • (La Dompteuse, Kasimira, Krach en amour, Un duel à l'américaine, Martscha, La Hyène de la Puszta, La Dame blanche de Machow).
  • Le Legs de Caïn, contes galiciens (cycle inachevé), vol. I, éd. Claude Tchou, 1967.
    • (dont L'Errant, Don Juan de Kolmea, Frinko Balaban, Clair de lune, Marcella. Le Conte bleu du bonheur).
  • L'Amour cruel (sept nouvelles), vol. II, éd. Claude Tchou, 1967
    • (La Tsarine noire, La Vénus de Murany, Les Noces sanglantes de Kiev, La Pantoufle de Sapho, La Judith de Bialopol, Eau de Jouvence, La Fontaine aux larmes).

Notoriété

Clin d'œil sur Kafka

Éric Alliez évoque le chapitre « Re-présentation de Masoch »<ref name="Libération p.VII">Libération (journal) mai 1989 Une notice bio-bibliographique compose le Chap.VII de Critique et clinique, Paris, Minuit 1993 Modèle:P. - 73</ref>, chapitre où Gilles Deleuze rejoint Bernard Michel à propos des correspondances entre Franz Kafka et Masoch<ref name="deleuzeclinique">Modèle:Ouvrage</ref>.

Pour Bernard Michel, les liens qui unissent Sacher-Masoch à Kafka sont multiples<ref name="BernarcMichel">Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Citation. L'analyse du nom de Gregor Samsa le héros de La Métamorphose est un hommage rendu à Sacher-Masoch par Franz Kafka. Lorsque Masoch voyage en Italie avec Fanny Pistor, qu'il se travestit en domestique, il choisit Gregor comme nom de valet. Puis Bernard Michel nous dit, les liens qui unissent Kafka à Sacher-Masoch sont multiples. Non seulement le héros de La Métamorphose se prénomme Gregor, mais son nom Samsa a quelque chose à voir avec SAcher-MASoch, une anagramme qui a pour but de faire rimer Samsa avec Kafka. Puis, il y a cette image dans La Métamorphose : Modèle:Citation bloc Lorsque la mère et la sœur décident de vider cette chambre, Gregor se précipite sur l'affiche et s'y colle. Pour Bernard Michel cette image Modèle:Citation.

Ce que dit Gilles Deleuze sur le propos : Modèle:Citation bloc. Modèle:Citation.

Fichier:Pierre Woeiriot Phalaris.jpg
Phalaris condamnant le sculpteur Perillus au taureau d'airain. Gravure de Pierre Woeiriot d'après Baldassarre Peruzzi.

Le taureau d'airain ou taureau de Phalaris est un instrument de torture. Bernard Michel trouve une correspondance dans La Colonie pénitentiaire à propos du bœuf de Denys le Tyran<ref group=note>Il semble que le bœuf d'airain soit plus connu sous le nom de Taureau d'airain et qu'il soit plus souvent attribué à Phalaris, tyran d'Agrigente en Sicile</ref>. Cette chaudière en forme de taureau on l'on jetait le supplicié à l'intérieur. chaudière raffinée qui répercutait en les modifiant les hurlements du condamné. Lorsque Wanda cherche à punir son mari par ce qu'elle estime être la propre invention de Masoch : Modèle:Citation, comme Phalasis expérimente le taureau sur Perillos d'Athènes qui devient le premier supplicié de sa propre invention<ref name="BernarcMichel" />.

Bernard Michel donne plus de précision en citant Wanda. Si la liaison avec Fanny s'est terminée avec un épisode du Grec purement imaginaire. Le mariage avec Wanda se termine avec l'épisode du Grec. Lors de cet épisode, Bernard Michel trouve une correspondance avec Alžbeta Bátoriová-Nádasdiová qui suspendait ses victimes dans une cage en métal armée intérieurement des lames acérées. Elle y faisait enfermer des jeunes filles. La cage se balançait au-dessus d'une baignoire dans laquelle se prélassait la comtesse. Au rythme du mouvement de la cage les lames tranchantes de la prison d'acier faisaient gicler le sang des suppliciées. Si bien que les lames déchiraient mortellement et lentement les chairs des martyres. Durant cette torture, Élisabeth Báthory attendait, nue, dans la baignoire que le sang ainsi versé la recouvre. Elle était persuadée de conserver, ainsi, une éternelle jeunesse. Sacher-Masoch a écrit un roman inspiré par Élisabeth Báthory sous le titre D'eau de Jouvence.

Enfin, Bernard Michel estime que ces correspondances prouvent que Sacher Masoch a sa place dans la lignée des plus grands écrivains d'Europe centrale<ref name="BernarcMichel" />.

Fichier:Petites Filles modèles 067.jpg
Illustration des Petites Filles modèles.

Pour Jean-Paul Corsetti, le thème érotique Modèle:Citation.

A la Comtesse de Ségur

Modèle:Citation bloc

Puis l'opprobre jetée par Krafft-Ebing

Fichier:L'image populaire du masochisme après 1890.jpg
L'image populaire du masochisme après 1890

En 1890, Richard von Krafft-Ebing, professeur en psychiatrie à l'Université de Vienne, écrit dans le domaine de la psychopathie sexuelle : Modèle:Citation

Krafft-Ebing prétend, à propos de sa création sémantique du mot masochisme que, si Sacher-Masoch a écrit un ouvrage tel que La Vénus à la fourrure sous son vrai nom, accrédité par son épouse qui publie sous le nom de Wanda von Sacher-Masoch Confession de ma vie, il peut s'octroyer le droit de parler des ouvrages<ref name="Richard von Krafft-Ebing_p.237">Modèle:Ouvrage.</ref>. Mais Krafft-Ebing franchit un pas supplémentaire en baptisant ce qu'il appelle une « pathologie sexuelle » du nom de Masoch. La dite pathologie est désormais nommée masochisme.

Modèle:Citation

Régis Michel n'est pas le seul à être offusqué. Bernard Michel cite à son tour Krafft-Ebing et écrit : Modèle:Citation

Pascal Quignard<ref>Modèle:Harvsp</ref> cite l'écrivain Leopold Stern<ref name="Leopold Stern">Leopold Stern Sacher-Masoch ou l'amour de la souffrance -Édition Bernard Grasset 1933</ref> : Modèle:Citation. Aujourd'hui Rousseau repose au Panthéon depuis le Modèle:Date<ref>Raymond Trousson, Jean-Jacques Rousseau, Tallandier, 2003, Modèle:P..</ref>. Masoch, lui, continue à souffrir de l'opprobre des réactionnaires.

À propos de la santé mentale de Sacher-Masoch Bernard Michel explique : Modèle:Citation.
Modèle:Citation<ref name="harvsp|Michel|1989|p=172">Modèle:Harvsp</ref>.

Krafft-Ebing voit dans le fétichisme de la main et du pied Modèle:Citation.

Maxime Rovère nous dit que Modèle:Citation.

Suivie de la réhabilitation par Deleuze

Il faudra le courage et la liberté du philosophe Gilles Deleuze pour libérer Sacher-Masoch de l'indignité<ref name="Deleuze"/>,

Modèle:Citation ?

Modèle:Citation.

Modèle:Citation.

Modèle:Citation

Enfin sorti de l'ombre

Pour Jean-Paul Sartre, Wanda est exploitée : Modèle:Citation bloc

À son tour Jean Dutourd écrit : Modèle:Citation bloc

Il précise dans ce texte que Modèle:Citation L'académicien regrette que Stendhal n'ait pas lu La Vénus à la fourrure<ref name="Dutourd p99-101" />.

Politique

Anti Bismarck

En 1875, Masoch connaît un immense succès, il publie alors : Les Idéaux de notre temps, traduit en français en 1877 sous le titre Les Prussiens d'aujourd'hui<ref group=note>Selon Victor Tissot, le livre aurait été aussi traduit sous le nom de Veau d'or. Sacher-Masoch annonce la parution du livre dans un lettre du 16 août 1875 à Émilie Mataja. note 22 par Bernard Michel Modèle:P.</ref>.

Sacher-Masoch écrit, dans Les Prussiens d'aujourd'hui, ses reproches à l'Allemagne bismarckienne d'avoir oublié dans la réussite matérialiste, ses idéaux et le sens de sa mission<ref name="michel_276"/>. C'est un succès et un scandale immédiat<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans cet ouvrage Masoch met en scène trois personnages Andor, docteur en histoire, personnage dans lequel Masoch se faufile, Plant, clerc de notaire et le sculpteur Wolfgang. Masoch se sert de ces personnages à titre politique. Il leur fait tenir des propos contre l'Allemagne de l'époque, accusée avec violence<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Modèle:Citation bloc

Sacher-Masoch de langue allemande, autrichien et francophile, ses reproches à l'Allemagne bismarckienne d'avoir oublié dans la réussite matérialiste, ses idéaux et le sens de sa mission<ref name="michel_276">Modèle:Harvsp</ref>.

Il obtient un plébiscite français unanime, lorsqu'il se déchaine et apostrophe le lecteur : Modèle:Citation bloc

Par cette proclamation non seulement Masoch acquiert le plébiscite français, mais Les Contes Galiciens assurent une place brillante auprès de l'écrivain russe Ivan Tourgueniev. Thérèse Bentzon, le célèbre à ce moment, comme un grand écrivain européen dans la Revue des deux Mondes<ref name="Bentzon"/>.

Influences

L'influence des philosophes tels Arthur Schopenhauer, Friedrich Nietzsche et particulièrement Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine, l'auteur de Dieu et l'État (1882)<ref>Dieu et l'État (1882) [5]</ref> et son Catéchisme révolutionnaire<ref>Catéchisme révolutionnaire Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine, [6]</ref>, est reconnue par des biographes tels que Jean-Paul Corsetti et Bernard Michel. Cette influence joue particulièrement sur le cycle du Legs de Cain.

Psychanalyse

Selon Lacan Modèle:Citation bloc Ce qui fait dire à Jean-Paul Corsetti en citant l'aphorisme de Franz Kafka : Modèle:Citation

Bachofen et Masoch par Gilles Deleuze

Selon Gilles Deleuze, Masoch a lu le livre de Johann Jakob Bachofen, grand ethnologue et juriste hégélien, son contemporain. Modèle:Citation Pour Bachofen, trois stades :

  1. Le principe féminin domine, les femmes ont de libres relations avec des hommes différents, les hommes ne comprennent pas encore leur participation à la naissance des enfants, la reproduction serait une sorte de parthénogenèse : Modèle:Citation. C'est le stade hétaïrique, aphroditique, formé par le Chaos. Selon Gilles Deleuze ce stade se poursuit avec les courtisanes régnantes en Asie et avec la prostitution sacrée.
  2. Le second stade que Deleuze nomme Déméterien. Les hommes restent sous la domination des femmes, mais ils prennent le rôle de père ou de mari.
  3. Selon Bachofen le matriarcat disparaît pour laisser place à la domination de l'homme<ref name="Bachofen">Modèle:Ouvrage</ref>. Ce que nous connaissons de nos jours : le système patriarcal ou apollinien s'impose et fait dégénérer le matriarcat dans des formes corrompues. Selon Pierre Cordon un écrivain qui, d'après Gilles Deleuze, doit beaucoup à Bachofen<ref name="Gordon">ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre Gordon |titre=L'Initiation sexuelle et l'évolution religieuse |éditeur=Puf</ref>. Selon Bernard Michel, Masoch n'a pas lu Bachofen, ou s'il l'a lu, il ne s'y est pas intéressé.
Influence de Schopenhauer

Modèle:Citation.

Lecteur de Schopenhauer Sacher-Masoch bâtit ses châteaux de la perversion dans un monde qu’il juge infernal. À l’origine, il y a cette réfutation de Leibniz : le monde dans lequel nous vivons n’est pas le meilleur des mondes possibles. Le monde, tel que l’envisage Sacher-Masoch, est un « legs de Cain », il est placé sous le signe du mal, du crime, de la malédiction, de la culpabilité. « La nature, écrit-il, nous a donné la destruction comme moyen d’existence. » Selon Masoch, l'homme et la femme sont en guerre Modèle:Citation

Comment éviter la destruction ? En ayant recours à la « perversion idéaliste ».

Rapport à la mort chez Arthur Schopenhauer

Sacher-Masoch est un grand admirateur de Schopenhauer, grand philosophe mais aussi misogyne<ref name="Roland Jaccard" />. Arthur Schopenhauer fut le maître à penser de Nietzsche, de Sacher-Masoch et d'autres. Lorsque l'on ressent une certaine misogynie à la fin de La Vénus à la Fourrure, on sent l'influence du philosophe Mais l'influence est tout aussi intéressante lorsqu'elle s'applique à la mort, un des thèmes du Legs de Caïn.

Rapport à la mort chez Arthur Schopenhauer : Modèle:Citation Rapport à la mort chez Leopold Von Sacher-Masoch : Modèle:Citation.

Chez Nietzsche

Rapport à la mort : Modèle:Citation (Friedrich Nietzsche, La Naissance de la tragédie)

Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine

Sacher-Masoch fait la connaissance du philosophe, révolutionnaire, anarchiste Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine au congrès panslaviste de Prague<ref>Choses vécues VIII. Bakouinine, Revue bleue, 2e semestre 1888 Modèle:3e série Modèle:N° 28 août 1888 Modèle:P.</ref>.

Du rapport à la propriété chez Masoch : Modèle:Citation.

Du rapport à la propriété chez Mikhaïl Bakounine : Modèle:Citation.

Rapport au travail chez Masoch : Modèle:Citation.

Du rapport au travail chez Mikhaïl Bakounine : Modèle:Citation.

D'autres exemples de concordance sont signalés par Jean-Paul Corsetti<ref>Jean-Paul Corsetti. Préface La Mère de Dieu Modèle:P.</ref>

À propos d'Octave Mirbeau

Modèle:Citation<ref>Octave Mirbeau</ref> à cette citation, Pierre Michel (écrivain) spécialiste d'Octave Mirbeau réplique : Modèle:Citation.

Les biographes

Bernard Michel écrit que de nombreux lecteurs de La Vénus à la fourrure, trompés par le nom, croient que Wanda en est l'inspiratrice. En réalité, elle se place en tant qu'actrice d'un rôle théâtral du roman. Elle en joue pour faire croire à Sacher-Masoch qu'elle est son idéal. Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Lorsque la séparation est consommée, Wanda écrit Confession de ma vie<ref name="Wanda"/>, une autobiographie dans laquelle elle se pose en victime vertueuse des fantasmes de son mari. Elle a énormément romancé ses rapports, fait l'impasse sur les escroqueries de son amant : Armand Rosenthal. Carl-Felix von Schlichtegroll, secrétaire auto-proclamé de Sacher-Masoch, répond, pour la contredire, dans deux ouvrages, intitulés Sacher-Masoch et le masochisme et Wanda sans masque et sans fourrure. Selon Bernard Michel, le dit secrétaire ne serait qu'un parasite. Il s'agirait d'un noble allemand, originaire des régions baltes qui passe deux semaines chez Hulda, la seconde épouse de Sacher-Masoch. Il interroge, fouille dans les papiers pour écrire les deux livres. Il a le mérite, selon Bernard Michel de reproduire des passages entiers du journal de Sacher-Masoch et des documents disparus et irremplaçables aujourd'hui<ref group=note>Bernard Michel, Lettre d'Hulda de Sacher Masoch à sa fille Marfia. Linddheim. 18 août 1900 Archive madame Saternus Modèle:P.321.</ref>.

Carl-Felix von Schlichtegroll affirme que la mère d'Aürora aurait tenu un tabac, « le petit tabac du cirque », où la fille vendeuse, aurait attiré une clientèle de vieux messieurs intéressés par ses charmes. Il avait trouvé une lettre de 1867 du colonel des hussards Alexandre Rigyitzki qui avoue à Aürora (Wanda) Modèle:Citation.

La confession de Wanda et les biographies de Carl-Felix von Schlichtegroll, sont toutes deux polémiques et contradictoires. Et à ce titre Maxime Rovère écrit : Modèle:Citation. Jean-Paul Corsetti pense lui que, Modèle:Citation.

Lorsqu'elle rencontre Masoch elle n'est pas vierge et elle se fait passer pour une veuve. Elle se dresse un portrait conforme à l'idéal de Masoch. Masoch dupe ? Il ne semble pas. Le lendemain de leur mariage, le journal Tagesport annonce l'union entre Sacher-Masoch et la Baronne de Rümelin. Selon Wanda l'idée qu'elle qualifie de fantaisiste vient de Sacher-Masoch. Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref> ?

Elle se garde bien de lui dire qu'elle le connaît à travers Madame Frischauer, Berhold Frischauer, son fils que Sacher-Masoch considère comme une crapule<ref>Modèle:Harvsp</ref>. C'est seulement à la naissance de son premier enfant que Wanda avoue son vécu. Masoch lui pardonne et s'engage à beaucoup travailler pour la faire vivre dignement avec leurs enfants.

Paul-George Villa, dans sa préface, voit Wanda comme une aventurière et prétend que le portrait qu'elle dresse d'elle-même dans Confession de ma vie n'est pas honnête. Il estime d'après le journal intime de Sacher-Masoch qu'elle aurait donné satisfaction au masochisme de l'écrivain dès les premières rencontres. Pourtant un peu plus loin dans sa préface, Villa nous dit en parlant de l'écrivain : Modèle:Citation. D'autant que Sacher-Masoch est un mystique<ref group="note">Qu'il soit social ou érogène, religieux ou laïque, le masochisme est toujours un voyage mystique Modèle:Citation. Masoch est un mystique il est « suprasensuel ». Il est mystique sous une forme érogène. Il l'est aussi sous une forme sociale, comme un baume à sa souffrance, face à une insoutenable douleur, la perte d'un enfant. C'est ainsi qu'il a écrit Le Fou de Firleiouwka</ref>. Il aurait pu nous dire, selon la célèbre phrase de Tennessee Williams prononcée par Vivien Leigh : Modèle:Citation
Pour André Pieyre de Mandiargues : Modèle:Citation.

Gilles Deleuze ne partage pas l'avis de Villa, Modèle:Citation.

Selon Daniel Leuwers, de l'innocence de Wanda : Modèle:Citation Daniel Leuwers dans sa préface nous dit : Modèle:Citation

Selon Jean-Paul Corsetti, Modèle:Citation

Wanda est dans le plus grand dénuement lorsqu'elle rencontre Sacher-Masoch. Elle écrit dans ses confessions : Modèle:Citation Wanda vivait dans l'obsession d'être démunie. Elle avait vécu dans le manque une partie de son enfance et de son adolescence. Avec Sacher-Masoch, ils vivaient du travail de l'écrivain. Selon son autobiographie, lorsqu'elle s'arrêtait de le fouetter, il s'arrêtait d'écrire. Le spectre des privations hantait Wanda, alors elle reprenait le fouet.

Wanda reproduit là, la réflexion d'une amie à qui elle s'est confiée : Modèle:Citation

À propos d'un article de l'époque dans Débat, au journaliste qui critique Sacher-Masoch en disant que les femmes de ses romans se ressemblaient toutes et qu'il souhaitait qu'elles ne soient plus l'objet de ses livres, Sacher-Masoch répondit à Wanda : Modèle:Citation. Et il ajoute en s'adressant à Wanda :Modèle:Citation.

Wanda dira en le quittant : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

C'est ainsi que deux camps s'élèvent, ceux qui considèrent Wanda comme une victime et les autres ceux qui la considèrent comme une aventurière.

Relations publiques

Juliette Adam

Il rentre en relation avec la très célèbre Juliette Adam. Elle est la maîtresse de Léon Gambetta. Lorsqu'elle lance sa revue Chez Calmann-Lévy, elle publie deux nouvelles de Sacher-Masoch. Hassara Raba et L'Ilau.

Elle rencontre personnellement Sacher-Masoch à Leipzig en 1882. Selon Bernard Michel, elle joue un rôle important afin d'obtenir la légion d'honneur à Sacher Masoch<ref>Lettre de la direction des archives de France. Modèle:Date citée par Bernard Michel</ref>.

Catherine Strebinger

Elle entre dans la vie de Sacher-Masoch en Modèle:Date-. elle avait déjà traduit quelques nouvelles. En 1879 elle devient sa traductrice attitrée à la place de Thérèse Bentzon. Thérèse Bentzon après avoir encensé Sacher-Masoch va tirer sur lui à boulets rouges.

Catherine Strebinger est très vite séduite par la personnalité de l'écrivain, son talent, sa culture, elle le chasse carrément et veut un enfant de lui. Ce qui déplait à Masoch, car le chasseur, c'est lui. Lui qui forme une femme en dominatrice et lui souffle les dures paroles qu'elle doit prononcer<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Modèle:Citation

Catherine Strebinger est une femme passionnément libre. Masoch, est partisan dans l'abstrait de l'émancipation de la femme. Il est là en contradiction avec ce qu'il préconise : trop c'est trop ! Catherine est trop libre pour l'écrivain maso-phallocrate. En revanche Wanda est subjuguée, ce qui déplait profondément à Masoch. Car Wanda fait alliance avec Catherine, elle en parle dans confession de ma vie.

Catherine tient un langage très étonnant pour l'époque et Bernard Michel la cite lorsqu'elle s'adresse à Wanda : Modèle:Citation. Tant de liberté fascine Wanda.

Catherine devient la maîtresse de l'homme politique grand polémiste Français Henri Rochefort. Les relations de Catherine et Masoch se détériorent. Catherine et Wanda sont parfois injuriées dans les parcs de la ville. Enfin Catherine découvre que les bijoux offert par Henri Rochefort sont faux et s'en plaint à Léon Gambetta. Elle quitte Graz à la recherche de Modèle:Citation.

Thérèse Bentzon

Sous forme de roman, en 1874, Thérèse Bentzon traduit huit nouvelles de Leopold von Sacher-Masoch. Ces nouvelles sont publiées chez Hachette sous le titre : Le Legs de Caïn et sur la Revue des deux Mondes du Modèle:Date sous le titre Les Contes Galiciens.
Catherine Strebinger devient la traductrice attitrée de Sacher-Masoch. Thérèse Bentzon torpille l'écrivain.

Elle intervient auprès de plusieurs éditeurs et fait refuser le Nouveau Job par Calmann-Lévy éditeur attitré de l'écrivain.

Elle écrit à l'éditeur Pierre-Jules Hetzel Modèle:Citation bloc Ainsi le Nouveau Job est refusé par Pierre-Jules Hetzel.

Ces lettres non datées avec précision arrivent chez Hetzel en 1876. Catherine Strebinger devient traductrice attitrée de l'écrivain en 1878. Thérèse Bentzon n'est plus celle Modèle:Citation<ref name="michel_275">Modèle:Harvsp</ref>.

Autre litige ; à propos du roman de Sacher-Masoch Marcella publié pour la première fois dans la Revue des deux Mondes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Thérèse Bentzon est-elle responsable de malveillances ? Vianney Piveteau, dans sa préface de la nouvelle édition de Marcella publiée sous le titre de La Madone à la fourrure<ref name="madonfour">Modèle:Ouvrage</ref>, écrit : Modèle:Citation. Modèle:Citation bloc

Dans une parution récente de plusieurs nouvelles de Leopold von Sacher-Masoch le rédacteur de la préface, Olivier Gariguel, tout en reprenant Vianney Piveteau, donne encore plus de précisions sur le massacre : Modèle:Citation

D'après Jean-Paul Corsetti : Modèle:Citation.

La question reste posée nous dit Olivier Gariguel : Modèle:Citation Et Olivier Gariguel n'exclut pas que cela soit le cas de Femmes Slaves qu'il préface.

S'il est exact que dans ce roman : Marcella, des textes philosophiques et des références à l'art aient été supprimés. Ce roman, privé d'intelligence et de culture devient un roman sex shop. C'est la pire vengeance que l'on puisse faire à un grand auteur.

Ordre moral

Selon Jean-Paul Corsetti<ref>Jean-Paul Corsetti. Leoppold von Sacher-Masoch La dame blanche, préface. Édition Terrain vague 1991 Modèle:ISBN et Modèle:ISSN.</ref>, dans son livre Dégénérescence (1894) Max Nordau prolonge les théories de L'homme de génie (1889). prétend que Le masochisme est une sous-espèce de la sensation sexuelle contraire. On le lit dans le chapitre consacré à l'égotisme et à l'ibsénisme<ref>Enivré de théâtre, qui appartient au théâtre d'Henrik Ibsen [7].</ref>.

Selon Rudolph Gottschall, à côté de La Vénus à la fourrure, le livre de nouvelles du Faublas de Louvet « ont le charme de la naïveté ».

D'après Jean-Paul Corsetti, Sacher-Masoch, dès les premiers jours d'une célébrité précoce, est attaqué par la presse des bien-pensants. En 1866 il est vilipendé par la presse pour son panslavisme, puis en 1885 pour son philosémitisme et son anti-germanisme<ref>Jean-Paul Corsetti Leoppold von Sacher-Masoch La dame blanche, préface. Édition Terrain vague 1991 Modèle:ISBN et Modèle:ISSN</ref>.

Jean-Paul Corsetti précise que, sur les attaques que Sacher-Masoch subira tout au long de sa carrière, s'en greffent d'autres, dirigées contre la partie morale de l'œuvre. C'est ainsi que Corsetti cite Karl von Thaler qui écrit dans New Freie Press en 1870, à la suite de la publication de l'Amour de Platon et de La Vénus à la fourrure : Modèle:Citation bloc Karl von Thaler ajoute que : Modèle:Citation Bernard Michel ajoute qu'avec Frenzel, il fut le plus violent contre l'auteur<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Dans le dernier chapitre du roman, Marcella se positionne dans la trinité du rêve masochiste dont parle Gilles Deleuze, entre l'hétaïre génératrice du désordre et la sadique, la tueuse. Elle est la figure maternelle froide<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Notes et références

Notes

<references group=note/>

Références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Philosophes

Gilles Deleuze
  • Présentation de Sacher-Masoch. Le froid et le cruel, avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Arguments », 1967, 276 p.
  • « Re-présensation de Masoch », dans Critique et clinique, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 1993, Modèle:P. q.
  • « De Sacher-Masoch au masochisme », article en ligne [8].
  • Gilles Deleuze et Félix Guattari, L'Anti-Œdipe – Capitalisme et schizophrénie, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1972, 494 p..
  • Modèle:Précision nécessaire.
Eric Alliez
  • Libération (journal), Modèle:Date-. Notice biobibliographique composant le Chap. VII de Critique et clinique (Minuit, 1993).
  • « Deleuze avec Masoch », Multitudes, Modèle:N°, été 2006[9].
Jean-Paul Sartre

Maxime Rovère.

Essayistes

Pascal Quignard

L'Être du balbutiement, Paris, Mercure de France, 1969 ; Modèle:2de édition enrichie d'une postface, 2014.

Roland Jaccard
Jean-Paul Corsetti
Carl-Felix de Schlichtegroll
  • Wanda sans masque et sans fourrure suivi de Nouvelles confessions de Wanda de Sacher-Masoch, Préface par Georges-Paul Villa, Paris, Tchou, 1968.
  • Sacher-Masoch und Der Masochismus. Litterarhistorische und Kulturhistorische Studien, Dresde, Dohrn, 1901.

Historiens biographes

Linguistes, psychanalystes

  • Paul-Laurent Assoun, Le Couple inconscient : amour freudien et passion postcourtoise, Paris, Anthropos, 1992.
  • Vianney Piveteau, La Madone à la fourrure, nouvelle traduction de et annotée par Vianney Piveteau, postface cosignée avec Jean Allouch, Paris, Éditions Epel, 2011.

Préfaciers

  • Emmanuel Dazin, Fouets et Fourrures, Bègles, Le Castor Astral, 1995
  • Georges-Paul Villa, L'esthétique de la laideur. Suivi de Diderot à Pétersbourg, Paris, Buchet/Chastel, 1967

Daniel Leuwers.

Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin, Don Juan de Komolea (récits), Arles/Paris, Éditions Philippe Piquier, 1990.

  • Carlo Di Mascio, Masoch sovversivo. Cinque studi su Venus im Pelz, Firenze, Phasar Edizioni, 2018. Modèle:ISBN.

Thérèse Bentzon

Thérèse Bentzon est à la fois romancière, essayiste, préfacière, attachée de presse et traductrice de l'écrivain (cf. Un romancier Galicien : M. Sacher-Masoch)

Autres

Articles connexes

Liens externes

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