Plan XVII

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Modèle:En-tête label Modèle:Article général

Peinture représentant un train de mobilisés à quai, avec des civils les saluant.
Albert Herter, Le Départ des poilus, Modèle:Date-, 1926, peinture de douze mètres sur cinq, exposée dans le hall Alsace de la gare de Paris-Est.

Le plan Modèle:XVII est un plan militaire de l'Armée française préparé en 1913, applicable à partir du Modèle:Date- et mis en œuvre le Modèle:Nobr, au déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il doit son nom au fait d'être le Modèle:17e depuis la fin de la guerre franco-allemande de 1870.

Il s'agit d'un plan de mobilisation et de concentration des forces françaises. Il prévoit l'augmentation massive des effectifs grâce à l'arrivée des réservistes (c'est la mobilisation), puis le transport par chemin de fer des troupes (la concentration), sous la protection des unités frontalières (la couverture). La majeure partie du corps de bataille est envoyée le long des frontières franco-belge et franco-allemande (de Givet à Belfort), avec une variante pour faire face à une invasion de la Belgique par les armées allemandes. Les autres puissances militaires ont leur plan équivalent ; le plus connu est le plan allemand, surnommé le « plan Schlieffen ».

Le plan est mis en œuvre sous les ordres du commandant en chef français, le général Joffre. Il implique des offensives françaises en Haute-Alsace (à partir du Modèle:Date-), sur le plateau lorrain (à partir du Modèle:Date-) et dans l'Ardenne belge (à partir du Modèle:Date-), toutes vouées à l'échec.

La planification française de 1871 à 1914

Principes de la planification

Les défaites lors de la guerre franco-allemande de 1870 entraînent une refonte complète de l'Armée française, en imitant le modèle prussien, avec d'abord le passage à la conscription en 1872 (loi Cissey)<ref>Loi du Modèle:Date- sur le recrutement de l'Armée, promulguée au Journal officiel du Modèle:Date-, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k210062f/f115%7C{{ #if: bpt6k210062f/f115 |{{ #if: Bulletin des lois, Modèle:N°, Modèle:P. | Bulletin des lois, Modèle:N°, Modèle:P. | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>, puis la création de Modèle:Nombre (chacune fournissant un corps d'armée dès le temps de paix)<ref>Loi du Modèle:Date- relative à l'organisation générale de l'Armée, promulguée au Journal officiel du Modèle:Date-, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2100646/f137%7C{{ #if: bpt6k2100646/f137 |{{ #if: Bulletin des lois, Modèle:N°, Modèle:P. | Bulletin des lois, Modèle:N°, Modèle:P. | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref> en 1873. Cette armée de conscrits nécessite une sérieuse planification pour la mettre sur le pied de guerre. Le « plan de mobilisation et de concentration » désigne l'ensemble des documents prévoyant le transport, le déploiement et l'organisation de cette arméeModèle:Sfn (la marine de guerre n'est pas concernée par le plan, mis à part pour le transport maritime). Le plan ne prévoit pas le détail des opérations qui doivent suivre, mais il est établi en fonction d'elles et les détermineModèle:Sfn. Le plan est régulièrement mis à jour, variant en fonction des différentes lois sur le recrutement (qui déterminent les effectifs), des commandants en chef successifs (qui sont plus ou moins offensifs), de la situation internationale (qui détermine les adversaires probables) et des renseignements sur le dispositif adverse (fournis par le [[Deuxième Bureau (France)|Modèle:2e]])Modèle:Sfn.

Après le début de la mobilisation, le déploiement des troupes (appelé « concentration ») doit se faire essentiellement par chemin de fer, d'où la création de la Commission supérieure des chemins de fer qui travaille avec les différentes compagnies ferroviaires pour adapter le réseau aux besoins militaires. Les grandes lignes des plans successifs sont arrêtées au sein de l'État-Major de l'Armée par le bureau des opérations (Modèle:3e) ainsi que par le bureau des chemins de fer (Modèle:4e), puis validées par le Conseil supérieur de la guerre, avant d'être transmises aux bureaux militaires affectés à chaque compagnie ferroviaire (bureaux dirigés par les commissaires techniques des réseaux)Modèle:Sfn, qui se chargent des études de détail et de la rédaction des documents à envoyer à chaque unitéModèle:Sfn (livrets de marche et fiches itinéraires)Modèle:Sfn, le tout entrant en fonction au printemps.

Ces plans prévoient dans le détail le transport ferroviaire (et maritime dans le cas des unités de l'armée d'Afrique) des différentes unités. Chacune se voit attribuer une date de départ à partir de celle du début de la mobilisation (par exemple le Modèle:7e) de son ou de ses lieux de garnison (certains régiments sont dispersés entre plusieurs casernes) : les premières troupes à partir sont celles affectées à la couverture, puis vient le tour des unités d'active, ensuite de la réserve pour finir par la territoriale et la logistique. Les corps d'armée, dispersés sur l'ensemble du territoire, sont affectés chacun à une ligne ferroviaire pour les déployer (« concentrer ») dans l'Est de la France, les regroupant finalement en un petit nombre d'armées.

Plans antérieurs au plan XVII

Modèle:Article détaillé

L'Armée française, qui se réorganise au début de la Troisième République, établit et révise régulièrement son plan de mobilisation destiné à la mettre en ordre de bataille pour affronter la menace aux frontières : l'État-Major élabore successivement seize plans entre 1875 et 1914, soit un tous les deux ansModèle:Sfn.

Le passage d'un plan au suivant est déterminé par l'évolution des menaces (probabilité d'une guerre avec tel ou tel État voisin), un changement d'attitude (stratégie défensive ou offensive), l'augmentation des effectifs (création de régiments et développement de la réserve), la production d'armements (plus modernes et nombreux), la construction de fortifications (le système Séré de Rivières, puis sa modernisation), la modification de la couverture (de plus en plus renforcée) et l'amélioration du réseau ferroviaire (déplacements plus massifs et rapides). La principale menace reconnue étant l'Armée allemande ; les deux États s'espionnent mutuellement (mais le secret des plans est conservé), se livrent une course aux armements et réagissent rapidement au développement de leur adversaireModèle:Sfn.

Les premiers plans, du Modèle:N° de 1875 au Modèle:N° de 1884, sont défensifs : l'initiative est laissée aux forces allemandes, les armées françaises intervenant seulement en contre-offensive en s'appuyant sur les fortifications toutes neuves du système Séré de RivièresModèle:Sfn. La remise en cause des forts maçonnées et surtout le début des tensions germano-russes permettent à l'État-Major de l'armée d'être un peu plus audacieuse, les plans Modèle:Numéros de 1887 à 1895 envisagent une prudente offensive en LorraineModèle:Sfn. Puis, malgré l'alliance franco-russe, les plans Modèle:Numéros de 1898 à 1909 reviennent à une posture défensive par manque de confiance dans les unités de réservistes, laissées dans un premier temps en arrièreModèle:Sfn. En 1911, la proposition du général Michel d'amalgamer la réserve à l'active (pour pouvoir se déployer jusqu'à la mer du Nord) est refusée par les autres officiers-généraux, son propre état-major<ref>Étude d'un projet de plan, note du troisième bureau, ainsi que Les conséquences au point de vue du service de chemin de fer des modifications proposées, note du quatrième bureau, SHD carton 7 N 1766.</ref> et par le gouvernement, qui remplace Michel par Joffre le Modèle:Date-Modèle:Sfn. L'État-Major de l'armée modifie ensuite à la marge le plan Modèle:XVI, avec les variantes Modèle:N° de Modèle:Date- et Modèle:N° d'Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Entre-temps, la situation évolue : la rencontre à Paris du Modèle:Date- avec les représentants du War Office britannique permet d'espérer le soutien de la British Army ; la réunion à Saint-Pétersbourg du 18/Modèle:Date-Modèle:Note avec les chefs de l'État-Major général russe voit la promesse mutuelle de passer à l'offensive dès le Modèle:15e de mobilisation ; l'attitude pacifique italienne permet d'affecter ailleurs l'armée des AlpesModèle:Sfn. Dès le Modèle:Date-, Joffre prévoit d'être offensif : il s'agit d'organiser Modèle:Citation L'étude du général Demange à l'automne 1912, très défensive<ref>Marie-Georges Demange, Note relative au dispositif de réunion et au plan d'opérations des armées du N. E., 1912, SHD 7 N 1771.</ref>, est rejetée. En 1913, l'augmentation des crédits militaires et des effectifs permet la création d'unités d'active (pas moins de Modèle:Unité), ce qui permet de créer dès le temps de paix une division d'infanterie (la Modèle:43e), deux divisions de cavalerie (les Modèle:9e et Modèle:10e) ainsi qu'un corps d'armée (le Modèle:21e) et de prévoir la formation de trois divisions de réserve (les Modèle:23e, Modèle:24e et Modèle:25e) et de trois divisions territoriales supplémentaires par rapport au plan XVI de 1909Modèle:Sfn. Cela entraîne une refonte du déploiement : un Modèle:17e de mobilisation et de concentration est donc préparé pour tenir compte de ces évolutionsModèle:Sfn.

Plan XVII de 1914

Photographie en buste d'un officier moustachu portant un képi à feuilles de chêne, un dolman à brandebourgs et quatre décorations.
Le chef d'État-Major général de l'Armée (et généralissime désigné) est en 1913-1914 le général Joseph Joffre, issu du génie et spécialiste du transport ferroviaire.

Le plan de mobilisation et de concentration Modèle:XVII de l'Armée française est préparé sous forme d'ébauche générale (ce document est appelé Bases du plan Modèle:XVII)Modèle:Sfn par l'État-Major au début de l'année 1913, sous l'autorité du chef de l'État-Major général, ce dernier le présentant devant le Conseil supérieur de la guerre qui le valide lors de la séance du Modèle:Date- ; le ministre de la Guerre Eugène Étienne l'accepte le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, puis les différents documents sont préparés et envoyés aux unités à la fin de l'hiver (par exemple les généraux désignés comme commandants d'armée se voient adresser le Modèle:Date- une directive<ref name="Directives">Directives pour la concentration, Modèle:Harvsp.</ref> par le général Émile Belin, major-général de l'État-Major en remplacement d'Édouard de Castelnau<ref name="Joffre2_182">Modèle:Harvsp.</ref>). Toutes les brigades de gendarmerie doivent mettre à jour leur journal de mobilisation (conservé au coffre-fort) et convoquer individuellement tous les réservistes pour procéder à l'échange de leur fascicule de mobilisation annexé au livret militaire<ref>Modèle:Lien web (archives départementales de la Lozère, R 5051).</ref> ; ces distributions sont réalisées essentiellement de mars à Modèle:Date-, avec des exceptions qui ont attendu fin juillet<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Si le plan de couverture est exécutable dès fin Modèle:Date- (à la suite de la création du Modèle:21e)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, les plans de mobilisation et de concentration deviennent applicables en remplacement des plans antérieurs le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; l'ensemble (comprenant le plan de renseignement) est approuvé par le général Joseph Joffre le Modèle:Date-. Il est prévu que chaque unité de l'armée doit passer par trois temps : sa mobilisation, puis sa concentration et enfin sa participation aux opérations.

Rapports de force

Parmi les puissances européennes, le plan reconnaît l'Allemagne comme le principal adversaire probable de la France. Pour l'Italie, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'Autriche-Hongrie est estimée comme incapable d'intervenir contre la France : elle est supposée affronter des adversaires dans les Balkans et sur sa frontière avec la RussieModèle:Sfn. L'Espagne n'a plus guère les moyens d'être agressive. La Russie est l'alliée de la France par la [[Alliance franco-russe|convention militaire du Modèle:Date-]] (ratifiée par Alexandre III le Modèle:Date- et par le gouvernement français le Modèle:Date-)Modèle:Note. Quant au Royaume-Uni, il n'est plus vu comme un adversaire probable depuis l'« Entente cordiale », laissant même espérer un soutien. La Belgique et la Suisse sont strictement neutres. Modèle:Article connexe

En face, l'Armée allemande aligne Modèle:Unité d'armée en temps de paix, complétés par des corps de réserve en cas de mobilisation que l'État-Major estime aux alentours d'une quinzaine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le déploiement allemand est supposé massif le long des frontières occidentales de l'empire (estimé par le [[Deuxième Bureau (France)|Modèle:2e bureau]] à Modèle:Unité d'active, dont six en couverture, dix corps de réserve, huit divisions de cavalerie et huit divisions de réserve)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, avec peu de troupes laissées à l'Est, malgré la puissance de l'Armée russe (qui dispose dès le temps de paix de Modèle:Unité d'armée et est capable d'aligner Modèle:Unité en cas de guerre). Pour contrer une attaque brusquée (lors des premiers jours du conflit, voire sans déclaration de guerre comme l'ont fait les Japonais à Port-Arthur en 1904), il faut prévoir un dispositif de « couverture » pour protéger la concentration, en avant des fortifications du Nord-Est. Comme la flotte de guerre française est surclassée par l'allemande, il est prévu de la concentrer en Méditerranée ; un débarquement côtier étant donc possible, il faut maintenir des divisions le long du littoral. Enfin, le passage des forces allemandes par le territoire de la Belgique<ref group="n" name="BE">L'hypothèse d'une attaque allemande à travers le territoire belge a été formulée dans quelque Modèle:Unité, dont un inventaire a été publié par Modèle:Ouvrage.</ref> ou de la Suisse est envisagé, que ce soit avec l'autorisation de ces États ou non, ce qui impose d'étendre le déploiement aux frontières avec ces deux États.

De la part de l'Armée russe, l'État-Major français espère beaucoup. Elle a des effectifs pléthoriques avec ses Modèle:Unité mobilisables (114 d'infanterie et 36 de cavalerie), mais sa mobilisation nécessite trois mois<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Par la convention de 1894, les Russes se sont engagés qu'en cas de guerre avec seulement l'Allemagne ils attaqueraient celle-ci avec toutes leurs forces ; en cas de guerre avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, Modèle:Unité seraient déployés face à la première, le reste des troupes face à la secondeModèle:Sfn. Joffre fait deux visites à Saint-Pétersbourg, en Modèle:Date- et en Modèle:Date-Modèle:Sfn, recevant comme promesse du général Jilinski (chef de l'État-Major général) que la Russie lancerait sa première offensive dès le Modèle:15e après le début de la mobilisation, en utilisant ses troupes d'activeModèle:Sfn.

Le soutien du Royaume-Uni est incertain, mais des négociations sont menées entre état-major, préparant une cobelligérance. Sur le plan naval, la puissante Royal Navy prendrait en charge la mer du Nord et la Manche, tandis que la Marine nationale se concentrerait en Méditerranée. Sur le plan terrestre, la petite mais professionnelle British Army ne dispose que de six divisions d'infanterie et une de cavalerie, dont tout ou partie peut être envoyé dans le Nord de la FranceModèle:Sfn.

Vis-à-vis de la Belgique, l'État-Major attend d'elle surtout l'autorisation de passer sur son territoire, car le franchissement de la frontière sans son autorisation rendrait impossible le soutien britannique. La neutralité interdit aux militaires belges et suisses de préparer une collaboration avec les puissances voisines et les oblige à disposer leurs troupes sur la défensive contre tous leurs voisins. Le plan français n'évoque les six divisions belges que pour mémoire, ayant plus de considération pour les capacités de l'Armée suisse (six grosses divisions à trois brigades chacune)Modèle:Sfn. Les fortifications belges (autour de Liège, de Namur et d'Anvers) ne sont pas évoquées, car les Français estiment que les forces allemandes ne dépasseront pas la ligne Sambre et Meuse : Modèle:Citation bloc

Mobilisation

La mobilisation désigne la mise sur le pied de guerre de l'armée, que ce soit par augmentation des effectifs des unités déjà existantes en temps de paix (les unités de l'active), ou par création de formations (les unités de la réserve et de la territoriale)Modèle:Sfn.

Active

Carte de France, avec l'emplacement des places fortes du Nord-Est.
En 1914, le territoire français (métropole et Algérie) est subdivisé en 21 régions militaires. Carte de l'organisation en 1907, avec les fortifications, les limites des Modèle:Unité militaires métropolitaines de l'époque (il manque la Modèle:21e, créée en 1913) et du réseau ferroviaire.

L'« active » désigne les hommes sous l'uniforme en temps de paix, qu'ils fassent leur service militaire (de leurs 21 à leurs Modèle:Unité) ou qu'ils soient des professionnels (nombreux au sein du corps des officiers, des troupes coloniales et de la Légion étrangère), ainsi que les unités composées majoritairement de ces militaires<ref>Modèle:Ouvrage, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k934419n/f32%7C{{ #if: bpt6k934419n/f32 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>, en opposition à la réserve et à la territoriale qui ne sont levées qu'à l'occasion de la mobilisation ou d'entraînements de courtes périodes. L'État-Major français bénéficie d'une augmentation (à sa demande) des moyens mis à sa disposition dès le temps de paix, grâce à une série de textes législatifs renforçant les effectifs de l'armée, ces textes étant appliqués progressivement :

  • la loi des cadres de l'infanterie du Modèle:Date- créant dix régiments d'infanterie (portant les unités d'active à 173 RI, 12 d'infanterie coloniale, 12 de tirailleurs, 4 de zouaves et 31 Modèle:Abréviation)<ref group="n">Au Modèle:Date-, sur les 173 régiments d'infanterie, 164 sont à trois bataillons et neuf sont à quatre bataillons. Les douze régiments d'infanterie coloniale sont à trois bataillons. Les neuf régiments de tirailleurs algériens sont à deux ou six bataillons, pour un total de 40 bataillons. Les quatre régiments de zouaves sont chacun à six bataillons (le Modèle:7e du Modèle:4e de zouaves est en formation pendant l'été 1914). S'y rajoutent, deux régiments étrangers à six bataillons, sept bataillons de marche coloniaux, cinq bataillons d'infanterie légère d'Afrique, cinq bataillons d'auxiliaires marocains, 14 goums, 4 régiments de tirailleurs tonkinois, 4 de tirailleurs sénégalais, 3 de tirailleurs malgaches, un de tirailleurs annamites, 2 régiments indigènes du Gabon et du Tchad, ainsi que dix groupes cyclistes (destinés aux divisions de cavalerie) rattachés à des BCP.</ref>, portant l'effectif par compagnie à Modèle:Unité (200 dans les corps frontaliers, toutes poussées à 250 lors de la mobilisation) et augmentant le nombre d'officiers d'active pour encadrer la réserve<ref>Instruction du 21 novembre 1913 sur l'encadrement des formations d'infanterie mobilisées, Modèle:Harvsp.</ref> ;
  • le décret du Modèle:Date- créant huit régiments de tirailleurs et deux de zouavesModèle:Sfn ;
  • la loi des cadres de la cavalerie du Modèle:Date-, créant quatre régiments (portant les unités à 12 de cuirassiers, 32 de dragons, 23 de chasseurs, 14 de hussards, 6 de chasseurs d'Afrique et 4 de spahis)<ref group="n">Chaque régiment de cavalerie est subdivisé en quatre escadrons, sauf les régiments de spahis qui sont à cinq, six ou neuf, pour un total de 25 escadrons de spahis. Un Modèle:5e de spahis est formé le Modèle:Date- par dédoublement du Modèle:2e. S'y rajoutent un escadron de spahis sénégalais et 12 escadrons d'auxiliaires marocains.</ref> ; chaque corps d'armée doit avoir un régiment en soutien, le reste formant dix divisionsModèle:Sfn ;
  • la [[Loi des Trois ans|loi du Modèle:Date-]] (loi Barthou, ou « loi des Trois ans ») portant à trois ans le service militaire (la classe 1912 est incorporée en octobre, la classe 1913 en novembre)Modèle:Sfn ;
  • le décret du Modèle:Date- créant le Modèle:21e à Épinal<ref name="21eCA">Loi du 22 décembre 1913 portant création d'une nouvelle région de corps d'armée sur le territoire de la France, promulguée au Journal officiel du 24 décembre 1913, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k220779v/f1420%7C{{ #if: bpt6k220779v/f1420 |{{ #if: Bulletin des lois, Modèle:N°, Modèle:P. | Bulletin des lois, Modèle:N°, Modèle:P. | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}. Décrets du 22 septembre et du 31 décembre 1913 portant constitution d'une Modèle:21e territoriale, promulgué au Journal officiel du 3 janvier 1914, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k220779v/f1660%7C{{ #if: bpt6k220779v/f1660 |{{ #if: Bulletin des lois, Modèle:N°, Modèle:P. | Bulletin des lois, Modèle:N°, Modèle:P. | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref> et la Modèle:43e à Saint-Dié (permettant de renforcer la couverture) ;
  • la loi du Modèle:Date- créant cinq régiments d'artillerie lourde (destinés aux armées, équipés avec des obusiers [[Obusier de 120 mm C modèle 1890|de Modèle:Unité Baquet]] et [[Obusier de 155 mm CTR modèle 1904|de Modèle:Unité Rimailho]]) et 14 batteries à cheval (portant le total à 30 batteries, regroupées en dix groupes destinés aux divisions de cavalerie, équipées avec des [[Canon de 75 mm modèle 1897|canons de Modèle:Unité]])<ref group="n">L'artillerie française au Modèle:Date- est organisée en 62 régiments d'artillerie de campagne, dont 42 à neuf batteries (servant d'artilleries divisionnaires) et 20 à douze batteries (artilleries de corps), onze régiments d'artillerie à pied (pour les places fortes), cinq d'artillerie lourde (artilleries d'armée), trois d'artillerie coloniale (aux colonies), deux régiments d'artillerie de montagne et dix groupes d'artillerie d'Afrique.</ref>.

La création du protectorat français au Maroc occupe depuis 1912 de nombreuses unités de l'armée d'Afrique<ref group="n">Au Modèle:Date-, sont engagés au Maroc 61 des 102 bataillons, 35 des 62 escadrons et 22 des 39 batteries de l'armée d'Afrique, ce qui représente une force de Modèle:Unité.</ref>, donc le Modèle:19e dans sa totalité ne peut plus être envoyé en métropole ; en compensation, les divisions de Constantine et d'Alger doivent fournir chacune une division d'infanterie lors de la mobilisation, qui prendront les numéros 37 et 38. La création de la Modèle:44e d'infanterie est prévue à partir d'unités d'active des Modèle:14e et Modèle:15e régions militaires stationnées dans les Alpes et libérées en cas de neutralité italienneModèle:Sfn.

Divisions d'active en Modèle:Date-<ref name="WV">Modèle:Note autre projet</ref>
Régions militaires
(corps d'armée)
Sièges des régions Divisions stationnées en temps de paix
GMP Paris Modèle:1re Modèle:Abréviation (Paris), Modèle:7e Modèle:Abréviation (Melun) et Modèle:1re Modèle:Abréviation (Paris)
  }} Lille Modèle:1re Modèle:Abréviation (Lille) et Modèle:2e (Arras) Modèle:Abréviation discrète
s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} Amiens Modèle:3e Modèle:Abréviation discrète (Amiens), Modèle:4e Modèle:Abréviation discrète (Mézières) et Modèle:4e Modèle:Abréviation discrète (Sedan)
s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Rouen Modèle:5e Modèle:Abréviation discrète (Rouen) et Modèle:6e Modèle:Abréviation discrète (Paris)
s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} Le Mans Modèle:7e Modèle:Abréviation discrète (Paris) et Modèle:8e Modèle:Abréviation discrète (Le Mans)
s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} Orléans Modèle:9e Modèle:Abréviation discrète (Orléans) et Modèle:10e Modèle:Abréviation discrète (Paris)
s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }} Châlons-sur-Marne Modèle:12e Modèle:Abréviation discrète (Reims), Modèle:40e Modèle:Abréviation discrète (Saint-Mihiel), Modèle:42e Modèle:Abréviation discrète (Verdun), Modèle:3e Modèle:Abréviation discrète (Compiègne) et Modèle:5e Modèle:Abréviation discrète (Reims)
s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:|  }} }} Besançon Modèle:14e Modèle:Abréviation discrète (Belfort), Modèle:41e Modèle:Abréviation discrète (Remiremont) et Modèle:8e Modèle:Abréviation discrète (Dole)
s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:|  }} }} Bourges Modèle:15e Modèle:Abréviation discrète (Dijon) et Modèle:16e Modèle:Abréviation discrète (Bourges)
s | Modèle:Siècle | IXe{{#if:|  }} }} Tours Modèle:17e Modèle:Abréviation discrète (Châteauroux), Modèle:18e Modèle:Abréviation discrète (Angers) et Modèle:9e Modèle:Abréviation discrète (Tours)
s | Modèle:Siècle | Xe{{#if:|  }} }} Rennes Modèle:19e Modèle:Abréviation discrète (Rennes) et Modèle:20e Modèle:Abréviation discrète (Saint-Servan)
s | Modèle:Siècle | XIe{{#if:|  }} }} Nantes Modèle:21e Modèle:Abréviation discrète (Nantes), Modèle:22e Modèle:Abréviation discrète (Vannes) et Modèle:3e Modèle:Abréviation discrète (Brest)
s | Modèle:Siècle | XIIe{{#if:|  }} }} Limoges Modèle:23e Modèle:Abréviation discrète (Angoulême) et Modèle:24e Modèle:Abréviation discrète (Périgueux)
s | Modèle:Siècle | XIIIe{{#if:|  }} }} Clermont-Ferrand Modèle:25e Modèle:Abréviation discrète (Saint-Étienne) et Modèle:26e Modèle:Abréviation discrète (Clermont-Ferrand)
s | Modèle:Siècle | XIVe{{#if:|  }} }} Lyon Modèle:27e Modèle:Abréviation discrète (Grenoble), Modèle:28e Modèle:Abréviation discrète (Chambéry) et Modèle:6e Modèle:Abréviation discrète (Lyon)
s | Modèle:Siècle | XVe{{#if:|  }} }} Marseille Modèle:29e Modèle:Abréviation discrète (Nice), Modèle:30e Modèle:Abréviation discrète (Avignon) et Modèle:2e Modèle:Abréviation discrète (Toulon)
s | Modèle:Siècle | XVIe{{#if:|  }} }} Montpellier Modèle:31e Modèle:Abréviation discrète (Montpellier) et Modèle:32e Modèle:Abréviation discrète (Perpignan)
s | Modèle:Siècle | XVIIe{{#if:|  }} }} Toulouse Modèle:33e Modèle:Abréviation discrète (Montauban), Modèle:34e Modèle:Abréviation discrète (Toulouse) et Modèle:10e Modèle:Abréviation discrète (Montauban)
s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:|  }} }} Bordeaux Modèle:35e Modèle:Abréviation discrète (Bordeaux) et Modèle:36e Modèle:Abréviation discrète (Bayonne)
s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:|  }} }} Alger divisions d'Alger, d'Oran et de Constantine
s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:|  }} }} Nancy Modèle:11e Modèle:Abréviation discrète (Nancy), Modèle:39e Modèle:Abréviation discrète (Toul) et Modèle:2e Modèle:Abréviation discrète (Lunéville)
s | Modèle:Siècle | XXIe{{#if:|  }} }} Épinal Modèle:13e Modèle:Abréviation discrète (Chaumont) et Modèle:43e Modèle:Abréviation discrète (Saint-Dié)

Réserve et territoriale

[[Fichier:Pour la Patrie 09222.JPG|vignette|Victor Prouvé, Les adieux d'un réserviste ou Pour la Patrie, 1887. Cet homme porte au col le numéro du [[26e régiment d'infanterie|Modèle:26e]], en garnison à Nancy de 1887 à 1917.|alt=soldat barbu embrassant sa femme et son fils.]] La « réserve » désigne au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle des unités composées majoritairement d'hommes encore jeunes (de 24 à 34 ans) ayant terminé leur service militaire et ayant été rendus à la vie civile (appelés « réservistes »), mais rappelés pour une courte période d'entraînement ou lors d'une mobilisation<ref>Modèle:Harvsp, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k934419n/f754%7C{{ #if: bpt6k934419n/f754 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>. En plus des réservistes qui complètent les unités d'active, le plan Modèle:XVII prévoit de lever lors de la mobilisation des régiments et bataillons « de réserve » (anciennement appelés « régiments régionaux » et « régiments de place »), composés essentiellement avec des réservistes encadrés par un petit « cadre d'active ».

Le recours aux réservistes est au centre de nombreux débats politiques, notamment lors du débat sur la loi des Trois ans : alors que la gauche y est favorable, une grande partie du commandement militaire, autour du général de Castelnau, soutenue par la droite du Parlement, exprime des doutes sur leur valeur tactique. Le député Paul Bénazet déclare : Modèle:Citation. Ils constituent pourtant un apport essentiel lorsque le conflit s'inscrira dans la durée<ref>Modèle:Ouvrage, reprenant cette citation dans Modèle:Ouvrage.</ref>.

Un régiment d'infanterie de réserve est créé au sein du dépôt de chacun des régiments d'infanterie (le nouveau portant le numéro de l'ancien augmenté de 200), tandis qu'un bataillon supplémentaire est créé au dépôt de chacun des bataillons de chasseurs à pied (le nouveau portant le numéro de l'ancien augmenté de 40). Les régiments de réserve ne sont désormais plus prévus comme les régiments d'active avec trois bataillons, mais avec seulement deux pour améliorer leur encadrement (officiers et sous-officiers plus nombreux). Il n'a pas de création de nouveaux régiments dans la cavalerie ou le génie, mais d'une part une augmentation des effectifs, avec d'autre part la création dans les régiments de cavalerie d'un Modèle:5e et d'un Modèle:6e escadrons et dans le génie de plusieurs nouvelles compagnies et détachements. Ces unités de réserve sont affectées soit à la constitution de divisions de réserve (le plan Modèle:XVI prévoyait de créer 22 Modèle:Abréviation, le plan Modèle:XVII 25)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, soit au renforcement des corps d'armée, à raison d'un régiment de réserve (remplacé par deux bataillons de chasseurs à pied dans les zones forestières) par division.

La « territoriale » désigne alors des unités composées majoritairement des hommes les plus âgés (de 35 à 48 ans). En cas de mobilisation ou lors des courtes périodes d'entrainement, des régiments d'infanterie territoriale, des escadrons territoriaux de cavalerie, des groupes territoriaux d'artillerie et des bataillons territoriaux du génie sont créés<ref>Modèle:Harvsp, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k934419n/f74%7C{{ #if: bpt6k934419n/f74 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>. Plusieurs de ces unités doivent être regroupées pour former douze divisions d'infanterie territoriale (DIT), qui peuvent être soit des divisions territoriales de campagne (huit DTC), soit de place (quatre DTP, avec peu de mobilité)Modèle:Sfn.

Divisions créées en cas de mobilisation<ref name="WV"/>
Régions
militaires
Sièges des régions Divisions d'active Divisions de réserve Divisions de territoriale
  }} Lille - Modèle:51e Modèle:Abréviation (Arras) -
s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:|  }} }} Amiens - Modèle:52e Modèle:Abréviation discrète (Mézières) Modèle:81e Modèle:Abréviation (Amiens)
s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Rouen - Modèle:53e Modèle:Abréviation discrète (Rouen) Modèle:82e Modèle:Abréviation discrète (Rouen)
s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} Le Mans - Modèle:54e Modèle:Abréviation discrète (Le Mans) Modèle:83e Modèle:Abréviation (Chartres) et Modèle:84e Modèle:Abréviation discrète (Laval)
s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} Orléans - Modèle:55e Modèle:Abréviation discrète (Orléans) -
s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }} Châlons - Modèle:56e (Châlons), Modèle:69e (Reims) et Modèle:72e Modèle:Abréviation discrète (Verdun) -
s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:|  }} }} Besançon - Modèle:57e Modèle:Abréviation discrète (Belfort) -
s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:|  }} }} Bourges - Modèle:58e Modèle:Abréviation discrète (Dijon) -
s | Modèle:Siècle | IXe{{#if:|  }} }} Tours - Modèle:59e Modèle:Abréviation discrète (Angers) Modèle:85e (Châteauroux) et Modèle:86e Modèle:Abréviation discrète (Angers)
s | Modèle:Siècle | Xe{{#if:|  }} }} Rennes - Modèle:60e Modèle:Abréviation discrète (Rennes) Modèle:87e Modèle:Abréviation discrète (Saint-Servan)
s | Modèle:Siècle | XIe{{#if:|  }} }} Nantes - Modèle:61e Modèle:Abréviation discrète (Vannes) Modèle:88e Modèle:Abréviation discrète (Nantes)
s | Modèle:Siècle | XIIe{{#if:|  }} }} Limoges - Modèle:62e Modèle:Abréviation discrète (Angoulême) Modèle:89e Modèle:Abréviation discrète (Angoulême)
s | Modèle:Siècle | XIIIe{{#if:|  }} }} Clermont-Ferrand - Modèle:63e Modèle:Abréviation discrète (Clermont-Ferrand) -
s | Modèle:Siècle | XIVe{{#if:|  }} }} Lyon Modèle:44e Modèle:Abréviation (Lyon) Modèle:64e (Grenoble) et Modèle:74e Modèle:Abréviation discrète (Chambéry) -
s | Modèle:Siècle | XVe{{#if:|  }} }} Marseille - Modèle:65e (Nice) et Modèle:75e Modèle:Abréviation discrète (Avignon) -
s | Modèle:Siècle | XVIe{{#if:|  }} }} Montpellier - Modèle:66e Modèle:Abréviation discrète (Montpellier) Modèle:90e Modèle:Abréviation discrète (Perpignan)
s | Modèle:Siècle | XVIIe{{#if:|  }} }} Toulouse - Modèle:67e Modèle:Abréviation discrète (Montauban) Modèle:91e Modèle:Abréviation discrète (Toulouse)
s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:|  }} }} Bordeaux - Modèle:68e Modèle:Abréviation discrète (Bordeaux) Modèle:92e Modèle:Abréviation discrète (Bordeaux)
s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:|  }} }} Alger Modèle:37e (Philippeville) et Modèle:38e Modèle:Abréviation discrète (Alger) - -
s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:|  }} }} Nancy - Modèle:70e (Neufchâteau) et Modèle:73e Modèle:Abréviation discrète (Toul) -
s | Modèle:Siècle | XXIe{{#if:|  }} }} Épinal - Modèle:71e Modèle:Abréviation discrète (Épinal) -

Modèle:Boîte déroulante/début Modèle:Début d'illustration Modèle:Carte/Régiments d'infanterie en France en 1914 Modèle:Fin d'illustration Modèle:Début d'illustration Modèle:Carte/Régiments d'infanterie d'Afrique en 1914 Modèle:Fin d'illustration Modèle:Boîte déroulante/fin

Moyens mobilisés

Les forces armées françaises doivent augmenter massivement lors de la mobilisation pour se mettre sur le pied de guerre. En métropole, le nombre d'unités (en dehors de celles restant aux dépôts) doit passer selon le plan :

  • de 598 bataillons d'infanterie à Modèle:Unité (642 d'active, 406 de réserve et 410 de territoriale), d'environ Modèle:Unité (regroupés en quatre compagnies de 254 fantassins) ;
  • de 300 escadrons de cavalerie à 545 (316 d'active, 176 de réserve et 37 de territoriale) d'environ 120 hommes (en quatre pelotons de 30 cavaliers) ;
  • de 816 batteries d'artillerie à Modèle:Unité (Modèle:Unité d'active, 265 de réserve et 161 de territoriale), chacune de quatre canons (un groupe est en général composé de trois batteries) ;
  • de 189 compagnies et détachements du génie à 508<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Photo noir et blanc montrant des boulangers tirant du four un pain cuit.
Essai de fours à pain mobiles par l'armée à Argenteuil en mai 1914 : il faut nourrir plus de Modèle:Unité d'hommes.

Les 43 divisions d'infanterie, les trois divisions d'infanterie coloniale (la [[1re division d'infanterie coloniale|Modèle:1re DIC]] doit être fractionnée lors de la mobilisation) et les dix divisions de cavalerie du temps de paix passent à leur effectif du temps de guerre (Modèle:Unité pour une Modèle:Abréviation et Modèle:Unité pour une Modèle:Abréviation), et sont dans le même temps renforcées par trois autres divisions d'active (les Modèle:37e et Modèle:38e d'Afrique, ainsi que la Modèle:44e des Alpes), 25 divisions de réserve (chacune de Modèle:Unité) et 12 divisions de territoriale (chacune de Modèle:Unité). L'ensemble de ces 95 divisions représente une force de Modèle:Unité, auxquels se rajoutent les garnisons (Modèle:Unité), les dépôts (Modèle:Unité), les garde-voies (Modèle:Unité), les éléments d'armée (Modèle:Unité) et les troupes dispersées aux colonies<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ce sont Modèle:Unité qui sont concernés par la mobilisation. S'y rajoutent différents services, tels que les unités aéronautiques, ou le service automobile<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Chaque division d'infanterie est composée de deux brigades d'infanterie à deux régiments, plus un escadron de cavalerie, un régiment d'artillerie (à trois groupes) et une compagnie du génie. Chaque division de cavalerie est composée de trois brigades à deux régiments, plus un groupe cycliste, un groupe d'artillerie et un détachement de sapeurs cyclistes. Chaque corps d'armée est composé de deux divisions d'infanterie (sauf le Modèle:6e à trois divisions) avec en prime des unités non-endivisionnées à raison d'un régiment de cavalerie (à quatre escadrons), d'un régiment d'artillerie (à quatre groupes) et d'un bataillon du génie (à quatre compagnies)Modèle:Sfn.

Concentration

La « concentration » désigne le transport et le déploiement des différentes troupesModèle:Sfn, dont l'organisation et les zones de concentration dépendent de leurs missions ; ces missions établies par l'État-Major dépendent elles de la topographie (le relief et les massifs forestiers), du réseau ferroviaire, du contexte diplomatique (l'attitude des États voisins), de la volonté plus ou moins offensive du commandant français et des intentions prêtées aux adversaires.

Organisation

Photo noir et blanc de quatre généraux portant képi.
Les grandes manœuvres de l'Est en 1912 : les généraux Castelnau et Joffre avec deux arbitres (brassard blanc à la manche). Les brigades, divisions et corps d'armée ne sont regroupés en temps de paix qu'à l'occasion des manœuvres d'automne.

Le plan prévoit l'envoi sur le théâtre d'opérations du Nord-Est de la quasi-totalité des unités d'active, pour faire jeu égal avec celles allemandes. L'État-Major appréhende l'emploi des unités de réserve : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le plan Modèle:XVII renforce l'encadrement de la réserve (avec quelques officiers d'active) et prévoit de les déployer en arrière pour prendre le temps d'améliorer leur cohésion.

Tous les corps d'armée (20 plus le corps colonial) se trouvant en métropole doivent être regroupés au sein de cinq armées déployées dans l'Est, celles-ci renforcées par sept divisions de cavalerieModèle:Sfn. Trois divisions de cavalerie sont prévues pour former un corps de cavalerie sur le flanc gauche, tandis que la majorité des divisions de réserve est regroupée par trois au sein de quatre « groupes de divisions de réserve » (GDR). L'armée des Alpes, chargée de la surveillance de la frontière italienne, doit être surtout composée des divisions de réserve locales. Quant aux divisions territoriales, elles doivent être affectées à la défense du camp retranché de Paris, ainsi qu'à l'observation des littoraux (en cas de débarquement ennemi) et de la frontière espagnole (de part et d'autre des Pyrénées). Quelques unités sont laissées en réserve générale : le commandant en chef doit ainsi disposer des Modèle:37e, Modèle:38e et Modèle:44e Modèle:Abréviation (qui peuvent être envoyées sur Laon, Besançon ou Châlons)<ref name="ReferenceA">Modèle:Harvsp.</ref>, tandis que le ministre de la Guerre conserve le contrôle de la Modèle:67e Modèle:Abréviation (qui doit se concentrer au camp de Mailly) ainsi que des Modèle:61e et Modèle:62e Modèle:Abréviation discrète (dans l'agglomération parisienne)Modèle:Sfn.

Plusieurs commandements sont attribués dès le temps de paix : le chef de l'État-Major général de l'Armée (Joffre) est le commandant en chef (« généralissime ») désigné, les commandants d'armée, de Modèle:Abréviation et du corps de cavalerie sont choisis parmi les autres membres du Conseil supérieur de la guerre (Archinard, Michel, Laffon de Ladébat, Langle de Cary, Dubail, Sordet, Ruffey, Castelnau, Lanrezac, d'Amade, Belin et Ébener)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, tandis que les commandants des corps d'armée et des divisions d'active sont déjà en place. Il reste à nommer les commandants des divisions de réserve et de territoriale. Le déploiement, la chaîne de commandement, la coopération interarmes et la tactique sont testés régulièrement à presque toutes les échelles (corps, divisions et brigades) lors des grandes manœuvres annuelles, en automne. Par exemple du 3 au Modèle:Date-, les manœuvres de cavalerie au camp de Sissonne voient la réunion de trois divisions de cavalerie sous les ordres du général Sordet, reconstituant ainsi temporairement le futur corps de cavalerie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Quant aux membres de l'État-Major de l'Armée et ceux de l'École de guerre, ils s'entraînent en participant à deux exercices chaque année, l'un en hiver sur carte, l'autre au printemps sur le terrain (« voyage d'état-major »<ref group="n">Cf. Modèle:Ouvrage.</ref>, à Bar-le-Duc en 1912, Auxerre en 1913 et Saint-Quentin en 1914)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Déploiement français prévu par le plan Modèle:XVII<ref>Modèle:Harvsp.</ref>
Commandants
désignés
Zones de
concentration
Composition :
corps et divisions
Effectifs Missions
[[1re armée (France)|Modèle:1re]]
(armée de Dole)
Augustin Dubail autour de Remiremont et Charmes cinq corps (7e, 8e, 13e, 14e et 21e), soit dix Modèle:Abréviation, plus les Modèle:6e et Modèle:8e Modèle:Abréviation Modèle:Unité attaquer vers Mulhouse et Sarrebourg
[[2e armée (France)|Modèle:2e]]
(armée de Dijon)
Édouard de Castelnau<ref group="n">Paul Pau était jusqu'au début de 1914 désigné pour prendre le commandement de la Modèle:2e, mais, atteint par la limite d'âge, il est remplacé par Édouard de Castelnau<ref name="Joffre2_182"/>.</ref> autour de Pont-Saint-Vincent et Neufchâteau cinq corps (9e, 15e, 16e, 18e et 20e), soit dix Modèle:Abréviation discrète, plus les Modèle:2e et Modèle:10e Modèle:Abréviation discrète Modèle:Unité attaquer vers Morhange
[[3e armée (France)|Modèle:3e]]
(armée de Châlons)
Pierre Ruffey autour de Saint-Mihiel et Verdun trois corps (4e, 5e et 6e), soit sept Modèle:Abréviation discrète, plus la Modèle:7e Modèle:Abréviation discrète Modèle:Unité surveiller la place de Metz
[[4e armée (France)|Modèle:4e]] (armée de Fontainebleau) Fernand de Langle de Cary autour de Saint-Dizier et Bar-le-Duc trois corps (12e, 17e et CAC), soit six Modèle:Abréviation discrète, plus la Modèle:9e Modèle:Unité en réserve sur l'Argonne
[[5e armée (France)|Modèle:5e]]
(armée de Paris)
Charles Lanrezac<ref group="n">Joseph Gallieni était désigné pour prendre le commandement de la Modèle:5e, mais atteint par la limite d'âge le 24 avril 1914 il est remplacé par Charles Lanrezac<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.</ref> d'Hirson à Dun-sur-Meuse cinq corps (1er, 2e, 3e, 10e et 11e), soit dix Modèle:Abréviation discrète, plus la Modèle:4e Modèle:Abréviation et les Modèle:52e et Modèle:60e Modèle:Abréviation Modèle:Unité surveiller la frontière belge dans le massif ardennais
Corps de cavalerie André Sordet autour de Mézières Modèle:1re, Modèle:3e et Modèle:5e Modèle:Abréviation discrète Modèle:Unité s'avancer dans l'Ardenne en cas d'invasion de la Belgique
Modèle:1er de
divisions de réserve
Louis Archinard autour de Luxeuil, Vesoul et Montbéliard Modèle:58e, Modèle:63e et Modèle:66e Modèle:Abréviation discrète Modèle:Unité surveiller la frontière suisse et servir de réserve derrière la Modèle:1re
Modèle:2e de
divisions de réserve
Léon Durand sur le Grand Couronné de Nancy Modèle:59e, Modèle:68e et Modèle:70e Modèle:Abréviation discrète Modèle:Unité servir de réserve derrière la Modèle:2e
Modèle:3e de
divisions de réserve
Paul Durand sur les Hauts de Meuse Modèle:54e, Modèle:55e et Modèle:56e Modèle:Abréviation discrète Modèle:Unité servir de réserve derrière la Modèle:3e
Modèle:4e de
divisions de réserve
Mardochée Valabrègue autour de Vervins Modèle:51e, Modèle:53e et Modèle:69e Modèle:Abréviation discrète Modèle:Unité servir de réserve derrière la Modèle:5e
Armée des Alpes
(armée de Lyon)
Albert d'Amade dans les Alpes et à Lyon Modèle:44e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:64e, Modèle:65e, Modèle:74e et Modèle:75e Modèle:Abréviation discrète, ainsi que la Modèle:91e Modèle:Unité surveiller la frontière italienne
Camp retranché de Paris Victor-Constant Michel autour de Paris Modèle:61e et Modèle:62e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:83e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:84e, Modèle:85e, Modèle:86e et Modèle:89e Modèle:Abréviation Modèle:Unité défendre le camp retranché
Places fortes de l'Est - autour de Verdun, de Toul, d'Épinal et de Belfort Modèle:72e, Modèle:73e, Modèle:71e et Modèle:57e Modèle:Abréviation discrète Modèle:Unité servir à la défense mobile des places fortes
Divisions isolées Joseph Brugère en arrière du littoral (Hazebrouck, Rouen, Nantes, Valognes, Perpignan et Bordeaux) Modèle:81e, Modèle:82e, Modèle:88e, Modèle:87e, Modèle:90e et Modèle:92e Modèle:Abréviation Modèle:Unité surveiller le littoral et la frontière espagnole

Chacune des cinq armées reçoit une douzaine de batteries d'artillerie lourde (la Modèle:4e seulement trois batteries), composées d'obusiers [[Obusier de 120 mm C modèle 1890|de Modèle:Unité courts]] et [[Obusier de 155 mm CTR modèle 1904|de Modèle:Unité CTR]] (courts à tir rapide), ainsi que des escadrilles aéronautiques pour assurer la reconnaissance. Une « artillerie lourde mobile » est mise sous les ordres du groupe d'armées du Nord-Est, soit quinze batteries de [[Canon de 120 mm L modèle 1878|canons de Modèle:Unité longs]] et six batteries de [[Mortier de 220 mm modèle 1880|mortiers de Modèle:Unité]]<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Transport

Carte montrant les lignes convergeant de toute la France vers l'Est.
Schéma représentant les différentes lignes ferroviaires chargées de transporter les corps d'armée.
Photo noir et blanc d'une colonne de fantassins marchant sur une route.
Grandes manœuvres de l'Est en 1901 ; une fois débarqué du train, le fantassin doit marcher de longues étapes, brodequins à clous aux pieds et havresac (l'« as de carreau ») sur le dos, avec du pain pour deux jours.

Le matériel ferroviaire est réquisitionnable sur simple avis du ministre de la Guerre<ref>Décret du 5 février 1889 portant organisation du service militaire des chemins de fer et décret du 8 décembre 1913 portant règlement sur les transports stratégiques par chemins de fer, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62248326/f9%7C{{ #if: bpt6k62248326/f9 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>, avec seulement un avis préalable (« garde à vous »)Modèle:Sfn : il faut un train pour emporter un bataillon ou un escadron, trois trains pour un régiment d'infanterie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, quatre pour un régiment de cavalerie, sept pour une brigade d'infanterie, 26 pour une division d'infanterie et 117 pour un corps d'armée<ref>Modèle:Article, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57308394/f6%7C{{ #if: bpt6k57308394/f6 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>. Ces trains sont composés de 34 (pour un escadron) à 47 (pour un bataillon) wagons, ce qui fait des convois longs de Modèle:Unité, avec selon les besoins des voitures pour voyageurs, des wagons de marchandises (à raison de huit chevaux ou de quarante hommes par wagon)<ref group="n">Après la Première Guerre mondiale, l'OCEM normalise les wagons avec la mention « Hommes 40 - Chevaux en long 8 » dessus.</ref> et des wagons plats (pour les fourgons et les canons)<ref group="n">Par exemple, le [[125e régiment d'infanterie|Modèle:125e d'infanterie]] de Poitiers s'embarque en trois éléments, le premier (un bataillon et une section de mitrailleuses) le Modèle:Date- dans un train de Modèle:Unité : deux pour les officiers, 30 pour la troupe, dix pour les chevaux et sept pour les voitures<ref>Modèle:125e d'infanterie, Journal des Marches et Opérations du 5 août 1914 au 31 décembre 1916, SHD Modèle:Lien web, Modèle:P..</ref>.</ref>. Toutes les compagnies ferroviaires françaises (de l'Ouest, du Nord, de l'Est, la PLM, d'Orléans et du Midi) sont concernées par la préparation de la concentration. Les voies ferrées ont par conséquent été largement développées pour des raisons militaires, chaque sous-préfecture a été raccordée (plan Freycinet de 1879 à 1914), des doubles voies mènent vers l'Est (notamment celles de Paris à Nancy et de Paris à Belfort), tandis que certaines gares sont agrandies (par exemple la gare de Paris-Est).

Dix lignes traversant le territoire métropolitain ont été préparées par l'Instruction générale sur l'exécution de la concentration du Modèle:Date-, rectifiée le Modèle:Date-Modèle:Sfn, la majorité d'entre elles prévue pour assurer le transport des troupes de deux régions militaires (deux corps d'armée et les divisions de réserve) jusqu'à des gares de débarquement (« ateliers de débarquement ») en arrière de leur zone de concentration. Ces lignes sont intégralement affectées au transport militaire dès le début de la période de concentration, avec « toilette » (évacuation) des trains civils au début de la mobilisationModèle:Sfn. Chaque ligne a des haltes-repas avec des boulangeries de campagne, des distributions de café, des feuillées improvisées, des infirmeriesModèle:Sfn ainsi qu'une « gare régulatrice » (GR de concentration). Ces gares régulatrices sont dirigées chacune par une commission régulatrice qui gère le trafic (les « marches ») et donne les ordres pour l'aval (les itinéraires jusqu'au point de débarquement)Modèle:Sfn. Chaque train reçoit une fiche itinéraire (du point de départ jusqu'à la gare régulatrice) envoyée lors de la mobilisation au chef de la gare de départ, ainsi qu'un ordre de transport (le double de celui reçu par le commandant de l'unité transportée)<ref name="Marchand37">Modèle:Harvsp.</ref>. À partir de la gare régulatrice, la locomotive est conduite alternativement par deux équipes, avec un wagon-dortoir pour l'équipe au repos ; un autre wagon sert de réserve de combustible<ref name="Marchand37"/>. Chaque ligne doit avoir la capacité pour un trafic de 56 convois par jour (56 marches), dont 48 prévus pour le transport des troupes, quatre en surnombre (dites « marches blanches », pour les imprévus ou pour les parcs de siège) et quatre pour le service. Deux lignes de rocade, transitant par l'agglomération parisienne, sont « outillées », c'est-à-dire prêtes en cas de mobilisation<ref group="n" name="outil">L'« outillage » d'une ligne ferroviaire désigne le gardiennage des voies, le ravitaillement en eau (une locomotive à vapeur consomme plus d'eau que de charbon), les locomotives de renfort pour les pentes fortes, le personnel roulant pour assurer le service de nuit, les block-systèmes pour réduire la distance entre les trains, etc.</ref>, celle de Dole à Laon capable d'accueillir 56 marches et celle de Chagny à Busigny pour 30 marches. Pour accélérer la couverture et la concentration par rapport à celles des plans précédents, la fréquence, la vitesse (qui passe de 25-30 à Modèle:Unité selon les profils de voies) et la charge (qui passe de Modèle:Unité à 550) des trains sont augmentéesModèle:Sfn. Les lignes doivent être protégées lors de la couverture par le dispositif restreint de sécurité (DRS, fournis par l'active et la police), puis par les gardes des voies et communications (GVC, fournis par la territoriale) ; en cas de destruction par des agents ennemis, huit compagnies de sapeurs de chemins de fer sont à disposition des commissions régulatricesModèle:Sfn.

Ces lignes doivent transporter du Modèle:2e au Modèle:4e de la mobilisation le second échelon des corps de couverture (les corps d'armée casernés à proximité de la frontière allemande) ; les Modèle:3e et Modèle:4e, la cavalerie ; du Modèle:4e au Modèle:10e, tous les corps d'armée en commençant par les divisions « hâtives » des Modèle:2e, Modèle:5e et Modèle:8e (du Modèle:4e au Modèle:6e) ; le Modèle:11e, un « blanc » (sans aucun train) de 12 heures est prévu pour rattraper les retardsModèle:Sfn ; au Modèle:13e, toutes les divisions de réserve doivent être débarquées ; le Modèle:16e, c'est l'arrivée d'une partie des unités de l'armée d'Afrique ; enfin le Modèle:17e, toutes les divisions territoriales, les parcs et la logistique doivent être en place<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Une onzième et douzième lignes sont prévues pour transporter un corps expéditionnaire britannique (l'« armée W », du nom du major-général Wilson) si jamais le Royaume-Uni participe au conflit. Le cas des troupes d'outre-mer est particulier : le [[19e corps d'armée (France)|Modèle:19e]] (essentiellement recruté et stationné en Algérie) doit fournir deux divisions (la 37e et la 38e) qui doivent traverser la Méditerranée sur des navires réquisitionnés et sous la protection des escadres françaises pour débarquer à Sète et à Marseille. Les troupes coloniales présentes dans les colonies ne sont pas prévues par le plan de mobilisation et de concentration. Il est prévu aussi d'assurer par les voies ferrées le ravitaillement des armées (nourriture, fourrage et essence), les évacuations (de matériel, de civils et de militaires malades ou blessés), ainsi que les approvisionnements des places fortes. Le redéploiement d'une partie des unités après la concentration est envisagéModèle:Sfn. Cinq lignes doivent être conservées après la fin de la concentration, à raison d'une gare régulatrice par armée : Gray pour la Modèle:1re, Is-sur-Tille pour la Modèle:2e, Troyes pour la Modèle:3e, Châlons pour la Modèle:4e et Reims pour la Modèle:5eModèle:Sfn.

Lignes ferroviaires prévues pour la concentration des troupes<ref name="lignes">Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp ; cette liste des lignes et des gares a été affinée à partir des journaux des marches et des opérations des unités, Modèle:Note autre projet</ref>
Régions d'origine Troupes à concentrer Principales gares de départ Gares de transit Principales gares de débarquement
Ligne A Modèle:7e et Modèle:14e régions éléments du Modèle:7e corps et Modèle:8e Modèle:Abréviation (en couverture), puis Modèle:14e, Modèle:66e Modèle:Abréviation et Modèle:Abréviation Valence Grenoble, Chambéry et Lyon Bourg-en-Bresse, Lons-le-Saunier, Besançon (gare régulatrice), Vesoul, Lure et Luxeuil autour de Plombières, Épinal et Bruyères ([[14e corps d'armée (France)|Modèle:14e]])
Ligne B Modèle:8e, Modèle:13e et Modèle:21e éléments du Modèle:21e et Modèle:6e Modèle:Abréviation discrète (en couverture), puis Modèle:8e et Modèle:13e, Modèle:58e, Modèle:63e, Modèle:64e et Modèle:74e Modèle:Abréviation discrète Clermont-Ferrand, Saint-Étienne, Bourges et Dijon Auxonne, Gray (gare régulatrice), Vaivre, Port-sur-Saône, Port-d'Atelier et Jussey autour de Darney (8e corps), Châtel et Charmes ([[13e corps d'armée (France)|Modèle:13e]])
Ligne C Modèle:15e et Modèle:16e Modèle:15e et Modèle:16e Nice, Toulon, Marseille, Avignon, Montpellier et Perpignan remontant la rive droite du Rhône, passant par Mâcon, Dijon, Is-sur-Tille (gare régulatrice), Chalindrey, Langres et Merrey autour de Vittel ([[16e corps d'armée (France)|Modèle:16e]]) et Mirecourt ([[15e corps d'armée (France)|Modèle:15e]])
Ligne D Modèle:9e, Modèle:18e et Modèle:20e éléments du Modèle:20e (en couverture), puis Modèle:9e et Modèle:18e, Modèle:59e et Modèle:68e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:Abréviation discrète Rueil et Fontainebleau Bayonne, Bordeaux, Châteauroux, Angers et Tours Orléans, Montargis, Sens, Troyes, Bar-sur-Seine, Bricon (gare régulatrice) et Chaumont autour de Neufchâteau ([[18e corps d'armée (France)|Modèle:18e]]), Toul et Pont-Saint-Vincent ([[9e corps d'armée (France)|Modèle:9e]])
Ligne E Modèle:12e et Modèle:17e Modèle:7e Modèle:Abréviation discrète (en couverture), puis Modèle:10e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:12e et Modèle:17e, Modèle:67e Modèle:Abréviation discrète Toulouse, Montauban, Périgueux et Angoulême Limoges, Bourges, Cosne-sur-Loire, Clamecy, Auxerre, Saint-Florentin, Troyes-Saint-Julien (gare régulatrice), Brienne-le-Château et Wassy autour de Joinville, Gondreville ([[17e corps d'armée (France)|Modèle:17e]]), Vaucouleurs, Pagny-sur-Meuse et Commercy ([[12e corps d'armée (France)|Modèle:12e]])
Ligne F Modèle:5e éléments du Modèle:6e (en couverture), puis Modèle:5e, CAC, Modèle:55e, Modèle:65e et Modèle:75e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:Abréviation discrète Poitiers Brest, Cherbourg, Orléans, Étampes, Melun et Paris Noisy-le-Sec et Nangis ou Fontainebleau et Montereau, puis Flamboin, Nogent-sur-Seine, Troyes-Preize (gare régulatrice), Mailly-le-Camp et Vitry-le-François aux alentours de Revigny-sur-Ornain, de Bar-le-Duc, de Ligny-en-Barrois (corps colonial), de Saint-Mihiel et de Troyon ([[5e corps d'armée (France)|Modèle:5e]])
Ligne G Modèle:4e, Modèle:6e et Modèle:11e éléments du Modèle:6e (en couverture), puis Modèle:4e et Modèle:11e, Modèle:54e et Modèle:56e Modèle:Abréviation discrète, Modèle:9e Modèle:Abréviation discrète et Modèle:Abréviation discrète Le Mans Vannes, Nantes, Mans et Paris via Dreux, Versailles, Choisy-le-Roi, Noisy-le-Sec, Meaux, La Ferté-Milon, Fismes, Reims (gare régulatrice) et Suippes autour de Sainte-Menehould ([[11e corps d'armée (France)|Modèle:11e]]) et de Verdun ([[4e corps d'armée (France)|Modèle:4e]])
Ligne H Modèle:3e et Modèle:10e Modèle:3e et Modèle:10e, Modèle:53e et Modèle:60e Modèle:Abréviation discrète Rennes, Saint-Servan, Évreux, Rouen et Paris via Mantes, Pontoise, Creil, Compiègne, Soissons, Laon (gare régulatrice) et Reims près de Rethel ([[3e corps d'armée (France)|Modèle:3e]]) et de Vouziers ([[10e corps d'armée (France)|Modèle:10e]])
Ligne I Modèle:2e éléments du Modèle:2e (en couverture), puis Modèle:52e Modèle:Abréviation discrète et Modèle:Abréviation discrète Douai Amiens via Ham, Laon (gare régulatrice), Montcornet, Mézières, Sedan autour de Stenay et de Dun ([[2e corps d'armée (France)|Modèle:2e]])
Ligne K Modèle:1re Modèle:1er et Modèle:51e Modèle:Abréviation discrète Lille et Arras via Douai, Valenciennes et Avesnes autour de Hirson (gare régulatrice) et de Rimogne ([[1er corps d'armée (France)|Modèle:1er]])
Lignes W (hypothétiques) - Modèle:Langue ports du Havre et de Rouen (pour l'infanterie), de Calais et de Boulogne-sur-Mer (pour la cavalerie et la logistique) l'une par Amiens, Arras, Douai, Cambrai, Busigny, Nouvion et Wassigny, l'autre via Amiens, Chaulnes, Ham et Saint-Quentin entre Le Cateau et Maubeuge.
Ligne de rocade - - par Dole, Dijon, Nuits-sous-Ravières<ref group="n">Le tronçon de Modèle:Unité entre Saint-Florentin et Laroche sur la ligne PLM n'est pas encore équipé en 1914 pour recevoir un trafic dense<ref name="ReferenceA"/>.</ref>, Montereau, Moret, Melun, Brunoy, la Grande Ceinture est de Villeneuve-Saint-Georges au Bourget, puis par Villers-Cotterêts, Soissons et Laon
Ligne de rocade - - par Chagny, Montchanin, Nevers, Saincaize, Bourges, Vierzon, Les Aubrais, la Grande Ceinture ouest de Juvisy à Achères, puis par Pontoise, Creil, Compiègne, Tergnier et Busigny

Le transport des unités du corps de cavalerie au tout début de la concentration emprunte d'autres axes ferroviaires :

Couverture

Pour assurer la protection de la mobilisation et de la concentration dès le premier jour, des mesures préventives ainsi qu'un dispositif de « couverture » sont prévus par le plan pendant les six premiers jours après l'ordre de mobilisationModèle:Sfn. Une des craintes de l'État-Major est l'« attaque brusquée », définie comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En cas de tension diplomatique, l'Instruction sur la préparation de la mobilisation prévoit six groupes de mesures préventives à prendre successivement, avant la mobilisation :

  • groupe A (mesures de précaution), rappel des officiers, des permissionnaires et des troupes en déplacement ;
  • groupe B (mesures de surveillance), surveillance de la frontière et des bureaux télégraphiques et téléphoniques ;
  • groupe C (mesures de protection), garde des ouvrages fortifiés et des ouvrages d'art ;
  • groupe D, surveillance et protection du littoral ;
  • groupe E (mesures d'organisations préparatoires), convocation pour exercice des gendarmes, de certains réservistes et des territoriaux gardes des voies de communication frontaliers, location des chevaux nécessaires ;
  • groupe F (mesures préparatoires aux opérations), chargement des dispositifs de mines (pour détruire les ouvrages d'art frontaliers), feu sur les aéronefs suspects, exercice de mobilisation des garnisons frontalières, interruption des lignes électriques internationales<ref>Instruction sur la préparation de la mobilisation du 15 février 1909, mise à jour le 4 avril 1914, annexe 2, citée dans Modèle:Harvsp.</ref>.

Les unités chargées de la couverture ont dès le temps de paix des effectifs supérieurs (Modèle:Unité par compagnie au lieu de 140, passant à 240 lors de la mobilisation par rappel des réservistes frontaliers)Modèle:Note, un premier échelon est prépositionné dans des casernes à proximité des frontières, leur répartition est plus dense qu'ailleurs, leur mobilisation doit comporter plus d'éléments d'active que les autres unités et elles doivent être déployées en premier. Les fortifications du Nord-Est (notamment les places fortes de Belfort, d'Épinal, de Toul et de Verdun) doivent être mises rapidement sur le pied de guerre, avec des réservistes et des territoriaux levés essentiellement localement qui doivent creuser des tranchées, poser des réseaux de barbelés et mettre en place des batteries dans les intervalles entre les forts. La couverture est assurée par cinq corps d'armée, chacun renforcé d'une division de cavalerie, dont le général est désigné responsable d'un secteur, sous l'autorité directe du commandant en chef jusqu'à l'arrivée des différents états-majors d'armée (au matin du Modèle:5e) :

Photo noir et blanc de deux cavaliers observant à la jumelle.
Deux cavaliers d'un régiment de dragons en mission de reconnaissance. Une grande partie de la cavalerie est casernée dans le Nord-Est ; la couverture est notamment confiée à cinq divisions de cavalerie, chaque escadron accompagné par un bataillon d'infanterie.

soit au total 127 bataillons, 168 escadrons de cavalerie et 159 batteries d'artillerie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Leur mission dans le cadre du plan Modèle:XVII consiste Modèle:Citation<ref>Décret du 28 octobre 1913 portant règlement sur la conduite des grandes unités, chapitre IX.</ref>. Ces corps sont théoriquement disponibles en deux échelons : le premier entre la Modèle:3e et la Modèle:8e de la mobilisation, le second du Modèle:2e au Modèle:4e ; la [[12e division d'infanterie (France)|Modèle:12e]] de Reims (la troisième du Modèle:6e) doit servir de réserve. La couverture doit être renforcée entre le Modèle:4e et le Modèle:6e par trois divisions « hâtives » (renforts de couverture) fournies temporairement par le Modèle:2e (la [[3e division d'infanterie (France)|Modèle:3e]] d'Amiens), par le Modèle:5e (la [[9e division d'infanterie (France)|Modèle:9e]] d'Orléans qui passe temporairement au Modèle:6e) et le Modèle:8e (la [[15e division d'infanterie (France)|Modèle:15e]] de Dijon qui est prêtée au Modèle:21e)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Toutes ces unités doivent se retrancher (creuser des tranchées, batteries, abris et magasins, ainsi que déboiser les glacis) pendant la période de couverture, s'appuyant sur des terrassements exécutés dès le temps de paix, sur les hauteurs au nord et au sud de Montmédy, sur les Hauts de Meuse, sur le Grand Couronné de Nancy et aux débouchés de la forêt de Charmes<ref>Modèle:Harvsp.</ref> (plateaux d'Ortoncourt et d'Essey) ; vers le Modèle:11e, les divisions de réserve doivent relever les troupes de couverture<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les unités affectées aux place-fortes du Nord-Est doivent terminer leur mobilisation au Modèle:7e ; celles du Sud-Est du Modèle:6e au Modèle:10e. Dans le Sud-Est, la couverture doit être assurée par huit groupes de chasseurs alpins (cinq dans la Modèle:14e et trois dans la Modèle:15e). Le Modèle:10e de la mobilisation, ces groupes doivent être relevés par des bataillons alpins de réserve.

Opérations

Le plan Modèle:XVII prépare la mobilisation et la concentration de l'Armée française, deux actions qui sont interdépendantes des premières opérations militaires que souhaite mener l'État-Major. Les grandes lignes de ces premières opérations sont décrites dans les Directives pour la concentration<ref name="Directives"/> de Modèle:Date-, envoyées aux généraux désignés comme commandants des différentes armées françaises.

Il est prévu de passer à l'offensive dès que les corps d'active sont déployés, conformément aux règlements qui viennent d'être mis en vigueur, tel que le Règlement sur la conduite des grandes unités d'Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et le Règlement sur le service des armées en campagne de Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ainsi qu'aux engagements pris par la France envers la Russie, les deux nations devant lancer des offensives simultanées à partir du Modèle:15e de leur mobilisation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pour mener ces offensives, les états-majors sont largement dotées de cartes du Nord-Est de la France (dites cartes d'état-major, au 1/Modèle:Unité), de l'Est de la Belgique (quatre feuilles imprimées à partir de l'automne 1913)<ref name="cartes">Modèle:Ouvrage.</ref> et d'une partie de l'Allemagne (jusqu'au méridien de Stuttgart, cartes aux 1/Modèle:Unité et 1/Modèle:Unité éditées en 1912<ref name="cartes"/>, complétés par des cartes allemandes<ref group="n">Les cartes topographiques allemandes (appelées Modèle:Langue ou Modèle:Langue) sont celles éditées par la section géographique du Grand État-Major général de Berlin et en vente libre dans le commerce.</ref>, bien plus précises, au 1/Modèle:Unité)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Article détaillé

Modèle:Citation bloc

Trois offensives prévues

Carte surchargée avec des flèches, celles françaises envahissant l'Alsace et la Lorraine allemandes.
Schéma montrant les mouvements offensifs déterminés par le plan Modèle:XVII : en bleu les armées et fortifications françaises, en rouge les fortifications allemandes.
Un officier français et une Alsacienne se prennent dans les bras au-dessus d'une borne frontière allemande.
« En Alsace ! », dessin de Georges Scott publié dans L'Illustration du Modèle:Date-. La reprise de l'Alsace-Moselle est un impératif aux yeux des nationalistes français.

Deux grandes offensives françaises sont prévues, l'une sur le plateau lorrain entre Vosges et Metz par les Modèle:1re et Modèle:2e, l'autre dans le Thionvillois entre Luxembourg et Diedenhofen (ou dans le Luxembourg belge en cas d'invasion de la Belgique) par les Modèle:4e et Modèle:5e.

Un groupement détaché de la Modèle:1re, comprenant le Modèle:7e et la Modèle:8e Modèle:Abréviation, doit attaquer en Haute-Alsace dès le Modèle:4e de la mobilisation, sur ordre du commandant en chef. Modèle:Citation De plus, ce groupement doit bloquer les ponts sur le Rhin de Bâle à Neuf-Brisach<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, avec comme objectif la prise de Colmar, puis dans un second temps l'investissement de Strasbourg<ref name="ReferenceB">Modèle:Harvsp.</ref>.

À partir du Modèle:12e de la mobilisation, l'essentiel de la Modèle:1re (quatre corps) Modèle:Citation, tandis que la Modèle:2e (cinq corps) attaquera de même Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, les deux armées séparées par la zone des étangs.

L'encerclement de la place de Metz par l'ouest et le nord-ouest est confiée à la Modèle:3e (trois corps, commandée par le général Ruffey, qui est artilleur), complétée au sud-ouest sur les Hauts de Meuse par le Modèle:3e Modèle:Abréviation et au sud-est sur le Grand Couronné par le Modèle:2e Modèle:Abréviation discrète<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ces deux derniers s'appuyant sur des fortifications.

La Modèle:4e (trois corps) est maintenue temporairement en seconde ligne et Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La mission de la Modèle:5e (cinq corps) Modèle:Citation : si les opérations se limitent au territoire franco-allemand, cette armée doit déboucher de la tête de pont de Montmédy et attaquer Modèle:Citation ; si les opérations s'étendent aussi au territoire belge, la Modèle:5e doit attaquer en direction de Neufchâteau<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Cas belge et suisse

La concentration française comme le déploiement allemand le long de la frontière franco-allemande peuvent être tournés par l'autre belligérant en passant par le Luxembourg et la Belgique (enveloppement de l'aile gauche française par l'aile droite allemande) ou par la Suisse (enveloppement de l'aile droite française par l'aile gauche allemande). La liberté pour l'Armée française de violer la neutralité belge a été demandée par l'État-Major pendant l'hiver 1911-1912, mais le conseil supérieur de la Défense nationale a refusé lors de sa séance du Modèle:Date- pour conserver le soutien britannique<ref>Modèle:Ouvrage (texte abrégé de sa thèse d'État soutenue à Paris-1 en 1992).</ref>. Le plan Modèle:XVII prévoit donc une réaction française en cas d'attaque allemande par le territoire d'un État neutre, attaque estimée limitée soit au Luxembourg belge, soit au Moyen-Pays suisse, envisageant notamment une attaque brusquée allemande contre Bâle ou contre Liège.

Dans le cas d'une violation allemande du territoire suisse (qui peut se limiter à l'avancée de Porrentruy), le plan Modèle:XVII prévoit d'engager le Modèle:1er Modèle:Abréviation face à l'est, dans le massif du Jura<ref name="ReferenceB"/>, en s'appuyant sur les fortifications (bien qu'elles soient obsolètes). L'Armée suisse, capable d'une mobilisation très rapide sous la protection de brigades frontière statiques, est estimée capable de défendre ses fortifications, d'autant qu'elle a miné tous les ponts sur le Rhin en amont de Bâle<ref>Modèle:Article.</ref>. La possibilité d'une attaque italienne à travers les cols suisses (par le Grand-Saint-Bernard, le Simplon et le Saint-Gothard) est envisagée, mais considérée comme peu probable<ref>Plan de renseignement des Modèle:2e et Modèle:3e de l'État-Major de l'Armée, Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans le cas d'une violation allemande des territoires luxembourgeois et belge<ref group="n" name="BE"/>, une contre-offensive est prévue avec la Modèle:4e en direction d'Arlon et la Modèle:5e Neufchâteau, l'aile gauche étant assurée par le corps de cavalerie (en place dès le Modèle:4e) et le Modèle:4e Modèle:Abréviation. L'avancée française en Belgique, même pour faire de la reconnaissance, ne peut s'exécuter que sur ordre du commandant en chef, une fois que celui-ci obtient l'autorisation du gouvernement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour garantir le contrôle des ponts sur la Meuse côté belge, le [[148e régiment d'infanterie|Modèle:148e d'infanterie]], caserné à Givet, reçoit pour mission de se transporter sur ordre à Dinant pour de là occuper rapidement tous les ponts jusqu'à Namur (un convoi automobile de Modèle:Unité de Modèle:Unité chacun est prévu pour assurer le transport en faisant des rotations)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Comme les informations sur les actions adverses sont primordiales, un « plan de renseignements » est établi en Modèle:Date-, prévoyant l'emploi du « service spécial » (espionnage), de l'exploration aérienne et des reconnaissances de cavalerie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Article connexe

Application en 1914

Modèle:Article connexe Si la mobilisation, la couverture et la concentration d'Modèle:Date- se déroulent dans l'ensemble conformément au plan, les premières opérations offensives se terminent toutes par un échec.

Couverture et mobilisation

En Modèle:Date-, le gouvernement français, privé du président de la République Raymond Poincaré et du président du Conseil René Viviani qui reviennent de leur visite à Saint-Pétersbourg par la mer, hésite à ordonner le lancement de la couverture pour ne pas provoquer des réactions chez ses voisins. Les échanges diplomatiques de la fin juillet et du début d'août confirment les prévisions antérieures : le Luxembourg et la Belgique sont envahis (cette dernière appelant à l'aide), l'Italie, la Suisse<ref group="n">Modèle:Citation Télégramme de l'attaché militaire français en Suisse, le 28 juillet 1914<ref>Télégramme du commandant Pageot, attaché militaire français en Suisse, envoyé de Berne le 28 juillet 1914 à Modèle:Heure, reçu par le ministère des Affaires étrangères à Modèle:Heure, transmis au ministère de la Guerre à Modèle:Heure. Disponible dans Modèle:Harvsp.</ref>.</ref> et l'Espagne restent neutres, tandis que le Royaume-Uni s'engage aux côtés de la France. Modèle:Article connexe

Lancement de la couverture

[[Fichier:French heavy cavalry Paris August 1914.jpg|vignette|La majorité de la cavalerie (sept divisions sur les dix) est affectée à la couverture de la mobilisation, mais les [[1er régiment de cuirassiers (France)|Modèle:1er]] et [[2e régiment de cuirassiers|Modèle:2e]] de cuirassiers sont maintenus à Paris pour servir au maintien de l'ordre du Modèle:Date- jusqu'au Modèle:Date-. |alt=Photo noir et blanc montrant une colonne de cavaliers remontant un boulevard.]] Dès le Modèle:Date-, tous les officiers généraux et les chefs de corps (commandants d'unités) sont rappelés et leurs permissions supprimées<ref>Télégramme Modèle:N° reçu le 26 juillet à Modèle:Heure, consultable dans le Journal des marches et opérations de l'État-Major de la Modèle:43e Division d'Infanterie, du 30 juillet 1914 au 15 mai 1915, Service historique de la Défense, Modèle:Lien web.</ref>. Le 26, toutes les unités en déplacement ont ordre de retourner à leur caserneModèle:Note,<ref>Modèle:Lien web, citant le Journal des marches et opérations du Modèle:158e d'infanterie, du 30 juillet 1914 au 15 mai 1915, Service historique de la Défense, Modèle:Lien web.</ref> ; le Modèle:4e de l'État-Major, responsable des chemins de fer, alerte les commissions militaires des différents réseaux : Modèle:Citation<ref>Déclaration du lieutenant-colonel Gassouin aux commissaires militaires, le 26 juillet 1914 à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le 27 au soir, les permissionnaires de la troupe des cinq corps d'armée de la frontière sont rappelés et ces corps appliquent le « dispositif restreint de sécurité »<ref>Journal des marches et opérations de l'État-Major du Modèle:20e Corps, du 25 juillet 1914 au 13 mars 1915, Service historique de la Défense, Modèle:Lien web.</ref> (mesures de protection des voies de communication, notamment des ouvrages d'art). Au milieu de la nuit du 27 au 28, le ministère de la Guerre ordonne le rappel des permissionnaires des corps de l'intérieur<ref>Télégramme du ministre de la Guerre aux différents corps d'armée concernés, Modèle:Heure le 28 juillet 1914, cité dans Modèle:Harvsp.</ref> ; le 29, le ministre ordonne de faire garder les ouvrages fortifiés, les établissements militaires et les postes de TSF dans les six corps de la frontière (Modèle:1er à Maubeuge, Modèle:2e dans les Ardennes, Modèle:6e à Verdun, Modèle:20e à Toul, Modèle:21e à Épinal et Modèle:7e à Belfort)<ref>Télégrammes du ministre de la Guerre aux Modèle:1er, Modèle:2e, Modèle:6e, Modèle:7e, Modèle:20e et Modèle:21e, vers Modèle:Heure le 29 juillet 1914, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le rapatriement des unités en manœuvres, le rassemblement du matériel et l'évacuation des wagons inutiles (par exemple les tombereaux) représentent 91 convois dont 56 chargés du 27 au Modèle:Date-, le tout au milieu du trafic civil (les trains de voyageurs sont pris d'assaut par les retours de vacances)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date- au soir, le ministre de la Guerre ordonne un Modèle:Citation (comportant le déploiement d'une partie des unités d'active) ; Modèle:Citation à moins de dix kilomètres<ref>Télégramme du ministre de la Guerre aux Modèle:2e, Modèle:6e, Modèle:7e, Modèle:20e et Modèle:21e, à Modèle:Heure le 30 juillet 1914, Modèle:Harvsp.</ref>. Les gouverneurs des quatre places de l'Est ont désormais ordre de lancer les travaux de défense (creusement des tranchées, pose des réseaux de barbelés et mise en place des batteries)<ref>Télégramme du ministre de la Guerre aux commandants des places de Verdun, Toul, Épinal et Belfort, entre Modèle:Heure et Modèle:Heure le 30 juillet 1914, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date- au matin, les cinq corps d'armée de l'Est appliquent l'ordre d'exercice, tandis que Joffre réclame l'ordre de mobilisation : Modèle:Citation<ref>Note du général Joffre au ministre de la Guerre du 31 juillet 1914 à Modèle:Heure, Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date-, le service ferroviaire entre l'Allemagne et la France est interrompu, on prépare l'évacuation des dépôts trop proches de la frontière (Pagny-sur-Moselle, Conflans-Jarny, Baroncourt et Audun-le-Roman), ainsi que la mise en service des trente raccordements militaires prévus<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date- à Modèle:Heure, le conseil des ministres autorise la couverture, puis fait diffuser l'arrêté de réquisition des chemins de fer<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:1er août à Modèle:Heure, les colonels des régiments concernés reçoivent le télégramme Modèle:Citation, d'où le déploiement en train ou à pied des unités des cinq corps et le rappel des réservistes frontaliers<ref>Journal des marches et d'opérations du Modèle:44e d'infanterie pendant la campagne contre l'Allemagne, juillet-août 1914, Service historique de la Défense, Modèle:Lien web.</ref>, mais toujours à dix kilomètres en arrière de la frontière. Les transports de la couverture sont achevés le Modèle:Date- à midi, grâce à un total de Modèle:Unité, dont 293 convois ont servi au transport de troupes (notamment la cavalerie), 196 trains rien que le Modèle:1er août<ref name="Marchand51">Modèle:Harvsp.</ref>, auxquels se rajoutent les 89 trains de ravitaillement de la couverture<ref name="Marchand52">Modèle:Harvsp.</ref> et les mouvements à vide. Les trois divisions à mobilisation hâtive sont en place le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Mobilisation générale

Photo noir et blanc du parvis de la gare.
Foule parisienne devant la gare de l'Est le Modèle:Date- ; seuls les réservistes ont le droit de franchir les grilles et d'entrer dans la gare à la date indiquée sur leur fascicule de mobilisation.

Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date- à Modèle:Heure, le gouvernement français décrète le début de la mobilisation générale pour le Modèle:Date-<ref>Décret du Modèle:Date- prescrivant la mobilisation des Armées de terre et de mer, publié au Journal officiel du 2 août 1914, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2207815/f430%7C{{ #if: bpt6k2207815/f430 |{{ #if: Bulletin des lois, Modèle:N°, p. 2228 | Bulletin des lois, Modèle:N°, p. 2228 | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>. Le télégramme donnant l'ordre de mobilisation est envoyé de Paris à Modèle:Heure le Modèle:Date- aux commandants de corps, de division ou de régiment. La mobilisation nécessite le transport des réservistes puis des territoriaux individuellement dans des trains de voyageurs dédiés aux militaires, les civils ne disposant que des places laissées vacantes. Ces mouvements se déroulent en même temps que ceux de la couverture et de la concentration, avec Modèle:Unité par jour (affectés à raison de quatre « trains journaliers » par tronçon de ligne) et Modèle:Unité de banlieue parisienne par jour<ref name="Marchand52"/>.

La mobilisation se déroule durant la première moitié du mois d'août 1914 sans gros problème : le nombre des insoumisModèle:Note est plus faible (1,5 %) que dans les prévisions (13 %)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : les brigades de gendarmerie n'ont à réduire que de petits maquis dans le département de la Loire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et on déplore quelques auto-mutilations (de l'index gauche ou du mollet)<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; les hommes responsables des incidents (surtout liés aux beuveries) sont versés dans les compagnies disciplinaires<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le [[1er régiment de cuirassiers (France)|Modèle:1er de cuirassiers]] est même maintenu trois jours à Paris dans la caserne de l'École militaire par précaution, Modèle:Citation<ref>Journal des marches et opérations du Modèle:1er de cuirassiers pendant la Campagne contre l'Allemagne, du 31 juillet 1914 au 19 novembre 1914, Service historique de la Défense, Modèle:Lien web.</ref>, en renfort de la Garde républicaine. Quant aux insoumis et déserteurs antérieurs à la mobilisation, une amnistie leur est proposée s'ils se rendent volontairement<ref>Loi du 5 août 1914 relative à l'amnistie pour les insoumis et déserteurs de l'Armée de terre et de l'Armée de mer, promulguée au Journal officiel du 6 août 1914, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2207815/f479%7C{{ #if: bpt6k2207815/f479 |{{ #if: Bulletin des lois, Modèle:N°, p. 2277 | Bulletin des lois, Modèle:N°, p. 2277 | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>.

Il y a Modèle:Unité volontaires<ref>Modèle:Citation Instruction du 15 août 1914 pour la réception des engagements volontaires des Français, pour la durée de la guerre, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6204537p/f15%7C{{ #if: bpt6k6204537p/f15 |{{ #if: Bulletin officiel du Ministère de la guerre, vol. 33, p. 931 | Bulletin officiel du Ministère de la guerre, vol. 33, p. 931 | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>, soit qui devancent l'appel (classes 1914 et suivantes : la loi de 1913 autorise les engagements volontaires pour la durée de la guerre à partir de 17 ans), soit qui se réengagent (quelques vétérans de la guerre de 1870), soit qui sont étrangers (cas de Modèle:Unité, notamment des Alsaciens-Lorrains, des Polonais et des Italiens, qui ne sont pas tous versés dans la Légion étrangère)<ref>Décret du 3 août 1914 relatif aux engagements des étrangers aux régiments étrangers pour la durée de la guerre, publié au Journal officiel du 8 août 1914, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2207815/f458%7C{{ #if: bpt6k2207815/f458 |{{ #if: Bulletin des lois, Modèle:N°, p. 2256 | Bulletin des lois, Modèle:N°, p. 2256 | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}} et loi du 5 août 1914 relative à l'admission des Alsaciens-Lorrains dans l'Armée française, promulguée au Journal officiel du 6 août 1914, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2207815/f478%7C{{ #if: bpt6k2207815/f478 |{{ #if: Bulletin des lois, Modèle:N°, p. 2276 | Bulletin des lois, Modèle:N°, p. 2276 | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>.

Incidents de couverture

Le Modèle:Date- a lieu le premier incident de frontière : une patrouille allemande du Modèle:Langue (le Modèle:5e de chasseurs à cheval, caserné à Mulhouse) rencontre à Joncherey près de Delle (dans le Territoire de Belfort) une escouade française du [[44e régiment d'infanterie|Modèle:44e d'infanterie]] (de Montbéliard) placée là en surveillance : l'échange de coups de feu tue les deux commandants, le caporal français Jules André Peugeot (21 ans) et le Modèle:Langue allemand Albert Mayer (22 ans)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. D'autres reconnaissances allemandes près de Longwy et de Lunéville vérifient les positions françaises<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le 2 au matin, le chef de l'État-Major général envoie une note au gouvernement : Modèle:Citation<ref>Note du chef de l'État-Major général, à 10 heures le 2 août 1914, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Il obtient alors Modèle:Citation<ref>Communication téléphonique reçue à Modèle:Heure du ministère de la Guerre, 2 août 1914, citée dans Modèle:Harvsp et consultable dans Modèle:Harvsp.</ref>. Joffre rappelle aux commandants des corps de couverture que Modèle:Citation<ref>Instruction générale secrète pour la couverture, le 2 août 1914 à Modèle:Heure, Modèle:Harvsp.</ref>. Le lendemain Modèle:Date-, Joffre réunit dans les bureaux du ministère de la Guerre ses cinq commandants d'armée avant de partir rejoindre son Grand Quartier général qui vient d'être créé pour l'occasion, installé à partir du 4 à Vitry-le-François. Le 3 à Modèle:Heure, l'ambassadeur d'Allemagne transmet au chef du gouvernement français la déclaration de guerre à la France (au motif que des avions français auraient attaqué le territoire allemand)<ref>Modèle:Lire sur Wikisource, le 3 août 1914.</ref>.

Le Modèle:Date-, des éléments de la [[6e division de cavalerie (Empire allemand)|Modèle:6e de cavalerie allemande]] accrochent les unités françaises de couverture, à la charnière entre les Modèle:4e et Modèle:3e autour de Mangiennes (dans le Nord de la Woëvre). Cette « affaire de Mangiennes » inquiète l'État-Major jusqu'au lendemain. Modèle:Article détaillé

Mouvements de concentration

[[Fichier:66e RI (3).JPG|vignette|Chaque unité quitte sa caserne pour prendre le train à la date définie par le plan de concentration. Ici le départ de Tours d'un bataillon du [[66e régiment d'infanterie|Modèle:66e d'infanterie]] ([[18e division d'infanterie (France)|Modèle:18e]] du [[9e corps d'armée (France)|Modèle:9e]]) le matin du Modèle:Date- : trois convois sont prévus pour les Modèle:Unité du régiment, qui débarque à Maron et Chaligny (près de Nancy) le 6 dans l'après-midi<ref>Modèle:Lien web, SHD 26 N 657/13.</ref>. |alt=Photo noir et blanc d'une colonne de soldats en marche, entourés par des civils.]]

La concentration est précédée par la couverture, qui s'étend du Modèle:Nobr au soir jusqu'au Modèle:Nobr à midi, et par la mobilisation, qui s'étale du 2 au Modèle:Date-. Pour préparer la concentration, il faut d'abord mettre en place le matériel roulant par des trains de ramassage, de répartition et de combustible, au nombre de 229 lors des quatre premiers jours (du 2 au Modèle:Date-), tandis que 60 autres trains assurent chaque jour l'évacuation du matériel inutile à destination des réseaux voisins (« toilette » du réseau de l'Est)<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et que le rapatriement des différents détachements nécessite un total de 546 trains<ref name="Marchand52"/>. Les trains assurant d'une part la concentration de l'armée et d'autre part le ravitaillement des places et des troupes (munitions, nourriture et fourrage) démarrent à partir du matin du Modèle:Date-, pour finir le 20. Un total de Modèle:Unité chargés ont été utilisés pour la concentration (ce qui fait environ Modèle:Unité en comptant ceux à vide)<ref name="Marchand65">Modèle:Harvsp.</ref>, avec un trafic maximum les 9 (Modèle:Unité), 10 (395) et Modèle:Date- (384)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Au total, pour l'ensemble de la mobilisation et de la concentration, il s'agit de Modèle:Unité<ref name="Marchand65"/>, soit un trafic un peu inférieur à celui du temps de paix, avec par exemple Modèle:Unité le Modèle:Date- (tout usages confondus), ou Modèle:Unité le 11<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En ne comptant pas les troupes prépositionnées (les corps de couverture), c'est plus de Modèle:Unité, près de Modèle:Unité et Modèle:Unité qui ont été transportés<ref>Modèle:Ouvrage, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65294286%7C{{ #if: bpt6k65294286 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>.

Modifications

Modèle:Article détaillé L'annonce de l'entrée des troupes allemandes au Luxembourg dès le matin du Modèle:Date-<ref>Télégramme du Modèle:Date- du Ministre d'État du Luxembourg, président du Gouvernement, au Secrétaire d'État allemand des Affaires étrangères, publié dans Modèle:Ouvrage, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5490692r/f151%7C{{ #if: bpt6k5490692r/f151 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref> confirme à l'État-Major français l'hypothèse d'une attaque allemande tentant de déborder la concentration par le flanc en passant par la Belgique (envahie à partir du Modèle:Date- au matin) ; ordre est donc donné dès le Modèle:Date-<ref name="variante">Variantes à la concentration des Modèle:5e et Modèle:4e, ordonnées par Joffre le Modèle:Date- à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref> à l'aile gauche française de se déployer pour contrôler les débouchés des Ardennes (comme prévu par la variante du plan Modèle:XVII)<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : la Modèle:4e, jusque-là en réserve, doit s'intercaler entre la Modèle:3e et la Modèle:5e de Sedan à Montmédy, la Modèle:5e se décale un peu plus à l'ouest d'Hirson à Charleville, la moitié de la Modèle:3e se redéploie de Montmédy à Spincourt, tandis que le corps de cavalerie est envoyé en couverture et reconnaissance en avant de la Modèle:5e, dans l'Ardenne belge (le gouvernement belge donne l'autorisation aux Français d'entrer en Belgique le Modèle:Date- à Modèle:Heure)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

[[Fichier:Zones de débarquement 1914.jpg|vignette|centre|upright=2.5|Zones de déploiement des cinq armées françaises prévues par le plan, avant l'application de la variante déplaçant la [[5e armée (France)|Modèle:5e]] plus au nord-ouest et la [[4e armée (France)|Modèle:4e]] plus au nord. Sont indiquées aussi les principales lignes ferroviaires, avec leur gares régulatrices.|alt=Carte noir et blanc du Nord-Est de la France.]]

Soldats en rang sur un quai, devant un paquebot.
Le Petit Journal, Modèle:Date- : embarquement du Modèle:7e pour la campagne du Maroc. Ces chasseurs alpins sont ramenés en métropole dès Modèle:Date-, malgré les plaintes du général Lyautey. Les autres troupes déployées au Maroc ont été une des variables d'ajustement du plan français.

L'ordre de déplacer la concentration des Modèle:5e et Modèle:4e vers le nord-ouest change immédiatement les quais de débarquement pour leurs corps d'armée : le Modèle:11e doit arriver désormais autour de Monthois (gares d'Autry, de Challerange, de Grandpré, de Chatel-Chéhéry, de Somme-Py et de Pont-Faverger), le Modèle:10e autour de Vouziers (gares de Novion-Porcien, d'Amagne, d'Attigny, de Vrizy-Vandy, du Châtelet et de Bazancourt), le Modèle:3e autour d'Amagne (gares de Poix-Terron, de Novion-Porcien, de Wassigny, d'Amagne, du Châtelet et de Bazancourt), le corps colonial autour de Bar-le-Duc (gares de Sermaize, Revigny et Mussey), le Modèle:12e autour de Givry-en-Argonne (gares de Villers-Daucourt, de Givry, de Sommeilles et de Sainte-Menehould) et le Modèle:17e autour de Suippes (gares de Valmy, de Suippes, de Cuperly et de Saint-Hilaire)<ref>Modèle:3e, Variante à la concentration, le 2 août 1914 à Modèle:Heure, Modèle:Harvsp.</ref>.

Comme le royaume d'Italie reste neutre pendant la crise de juillet, Joffre donne ordre le Modèle:Date- au matin de ne pas déployer la couverture dans les Alpes : Modèle:Citation<ref>Télégramme du général Joffre aux commandants des Modèle:14e et Modèle:15e, le Modèle:Date- à Modèle:Heure, disponible dans Modèle:Harvsp.</ref>. L'Italie notifie sa neutralité aux différents belligérants le Modèle:Date-. En conséquence, en plus du transfert de l'intégralité des Modèle:14e et Modèle:15e vers le théâtre du Nord-Est, se rajoutent les bataillons d'active de chasseurs alpins, dont le transport, initialement prévu à partir du Modèle:13e, se fait dès le Modèle:8e jusqu'au Modèle:11e<ref>Note téléphonique du Modèle:Abréviation au Modèle:3e de l'État-Major de l'Armée, le Modèle:Date- à Modèle:Heure, disponible dans Modèle:Harvsp.</ref>, ainsi que la Modèle:44e (créée à Lyon le Modèle:Date- avec les garnisons d'active de Chambéry, Briançon, Gap et Nice) qui part le Modèle:Date-. L'armée des Alpes, créée le Modèle:Date- et sous les ordres du général Albert d'Amade, est renommée « inspection du Sud-Est » le Modèle:Date-, avant d'être dissoute le Modèle:Date- (ordre du 16)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le besoin de renforts pousse rapidement le ministère à ponctionner beaucoup plus les troupes d'Afrique : dès le Modèle:Date-, le résident général de France au Maroc Hubert Lyautey reçoit l'ordre de créer une « division de marche d'infanterie coloniale du Maroc », constituée à Rabat le Modèle:Date- (avec des coloniaux, des zouaves et des tirailleurs) et qui débarque à Bordeaux du 11 au Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web, SHD 26 N 463.</ref>. Le Modèle:Date- c'est au tour de la division d'Oran de recevoir l'ordre de fournir des renforts, qui forment la Modèle:45e le Modèle:Date-, troupe qui débarque à Cette le 26<ref>Modèle:Lien web, SHD 26 N 346.</ref>.

Accidents

Quelques accidents de personne ponctuent la concentration, comme dès le Modèle:Date- lors du transfert du [[21e régiment de dragons|Modèle:21e de dragons]] de Saint-Omer à Martigny-Leuze (la [[3e division de cavalerie (France)|Modèle:3e de cavalerie]] étant déployées à la frontière ardennaise dans le cadre de la couverture), pendant lequel un garde-frein tombe de son poste et est broyé par le train juste avant d'arriver à Hirson<ref>Modèle:Lien web, SHD 26 N 882/8.</ref>. Le Modèle:Date-, un soldat du [[61e régiment d'infanterie|Modèle:61e d'infanterie]] de Privas Modèle:Citation avant la gare de Givors-Canal<ref>Modèle:61e Régiment d'Infanterie, Journal des marches et opérations du Modèle:1er Bataillon, Service historique de la Défense, Modèle:Lien web, Modèle:P..</ref>. Un autre exemple est un lieutenant d'artillerie de l'armée d'Afrique qui, Modèle:Citation pendant la traversée de la Méditerranée, tue durant la nuit du 6 au Modèle:Date- deux hommes et en blesse deux autres à bord du transport la Medjerda, avant d'être abattu (les cadavres sont débarqués à Ajaccio le 7)<ref name="37DI">Modèle:Lien web, SHD 26 N 330/1.</ref>. Il y a aussi des incendies de wagons, des ruptures d'attelage et des problèmes de locomotive.

Quelques événements plus graves perturbent la concentration : le premier a lieu le Modèle:Date- à Gondrecourt où un train à l'arrêt est tamponné par le suivant : deux heures d'interruption de trafic<ref name="Marchand51"/>. Le Modèle:Date- à Modèle:Heure, à hauteur de Brienne, deux trains se tamponnent, culbutant plusieurs wagons sur la voie voisine, ce qui fait dérailler un troisième train arrivant en sens contraire<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : la ligne E (en provenance de Toulouse) est bloquée le temps de faire venir une grue et de dégager les voies, opérations nécessitant douze heures et son trafic est dirigé par Sommesous et par Jessains sur la ligne D (en provenance de Bordeaux). Mais le Modèle:Date- à Modèle:Heure, un second incident (deux trains qui se tamponnent) à Bricon sur la ligne D, saturée, entraîne des retards dans les débarquements des Modèle:12e et Modèle:17e<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date- à Modèle:Heure près de Mailly, c'est au tour de la ligne F d'être interrompue, avec déviation pour toute la journée par la ligne de Gretz à Sommesous<ref>Modèle:Harvsp.</ref> (qu'il faut outiller<ref group="n" name="outil"/>). Le Modèle:Date-, le train transportant l'état-major de la [[55e division d'infanterie (France)|Modèle:55e de réserve]] se fait rentrer dedans à Sompuis vers Modèle:Heure par un des trains du Modèle:313e : le tamponneur a six morts et 25 blessés ; quant au tamponné, le wagon des officiers est Modèle:Citation avec sept blessés dont le général Louis Leguay ; les convois sur la ligne F ont alors vingt heures de retard<ref>Journal des marches et opérations de la Modèle:55e de réserve du Modèle:Date- au Modèle:Date-, Service historique de la Défense, Modèle:Lien web, Modèle:P..</ref>.

En Méditerranée, la traversée des deux divisions de l'armée d'Afrique (Modèle:37e et Modèle:38e Modèle:Abréviation) est menacée par des navires de guerre allemands. Le Modèle:Date-, les croiseurs de la Modèle:Langue SMS Goeben et SMS Breslau bombardent l'un Philippeville (douze coups de canons : 10 morts et 18 blessés)<ref name="37DI"/> et l'autre Bône, avant de prendre la fuite à l'approche des navires britanniques. La traversée française se fait sans problème après cette surprise, sous l'escorte de la flotte de cuirassés venue de Toulon (le Diderot, le Danton, le Jules Michelet, le Vergniaud, l’Edgar Quinet, l’Ernest Renan et le Mirabeau), les deux divisions algériennes débarquant à Sète et à Marseille entre le Modèle:Nobr.

Derniers transferts

Carte postale noir et blanc montrant les six voies ferrées et les bâtiments.
La gare de Toul vers 1900 : elle est au croisement des lignes Paris-Épernay-Nancy, Orléans-Troyes-Nancy et Dijon-Langres-Verdun, d'où l'aménagement d'une puissante ceinture fortifiée avec une trentaine de forts et ouvrages. Cette gare ne suffit pas au trafic lors de la concentration.

Le Modèle:Date-, le Grand Quartier général envisage le transfert du [[18e corps d'armée (France)|Modèle:18e]] de la [[2e armée (France)|Modèle:2e]] à la 5e, ce qui correspond au transport d'environ Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité, qui viennent de débarquer au sud de Toul en provenance du Sud-Ouest (la [[36e division d'infanterie (France)|Modèle:36e]] de Bayonne a fait Modèle:Unité de train du 6 au 10)<ref>Modèle:Lien web, SHD 26 N 328/1.</ref>, jusque vers Maubeuge. Ce mouvement de rocade en cours d'opération, de Modèle:Unité non prévus initialement, doit donc couper une partie des lignes alors que la concentration n'est pas encore terminée. Ce mouvement est ordonné le Modèle:Date-, avec application du 16 au 20 à raison de Modèle:Unité le premier jour, départ des gares de Toul, Foug et Pagny-sur-Meuse, en passant par Revigny, Sainte-Menehould, Amagne, Liart et Hirson, avec commission régulatrice à Sorcy<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, pour arriver à Solre-le-Château. Idem pour le [[9e corps d'armée (France)|Modèle:9e]], retiré à la Modèle:2e le Modèle:Date- pour être affecté à la 4e, avec transfert à partir du 19 de Nancy sur deux lignes, l'une via Lérouville et Verdun pour arriver à Sedan, l'autre via Joinville, Saint-Dizier, Châlons, Reims et Charleville (ce détour pour ne pas surcharger la ligne de Paris à Nancy) pour débarquer à Tournes. Le Modèle:Date-, un contre-ordre est donné par le grand quartier général, alors que Modèle:Unité sont déjà partis<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, emportant la moitié de la [[17e division d'infanterie (France)|Modèle:17e]] (le Modèle:9e est reconstitué dans les Ardennes avec une « Modèle:17e provisoire » et la division marocaine, tandis que la [[18e division d'infanterie (France)|Modèle:18e]] reste en Lorraine). Comme cette expérience de manœuvre de rocade a été malgré tout réussie, le major-général Émile Belin conclut : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Corps expéditionnaire britannique (Modèle:Langue), commandé par le Modèle:Langue John French, arrive tardivement. La mobilisation britannique est effective le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; le Modèle:Date-, les Britanniques annoncent l'arrivée à partir du Modèle:Date- de quatre divisions d'infanterie<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : toute l'armée régulière britannique ne traverse pas, une partie étant maintenue dans l'archipel pour repousser un hypothétique débarquement allemand. Quatre divisions d'infanterie et une de cavalerie débarquent du Modèle:Nobr au Havre, à Rouen et à Boulogne, puis sont transportées par voies ferrées jusqu'au Cateau et Maubeuge, à l'extrémité gauche du dispositif français, et sont opérationnelles à partir du 20 : les Modèle:Lien, 2e, 3e et 5e Modèle:Abréviation, complétées le 22 par la Modèle:Lien et le 25 par la [[4e division d'infanterie (Royaume-Uni)|Modèle:4e]]. La [[6e division d'infanterie (Royaume-Uni)|Modèle:6e]] ne débarque que le Modèle:Date- et rejoint le front le Modèle:Date-. Modèle:Article connexe

Le Modèle:Date-, toutes les unités combattantes sont déployées ; les derniers trains de concentration arrivent le 20 (pour la logistique et les parcs). Les lignes sont réduites à une pour chacune des cinq puis six armées (ordre de création de l'armée d'Alsace le Modèle:Date-, appliqué à partir du 11), avec donc six gares régulatrices (GR de communication) : Besançon, Gray, Is-sur-Tille, Troyes, Châlons et Reims (avec annexe à Laon). Ces gares reçoivent quotidiennement de l'intérieur les vivres, les munitions, le matériel, les chevaux et les hommes de remplacement, ainsi que le courrier postal ; les wagons sont désormais triés et réexpédiés pour chaque corps d'armée ou groupe de divisions de réserve.

Offensives françaises

Carte représentant les différentes offensives françaises et allemandes.
La bataille des Frontières, en Modèle:Date- : les offensives françaises sont partout repoussées par les Allemands.

Conformément aux Directives pour la concentration<ref name="Directives"/> de Modèle:Date-, les forces françaises passent à l'offensive le plus tôt possible, d'abord en Alsace, puis en Lorraine et dans les Ardennes. Au même moment, l'Armée russe attaque en Prusse-Orientale, alors que sa mobilisation n'est pas terminée. Modèle:Citation bloc

Non seulement toutes les offensives françaises et russes sont repoussées par les forces allemandes (batailles des Frontières et de Tannenberg), mais le flanc gauche français est rapidement menacé d'enveloppement, obligeant Joffre à ordonner la retraite.

Échec en Alsace

La première opération française concerne une offensive débouchant de la trouée de Belfort et du col d'Oderen, pour entrer en territoire allemand et conquérir l'Alsace en direction de Colmar. Cette action est confiée au [[7e corps d'armée (France)|Modèle:7e d'armée]], qui en tant que corps de couverture est à plein effectif dès le Modèle:Date-. Sa mission est en fait de faire diversion et d'attirer des forces allemandes. Le Modèle:Date-, le chef du Modèle:7e, le général Louis Bonneau, reçoit l'ordre du Grand Quartier général de s'avancer à partir du surlendemain<ref>Instructions particulières d'opérations Modèle:Numéros pour le Modèle:7e et la place de Belfort, des Modèle:Date- à Modèle:Heure et 6 à Modèle:Heure, Ordre général Modèle:N° pour les opérations du Modèle:Date-, du Modèle:Date- à Modèle:Heure, cités dans Modèle:Harvsp.</ref>.

En conséquence, le Modèle:Date- les Français prennent Thann, Masevaux et Altkirch, en accrochant la couverture allemande qui bat en retraite. Le 8 dans l'après-midi, la [[14e division d'infanterie (France)|Modèle:14e]] entre sans combat dans Mulhouse<ref name="IG1">Instruction général Modèle:N°, le Modèle:Date- à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. La réaction allemande a lieu le lendemain Modèle:Date-, par une double contre-attaque menée par trois divisions d'une part sur Cernay, d'autre part sur Illzach et Riedisheim, obligeant les deux divisions françaises à se retirer le Modèle:Date- sous la protection de la place fortifiée de Belfort. Modèle:Article détaillé

En réaction à ce premier échec, Joffre limoge le général Bonneau, créé une armée d'Alsace confiée au général Paul Pau, comprenant le Modèle:7e (pris sur la [[1re armée (France)|Modèle:1re]]), la [[44e division d'infanterie (France)|Modèle:44e]] et des chasseurs alpins (pris sur l'armée des Alpes), la [[57e division d'infanterie (France)|Modèle:57e]] (prise à Belfort) ainsi que les 63e et [[66e division d'infanterie (France)|Modèle:66e]] (prises sur le Modèle:1er)<ref>Ordre général Modèle:N° du Modèle:Abréviation, Modèle:Date- à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Cette armée s'avance vers l'est à partir du Modèle:Date-, entrant de nouveau dans Mulhouse le 19 (bataille de Dornach), s'approchant de Colmar le 21. Le 25, l'armée se replie de nouveau sur Belfort puis est dissoute, les troupes étant nécessaires ailleurs.

Échec en Lorraine

Dessin d'une bataille au corps-à-corps, les Allemands reculant face à l'attaque française.
La bataille de Morhange, tel que représentée en 1915. Le combat au sabre (ici, des cavaliers de la division de cavalerie bavaroise) et à la baïonnette tient encore une grande place dans l'imaginaire militaire ; il s'agit d'une œuvre de propagande, loin de la réalité des combats de 1914.

La deuxième offensive française est bien plus importante que la première, avec la presque totalité des 1re et 2e armées françaises, soit neuf corps d'armée. Une fois déployées, ces troupes passent à l'offensive vers le nord à partir du Modèle:Date-, entrant en territoire allemand, la Modèle:1re en direction de Sarrebourg et la Modèle:2e Morhange. Le 19, le front forme un arc de cercle en travers du plateau lorrain, les Français s'avançant entre la place de Metz et les Vosges, ce qui les oblige à couvrir leurs flancs avec deux corps de chaque côté. Cette difficulté avait été évoquée avant-guerre par le général Castelnau, commandant désigné de la Modèle:2e :

Modèle:Citation bloc

Le Modèle:Date- vers Modèle:Heure, les Allemands passent à la contre-offensive : le Modèle:15e français part en déroute, tandis que le Modèle:20e perd une partie de son artillerie. Dès Modèle:Heure, le commandant la Modèle:2e ordonne la retraite, imitée rapidement par celui la Modèle:1re. Le Modèle:Date-, les troupes allemandes prennent Lunéville ; le 23, elles commencent à traverser la Meurthe, s'engageant dans la trouée de Charmes, entre Nancy et la place d'Épinal. Le front se stabilise à partir du Modèle:Date- lors de la bataille de la trouée de Charmes. Modèle:Article détaillé

Photo représentant un alignement de tombes dans un cimetière militaire.
La nécropole militaire de Riche, au sud de Morhange : les vainqueurs font enterrer les vaincus dans des fosses après la bataille. Les corps sont regroupés et ré-enterrés après-guerre, les identifiables dans des tombes individuelles.

La victoire des troupes allemandes s'explique d'abord par leur supériorité numérique, la [[6e armée (Allemagne)|Modèle:6e allemande]] du Kronprinz de Bavière disposait de huit corps d'armée (renforcés de six divisions supplémentaires) face à cinq français<ref>Modèle:Lien web.</ref> ; par une meilleure connaissance du terrain, le Modèle:21e allemand de Metz et les corps bavarois s'entraînent depuis Modèle:Unité sur le plateau lorrain ; par une meilleure disposition tactique, le front formant au matin du Modèle:Date- un vaste arc de cercle menaçant les deux flancs français. Une autre explication, diffusée par les périodiques et les images d'ÉpinalModèle:Sfn puis reprise par nombre d'auteurs<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, serait que l'infanterie française aurait chargé à la baïonnette des positions allemandes bétonnées et aurait été fauchée par les tirs des mitrailleuses<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : dans la pratique, le règlement français impose l'emploi du soutien d'artillerie lors d'une attaqueModèle:Sfn, l'infanterie ne s'est presque jamais approchée à moins de 400-Modèle:Unité des lignes adverses<ref>Enseignements tirés du théâtre d'opération de l'Ouest (circulaire de retour d'expérience) du Modèle:Date-. Un exemplaire du Modèle:26e de réserve a été capturé par les Français (SHD 1 K 157).</ref>, tandis que les troupes allemandes manœuvrent et attaquent le 20, utilisant peu leurs mitrailleuses, lourdes et dépendant des routesModèle:Sfn. Que ce soit côté français ou allemand, les fantassins apprennent très vite à se coucher et à se disperser en tirailleurs pour ne pas se faire immédiatement faucher par les shrapnels et les balles, tandis que les artilleurs abandonnent presque définitivement le tir à vue.

Redéploiement face à la Belgique

La violation allemande de la neutralité du Luxembourg et de la Belgique était une éventualité prévue de longue date par l'État-Major<ref group="n" name="BE"/>, avec une parade intégrée au plan Modèle:XVII : déployer deux armées (les Modèle:5e et Modèle:4e) entre Mézières et Verdun pour contre-attaquer à travers le Luxembourg belge en direction d'Arlon et de Neufchâteau<ref name="Directives"/>. L'État-Major français estime que l'offensive allemande doit se limiter au sud de l'axe MeuseSambre, faute de moyens : Modèle:Citation bloc

Dès le Modèle:Date- au soir<ref name="variante"/>, le GQG ordonne l'application de la variante. Le Modèle:Date-, l’Instruction générale<ref name="IG1"/> considère que les Allemands marchent vers Sedan, voyant l'affaire de Liège comme une action pour sécuriser leur flanc<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, opinion confirmée par les renseignements le 9 : sur les 26 corps d'armée allemands du temps de paix, le deuxième bureau en a localisé 21, à savoir quatre face à la Russie, sept face à la France, dix face à la Belgique et au Luxembourg<ref>Deuxième bureau, Groupement connu des forces allemandes actives, le Modèle:Date- à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Mais le 10, l'aviation française repère des colonnes allemandes marchant à travers la Belgique vers l'ouest<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; le 11, des patrouilles de cavalerie allemande sont signalée devant Dinant<ref>Message du général Hély d'Oissel au Modèle:Abréviation, le Modèle:Date- à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref> : les Allemands semblent vouloir étendre leur dispositif jusqu'au nord de la Meuse. Le 12, la réaction du Modèle:Abréviation est de déployer la gauche de la [[5e armée (France)|Modèle:5e]] (le [[1er corps d'armée (France)|Modèle:1er]]) jusqu'à Givet<ref>Autorisation par le commandant en chef le 12 à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le 13, deux autres corps allemands sont identifiés, portant à douze corps leurs forces en Belgique, d'où le renforcement de la Modèle:5e avec les 37e et 38e divisions (venant d'Algérie), débarquées jusqu'au 16<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le 14, Joffre envoie trois divisions territoriales (les 81e, 82e et 88e divisions) former un barrage de Dunkerque à Maubeuge contre les incursions de la cavalerie allemande<ref>Le général commandant en chef au ministre de la Guerre, le 14 août 1914, cité dans Modèle:Harvsp.</ref> ; ces trois divisions forment le « groupe d'Amade », du nom de leur chef. Puis le lendemain Modèle:Date-, en apprenant que des combats ont eu lieu à Dinant, il ordonne à la Modèle:5e renforcée par le corps de cavalerie et par le Modèle:4e Modèle:Abréviation de se redéployer au nord des Ardennes, en passant par Mariembourg et Philippeville : Modèle:Citation<ref>Instruction particulière Modèle:N° aux commandants des {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} et {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} armées et du corps de cavalerie, le 15 août à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>.

Pendant ce temps les Modèle:4e et Modèle:3e sont redéployées le long de la Meuse et de la Chiers, de Sedan jusqu'à Étain, la Modèle:4e doublant de volume en recevant trois corps de renfort (le [[2e corps d'armée (France)|Modèle:2e]] le Modèle:Date-, le 11e le 16 et le 9e le 20)<ref>Modèle:Harvsp, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6279687d/f318.image%7C{{ #if: bpt6k6279687d/f318.image |{{ #if: Ordres de bataille des grandes unités | Ordres de bataille des grandes unités | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>. L'idée de l'État-Major est que désormais le groupe formé par le Corps expéditionnaire britannique et la Modèle:5e française fixerait l'aile droite allemande, tandis que les Modèle:4e et Modèle:3e françaises attaqueraient au centre dans les Ardennes<ref>Ordre particulier Modèle:N° au commandant de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} armée et commandant en chef des forces anglaises, le Modèle:Date- à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>, encerclant ainsi les Allemands entrés en Belgique. Ainsi, se croyant en situation de supériorité numérique en Belgique (31 divisions d'infanterie franco-britanniques le Modèle:Date-, sans compter les divisions de réserve, contre une estimation de 24 allemandes), les états-majors français se préparent à passer à l'offensive à partir du Modèle:Date- de Maubeuge à Longuyon. Mais en face, c'est en réalité 48 divisions d'infanterie allemandes qui approchent (sans compter les deux corps s'occupant d'Anvers et de Namur), car l'État-Major allemand a tout de suite mis en ligne les divisions de réserve. Le 16<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, le 19 puis le 20, le commandant de la Modèle:4e Fernand de Langle de Cary demande à passer à l'action<ref>Compte rendu de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} armée au commandant en chef, le 19 août 1914, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>, mais Joffre estime que c'est prématuré : il faut que toute l'aile droite allemande s'avance plus à l'ouest pour pouvoir l'encercler, il faut donc Modèle:Citation<ref>Message téléphoné du Modèle:Abréviation à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} armée, le 20 août 1914 à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Citation<ref>Message téléphoné du Modèle:Abréviation à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} armée, le 20 août 1914 à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le 20 au soir, Joffre donne l'ordre de se mettre en marche à l'aube, la Modèle:4e en direction de Neufchâteau et la Modèle:3e Arlon<ref>Ordres du Modèle:Abréviation aux commandants des {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} et {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} armées, le 20 août 1914 à Modèle:Heure et Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le 21 au soir, la Modèle:4e, qui a atteint la Semois, reçoit du Modèle:Abréviation les ordres suivant : Modèle:Citation<ref>Ordre particulier Modèle:N° aux généraux commandant les {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} et {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:|  }} }} armées, le Modèle:Date- à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Langle fait donc transmettre à ses unités : Modèle:Citation<ref>Corps E de l'armée de Stenay, Ordre général pour la journée du 22 août, le 22 août 1914 à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>.

Échec en Belgique

Fichier:Bain News Service, Belgian Reservists leaving Gare de l'Est, 1914 - Library of Congress.tif
Réservistes belges empêchés de s'embarquer à la gare de l'Est à Paris en 1914 : la rapidité de l'avance allemande et les mouvements des troupes françaises, saturant le réseau ferroviaire, ne leur permettent pas de rejoindre leur pays envahi.

Dans l'Ardenne, l'offensive française est détectée par les Allemands le 21<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : les 4e et 5e armées allemandes, composées de vingt divisions d'infanterie (au lieu des six estimées par les Français), se déploient face au sud. Le Modèle:Date-, le milieu forestier compartimente le champ de bataille en une quinzaine de batailles parallèles, dans lesquelles les Français en colonne de marche sont pris en embuscade par des Allemands déployés pour un combat de rencontre<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : dans presque tous les cas ce sont des défaites françaises, notamment autour de Rossignol (la [[3e division d'infanterie coloniale|Modèle:3e DIC]] y perd Modèle:Unité, ses canons et ses trois généraux)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, d'Ethe (la [[7e division d'infanterie (France)|Modèle:7e]] française y laisse un tiers de son effectif)<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et de Bertrix (le [[17e corps d'armée (France)|Modèle:17e]] y est mis en déroute). Le 23 au matin, Joffre envisage de relancer la Modèle:4e à l'offensive : Modèle:Citation<ref>Communication téléphonique du général en chef à commandant armée Stenay, le 23 août 1914 à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Langle lui répond qu'il est dans Modèle:Citation<ref>Message téléphoné armée Stenay à général en chef, le 23 août 1914 à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, la Modèle:4e française retraverse la frontière pour se replier derrière la Meuse et la Chiers, poursuivie par les Allemands. Modèle:Article détaillé

À l'extrémité nord, le Corps expéditionnaire britannique (quatre divisions d'infanterie), la Modèle:4e belge (dans la position fortifiée de Namur) et la [[5e armée (France)|Modèle:5e française]] (dix divisions) rencontrent à partir du 21 les Modèle:1re, Modèle:2e et Modèle:3e allemandes (qui serrent Modèle:Unité en première ligne). Enfoncé au centre, menacé sur les flanc, le général Charles Lanrezac ordonne la retraite le 23 au soir<ref>Ordre général de Lanrezac à la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} armée, le 23 août 1914 à Modèle:Heure, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>, en même temps que les Britanniques. Modèle:Article détaillé

Le Modèle:Date-, l'armée britannique ainsi que les Modèle:5e, Modèle:4e et Modèle:3e françaises sont en retraite : c'est le début de la Grande Retraite qui conduit ces troupes jusqu'au sud de la Marne le Modèle:Date-. Seules les troupes déployées en Lorraine résistent en s'appuyant sur les fortifications de l'Est. Le commandement français estime à la fin du mois d'août ses pertes, d'après les états reçus au Modèle:Abréviation : Modèle:Unité ont été perdus, dont Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité (parmi les disparus figurent les prisonniers ainsi que les blessés et tués abandonnés sur le champ de bataille)<ref>Statistiques des pertes du mois d'août 1914, selon le Modèle:1er du Modèle:Abréviation, citées dans Modèle:Harvsp.</ref>. Les estimations rien que pendant la journée du 22 sont de Modèle:Unité tués : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Article détaillé

Controverse

Carte noir et blanc montrant les villes fortifiées.
Carte simplifiée des fortifications belges, françaises et allemandes en 1914. Les opérations prenaient en compte les places fortes, en s'appuyant dessus, ou en évitant celles de l'adversaire. Une exception : les forts de Liège, tous pris dès août 1914.

À la suite de la série de défaites françaises appelée la bataille des Frontières, les différents acteurs ont cherché à se rejeter mutuellement les responsabilités. On retrouve ces débats chez les auteurs ultérieurs, y compris un siècle après.

Critiques du plan

Traditionnellement, tous les ouvrages et cours sur la Grande Guerre débutent par une présentation, carte à l'appui, du plan Schlieffen face au plan Modèle:XVII, comparaison toujours aux dépens du plan français, en omettant que, contrairement au plan allemand, le plan Modèle:XVII n'est pas un plan d'opération mais un plan de concentrationModèle:Sfn. L'historiographie sur le sujet débat plutôt sur ce que voulait faire Joffre une fois les armées déployées.

En 1919, une commission d'enquête parlementaire travaille sur l'abandon du bassin minier de Briey et donc sur les causes des échecs français d'Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6528962n%7C{{ #if: bpt6k6528962n |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref>, auditionnant plusieurs généraux dont le maréchal Joseph Joffre. Quand le président de la commission Maurice Viollette interroge le généralissime sur son plan d'opérations, celui-ci déclare ne pas se souvenir qui avait travaillé dessus. Quand on lui demande des traces écrites, il répond Modèle:Citation, avec en conclusion Modèle:CitationModèle:Sfn.

Dans les années 1920, les décisions de Joffre sont critiqués par des généraux limogés au tout début de la guerre. Les publications des généraux Charles Lanrezac (Le plan de campagne français et le premier mois de la guerre)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Emmanuel Ruffey (qui rend public une note de Modèle:Date- dans laquelle il propose de déployer des armées au nord de la Sambre)<ref>Pierre Xavier Emmanuel Ruffey, Plan de campagne contre l'Allemagne dans le cas d'une invasion par la Belgique, SHD 9 YD 502 (dossier Ruffey).</ref>, Alexandre Percin (1914 : les erreurs du haut commandement)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Émile Edmond Legrand-Girarde (Opérations du Modèle:21e d'armée)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et Edgard de Trentinian (L'État-major en 1914 et la Modèle:7e du Modèle:4e)<ref>Modèle:Ouvrage, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63556428%7C{{ #if: bpt6k63556428 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}.</ref> ont été sur ce thème particulièrement incisifs. Joseph Gallieni égratigne lui aussi Joffre dès la première page de La bataille de la Marne : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Leur point de vue est immédiatement repris par leurs relations politiques, puis ultérieurement par nombre d'auteursModèle:Sfn.

Modèle:Citation bloc

Justification de Joffre

Joffre s'explique, d'une part dans 1914-1915 : la préparation de la guerre et la conduite des opérations édité en 1920, d'autre part dans ses Mémoires éditées en 1932 juste après sa mort. Dans ces dernières, il justifie le fait que le plan Modèle:XVII n'était pas un plan d'opérations à proprement parler : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Plus loin : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Joffre réfléchissant, avec derrière lui un coq français maltraitant un aigle allemand.
« Le silencieux : Joffre - Il ne dit rien mais chacun l'entend ». Caricature de Charles Léandre dans Le Rire rouge, Modèle:Date-.

Le plan Modèle:XVII est effectivement avant tout logistique : la mobilisation et la concentration sont des affaires essentiellement ferroviaires, domaine de spécialité de JoffreModèle:Sfn. Pour les aspects opérationnels, le plan prévoit une attitude offensive, mais sans rien prévoir au-delà de l'engagement initial pour pouvoir s'adapter à l'attitude allemande, d'où le maintien de la Modèle:4e en réserve avec une variante étendant le front à l'ouest de Charleville-Mézières. Joffre présente l'offensive en Lorraine comme une opération secondaire visant à accrocher l'adversaire, tandis que démarrerait juste après Modèle:Citation, l'aile gauche ayant Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Maurice Gamelin, qui était un proche de Joffre et commandant affecté à l'État-Major en 1914, rajoute : Modèle:Citation

L'idée de Joffre, une fois que l'invasion allemande de la Belgique est confirmée, est d'abord de les laisser s'y avancer, n'envoyant que le corps de cavalerie pour obtenir quelques renseignements ; de lancer quelques offensives en Alsace et en Lorraine pour satisfaire aux obligations de l'alliance franco-russeModèle:Sfn et surtout fixer un maximum de soldats allemands, faisant en sorte que l'aile marchante de l'ennemi chargée de déferler sur le Nord de la France soit de cette façon considérablement amoindrie ; enfin, quand celle-ci est très engagée en Belgique, attaquer violemment dans les Ardennes belges pour bousculer le centre de l'ennemi, couper son armée en deux avant de la détruire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. D'où l'ordre de Langle aux corps de sa [[4e armée (France)|Modèle:4e]] : Modèle:Citation Enfin, le Modèle:Date-, Joffre ordonne à Langle et Ruffey de lancer leurs armées dans les Ardennes, sur le flanc allemand : Modèle:Citation

Des auteurs expliquent la défaite française à cause de l'habillement trop voyant, le manque de mitrailleusesModèle:Note, le manque d'artillerie lourde, la faiblesse du renseignement, ou la médiocrité de l'instruction tactique des unités<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Joffre et l'historien Jean-Claude DelhezModèle:Sfn rejettent la responsabilité sur les subordonnés (au premier chef Langle, Ruffey, Maistre et Grossetti) : Modèle:Citation bloc

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Liens externes

Articles connexes

Modèle:Colonnes Modèle:Palette Modèle:Portail Modèle:Bon article