Élection présidentielle française de 1988

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Élection

L'élection présidentielle française de 1988, qui est la sixième élection présidentielle sous la Cinquième République et la cinquième au suffrage universel direct depuis la réforme constitutionnelle de 1962, se déroule les Modèle:Date- et Modèle:Date-.

Le président sortant, François Mitterrand, brigue un second mandat, se présentant pour la quatrième fois. Durant son septennat, la gauche a réussi à gouverner sur la durée alors qu'elle avait échoué par le passé, notamment du temps du Cartel des gauches et du Front populaire. Son mandat a néanmoins été marqué par le « tournant de la rigueur », avant que la droite ne remporte les élections législatives de 1986.

Pour la première fois depuis 1965<ref group="N">En 1958, le général de Gaulle était candidat et président du Conseil, mais il a été élu par un collège électoral d'environ Modèle:Nombre.</ref>, le Premier ministre en exercice, à savoir le gaulliste Jacques Chirac, est candidat à l'élection présidentielle. Il est défait au second tour par François Mitterrand, après avoir été concurrencé au premier tour par l’ancien Premier ministre centriste Raymond Barre.

Le scrutin est également marqué par le score élevé du candidat d’extrême droite Jean-Marie Le Pen, qui frôle les 15 % avec un discours anti-immigration. Comme en 1974, Arlette Laguiller est la seule femme candidate.

Le 8 mai 1988, le second tour voit François Mitterrand l'emporter avec 54,02% des suffrages exprimés, permettant ainsi au président sortant d'entamer un second mandat. Il devient le premier Président de la République française réélu au suffrage universel pour un second septennat.

Contexte

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Jacques Chirac et François Mitterrand le Modèle:Date-.

L'élection présidentielle se déroule en pleine première cohabitation. Les rapports entre Jacques Chirac et François Mitterrand sont tendus, ce qui semble pousser le second à se présenter une quatrième fois. Entre-temps, l'ancien Premier ministre et député du Rhône Raymond Barre est de plus en plus populaire dans l'opinion et sa candidature est de plus en plus envisagée<ref name="Présidentielle 1988 Express">Modèle:Lien web.</ref>. Jacques Chirac veut quant à lui prouver qu'il est capable de gouverner avec un président n'ayant pas la même appartenance politique pour prouver ses qualités d'homme d'État.

Montée de l'extrême droite

Durant le premier septennat de François Mittérand, l'extrême droite connaît une progression importante. En 1982, Jean-Marie Le Pen, qui n'avait pas obtenu les 500 parrainages en 1981, écrit une lettre à François Mitterrand pour obtenir un traitement médiatique plus équitable<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Lors des municipales de 1983, le FN réalise une percée, notamment à Dreux où la liste FN fusionne avec la liste RPR pour se maintenir au second tour. La droite remporte la ville et le FN la co-dirige pendant six ans. La montée se poursuit l'année suivante où le FN talonne le Parti communiste français lors des européennes de 1984. Dans son livre Les Français d'abord, Jean-Marie Le Pen écrit: « Nous croyons à la supériorité de la civilisation occidentale. »Modèle:Sfn. À partir de 1984, il est de plus en plus invité à L'Heure de vérité<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'émission contribue à sa médiatisation et à accroître sa popularité<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Lors des législatives de 1986, le FN obtient Modèle:Nobr et parvient à constituer un groupe parlementaire. Cette montée du FN va être très mal vue par Jacques Chirac, qui y vit la main de François Mitterrand.

Le Modèle:Date sur RTL dans l'émission Le Grand Jury, Jean-Marie Le Pen déclenche une polémique à propos de la Shoah en déclarant: « Je suis passionné par l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé. Je n'ai pas pu moi-même en voir. Je n'ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. »<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date- précédent, il avait déjà provoqué une polémique à propos des immigrés et du sida dans L'Heure de vérité, souhaitant l'expulsion des immigrés pour réduire le chômage et l'isolement des séropositifs, parlant même de « sidaïques »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Divisions à droite

Dès 1982, Valéry Giscard d'Estaing prépare son retour en politique<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Lors des élections cantonales, il est triomphalement élu à Chamalières. Il espère pouvoir affronter à nouveau François Mitterrand, mais doit faire face à la montée de Raymond Barre dans les sondages ainsi qu'à la présence sur sa droite de Jacques Chirac. Il reproche à ce dernier sa défaite, mais va préférer se rapprocher de lui plutôt que son ancien Premier ministre.

À partir de 1983 et la mise en place du plan de rigueur, Valéry Giscard d'Estaing se réconcilie avec Jacques Chirac qui sort renforcé des municipales après son triomphe à Paris, alors même que Raymond Barre approuvait les mesures prises par le second plan de rigueur. Au même moment, des chefs d'entreprises et les milieux d'affaires interrogent Raymond Barre sur l'hypothèse d'une candidature présidentielle. Lorsque le scrutin proportionnel est instauré pour les législatives de 1986, Raymond Barre se démarque de Valéry Giscard d'Estaing et de Jacques Chirac en refusant l'hypothèse d'une « cohabitation » avec François Mitterrand<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Au cours de la première cohabitation, Jacques Chirac devient rapidement impopulaire et ne parvient pas à appliquer tout son programme car il doit à la fois ménager son électorat et sa majorité tout en préservant ses chances pour la présidentielle. François Mitterrand va même favoriser cette perspective, persuadé qu'il va affronter son Premier ministre. La montée en puissance de Jean-Marie Le Pen ne fait qu'accentuer les divisions à droite, notamment entre ceux qui souhaitent se rapprocher du Front national comme Charles Pasqua, et ceux qui refusent, comme Raymond Barre ou Jacques ChiracModèle:Sfn.

Déclin du Parti communiste français

À partir de 1979, le Parti communiste français perd de plus en plus de terrain sur le Parti socialiste à gauche. L'invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique en décembre 1979 est très mal défendue par Georges Marchais lors de sa conférence de presse à Moscou le Modèle:Date, alors qu'il voulait sceller la fin de l'inimitié avec Léonid Brejnev pas plus que dix jours plus tard à Cartes sur table<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Lorsque François Mitterrand est élu en 1981, aucun communiste n'est intégré au premier gouvernement socialiste. Il attendit les élections législatives pour mesurer le rapport de force. Ayant obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale, il accepte que quatre ministres, dont le no 2 du parti Charles Fiterman, entrent au gouvernement. Aucun d'eux n'occupent de poste régalien, contrairement à ce qu'il s'est passé après la Libération.

Le Modèle:Date-, François Mitterrand confirme au vice-président américain George H. W. Bush qu'il souhaite affaiblir le Parti communiste français, chose qu'il révélera également au no 2 du parti Charles Fiterman par la suite. Le PCF soutient le gouvernement jusqu'en juillet 1984, y compris lorsque le gouvernement a proposé la loi d'amnistie en octobre 1982 pour réintégrer les généraux putschistes de 1961, et lorsque Jacques Delors annonça les deux plans du tournant de la rigueur le Modèle:Date et le Modèle:Date. Lors des européennes de 1984, le PCF atteint un niveau historiquement bas, le Front national faisant jeu égal avec lui avec moins de 10 % des voix<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le résultat des législatives de 1986 constitue un trompe l'œil pour le Parti communiste français, qui mena campagne seul et qui obtient à peu près le même nombre de députés qu'en 1981.

À partir de l'automne 1984, le Parti communiste français est tiraillé en interne, du fait de l'émergence des « réformateurs » qui souhaitent moderniser le parti, et qui critiquent sa gestion depuis la fin des années 1960. Georges Marchais s'oppose aux réformateurs, rappelant à plusieurs reprises que le parti a abandonné l'idée de la lutte des classes. En 1985, le meneur des réformateurs Pierre Juquin est écarté du bureau politique du parti, puis exclu du parti le Modèle:Date<ref name="Pierre Juquin">Modèle:Lien web.</ref>.

Crise en Nouvelle-Calédonie

Le Modèle:Date, des incidents violents éclatent en Nouvelle-Calédonie. Les indépendantistes kanaks s'en prennent à des caldoches qui répliquent, entraînant trois morts dont deux kanaks. L'ancien commissaire européen Edgard Pisani fut dépêché en urgence pour tenter de trouver une issue au conflit. Le Modèle:Date-, des indépendantistes tombent dans une embuscade alors que les négociations n'ont pas encore commencé.

En janvier 1985, un jeune européen est assassiné. Les caldoches se révoltent, ce qui rend la situation dans l'île très critique, au point que François Mitterrand est interrogé le 16Modèle:Sfn. Malgré sa visite sur l'île, la tension ne diminue pas, et ce au gré des tentatives de dialogue avec Edgard Pisani. L'arrivée de Jacques Chirac à Matignon rend la situation plus difficile, notamment à cause de la proximité des caldoches avec le RPR.

Un plan dit d'Modèle:Citation proposé par Edgard Pisani est rejeté par les caldoches, qui renforcent leur prépondérance sur l'île lors des élections régionales en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Deux ans plus tard, un référendum d’autodétermination est rejeté par 98,30 % des suffrages, avec néanmoins une abstention de 40 %, principalement chez les kanaksModèle:Sfn. L'annonce d'élections le Modèle:Date n'arrange rien, les caldoches proches du RPR considérant cette annonce comme un pied de nez du gouvernementModèle:Sfn.

Modalités du scrutin

Lors de l’élection présidentielle de 1988, le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans. Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour de scrutin, un second tour a lieu quatorze jours plus tard : seuls peuvent alors se présenter les deux candidats arrivés en tête au premier tour après retrait éventuel de candidats mieux placés<ref name="C1958a7al1">Article 7 de la Constitution de la Cinquième République française.</ref>. L’élection présidentielle se tient les Modèle:Date- (premier tour) et Modèle:Date- (second tour) 1988<ref name="convocation">Modèle:Pdf Modèle:Légifrance portant convocation des électeurs pour l'élection du Président de la République, publié au JORF du Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.

Chaque candidat doit satisfaire plusieurs conditions :

  • être de nationalité française et ne pas être privé de ses droits civiques concernant l'éligibilité ;
  • avoir au minimum Modèle:Nobr ;
  • être inscrit sur une liste électorale ;
  • recueillir 500 [[Présentation des candidats à l'élection présidentielle française|Modèle:Citation de parlementaires ou d'élus locaux]] : ces parrainages doivent provenir d'au moins trente départements ou collectivités d'outre-mer différents et pas plus d'un dixième des élus signataires ne doit provenir du même département ou de la même collectivité d'outre-mer.

La Constitution prévoit que<ref name="C1958a7al1" /> :

  • en cas d'empêchement ou décès dans la dernière semaine de dépôt des candidatures d'une personne qui a annoncé son intention d'être candidate, le Conseil constitutionnel peut reporter l'élection ;
  • en cas d'empêchement ou décès d'un candidat avant le premier tour, l'élection est reportée ;
  • en cas d'empêchement ou décès d'un candidat qualifié pour le second tour, il est procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales.

Le Conseil constitutionnel est, selon l'article 58 de la Constitution, garant de la régularité de l'élection, de l'examen des réclamations et de la proclamation des résultats.

Déroulement

Les dates du scrutin ont été fixées lors d'un Conseil des ministres, le Modèle:DateModèle:Sfn. Le scrutin est organisé selon les règles fixées par le décret de convocation des électeurs, et se déroule aux dates suivantes<ref name="convocation" /> :

Premier tour

Le Modèle:Date-, au cours d'une conférence de presse commune à l'Hôtel de Matignon, Raymond Barre annonce son ralliement à la candidature de Jacques Chirac<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

De nombreux bulletins de vote ne furent pas comptabilisés par le Conseil constitutionnel dans sa proclamation des résultats officiels, en raison de certaines irrégularités. Les bureaux de vote concernés sont : Bar-sur-Aube (1 bureau de vote), Troyes (Modèle:2e bureau), Calais (Modèle:26e et Modèle:27e bureaux), plusieurs communes du Val-de-Marne : Fontenay-sous-Bois (Modèle:23e bureau), Gentilly (Modèle:11e bureau), Vitry-sur-Seine (Modèle:10e et Modèle:37e bureaux), et Lamentin (Guadeloupe)<ref name="27 avril 1988">Modèle:Lien web.</ref>. Certains bureaux de vote en Nouvelle-Calédonie n'ont pas pu ouvrir<ref name="27 avril 1988" />.

Débat télévisé

Le débat d'entre-deux-tours eut lieu le Modèle:Date-. Il fut animé par Elie Vannier et Michèle Cotta et fut extrêmement tendu<ref name="Débat 1988">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Malgré sa préparation, Jacques Chirac ne parvint pas à l'emporter face à François Mitterrand, un sondage indiquant que 33 % des téléspectateurs ont été convaincus par sa prestation, contre 42 % à son contradicteurModèle:Sfn ; une autre enquête, publiée par l'Institut CSA, montre que François Mitterrand a été jugé plus convaincant par 32 %, contre 24 %Modèle:Sfn. Cherchant à se mettre sur un pied d'égalité avec François Mitterrand Modèle:Refnec, le Premier ministre suggéra que les deux adversaires n'étaient que « deux candidats se présentant au jugement des Français », mais il se heurta à la réponse du Président, qui de plus l'appellera « Monsieur le Premier ministre » durant tout le débat<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. François Mitterrand se permettra même de réutiliser la formule « vous n'avez pas le monopole du cœur »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dès le départ, le président sortant cherche à s'affirmer comme le seul garant de l'unité nationale, et sa tactique de mise à distance vis-à-vis de Jacques Chirac met ce dernier en porte-à-faux. Lorsqu'il évoque la loi Pasqua, François Mitterrand parvient à le prendre à défaut. Interloqué, il répond Modèle:Citation. Chirac ne prendra jamais l'avantage dans le débat, étant toujours sur la défensive. L'échange sur l'affaire Gordji fut très tendu<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn.

Un certain nombre de conditions furent posées par les deux candidats pour participer au débat. François Mitterrand demanda notamment à ce que le plateau fut exactement de la taille de la grande table dans le salon Murat pour le Conseil des ministres<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Le choix de la couleur du décor fut également âprement discutéModèle:Sfn. Jusqu'au dernier moment, les équipes des deux candidats inspectent le plateau. In extremis, Serge Moati fait changer le siège de François Mitterrand, qui d'après lui le ferait apparaître comme Modèle:Citation à la télévisionModèle:Sfn.

François Mitterrand a refusé la présence de Patrick Poivre d'Arvor et de Catherine Nay, tandis que Jacques Chirac a refusé celle d'Alain Duhamel et d'Anne SinclairModèle:Sfn. Michèle Cotta fut nommée par François Mitterrand à la tête de la Haute autorité de la communication audiovisuelle, qui la dirigea jusqu'à la dissolution de l'institut en 1986.

Campagne du second tour

Une entrevue fut organisée par le général Pierre de Bénouville entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, mais ne déboucha pas sur un soutien concret du candidat FN à Jacques Chirac<ref name="Chirac-Le Pen">Modèle:Lien web.</ref>. À la fin de la campagne du second tour, Jacques Chirac parvint à faire libérer les derniers otages au Liban, pensant ainsi marquer des points et rattraper son retard. Néanmoins, quasiment au même moment, la prise d'otages d'Ouvéa se termina de façon tragique lorsque la gendarmerie, sous l'égide du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale, tenta une opération pour libérer les otages au cours de laquelle Modèle:Nobr furent tuées<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Lors du défilé du Modèle:1er mai du Front national, Jean-Marie Le Pen déclare qu'aucune voix ne devait aller en faveur de François Mitterrand, mais refusa de choisir entre Mitterrand le candidat du « pire » et Chirac le candidat du « mal »<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, une manifestation eut lieu pour « la défense de la Ve République » sur la place de la Concorde, le jour même des meetings de Jacques Chirac et de François Mitterrand<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Second tour

Le Modèle:Date-, Raymond Barre annonce qu'il ne mènera pas une opposition systématique à la politique de François Mitterrand et qu'il était prêt à travailler avec lui sur certains dossiers<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. De son côté, Jacques Chirac concède sa défaite et annonce implicitement qu'il compte préparer au plus vite la campagne pour les élections législatives<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Quant à Jean-Marie Le Pen, il critiqua la stratégie de Jacques Chirac pendant la campagne, notamment sur la stratégie de second tour<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

De nombreux bulletins de vote n'ont pas été comptabilisés par le Conseil constitutionnel dans sa proclamation des résultats officiels, en raison de certaines irrégularités. Les bureaux de vote concernés sont : Quimperlé (Finistère) (1 bureau de vote), Tarare (Rhône) (1 bureau de vote), Loudéac (Côtes-du-Nord) (du Modèle:1er au Modèle:5e bureau), Montreuil (Seine-Saint-Denis) (Modèle:35e bureau), Villejuif (Val-de-Marne) (Modèle:27e bureau)<ref name="11 mai 1988">Modèle:Lien web.</ref>. Six bureaux de vote n'ont pas pu ouvrir en Nouvelle-Calédonie<ref name="11 mai 1988" />.

Campagne des principaux candidats

Fichier:AC lambert 88.JPG
Pierre Lambert en meeting à Montpellier en février 1988.

François Mitterrand

Lorsque la Première cohabitation démarre en mars 1986, François Mitterrand ignore encore s'il va se représenter devant les électeurs une quatrième fois. Son cancer de la prostate, dont il doit supporter le poids depuis le Modèle:Date, s'est miraculeusement stabilisé, au point que le président se croit définitivement guéri<ref>Philippe Kohly, documentaire « La France malade du pouvoir », dans Histoire immédiate, 2012.</ref>,Modèle:Sfn.

Lors du congrès de Lille en avril 1987, le PS prépare le terrain et les militants pour une nouvelle candidature. Le Modèle:Date, interrogé par le politologue Olivier Duhamel sur une éventuelle candidature, François Mitterrand lui répond : « Si je me présente, je serai réélu »Modèle:Sfn.

En septembre 1987, François Mitterrand demande à Jacques Séguéla de préparer la campagne avec le slogan Génération Mitterrand, chose qui avait commencé au cours d'une réunion chez le président à sa résidence de Latche le 11 juillet précédentModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Celui-ci lui recommanda d'ailleurs de concentrer ses efforts contre Jacques ChiracModèle:Sfn. Le Modèle:Date au Club de la presse d'Europe 1, le premier secrétaire Lionel Jospin affirme qu'« une candidature de François Mitterrand aurait la priorité sur toute autre »Modèle:Sfn. François Mitterrand espérait surtout contrer Michel Rocard qui était bien placé dans les sondages d'opinion face à Jacques Chirac, bien que ce semblant de compétition fût d'ordre purement tactique<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Dix jours après la déclaration de Lionel Jospin, une association « Avec François Mitterrand » regroupant artistes, journalistes et intellectuels est fondée par Paul Quilès et Maurice Benassayag, coordonnée par Jack LangModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le Modèle:Date, dans l’article Modèle:Citation publié dans le magazine Globe, plusieurs personnalités affichent leur soutien à François Mitterrand : des personnalités proches de la gauche, comme Pierre Bergé, Barbara, Pierre Arditi, ou plus surprenant, Dominique Jamet, l'ancien rédacteur en chef du Quotidien de Paris qui avait été licencié du journal en 1981Modèle:Sfn. Une semaine plus tard, Renaud publie une tribune dans le quotidien Le Matin avec pour titre Modèle:CitationModèle:Sfn. Après lui, Gérard Depardieu écrit dans Le Parisien Modèle:Citation, ou encore Modèle:CitationModèle:Sfn. Entre-temps, 350 maires et conseillers généraux signent une pétition sous le titre Modèle:CitationModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, les premières affiches de campagne sont placardéesModèle:Sfn. En tout, 7 500 grandes affiches sont diffusées dans toute la France pour promouvoir la candidature de François Mitterrand, hypothétique encore à cette date. Quelques jours plus tard, il se confiait sur ses intentions à son ami Maurice Faure, au retour d'un voyageModèle:Sfn. Dès le mois de novembre, il réunit ses principaux fidèles pour mettre en forme sa campagne. Jean-Louis Bianco fut notamment chargé d'établir le lien avec certaines personnalités centristes, notamment Jacques Barrot ou Pierre MéhaignerieModèle:Sfn. À partir de janvier 1988, sa candidature devient de plus en plus probable à la suite d'une interview de Michel Rocard à la radioModèle:Sfn. Ce dernier avait appris que François Mitterrand allait se présenter le mois précédent<ref name="Rocard">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Le président annonce tardivement sa candidature même si le secret est éventé, Daniel Bilalian, le Modèle:Date-, parle Modèle:Citation<ref name="Vincennes" />. Finalement, le président annonce sa candidature à l'élection présidentielle le Modèle:Date, grâce à une communication et une stratégie de campagne parfaitement rodées, malgré quelques couacs<ref name="présidentielle">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Sa déclaration de candidature est précipitée, d'un jour seulement. Au départ, Gérard Colé souhaitait qu'il annonce sa candidature à 7 sur 7. François Mitterrand apprécie Anne Sinclair et TF1 offrirait une plus grande audience à la déclaration de candidature de Mitterrand. Le souci est qu'Alain Juppé était invité le soir où Colé voulait caser l'entretien de Mitterrand avec Anne Sinclair dans un 7 sur 7 spécial, de l'émission Questions à domicile. De plus, Colé demande à Anne Sinclair d'écarter Jean-Marie Colombani, sans savoir que le rédacteur en chef du journal Le Monde a accordé un entretien à François Mitterrand. À cette occasion, il s'est réconcilié avec le journaliste, dont le journal avait révélé le scandale du Rainbow Warrior. François Mitterrand prend les choses en main le 22 au matin. Le [[journal de 20 heures (France 2)|journal de Modèle:Nobr d'Antenne 2]] est finalement privilégiéModèle:Sfn. Comme en 1981, Pierre Bérégovoy est son directeur de campagne, tandis qu'Henri Nallet en est le trésorierModèle:Sfn. Il reçoit le soutien de nombreux artistes, notamment Barbara, Daniel Auteuil, Catherine Lara, Charles Trenet, France Gall, Michel Berger, Claude Brasseur, Isabelle Huppert, Sandrine Bonnaire, Gérard Depardieu et Renaud, ainsi que de sportifs comme Dominique Rocheteau et d'intellectuels comme Marguerite Duras ou l'écrivain Claude SimonModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, sa Lettre à tous les Français est diffusée dans de nombreux journaux, comme Le Figaro ou Libération, tirée à Modèle:Nobr d'exemplaires<ref>Modèle:Pdf Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Cette lettre servit de programme de campagne, qui se fit sur le slogan de la « France unie »<ref name="présidentielle" />,<ref name="France unie">Modèle:Lien web.</ref>. Le slogan fait de lui un candidat à part, comme entré dans l'HistoireModèle:Sfn. Le programme de campagne, organisé par Pierre Bérégovoy, Pierre Joxe et Louis Mermaz, limite au maximum la présence médiatique de François Mitterrand<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Quatre grands meetings sont organisés en avril, le 8 à Rennes où il développa le thème de la « France unie » et où Barbara chanta L'Homme à la rose, le 15 à Lyon, le 19 à Montpellier où il fit applaudir chaleureusement Michel Rocard, et le 22 au Bourget<ref name="Rocard" />,Modèle:Sfn. Ses interventions à la télévision sont rares, Questions à domicile le Modèle:Date- et deux émissions de radio programmées jusqu'au Modèle:Date-<ref name="Mitterrand mots">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'affaire du Carrefour du développement fut dévoilée durant la campagne, mais elle n'a pas eu beaucoup d'impact sur celle du président sortantModèle:Sfn.

À quelques jours du premier tour, la situation en Nouvelle-Calédonie se dégrade à nouveau, avec 4 gendarmes assassinés sur l'île d'Ouvéa et Modèle:Nobr prises en otage par les indépendantistes kanaks<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Comme prévu par son équipe de campagne et son ami Charles Salzmann, François Mitterrand arrive largement en tête le Modèle:Date- avec 34,1 % des suffrages exprimés<ref name="27 avril 1988" />,Modèle:Sfn.

Pour la campagne du second tour, trois meetings sont organisés, à Lille le Modèle:Date-, à Strasbourg le Modèle:Date-, et à Toulouse le 6. Son slogan du premier tour est amélioré, devenant « La France unie est en marche ». Lors du débat télévisé, il parvient à maîtriser l'agressivité de Jacques Chirac, notamment en l'appelant « monsieur le Premier ministre » durant toute l'émission et en lui tenant tête sur l'affaire Gordji<ref name="Mitterrand mots" />. Par ailleurs, il avait déclaré à Jean-Pierre Elkabbach, à propos de son Premier ministre le Modèle:Date : Modèle:Citation Considéré comme le perdant du débat, Jacques Chirac fait tout pour rattraper son retard dans les sondages, notamment en accélérant la procédure pour tenter de libérer les otages d'Ouvéa et les derniers otages au Liban<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Mitterrand mots" />.

Au soir du second tour, François Mitterrand est réélu avec 54,02 % des suffrages exprimés<ref name="11 mai 1988" />.

Jacques Chirac

Le Modèle:Date depuis l'Hôtel de Matignon, Jacques Chirac annonce sa candidature à l'élection présidentielle<ref name="présidentielle" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il avait un temps envisagé d'attendre l'annonce de François Mitterrand pour se déclarer, mais change de stratégie en raison de son retard dans les sondages face à François Mitterrand et Raymond Barre. Ce dernier, soutenu par l'UDF, n'hésite pas à critiquer le Premier ministre, dont il fait pourtant partie de la majoritéModèle:Sfn. Son attitude agressive durant la cohabitation lui coûte, de l'avis de spécialistes, des points dans les enquêtes d'opinion, tout comme certains couacs de communication dès le début de sa campagne (notamment l'intervention hasardeuse d'Albin Chalandon).

Jacques Chirac fait de Charles Pasqua son directeur de campagne et d'Alain Juppé son porte-parole, le siège de campagne se trouvant rue de Babylone à Paris. Il met en avant de nouveaux visages, comme Nicolas Sarkozy, Jacques Toubon, Philippe Séguin ou Michèle Alliot-Marie, qui organisaient de nombreuses réunions publiques ainsi que ses meetings en relation avec Charles Pasqua. Sa fille Claude Chirac est chargée de sa communication de campagne<ref name="Slate">Modèle:Lien web.</ref>.

Bien que handicapé par sa position de candidat sortant, il bénéficie d'une certaine légitimité à droite du fait de sa fonction de chef du gouvernement, ainsi que du soutien actif du RPR, qui a d'importantes ressources financières et militantes. Un sondage publié par la Sofres en Modèle:Date- montre que son image auprès de l'opinion est assez mitigée et il reste affaibli par l'affaire Malik Oussekine qui a conduit au retrait du projet de réforme universitaire Devaquet. Si 38 % des personnes interrogées le trouvent courageux, 30 % seulement le trouvent compétent et 29 % moderne. Pire, 26 % le jugent trop agressif, et seuls 21 % des Français interrogés le jugent apte à remplir les fonctions de PrésidentModèle:Sfn. Il tente d'apparaître plus décontracté et affiche comme à son habitude une grande vitalité<ref name="Slate" /> : il enchaîne les réunions publiques, ce qui lui permet de rattraper et dépasser Raymond Barre dans les sondages, mais pas le président sortant<ref name="Présidentielle">Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date-, son équipe de campagne organise un grand rassemblement électoral avec Modèle:Nombre à l'hippodrome de Vincennes au cours duquel il raille l'absence de candidature socialiste officiellement déclarée<ref name="Vincennes">Modèle:Lien web.</ref>. Il reçoit le soutien de Johnny Hallyday, qui est présent et chante lors du meeting à Vincennes<ref name="Vincennes" />.

Le soir du premier tour, il arrive en deuxième position avec 19,94 % des suffrages exprimés<ref name="27 avril 1988" />. Ce faible score s'explique notamment par sa popularité assez moyenne, mais également par une surexposition médiatiqueModèle:Sfn. L'écart avec François Mitterrand est pratiquement impossible à remonter, malgré le ralliement de Raymond Barre, comme l'avait analysé Édouard Balladur durant la précampagneModèle:Sfn. Malgré sa prestation médiocre et la libération des otages au Liban et en Nouvelle-Calédonie, il ne parvient pas à remonter son retard dans les sondages. Serge Berstein et Pierre Milza analysent qu'en raison de sa « fiévreuse ambition qui ne recule devant rien », sa tentative de faire ces coups d'éclats pendant la campagne du second tour lui a peu rapportéModèle:Sfn. Durant la campagne du second tour, une entrevue est organisée par le général Pierre de Bénouville avec Jean-Marie Le Pen, en présence de Charles Pasqua et Édouard Balladur<ref name="Chirac-Le Pen" />. Néanmoins, cette rencontre ne permet pas d'aboutir au soutien du candidat FN qui ne donnera pas de consigne de vote en sa faveurModèle:Sfn.

Le soir du second tour, il est battu par François Mitterrand, recueillant seulement 45,98 % des suffrages exprimés<ref name="11 mai 1988" />.

Raymond Barre

À partir de 1985, l'ancien Premier ministre envisage de plus en plus une candidature. Son refus de la cohabitation comme sa volonté d'indépendance vis-à-vis des partis contribue à renforcer sa popularité<ref>Modèle:Lien web.</ref>, au point même de parler d'incohérence institutionnelle<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. Du côte de l'UDF dont il est proche depuis 1978, certains appuient l'hypothèse de sa candidature, notamment le CDSModèle:Sfn. Néanmoins, dès Modèle:Date-, Valéry Giscard d'Estaing se rapprocha de Jacques ChiracModèle:Sfn. Durant le premier septennat, il figura toujours parmi les personnalités les plus appréciées dans les sondages d'opinionModèle:Sfn. En Modèle:Date-, Alain Duhamel faisait l'analyse suivante sur l'ancien Premier ministre : Modèle:Citation À partir de 1986, certaines enquêtes d'opinion le placent au second tour de la présidentielle et le voient potentiellement comme vainqueur face à François Mitterrand. Le Modèle:Date sur Europe 1, il évoque pour la première fois la possibilité d'une candidatureModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, Valéry Giscard d'Estaing annonce qu'il renonce à concourir à l'élection présidentielle au [[journal de 20 heures (France 2)|journal de Modèle:Nobr]] sur Antenne 2<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Au cours de l'été 1987, l'ancien Premier ministre est de plus en plus talonné dans les sondages par Jacques Chirac tandis que François Mitterrand est toujours placé en tête<ref name="Raymond Barre">Modèle:Lien web.</ref>. Certains parmi ses proches l'incitent à présenter rapidement sa candidature.

Il déclare sa candidature le Modèle:Date depuis le Centre de congrès de Lyon<ref name="présidentielle" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette déclaration fut jugée trop courte, voire froide dans la presse nationaleModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il nomme son ancien chef de cabinet et député de la Vendée Philippe Mestre comme directeur de campagne, avec la double fonction de porte-paroleModèle:Sfn. Il reçoit le soutien de l'UDF cinq jours après sa déclaration de candidature<ref name="présidentielle" />,Modèle:Sfn. Il bénéficie du soutien de Jean-Claude Casanova, le directeur de la revue CommentaireModèle:Sfn.

L'ancien Premier ministre essaie de développer une certaine proximité avec les électeurs, notamment à travers ses meetings où il essaie de faire preuve de répartie et d'humour notamment avec la phrase « Bonne nuit les petits » inspirée du dessin animé du même nom<ref>Modèle:Lien web.</ref>, pour contraster la vision d'homme de rigueur qui s'est développée à Matignon à partir de septembre 1976. Malheureusement pour lui, son slogan de campagne et quelques couacs de communication font baisser les intentions de vote en faveur du député du Rhône qui ne repassera pas devant Jacques Chirac dans les sondages après janvier 1988<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Présidentielle" />. Charles Millon fut le coordinateur de la campagne au niveau nationalModèle:Sfn. Il dut également affronter une polémique sur la prétendue appartenance de sa femme au Parti communiste hongrois, alors même que celle-ci avait quitté le pays très tôt après la guerreModèle:Sfn.

Il souhaite mener une campagne sobre, telle qu'il l'avait imaginée le Modèle:Date : Modèle:Citation Il axe principalement sa campagne sur la réduction des déficits, un recentrage de la politique étrangère et la mise en place d'une politique de formation efficace pour former notamment les jeunes arrivant sur le marché du travail<ref name="barre">Modèle:Lien web.</ref>. Néanmoins, sa stratégie de campagne ne permet pas d'être suffisamment réceptif auprès des électeurs centristes, et certains se reportent sur François Mitterrand, qui fit tout pour affronter Jacques Chirac au second tourModèle:Sfn,<ref name="Raymond Barre" />.

Parmi les soutiens de Raymond Barre, on compte notamment Valéry Giscard d'Estaing<ref>Modèle:Lien web.</ref> (même si en secret, il va tout faire pour contrer cette tentative de candidature et refusa de favoriser un des deux candidats de droiteModèle:Sfn,Modèle:Sfn) et Alain Delon, l'acteur comparant l'ancien Premier ministre au général de Gaulle dans un clip de campagne<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="barre" />. Delon participa d'ailleurs à son meeting à MarseilleModèle:Sfn,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il a également reçu le soutien de la jeune garde centriste du CDS et du Parti républicain, comme Jacques Barrot, Bernard Stasi, Bernard Bosson, Edmond Alphandéry, le président du groupe UDF Jean-Claude Gaudin, Charles Millon, François d'Aubert ou Pascal ClémentModèle:Sfn. Plusieurs personnalités, comme le président du CNPF Yvon Gattaz et Hélène Carrère d'Encausse, ainsi que l'ancien gaulliste Jean Charbonnel, lui apportent leur soutienModèle:Sfn.

Au soir du premier tour, Raymond Barre arrive troisième avec 16,55 % des suffrages exprimés (un score à peine plus élevé que Jean Lecanuet en 1965)<ref name="27 avril 1988" />.

Jean-Marie Le Pen

Au cours de l'année 1987, Jean-Marie Le Pen tente d'adoucir son image auprès de l'opinion, parvient à rencontrer Ronald Reagan ainsi qu'à participer au Congrès juif mondial<ref name="détail">Modèle:Lien web.</ref>.

Il déclare officiellement sa candidature le Modèle:Date<ref name="présidentielle" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pendant plus d'un mois durant l'été, il réalise une « tournée des plages » qui le mène d'Ajaccio à Dunkerque. Néanmoins, son image modérée s'effrite après ses déclarations controversées au sujet de la Shoah et des chambres à gaz lors de la Seconde Guerre mondiale sur RTL le Modèle:Date<ref name="détail" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Son programme est assez différent des autres principaux candidats. Il met l'accent sur la sécurité, qu'il considère comme le droit premier du citoyen<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ses attaques portent principalement sur François Mitterrand, même si celles portées contre Jacques Chirac sont relativement importantes. Son équipe de campagne organise de nombreux meetings et rassemblements, et parvient notamment à réunir plus de Modèle:Nombre lors d'un meeting au Stade Vélodrome à Marseille le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Avec 14,39 % des suffrages exprimés au soir du premier tour, bien qu'il ne fut crédité que de 10 à 12 % d'intentions de vote dans les sondages, son score symbolise la percée de l'extrême-droite en France dans les années 1980<ref name="27 avril 1988" />,Modèle:Sfn.

André Lajoinie

Georges Marchais annonce à la télévision le Modèle:Date lors du [[Journal de 20 heures (France 2)|Journal de Modèle:Nobr]] que le député de l'Allier sera probablement candidat lors de l'élection présidentielle<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dès le printemps 1986, le secrétaire général du parti avait annoncé son refus de se présenter une seconde foisModèle:Sfn. Le comité central du parti approuve la candidature du candidat le Modèle:Date, alors que les sondages sont peu favorables<ref name="présidentielle" />.

Au cours de la campagne, André Lajoinie défend les thèmes traditionnels du parti, comme la défense de la classe ouvrière et la lutte contre le capitalisme mais sa campagne ne décollera jamais. De plus, il fut victime de sa mauvaise prestation lors d'un débat contre Jean-Marie Le Pen le Modèle:Date et les sondages les plus optimistes ne le créditaient que de 7 % en toute fin de campagne. En interne, les tensions deviennent de plus en plus fortes entre l'appareil du parti et les « rénovateurs »Modèle:Sfn. Le Modèle:Date, Pierre Juquin, qui avait démissionné en juin pour protester contre la candidature Lajoinie, est exclu du parti<ref name="Pierre Juquin" />. De plus, le Modèle:Citation reçoit le soutien de Marcel Rigout, l'un des quatre ministres communistes de 1981. Son slogan de campagne fut « Pas question de se laisser faire ». La campagne du candidat communiste fut en partie financée par l'Union soviétique, le parti ayant reçu un million de dollars<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Au soir du premier tour, André Lajoinie n'obtient que 6,76 % des suffrages et réalise le plus mauvais score réalisé par le Parti communiste français depuis les législatives de 1924 (à l'époque, le parti avait obtenu 5,15 % des suffrages), perdant Modèle:Nobr par rapport à Georges Marchais en 1981<ref name="27 avril 1988" />.

Faits de campagne

Modèle:…

Le Modèle:Date, cinq jours après la déclaration de candidature de Jacques Chirac, le ministre de la Justice Albin Chalandon se livre à une comparaison hasardeuse, voire désastreuse, de François Mitterrand, en considérant que les relations qu'entretient le président avec les Français sont semblables à celles entretenues par le maréchal Pétain avec les Français durant le régime de VichyModèle:Sfn.

Sondages

Entre janvier et mai 1988, 153 sondages ont été réalisés, soit 42 de plus qu'en 1981<ref>Modèle:Pdf Modèle:Lien web.</ref>.

Sondages concernant le premier tour

Modèle:Encart

Modèle:Cadre image

Sondeur Date Échantillon Arlette Laguiller André Lajoinie Pierre Juquin François Mitterrand Michel Rocard Antoine Waechter Raymond Barre Valéry Giscard d'Estaing François Léotard Jacques Chirac Jean-Marie Le Pen
Arlette Laguiller
(LO)
André Lajoinie
(PCF)
Pierre Juquin
(DVG)
François Mitterrand
(PS)
Michel Rocard
(PS)
Antoine Waechter
(LV)
Raymond Barre
(UDF)
Valéry Giscard d'Estaing
(UDF)
François Léotard
(UDF)
Jacques Chirac
(RPR)
Jean-Marie Le Pen
(FN)
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Sondages concernant le second tour

Mitterrand - Chirac

Sondeur Date François Mitterrand Visite du Premier Ministre Jacques CHIRAC au stand des Écrivains paysans au Parc Expositions de Paris (Salon de l'Agriculture)
François Mitterrand Jacques Chirac
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Mitterrand - Barre

Sondeur Date François Mitterrand Raymond Barre
François Mitterrand Raymond Barre
Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs |
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Résultats nationaux

Modèle:Élection présidentielle française de 1988

François Mitterrand :
(54,02 %)
Modèle:Coloré

Analyse

Pour le journaliste Alain Duhamel, la campagne électorale a été la plus âpre et la plus violente de l'histoire de la Cinquième République, notamment en raison du duel à distance entre Jacques Chirac et François Mitterrand<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le résultat de cette élection était attendu, du fait de la configuration de la cohabitation, de l'impopularité croissante du gouvernement Chirac et grâce à la stratégie de campagne de François Mitterrand<ref name="France unie" />. 70 % des personnes interrogées par la Sofres ont jugé que le résultat de l'élection était attendu après le second tour<ref name="Enquête Sofres">Modèle:Lien web.</ref>. Certains politologues ont considéré que le vote du second tour correspondait à un vote « légitimiste » ou « régalien » (Jérôme Jaffré) en faveur de François Mitterrand alors que la France restait un pays conservateurModèle:Sfn.

Dans François Mitterrand : un dessein, un destin, Hubert Védrine dresse le constat suivant : Modèle:Début citation Très bien réélu, avec 54 % des suffrages, ayant perdu 10 % de ses voix de gauche de 1981 mais en ayant gagné 15 % à droite, François Mitterrand retrouve après deux années de cohabitation la plénitude de ses fonctions. Il dit désirer « l’ouverture » au début de son second mandat. Mais il ne veut pas pour autant se soumettre aux exigences excessives des centristes, indispensables pour retrouver une majorité dans l’Assemblée élue en 1986. Il doit donc dissoudre. Modèle:SfnModèle:Fin citation De son côté, Hugues Portelli explique : Modèle:Début citation Ceux-ci n'ont pas perçu la nature exacte du président. Désireux d'éviter l'écueil dans lequel avait failli tomber Charles de Gaulle en 1965, en confondant, au premier tour, élection et référendum, et qui avait été fatal à Valéry Giscard d'Estaing en 1981, de trouver une démarche originale, François Mitterrand est allé au plus simple, faire une campagne de « sortant », mais à la manière d'un notable dont la circonscription serait la France entière. Ainsi, tout au long de l'année 1987, tirant profit des espaces de liberté offerts par la cohabitation, François Mitterrand sillonne la « France profonde », inaugurant ici, décorant là, distillant telle réflexion à la seule presse locale. Le jour où la campagne officielle s'ouvre, « sa » campagne de premier tour est terminéeModèle:Sfn. Modèle:Fin citation

Analyse géographique

Modèle:Article connexe

Premier tour

Fichier:Présidentielle 1988 (premier tour - candidat en tete).svg
Candidat arrivé en tête par département. Modèle:Légende/DébutModèle:LegendModèle:LegendModèle:Légende/Fin
Fichier:Présidentielle 1988 (premier tour - candidat en 2e position).svg
Candidat arrivé en deuxième position par département. Modèle:Légende/DébutModèle:LegendModèle:LegendModèle:LegendModèle:LegendModèle:Légende/Fin
Fichier:Présidentielle 1988 (premier tour - candidat en 3e position).svg
Candidat arrivé en troisième position par département. Modèle:Légende/DébutModèle:LegendModèle:LegendModèle:LegendModèle:LegendModèle:Légende/Fin

Lors du premier tour, Jacques Chirac n'est arrivé en tête que dans cinq départements, dans son fief de Corrèze (où il recueille son meilleur score, avec 39 % des voix), à Paris, en Lozère ainsi qu'en Corse-du-Sud et dans le Cantal, terres électorales de la droiteModèle:Sfn. De son côté, Raymond Barre n'arrive en tête dans aucun département, et ne termine second que dans une petite poignée notamment en Normandie et en Rhône-Alpes. Il réalise ses meilleurs résultats en région Rhône-Alpes et son meilleur score dans son département du Rhône avec près de 25 % des voix.

Jean-Marie Le Pen fait quant à lui une percée avec plus de 14 % des voix, arrivant en seconde position dans onze départements dont la plupart en Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi qu'en Seine-Saint-Denis, dans le Val-d'Oise et en Alsace-Moselle. Le président du FN arrive en deuxième position dans trois régions, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon mais également en AlsaceModèle:Sfn. Entre 1986 et 1988, près de Modèle:Nombre supplémentaires ont porté leurs suffrages sur le candidat du FNModèle:Sfn.

François Mitterrand parvient à remporter la quasi-totalité des départements, arrivant second seulement là où Jacques Chirac le devançait. Il n'obtint aucun score en dessous de 24 %. Quant à André Lajoinie, il ne parvint à réaliser un score de plus de 10 % que dans un nombre réduit de départements, n'arrivant troisième que dans cinq départements, ceux du Limousin, l'Ariège et son fief de l'Allier où il réalise son meilleur score avec 18,12 % des voix. Le PCF, signe de son déclin, arrive seulement quatrième, derrière Mitterrand, Le Pen et Chirac, en Seine-Saint-Denis, où il est particulièrement bien implanté<ref group="N">Jacques Duclos était arrivé en tête en 1969, comme Georges Marchais en 1981.</ref>. Pire, il ne dépasse pas les 10 % dans 81 départements, et même les 5 % dans 30 départementsModèle:Sfn.

Antoine Waechter réalise ses meilleurs résultats en Alsace et dans les régions de montagne mais globalement, sa performance est moins bonne que celle de Brice Lalonde en 1981Modèle:Sfn.

Au soir du premier tour, François Mitterrand disposait d'une marge confortable, avec Modèle:Nobr de plus que Jacques Chirac, une marge qui était quasiment impossible à remonter, comme pour Alain Poher en 1969 face à Georges Pompidou.

Second tour

Au second tour, François Mitterrand bénéficia du report des voix de gauche grâce à l'appui d'André Lajoinie, mais également d'un bon report des voix de Raymond Barre<ref name="Enquête Sofres" />. Il parvint à dépasser les 60 % dans 11 départements comme Georges Pompidou en 1969, avec des succès notables comme dans le Haut-Rhin où le vote fut quasiment identique à celui des Bouches-du-Rhône (50,2 % contre 50,5 %) qui était un département plus à gauche<ref group="N">Georges Marchais était arrivé en tête en 1981.</ref>,Modèle:Sfn.

Jacques Chirac n’obtient une majorité de suffrages exprimés que dans les départements ayant la pratique religieuse la plus importante et les plus ancrés à droite, ainsi que dans les grandes villes<ref name="Dupérier">Modèle:Article.</ref>. Il réalise ses meilleurs scores dans les Alpes-Maritimes et en Nouvelle-CalédonieModèle:Refnec mais échoue à l'emporter dans son département de la Corrèze.

Analyse sociologique

Abstention

L'abstention est de 18,62 % au premier tour et de 15,94 % au second<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ces chiffres confirment que l'élection présidentielle était celle pour laquelle les électeurs français se mobilisaient le plusModèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'abstention fut plus importante dans les villes, notamment dans le Sud-Est<ref name="Dupérier" />.

Ce sont surtout les plus jeunes qui ne se sont pas déplacés pour voter (12 % au premier tour, 10 % au second tour) d'après la Sofres, tout comme les employés, ouvriers, inactifs et retraités qui se sont moins déplacés au bureau de vote (de 10 à 13% au premier tour, de 6 à 9 % au second tour)<ref name="Enquête Sofres" />.

Du côté des électorats, ce sont surtout les écologistes qui ne se sont pas déplacés (13 % au premier tour, 12 % au second tour), tout comme les personnes non affiliées à un parti politique (17 % au premier tour, 15 % au second)<ref name="Enquête Sofres" />.

Premier tour

Au soir du premier tour, la droite rassemblait 50,9 % des suffrages exprimés contre 49,1 % à la gauche, en comptant les écologistesModèle:Sfn. Malgré cela, François Mitterrand était assuré d'être réélu. La droite modérée ne rassemblait que 36,5 %, marquant un recul assez net depuis les élections européennes de 1984Modèle:Sfn. Quant à Jacques Chirac, il n'atteignait même pas le score des trois candidats gaullistes en 1981 qui avaient fait au total 21 % des suffrages exprimésModèle:Sfn.

L'électorat de Jean-Marie Le Pen est extrêmement divers, venant en grande partie de la droite traditionnelle mais aussi de déçus de la gauche : près de 27 % de son électorat avait voté en faveur de François Mitterrand en 1981, soit un peu plus de Modèle:NombreModèle:Sfn. Malgré tout, le vote Le Pen reste largement un choix de vote contestataire. Pour son premier résultat élevé lors d’une élection présidentielle, le score de 1988 du président du FN est clivé selon le niveau de diplôme des électeurs, caractéristique qui se renforcera au gré des élections présidentielles suivantes, le sondeur Jérôme Fourquet relevant : Modèle:Cita<ref name="30AnsMétamorphose">Modèle:Lien web.</ref>. Par ailleurs, le résultat de Jean-Marie Le Pen est quasiment identique dans tous les milieux professionnels<ref name="30AnsMétamorphose"/>.

Pour André Lajoinie, l'électorat est très réduit, notamment chez les 18-Modèle:Nobr avec une baisse de Modèle:Nobr entre les législatives de 1978 (28 %) et la présidentielle (6 %) ainsi que pour les ouvriers avec seulement 15 % de l'électorat ouvrierModèle:Sfn,<ref name="Enquête Sofres" />. Il est par ailleurs particulièrement malmené dans les départements de la « ceinture rouge » autour de ParisModèle:Sfn.

Le vote catholique reste relativement important à droite, notamment dans les départements où la pratique religieuse reste conséquente. Près de 82 % des pratiquants réguliers ont voté à droite, dont 40 % en faveur de Jacques Chirac, 30 % pour Raymond Barre et 12 % pour Jean-Marie Le Pen, et 54 % des étudiantsModèle:Sfn.

Sociologie de l'électorat au premier tour (enquête Sofres) – en pourcentage<ref name="Présidentielle électorat">Modèle:Article.</ref>,<ref name="Enquête Sofres" />
Catégorie Lajoinie Boussel Laguiller Juquin Mitterrand Waechter Barre Chirac Le Pen
Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs| Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs| Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs| Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs| Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs| Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs | Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs| Modèle:Infobox Parti politique français/couleurs |
Ensemble 6,8 0,4 2,0 2,1 34,1 3,8 16,5 Modèle:Blanc 14,4
Sexe
Hommes 7 0 2 3 32 3 15 Modèle:Blanc 18
Femmes 6 1 2 2 36 4 18 Modèle:Blanc 11
Âge
Modèle:Nombre 9 2 1 2 35 4 17 14 16
Modèle:Nombre 7 0 1 4 38 7 15 11 Modèle:Coloré
Modèle:Nombre 8 1 2 3 29 4 16 Modèle:Blanc 17
Modèle:Nombre 5 0 1 3 35 2 19 Modèle:Blanc 11
Plus de Modèle:Nobr 7 0 1 1 33 2 15 Modèle:Blanc 12
Professions et catégories socioprofessionnelles
Agriculteurs 1 1 0 1 23 6 19 Modèle:Blanc 14
Commerçants, artisans, industriels 3 2 0 1 18 3 15 Modèle:Blanc Modèle:Coloré
Cadres, professions intellectuelles 2 0 0 4 24 7 23 Modèle:Blanc 17
Professions intermédiaires 9 1 2 4 34 7 20 13 10
Employés 7 0 2 5 38 5 17 13 13
Ouvriers 11 1 3 2 42 2 11 10 Modèle:Coloré
Inactifs, retraités 6 0 1 1 37 2 17 Modèle:Blanc 12
Niveau d'instruction
Primaire 9 0 1 2 37 2 12 Modèle:Blanc 15
Secondaire 7 1 2 2 33 3 20 19 13
Technique et commercial 6 1 1 2 34 4 15 Modèle:Blanc 18
Supérieur 4 0 1 5 29 8 24 17 12
Revenu
Moins de Modèle:Unité 4 0 1 1 32 4 16 Modèle:Blanc 10
De Modèle:Unité 10 0 2 2 38 3 17 Modèle:Blanc 9
De Modèle:Unité 9 0 2 2 35 3 15 Modèle:Blanc 14
De Modèle:Unité 9 0 3 3 34 3 14 13 Modèle:Coloré
De Modèle:Unité 4 1 1 5 34 6 19 16 14
De Modèle:Unité 6 0 0 2 31 4 18 Modèle:Blanc 15
Plus de Modèle:Unité 1 0 1 2 21 2 30 Modèle:Blanc 13

Second tour

François Mitterrand obtient quelque 87 % du vote communiste par rapport au premier tour, ainsi que 80 % du vote d'extrême gauche non-communiste, mais également les deux tiers du vote écologiste et près de 15 % du vote centristeModèle:Sfn. Environ 50 % des jeunes ouvriers et chômeurs ayant voté pour le Front national au premier tour ont voté pour lui au second tour, ainsi que 40 % des employés. De son côté, Jacques Chirac voit 65 % des électeurs du Front national se reporter sur luiModèle:Sfn.

Sociologie de l'électorat au second tour (enquête Sofres) – en pourcentage<ref name="Présidentielle électorat" />,<ref name="Enquête Sofres" />
Catégorie Mitterrand Chirac
Ensemble 54 46
Sexe
Hommes 53 47
Femmes 55 45
Âge
Modèle:Nombre 60 40
Modèle:Nombre 63 37
Modèle:Nombre 51 49
Modèle:Nombre 51 49
Plus de Modèle:Nobr 47 Modèle:Blanc
Professions et catégories socioprofessionnelles
Agriculteurs 35 Modèle:Blanc
Commerçants, artisans, industriels 37 Modèle:Blanc
Cadres, professions intellectuelles 36 Modèle:Blanc
Professions intermédiaires 59 41
Employés 64 36
Ouvriers 68 32
Inactifs, retraités 52 48
Niveau d'instruction
Primaire 58 42
Secondaire 51 49
Technique et commercial 56 44
Supérieur 49 Modèle:Blanc
Proximité partisane
PCF 95 5
PS 97 3
Écologistes 61 39
UDF 6 Modèle:Blanc
RPR 2 Modèle:Blanc
FN 15 Modèle:Blanc
Sans affiliation 51 49
Revenu
Moins de 3000F 50 Modèle:Blanc
De 3001 à 5000F 62 38
De 5001 à 7500F 57 43
De 7501 à 10 000F 58 42
De 10 001 à 15 000F 57 43
De 15 001 à 20 000F 42 Modèle:Blanc
Plus de 20 000F 30 Modèle:Blanc

Dans la culture

L'affaire Gordji, qui fut un moment très tendu du débat présidentiel, fut l'objet d'un téléfilm intitulé L'Affaire Gordji : Histoire d'une cohabitation sorti en 2012, racontant les coulisses de la Première cohabitation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ce débat présidentiel du second tour fut adapté au théâtre, avec François Morel et Jacques Weber dans les rôles de Jacques Chirac et de François Mitterrand, et joué durant toute la semaine qui précède le second tour de l'élection présidentielle française de 2017<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Débat 1988" />.

Chronologie

Notes et références

Notes

Modèle:Références Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Bibliographie

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail